Violences conjugales: Quatennens exclut de démissionner malgré sa condamnation

Dans cette photo d'archive prise le 3 août 2022, Adrien Quatennens, membre du parti de gauche La France Insoumise, s'apprête à prononcer un discours lors d'un débat sur un projet de loi visant à stimuler le pouvoir d'achat des ménages à l'Assemblée nationale à Paris. (Photo de Alain JOCARD / AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 3 août 2022, Adrien Quatennens, membre du parti de gauche La France Insoumise, s'apprête à prononcer un discours lors d'un débat sur un projet de loi visant à stimuler le pouvoir d'achat des ménages à l'Assemblée nationale à Paris. (Photo de Alain JOCARD / AFP)
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Publié le Mercredi 14 décembre 2022

Violences conjugales: Quatennens exclut de démissionner malgré sa condamnation

  • Le député, en jean bleu et doudoune noire, est condamné pour «violences sans incapacité commises par conjoint» entre octobre et décembre 2021, ainsi que pour «envoi régulier et malveillant de messages» à son épouse
  • Il devra également verser 2 000 euros de dommages et intérêts pour préjudice moral

LILLE: Condamné mardi à quatre mois de prison avec sursis pour des "violences" sur son épouse, Adrien Quatennens a exclu dans la soirée de démissionner de son poste de député, estimant être victime d'un "lynchage médiatique".

"Démissionner après avoir été condamné pour un acte que j'ai reconnu créerait un précédent dangereux et ouvrirait la porte à toutes les instrumentalisations politiques de la vie privée", a-t-il déclaré dans La Voix du Nord, sa première prise de parole depuis sa condamnation dans le cadre d'une procédure de plaider-coupable.

Dans la foulée de sa condamnation, l'élu a été suspendu pour "une durée de quatre mois" du groupe des députés LFI, jusqu'au 13 avril 2023.

Un retour ne sera ensuite possible que s'il s'engage à "suivre un stage de responsabilisation sur les violences faites aux femmes".

"Je respecterai la décision collective du groupe", a-t-il réagi. "Mais la mienne m'appartient et elle est prise: j'ai payé bien assez cher sur tous les plans. Je ne céderai pas", ajoute celui qui entend "honorer" son mandat.

La décision du groupe LFI a surpris plusieurs parlementaires de la Nupes, l'alliance de gauche l'Assemblée: la cheffe des députés écologistes Cyrielle Chatelain a ainsi réclamé clairement sa démission. Sandrine Rousseau estime pour sa part qu'"un député condamné pour violences conjugales ne peut pas siéger"

"Pour une sanction de cette nature, nous aurions prononcé l'expulsion", a renchéri le premier secrétaire du PS Olivier Faure, quand le communiste Sébastien Jumel s'est interrogé: "Est-il en situation de défendre la cause commune qui est la nôtre, y compris la cause des féministes ?"

«Gifle»

Du côté des Insoumis, on estime que la mesure de suspension est "une décision ferme". "Ce n'est pas le pouvoir des autres groupes" de se prononcer sur cette question, a relevé le député LFI Antoine Léaument.

Le groupe a expliqué qu'il avait tenté de concilier "la décision de justice prise après enquête, le principe féministe de prendre au sérieux la parole des femmes, une volonté de gradation des sanctions" et le fait qu'"Adrien Quatennens est d'ores et déjà mis en retrait de son activité parlementaire depuis trois mois".

Jugé en comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC ou "plaider-coupable"), le député était présent lors de l'homologation par un juge de sa peine, qu'il avait préalablement acceptée sur proposition du parquet.

Son épouse, avec qui il est engagé dans une procédure de divorce conflictuelle, assistait aussi à l'audience.

M. Quatennens est condamné pour "violences sans incapacité commises par conjoint" entre octobre et décembre 2021, ainsi que pour "envoi régulier et malveillant de messages" à son épouse entre août et septembre 2022. Il devra verser 2 000 euros de dommages et intérêts.

"L'enquête a conclu à ce que j'avais reconnu: une gifle donnée dans un contexte de dispute, il y a plus d'un an et jamais reproduite, et l'envoi de trop nombreux SMS amoureux suite à une annonce de divorce incomprise", a affirmé M. Quatennens.

L'audience d'homologation, qui s'est tenue à huis clos, n'a cependant pas permis de connaître le détail des faits.

Darmanin annonce une plainte en diffamation contre Quatennens

Dans une interview à la Voix du Nord, Adrien Quatennens, condamné mardi à quatre mois de prison avec sursis pour des "violences" sur son épouse, estime être victime d'un coup "politique" destiné à "l'abattre".

"Plusieurs sources concordantes me disent que cela a été directement orchestré depuis le ministère de l’Intérieur. Je ne suis pas en mesure de l’affirmer moi-même aujourd’hui", a-t-il déclaré.

Dans la soirée, Le ministre de l'Intérieur a fait savoir par son entourage qu'il avait "décidé de porter plainte en diffamation à la suite des propos calomnieux d'Adrien Quatennens".

«Chantage»

Le retour rapide de M. Quatennens dans l'arène politique avait déjà été mis à mal par de nouvelles accusations fin novembre de son épouse, évoquant des "violences physiques et psychologiques" exercées depuis "plusieurs années".

Lui a répliqué mardi en affirmant que celle-ci l'avait "ouvertement menacé" de "détruire (son) engagement politique" s'il ne répondait pas favorablement à ses demandes concernant le divorce. "Aujourd'hui encore (...) je subis son chantage à la plainte ou aux médias."

"Je sais que nous n'en serions pas là si j'avais nié comme le font tous les autres. Mais je ne le regrette pas. Surtout si cela peut servir utilement la cause de la lutte contre les violences faites aux femmes", a-t-il insisté.

"J'ai simplement découvert à 32 ans qu'en France, quand on pose un genou à terre, qu'on reconnaît une faute (...) l'acharnement ne cesse pas", a-t-il ajouté. "Le message envoyé a le mérite de la clarté: niez !"

L'élu, arrivé au tribunal par une porte dérobée, évitant les journalistes et les militantes du collectif #NousToutes, estime être victime d'un "lynchage médiatique" et d'un coup "politique" destiné à l'"abattre".

Cette "éternelle rengaine de victimisation" est "indigne", a réagi la ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, Isabelle Rome. "La victime est celle qui a reçu une gifle, pas celui qui la donne", a-t-elle commenté dans une brève déclaration transmise à l'AFP.


Laurent Wauquiez dépose une proposition de loi pour interdire le voile aux mineures

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  • Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public
  • Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier

PARIS: Le chef des députés Les Républicains Laurent Wauquiez a déposé lundi une proposition de loi pour interdire aux mineures de porter le voile dans l'espace public, mais son examen rapide semble peu probable et sa constitutionnalité mise en doute par des juristes.

M. Wauquiez veut interdire "à tout parent d'imposer à sa fille mineure ou de l'autoriser à porter, dans l'espace public, une tenue destinée à dissimuler sa chevelure", selon l'article unique de sa proposition de loi.

Il s'appuie notamment sur un rapport sur les Frères musulmans commandé par le gouvernement et publié en mai dernier, relatant l'augmentation "massive et visible du nombre de petites filles portant le voile".

Il estime que "le voilement de jeunes filles" heurte les principes républicains "les plus fondamentaux", tels que la "protection de l'enfant", "la liberté de conscience" et "l'égalité entre les hommes et les femmes".

Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public.

Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier.

En outre, des professeurs de droit public interrogés par l'AFP émettent de sérieuses réserves quant à la conformité avec la Constitution de cette proposition déjà formulée, tout en la circonscrivant aux moins de 15 ans, par le patron des députés macronistes Gabriel Attal en mai - même si celui-ci n'avait pas déposé de texte.

Pour la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina, elle n'a "aucune chance d'être conforme", rappelant que la loi sur la dissimulation du visage que son texte vient modifier a un motif de "sécurité à l'ordre public" et ne "vise aucune religion en particulier".

Or, M. Wauquiez cible très clairement le voile islamique dans l'espace public, contrevenant "au principe de liberté de religion", ajoute l'enseignante.

Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l’Université de Lille, se dit également "très réservé".

Bien que le texte se heurte au principe de liberté religieuse, Laurent Wauquiez justifie sa démarche par la "préservation des droits de l’enfant", ce qui est "assez habile", reconnaît-il, mais insuffisant pour garantir sa conformité constitutionnelle.

Assimiler le port du voile par une mineure à "une forme d’asservissement" reste juridiquement fragile. "Incontestablement, une fillette de 9 ans pourrait le faire par mimétisme ou sous l'effet d’une instrumentalisation", observe-t-il. "Mais une adolescente de 16 ans peut davantage le porter par conviction personnelle."

Il rappelle par ailleurs que l’interdiction de dissimulation du visage est justifiée par des raisons de sécurité, avec la nécessité de pouvoir "identifier les personnes", un raisonnement difficilement transposable au fait de se couvrir la chevelure.


Quatre associations musulmanes portent plainte contre un sondage Ifop

Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
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  • Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop
  • Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021

PARIS: Quatre associations du culte musulman ont porté plainte lundi pour dénoncer le manque d'objectivité supposé d'un sondage Ifop sur le rapport des fidèles à l'islam, ont annoncé leurs avocats à l'AFP.

Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop "Etat des lieux du rapport à l'islam et à l'islamisme des musulmans de France".

Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021.

Ce sondage "viole le principe d'objectivité posé par la loi du 19 juillet 1977 relative à la publication et la diffusion des sondages d'opinion", se "fonde sur des questions orientées" et se "focalise sur des résultats minoritaires mis en avant à des fins polémiques", accusent les avocats Mes Raphaël Kempf et Romain Ruiz, dans un communiqué.

Selon eux, le sondage distille "le poison de la haine dans l'espace public", renforçant "les amalgames".

Contacté par téléphone, François Kraus, directeur du pôle politique/actualités de l'Ifop, a indiqué qu'il répondrait à l'AFP par écrit, ce qu'il n'avait pas fait dans l'après-midi.

Le CFCM avait déjà dans un communiqué vendredi déploré "une nouvelle mise à l’index des citoyens français de confession musulmane et de leurs pratiques religieuses", avec des analyses et données "contestables".

L'enquête Ifop, basée sur un échantillon de 1.005 personnes de religion musulmane, a été commandée par le média confidentiel "Ecran de veille", qui se présente comme "le mensuel pour résister aux fanatismes".

L'attention médiatique et politique s'est beaucoup focalisée sur le sous-échantillon des 15-24 ans, constitué de 291 personnes, et révélant une forte pratique (87% se considèrent religieux, 67% disent prier "au moins une fois par jour", 83% font le ramadan)

François Kraus écrit dans sa conclusion sur le site de l'Ifop que "cette enquête dessine très nettement le portrait d'une population musulmane traversée par un processus de réislamisation, structurée autour de normes religieuses rigoristes et tentée de plus en plus par un projet politique islamiste".

Le sondage a provoqué de vives réactions, l'extrême droite y voyant un signe d'"islamisation", tandis que des représentants de la communauté musulmane ont regretté "une stigmatisation".

"A mal poser les questions, on finit toujours par fabriquer les peurs qu’on prétend mesurer", affirmait dans son billet hebdomadaire le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz.

Le politiste Haouès Seniguer qualifie pour sa part de raccourci "grossier et réducteur" l'idée, sous-jacente selon lui au sondage, qu'une observance stricte de l'islam soit la porte d'entrée mécanique vers l'islamisme.


Macron invité de RTL mardi matin

 Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
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  • Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat Français a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine
  • Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire

PARIS: Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué.

Le président de la République sera notamment interrogé sur la situation internationale, alors qu'une nouvelle réunion de la "coalition des volontaires" au soutien de l'Ukraine est prévue mardi en visioconférence.

Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine.

M. Macron sera aussi interrogé sur "les menaces qui pèsent sur la France", selon le communiqué de RTL.

Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire.