Un risque de nouvelles exécutions en Iran, selon des ONG

Une femme se joint à des manifestants qui se rassemblent devant la résidence d'un diplomate iranien pour dénoncer le gouvernement iranien et la récente exécution d'un manifestant, le 10 décembre 2022 à New York. (AFP)
Une femme se joint à des manifestants qui se rassemblent devant la résidence d'un diplomate iranien pour dénoncer le gouvernement iranien et la récente exécution d'un manifestant, le 10 décembre 2022 à New York. (AFP)
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Publié le Dimanche 11 décembre 2022

Un risque de nouvelles exécutions en Iran, selon des ONG

  • L'Iran exécute davantage de condamnés que n'importe quel autre pays, excepté la Chine, selon Amnesty International
  • Des militants des droits humains et des ONG ont souhaité une réaction plus forte, allant jusqu'à la rupture des relations diplomatiques avec l'Iran et l'expulsion des envoyés iraniens dans les capitales européennes

 

PARIS : Au moins deux Iraniens condamnés à mort pour leur implication dans le mouvement de contestation risquent d'être exécutés de manière imminente, ont affirmé dimanche des groupes de défense des droits humains malgré le tollé suscité par une première pendaison.

La République islamique d'Iran est secouée par des protestations déclenchées par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée trois jours après son arrestation par la police des moeurs. Celle-ci lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire imposant aux femmes le port du voile en public.

Au moins 458 personnes ont été tuées dans la répression des manifestations, selon un dernier bilan du groupe de défense des droits humains Iran Human Rights (IHR), basé à Oslo, et au moins 14.000 ont été arrêtées d'après l'ONU.

Jeudi, Mohsen Shekari, un homme de 23 ans reconnu coupable d'avoir attaqué et blessé un paramilitaire, a été exécuté, après ce que des groupes de défense des droits humains ont qualifié de procès-spectacle conclu à la hâte.

Dix autres personnes ont été condamnées à mort pour leur participation aux manifestations, qualifiées d'«émeutes» par le pouvoir, a indiqué l'Autorité judiciaire iranienne.

Selon Amnesty International, l'Iran se «prépare à exécuter» Mahan Sadrat, 22 ans, après un procès rapide et «inéquitable» au cours duquel le jeune homme a été reconnu coupable d'avoir dégainé un couteau lors des manifestations, des accusations qu'il a démenties devant le tribunal.

- Réaction «plus forte» -

Condamné à mort le 3 novembre, il a été transféré samedi à la prison de Rajai Shahr de Karaj, près de Téhéran, «faisant craindre une exécution imminente», a dit l'ONG basée à Londres.

D'après IHR, cette condamnation a été confirmée par la Cour suprême, ce qui la rend exécutoire. «Comme tous les autres condamnés à mort, il s'est vu refuser tout accès à son avocat» pendant toute la procédure judiciaire.

Amnesty International a également averti que la vie d'un autre jeune homme, Sahand Nourmohammadzadeh, était en danger après sa condamnation à mort le 6 novembre pour avoir «démoli des garde-corps d'autoroute et incendié des poubelles et des pneus».

Sa condamnation à mort «a été prononcée à l'issue d'une procédure accélérée qui ne ressemblait pas à un procès», selon l'ONG.

Amnesty et IHR ont en outre mentionné le cas de Hamid Gharehasanlou, un médecin condamné à mort, qui, selon eux, a été torturé en détention et dont l'épouse a été contrainte de témoigner contre lui.

Pour le directeur d'IHR, Mahmood Amiry-Moghaddam, la réponse internationale doit être «plus forte que jamais» pour empêcher d'autres exécutions.

Plusieurs pays occidentaux, ainsi que l'Union européenne et l'ONU, ont condamné l'exécution de Mohsen Shekari. Le Canada et la Grande-Bretagne ont imposé des sanctions à des personnalités iraniennes après sa pendaison.

- «Frénésie meurtrière» -

Mais des militants des droits humains et des ONG ont souhaité une réaction plus forte, allant jusqu'à la rupture des relations diplomatiques avec l'Iran et l'expulsion des envoyés iraniens dans les capitales européennes.

L'Iran exécute davantage de condamnés que n'importe quel autre pays, excepté la Chine, selon Amnesty International. Plus de 500 personnes y ont été exécutées en 2022, d'après IHR.

Début décembre, le Conseil suprême de la sécurité nationale a indiqué que «plus de 200 personnes», incluant civils et forces de sécurité, avaient été tuées en Iran depuis le 16 septembre. Un général des Gardiens de la Révolution avait lui fait état de plus de 300 morts.

Le directeur du Centre pour les droits de l'homme en Iran (CHRI) basé à New York, Hadi Ghaemi, a accusé l'Iran de «lancer une frénésie meurtrière».

Pour lui, «les gouvernements du monde entier doivent s'unir pour renforcer le coût diplomatique et économique pour l'Iran, faute de quoi la communauté internationale donne son feu vert à ce carnage».


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.