Subventions américaines: Macron exhorte l'UE à réagir «  vite » et «  fort »

"Nous devons avoir une réponse pour maintenir une concurrence équitable et défendre des grands projets, en particulier sur les technologies vertes et les technologies d'avenir en Europe", a déclaré M. Macron à son arrivée à Bruxelles. (AFP).
"Nous devons avoir une réponse pour maintenir une concurrence équitable et défendre des grands projets, en particulier sur les technologies vertes et les technologies d'avenir en Europe", a déclaré M. Macron à son arrivée à Bruxelles. (AFP).
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Publié le Jeudi 15 décembre 2022

Subventions américaines: Macron exhorte l'UE à réagir «  vite » et «  fort »

  • Le président français Emmanuel Macron a appelé jeudi les dirigeants de l'UE, réunis en sommet à Bruxelles, à aller "plus vite" et "plus fort" dans leur réponse au vaste plan américain de subventions
  • Les 27 tentent de trouver une réponse commune pour aider leur industrie face à la crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine et la course aux subventions américaines

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a appelé jeudi les dirigeants de l'UE, réunis en sommet à Bruxelles, à aller "plus vite" et "plus fort" dans leur réponse au vaste plan américain de subventions, l'Inflation Reduction Act (IRA),

Les 27 tentent de trouver une réponse commune pour aider leur industrie face à la crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine et la course aux subventions américaines. Mais l'onde de choc provoquée par le récent scandale de corruption présumée au Parlement européen impliquant le Qatar s'est aussi invitée aux discussions, la présidente de cette institution s'engageant à ce qu'il n'y ait "pas d'impunité".

"Nous devons avoir une réponse pour maintenir une concurrence équitable et défendre des grands projets, en particulier sur les technologies vertes et les technologies d'avenir en Europe", a déclaré M. Macron à son arrivée à Bruxelles.

"Ce qui suppose d'aller plus vite, de simplifier nos règles et d'avoir une réponse macroéconomique et un niveau d'aide qui, au niveau européen et national, permette de répondre, d'être l'équivalent de ce qu'ont fait les Américains", a-t-il déclaré, plaidant pour une réponse début 2023.

Le plan américain adopté cet été par Washington prévoit 370 milliards de dollars d'investissements en faveur de la lutte contre le changement climatique. Derrière un objectif environnemental louable, le plan revêt un caractère protectionniste, avec des aides exceptionnelles réservées aux firmes implantées outre-Atlantique, susceptibles de saper davantage la compétitivité européenne déjà pénalisée par la flambée des prix de l'énergie.

Deux semaines après le voyage aux Etats-Unis d'Emmanuel Macron, qui a réclamé des concessions au président américain Joe Biden, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a aussi estimé mercredi devant les eurodéputés à Strasbourg que "cette loi risque d'entraîner une concurrence déloyale".

Elle a proposé la mise en place d'un plan européen, sans attendre d'éventuelles concessions de Washington, actuellement discutées au sein de groupes de travail transatlantiques.

Les Européens doivent repenser le soutien à leurs entreprises dans un contexte délicat. Moscou a réduit de 80% ses livraisons de gaz par pipeline à destination de l'UE depuis le début de son offensive militaire en février. Si l'approvisionnement européen est assuré pour cet hiver, grâce notamment aux importations de gaz naturel liquéfié, son coût a explosé, au point de menacer la survie de secteurs entiers dans la chimie ou la sidérurgie.

Les Vingt-Sept veulent convaincre Washington de ménager leur alliance, au moment où la guerre fait rage aux frontières de l'Union. "Nous ne devons pas nous laisser diviser dans notre relation transatlantique. Au contraire, au lieu de nous disputer, nous devrions travailler ensemble encore plus étroitement", a déclaré mercredi le chancelier allemand Olaf Scholz.

Mais les Européens doivent eux-mêmes rester unis, face à la crise économique. Après la chute historique du PIB provoquée par la pandémie de Covid en 2020, la flambée des prix de l'énergie va faire replonger l'économie de l'UE en récession cet hiver.

Mme von der Leyen a proposé à court terme un assouplissement de l'encadrement des aides d'Etat aux entreprises pour inciter les entreprises à continuer d'investir en Europe et un renforcement du plan européen RePowerEU pour développer les énergies renouvelables et s'affranchir des hydrocarbures russes.

« Coup porté à la démocratie »

Elle plaide également depuis septembre pour un "fonds de souveraineté" européen pour développer une politique industrielle commune et investir davantage dans des projets de recherche et d'innovation à l'échelle du continent: hydrogène, semi-conducteurs, informatique quantique, intelligence artificielle, etc.

Outre les dossiers économiques, les dirigeants des 27 pays de l'UE devraient réaffirmer leur soutien politique, financier et humanitaire à l'Ukraine et condamner la récente escalade de la Russie qui a commencé à détruire méthodiquement les infrastructures civiles, en particulier énergétiques.

Mais ils discuteront aussi  de la récente affaire de corruption présumée qui secoue le Parlement européen et implique le Qatar, pays hôte de la Coupe du monde de football.

Arrivant au sommet, la présidente de cette institution, Roberta Metsola, a indiqué qu'elle évoquerait ces accusations, qui sont "un coup porté à la démocratie". "Mon message sera qu'il n'y aura pas d'impunité, rien ne sera mis sous le tapis, ce ne sera pas +business as usual+", a-t-elle assuré.

Emmanuel Macron, qui revenait de la demi-finale remportée mercredi soir par la France face au Maroc, a affirmé "assumer totalement" le fait d'aller soutenir les Bleus au Qatar, en dépit des controverses entourant ce pays.

"J'étais il y a quatre ans derrière l'équipe de France quand c'était en Russie et je suis derrière eux au Qatar", a poursuivi le président français qui s'y rendra de nouveau dimanche pour la finale face à l'Argentine.

Les Vingt-Sept devraient aussi discuter des moyens d'accroître la pression sur Moscou après les nombreuses sanctions déjà adoptées, dont le plafonnement récent des prix du pétrole russe, a-t-il ajouté.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.