Le chômage partiel dans la grande distribution suscite l'incompréhension des syndicats

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, répond aux médias après une réunion d'information présidée par le Premier ministre français avec les chefs de partis politiques. (Ludovic MARIN / AFP)
Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, répond aux médias après une réunion d'information présidée par le Premier ministre français avec les chefs de partis politiques. (Ludovic MARIN / AFP)
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Publié le Lundi 16 novembre 2020

Le chômage partiel dans la grande distribution suscite l'incompréhension des syndicats

  • Le recours massif au chômage partiel dans la grande distribution pour compenser l'arrêt de la vente de produits «non essentiels» lié au reconfinement suscite l'incompréhension des syndicats
  • «La décision est redoutable. Ca n'arrangera pas les affaires des petits commerçants et ça reporte l'activité sur le e-commerce» explique Guy Laplatine, de la CFDT Auchan

PARIS: Le recours massif au chômage partiel dans la grande distribution pour compenser l'arrêt de la vente de produits « non essentiels » lié au reconfinement suscite l'incompréhension des syndicats, qui dénoncent une mesure coûteuse, injustifiée. 

Cela a « un coût pour les finances publiques » et c'est « l'illustration d'une dépense dont on aurait pu s'exonérer », a estimé lundi le leader de la CFDT, Laurent Berger. Il s'étonne que cette mesure, « légale » et qu'« on peut comprendre » pour les hypermarchés, concerne aussi les magasins de proximité dont les ventes sont pourtant peu impactées par le confinement. 

Pour Guy Laplatine, de la CFDT Auchan, « la décision est redoutable. Ca n'arrangera pas les affaires des petits commerçants et ça reporte l'activité sur le e-commerce ».

« C'est un vol organisé couvert par l'Etat », s'est insurgée la fédération CGT Commerce-service auprès de l'AFP. Elle appelle « l'ensemble des salarié.e.s à se mobiliser massivement le 27 novembre, jour du Black Friday ».

La CGT des hypermarchés Carrefour avait déjà accusé vendredi le groupe de « profiter de l'aubaine financière pour réaliser des économies substantielles sur le dos des contribuables ».

Même son de cloche pour la FGTA-FO qui revendique « le paiement à 100% de l'activité partielle pour tous les salariés ». Cette mesure, souligne-t-elle dans un communiqué, « fait payer aux salariés, tant félicités il y a quelques semaines, l'incohérence des décisions gouvernementales »

Face aux critiques, la ministre du travail Élisabeth Borne a assuré dimanche que le gouvernement « vérifierait » que toutes les demandes soient « justifiées » et a fait valoir que l'activité partielle servait « à éviter les licenciements ».

« Nos impôts »

Un discours « insensé » qui « masque une mesure injuste », estime Amar Lagha, secrétaire général de la CGT Commerce-service, auprès de l'AFP, en rappelant que le distributeur Auchan Retail France a annoncé début septembre la suppression de 1.475 nouveaux postes, après plus de 500 début 2020.

En dépit de la crise Covid, son excédent brut d'exploitation (Ebitda) était en hausse de 162 millions d'euros par rapport au premier semestre 2019 pour s'établir à 1,25 milliard d'euros au premier semestre 2020.

« Les grands groupes ne vendent plus de chaussures, de vêtements...depuis 15 jours d'accord, mais ils n'ont jamais fait autant de bénéfices depuis le premier confinement. Le chômage partiel, financé avec nos impôts, ne leur coûte rien ou pas grand chose. On est très loin de la solidarité nationale », dénonce M. Lagha.

Les acteurs de la grande distribution qui emploie plus de 660.000 salariés en France, considèrent généralement que les rayons non-alimentaires (habillement, loisir, ameublement, électronique…) dont la très grande majorité sont considérés comme «non essentiels», représentent en moyenne entre 15 et 20% de l'activité des grandes surfaces.

Selon le président d'Intermarché/Netto, Thierry Cotillard, le reconfinement et l'interdiction de vendre ces produits ont entraîné une baisse d'activité de 15% environ et de 20% de la fréquentation dans les enseignes du groupe.

« Pour les plus gros formats, cela représente 10 à 15% du chiffre d'affaires, et pour l'ensemble des Intermarchés c'est 5%. Donc quand vous faites une semaine à 500 millions, ce sont 25 millions de chiffre d'affaire qui ne se réalisent pas dans nos Intermarchés par semaine », a précisé M. Cotillard sur Europe 1.

Le groupe Carrefour, qui a lui aussi recours au chômage partiel et a annoncé par courrier à ses salariés le maintien de la totalité de leur rémunération, a confirmé à l'AFP que 78.000 d'entre eux (sur 95.000 salariés en France, soit 82%) étaient concernés par cette mesure, des chiffres publiés par le magazine spécialisé LSA lundi.

« Pour la première fois de ma vie je vais être en chômage partiel à 10% (...) Certains sont à 50% notamment au textile, la majorité à 10% », a déclaré à l'AFP Patrice Auvinet, délégué CGT dans un Carrefour géant d'Angers.

Il dit « contester l'utilisation des subventions et impôts pour pallier la baisse de chiffre d'affaires » après « des résultats très bons en début d'année quand on était les seuls ouverts pendant le premier confinement ».

« D'autant, ajoute-t-il, qu'on continue de vendre des jouets aux clients qui le demandent: le client nous dit ce qu'il veut, on va chercher le produit et on l'apporte à l'accueil. »


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.