Mondial: Liesse en France après la victoire des Bleus

Les Champs-Elysées après la victoire des Bleus, le 14 décembre 2022 (Photo, AFP).
Les Champs-Elysées après la victoire des Bleus, le 14 décembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 16 décembre 2022

Mondial: Liesse en France après la victoire des Bleus

  • Malgré le froid vif, dès avant la fin du match, des centaines de supporters s'étaient réunis spontanément sur les Champs-Élysées
  • Au total, 115 interpellations ont eu lieu dans l'agglomération parisienne dont 101 à Paris

PARIS: Sur les Champs-Élysées à Paris, à Bordeaux, à Lyon ou encore à Marseille, la qualification des Bleus pour la finale du Mondial-2022 a été célébrée mercredi soir tard par des milliers de supporters dans une ambiance largement bon enfant, avec cependant, en marge, des incidents et interpellations et un accident mortel.

"On est en finale, on est en finale!". Malgré le froid vif, dès avant la fin du match, des centaines de supporters s'étaient réunis spontanément sur les Champs-Élysées, sillonnés de voitures faisant retentir leur klaxon et de scooters tournant autour de l'Arc de Triomphe, en agitant le drapeau bleu blanc rouge.

"C'est la fête, on a gagné, on est en finale. Pour moi, on gagne sans aucun doute (dimanche prochain, NDLR), c'est à nous cette étoile, je voulais vivre ça sur les 'Champs'", a déclaré Anna Issa, 18 ans, venue de La Réunion à Paris "faute d'aller au Qatar".

"Je suis très content de retrouver la finale, c'est la deuxième fois en quatre ans (après 2018)", a renchéri Sylvain Badin, 24 ans. "Quel plaisir de retrouver l'Argentine (en finale)", a-t-il ajouté, tout à sa "joie", avant de ranger son drapeau français pour tenter de retrouver un ami dans la foule.

«Ça ne reste que du foot»

Plus tôt durant le match, quelques dizaines de supporters marocains s'étaient rassemblés sur l'avenue, le drapeau rouge étoilé de leur pays sur le dos, pour suivre la rencontre sur leurs téléphones portables.

"On a perdu, mais ça ne reste que du foot. On a fait l'histoire en allant en demi-finale (...) On est fiers de notre pays et contents pour la France", a insisté Kamal Seddiki, étudiant marocain de 22 ans.

Quand la France a doublé la mise par Randal Kolo Muani (79e), le but a été salué par un car de CRS qui a déclenché sa sirène.

Quelque 10 000 policiers et gendarmes étaient mobilisés en France pour encadrer les supporters des deux équipes - dont 5 000 à Paris et en région parisienne.

Selon une source policière, un groupe de 40 personnes proches de l'ultradroite, qui s'apprêtaient à rejoindre les Champs-Elysées à Paris à l'issue de la demi-finale, a été interpellé lors d'un contrôle dans le XVIIe arrondissement, notamment pour "groupement en vue de commettre des violences" et port d'armes prohibées.

Les forces de l'ordre massivement déployées sur l'axe bondé et alentour ont encadré les célébrations émaillées de petits heurts, répondant à des jets de projectiles par des charges et tirs de gaz lacrymogènes.

Au total, 115 interpellations ont eu lieu dans l'agglomération parisienne dont 101 à Paris, a indiqué la préfecture de police, peu avant 1H00 jeudi.

Interpellations à Avignon ou Lyon

À Bordeaux, la place de la Victoire s'était noircie de monde dès le coup de sifflet final. Selon la préfecture, 2.500 personnes s'y trouvaient vers 22h30, sans débordement apparent.

"On est contents pour la France", a assuré Hossam Boutalah, un étudiant de 20 ans, ayant endossé le drapeau marocain. "On est des frères, après tout, on est ensemble", a-t-il dit, même si "le Maroc a bien joué et aurait mérité de mettre un but".

À Marseille, 3.000 personnes étaient présentes sur le Vieux-Port, sans aucun incident notable, et plusieurs milliers de supporters réunis dans le centre de Nice.

Le préfet de l'Hérault a annoncé à Montpellier la mort d'un jeune garçon, "violemment percuté par un chauffard à la suite du match" et "décédé peu après sa prise en charge médicale".

La ville de Lyon a été le théâtre de scènes de liesse et de concerts de klaxon. Mais, peu après la fin du match, "un groupe de jeunes d'extrême droite s'est rapproché des supporters rassemblés sur la place Bellecour. Il y a eu une rixe et la police est rapidement intervenue pour repousser le groupe et le suivre", selon une source préfectorale. La préfecture a fait état de sept interpellations au total dont deux parmi les militants d’ultradroite.

A Annecy, une interpellation a eu lieu après des jets de projectiles sur les forces de l’ordre et un homme a été évacué à l’hôpital, blessé lors d’une rixe, selon la préfecture de Haute-Savoie.

Des interpellations ont été signalées également à Avignon: 14 dont huit pour tirs de mortier, selon un bilan de la police transmis à l’AFP.

Aucun incident n'a en revanche été répertorié à Strasbourg, mais un rassemblement place Kléber, au pied de l’emblématique arbre de Noël où des supporters, sous la neige, ont entonné la Marseillaise.


Un homme tué par balle à Marseille, le 3e en plein jour depuis début octobre

Un homme a été tué mardi par balle dans les quartiers Nord de Marseille, a-t-on appris de sources concordantes, troisième homicide en plein jour dans la deuxième ville de France depuis début octobre. (AFP)
Un homme a été tué mardi par balle dans les quartiers Nord de Marseille, a-t-on appris de sources concordantes, troisième homicide en plein jour dans la deuxième ville de France depuis début octobre. (AFP)
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  • La deuxième ville de France a enterré mardi Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic, abattu jeudi en début d'après-midi devant une pharmacie
  • Les marins pompiers de Marseille sont intervenus vers 14H15 au quartier des Olives pour un homme "blessé par arme à feu"

MARSEILLE: Un homme a été tué mardi par balle dans les quartiers Nord de Marseille, a-t-on appris de sources concordantes, troisième homicide en plein jour dans la deuxième ville de France depuis début octobre.

Interrogé par l'AFP, le parquet a fait état d'un mort, âgé entre 45 et 50 ans, et d'un blessé dans le quartier des Olives (13e arrondissement), sans pouvoir établir à ce stade de l'enquête un lien éventuel avec le trafic de drogue.

Marseille est régulièrement secouée par des "narchomicides" sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de drogue.

Les marins pompiers de Marseille sont intervenus vers 14H15 au quartier des Olives pour un homme "blessé par arme à feu". Une source policière indiquant ensuite à l'AFP qu'elle avait été "tuée par balle dans le 13e arrondissement".

La deuxième ville de France a enterré mardi Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic, abattu jeudi en début d'après-midi devant une pharmacie. Le 9 octobre, un homme avait été tué par balle en fin de matinée dans un quartier populaire du centre.

Selon un décompte de l'AFP, une quinzaine de personnes ont perdu la vie dans des narchomicides depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône.

Une criminalité qui ne cesse de franchir des paliers: si avant 2020/2021 les victimes étaient bien ancrées dans le narcobanditisme, depuis, les cibles sont devenues les petites mains du trafic, parfois mineures et touchées à l'aveugle sur des points de deal, faisant parfois des victimes collatérales.

Avec Mehdi Kessaci, un nouveau cap a été franchi selon les observateurs, ce jeune de 20 ans totalement étranger du trafic de drogue ayant été visé volontairement, peut-être pour intimider son frère Amine engagé dans la lutte contre le narcobanditisme, selon les premiers éléments de l'enquête.


Fleurs blanches et hommages de Marseillais à Mehdi Kessaci pour ses obsèques

Cette capture d'écran réalisée le 14 novembre 2025 à partir d'une vidéo de l'AFP datée du 7 juillet 2024 montre Mehdi Kessaci, frère d'Amine Kessaci, fondateur de l'association Conscience et ancien candidat dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône pour la coalition de gauche Nouveau Front Populaire (NFP).
Cette capture d'écran réalisée le 14 novembre 2025 à partir d'une vidéo de l'AFP datée du 7 juillet 2024 montre Mehdi Kessaci, frère d'Amine Kessaci, fondateur de l'association Conscience et ancien candidat dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône pour la coalition de gauche Nouveau Front Populaire (NFP).
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  • Au milieu des gerbes trônent celle des Ecologistes, le parti d'Amine Kessaci, frère de Mehdi, qui selon les premières investigations, pourrait avoir été tué pour toucher et avertir Amine
  • Il y a également celle de Guy Benarroche, sénateur écologiste des Bouches-du-Rhône mais aussi de simples citoyens comme cette retraitée, présente avec un bouquet de roses blanches

MARSEILLE: Les fleurs blanches commençaient à s'accumuler mardi au rond-point où a été abattu jeudi Mehdi Kessaci, en marge de ses obsèques attendues dans l'après-midi à Marseille, dans une ville traumatisée par ce nouveau cap franchi dans les violences liées au narcobanditisme.

Au milieu des gerbes trônent celle des Ecologistes, le parti d'Amine Kessaci, frère de Mehdi, qui selon les premières investigations, pourrait avoir été tué pour toucher et avertir Amine, militant engagé dans la lutte contre le narcobanditisme depuis l'assassinat d'un premier frère, Brahim.

Il y a également celle de Guy Benarroche, sénateur écologiste des Bouches-du-Rhône mais aussi de simples citoyens comme cette retraitée, présente avec un bouquet de roses blanches.

"Je suis venue pour Amine que j'ai bien connu car j'étais maîtresse dans la cité où il habitait avec sa famille. Je l'ai côtoyé ensuite lors de campagnes électorales et je trouve son engagement citoyen formidable", confie à l'AFP Christine Didon.

"Aujourd'hui, on ne peut plus s'en sortir grâce à l'école comme avant. Il y a une dégradation très rapide des conditions de vie, une pauvreté telle qu'il ne reste à certains que le trafic de drogue", ajoute-t-elle.

Mohamed Habib Errabia, 77 ans, est tout de suite descendu de chez lui jeudi quand il a entendu les coups de feu et ce matin il tenait à rendre hommage à ce jeune de 20 ans, victime innocente et totalement étrangère au trafic de drogue, selon les autorités. "On a des enfants, forcément on pense à eux. Qu'est-ce qui peut leur arriver ? On est pas à l'abri d'une balle perdue".

Les obsèques de Mehdi Kessaci se dérouleront mardi après-midi à Marseille sous forte surveillance policière. La famille, qui ne souhaite pas la présence de la presse, a annoncé qu'une marche blanche serait organisée ce week-end.

La police avait identifié des menaces sur Amine Kessaci et ce dernier était placé sous surveillance policière depuis plusieurs semaines. A la rentrée, il a publié un livre "Marseille, essuie tes larmes" (Le bruit du monde), sorte de longue lettre adressée à Brahim, tué avec deux autres jeunes hommes en 2020, dont les assassins présumés seront jugés prochainement.

Mardi matin, une réunion d'urgence à l'Elysée est par ailleurs organisée sur la lutte contre le narcobandistime qui a fait l'objet d'une loi en juin.

"Le narcotrafic est une peste, une lèpre, une venin qui court dans les veines du monde et l'empoisonne", écrit Amine Kessaci dans son livre. "On dit cartel, on dit baron, on dit empire. Moi je dis fosse commune, je dis cimetière, je dis clameur étouffée des mères qui pleurent leurs fils fauchés, des pères brisés par la poudre qui court, des enfants assassinés avant d'avoir su vivre".

 


France: une galerie du Louvre fermée au public en raison d'une «fragilité» de l'édifice

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
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  • Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde
  • A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi

PARIS: Une des galeries du musée du Louvre à Paris sera fermée au public "par mesure de précaution" après qu'un audit a révélé la "particulière fragilité" de certaines poutres d'une des ailes du bâtiment, a annoncé lundi le musée dans un communiqué.

Abritant neuf salles dédiées à la céramique grecque antique, la galerie Campana sera fermée le temps que des "investigations" soient menées "sur la particulière fragilité de certaines poutres portant les planchers du deuxième étage de l'aile sud" du quadrilatère Sully, qui enserre la cour carrée du Louvre.

Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde. Contacté par l'AFP, un porte-parole de l'établissement n'a pas pu préciser quand cette décision prendrait effet ni pour combien de temps.

A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi. Et assure avoir "immédiatement lancé une campagne complémentaire d'investigations" afin de déterminer les causes de la fragilité identifiée.

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables.

En janvier 2025, la présidente du Louvre Laurence des Cars, sous pression depuis ce casse spectaculaire, avait alerté le ministère de la Culture de l'état de grande vétusté du musée parisien, évoquant notamment "la multiplication d'avaries dans des espaces parfois très dégradés".

Peu après cette alerte, le président Emmanuel Macron avait annoncé le lancement d'un vaste chantier de rénovation et de modernisation du Louvre, centré notamment sur le quadrilatère Sully. Des travaux initialement estimés à quelque 800 millions d'euros, et revus à la hausse dans un récent rapport de la Cour des comptes qui a évoqué au moins 1,15 milliard d'euros.