Mondial: de Moscou à Doha, un long chemin jusqu'à une nouvelle finale

L'entraîneur français Didier Deschamps et l'attaquant français #10 Kylian Mbappe s'embrassent après leur victoire lors de la demi-finale de football de la Coupe du monde Qatar 2022 entre la France et le Maroc au stade Al-Bayt d'Al Khor, au nord de Doha, le 14 décembre 2022. (Photo, AFP)
L'entraîneur français Didier Deschamps et l'attaquant français #10 Kylian Mbappe s'embrassent après leur victoire lors de la demi-finale de football de la Coupe du monde Qatar 2022 entre la France et le Maroc au stade Al-Bayt d'Al Khor, au nord de Doha, le 14 décembre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 18 décembre 2022

Mondial: de Moscou à Doha, un long chemin jusqu'à une nouvelle finale

  • Les Tricolores restent sur une série de sept victoires de suite lorsqu'ils abordent le rassemblement de juin 2022. Mais soudain, tout s'enraye
  • Pour la première fois dans son mandat, Deschamps ne signe pas de prolongation de contrat au-delà du Mondial-2022: il sait que son avenir dépendra du tournoi au Qatar

AL KHOR: De la finale victorieuse du Mondial-2018 à Moscou jusqu'à celle de Doha, dimanche contre l'Argentine, l'équipe de France a connu des secousses et des coups d'éclat, le rappel inattendu de Karim Benzema et l'émergence d'une nouvelle génération autour de tuteurs étoilés comme Hugo Lloris et Olivier Giroud.

Lendemains mitigés 

Après la folle nuit du 15 juillet 2018 au stade Loujniki de Moscou, les Bleus vivent un automne mitigé et sans grand enjeu autour d'une nouvelle épreuve, la Ligue des nations, avec peu de renouvellement dans le groupe France à part l'arrivée de Tanguy Ndombélé, Ferland Mendy ou encore Alassane Pléa.

Les Français font globalement honneur à leur étoile de champions du monde mais ils connaissent cependant "deux trous noirs, deux trous d'air" aux Pays-Bas et en Turquie (défaites 2-0), en novembre 2018 et juin 2019, pour reprendre l'expression de Didier Deschamps.

Problème: ces matches coûtaient cher. Le premier prive les Bleus d'un ticket pour le "Final Four" de la Ligue des nations et le second leur fait provisoirement perdre la tête des qualifications à l'Euro.

Revenants et nouvelles têtes 

À l'automne 2019, la morosité s'empare des Bleus, à l'attaque défaillante. Deschamps surprend son monde au soir de sa 100e cape comme sélectionneur, contre l'Albanie (2-0): il opte pour une tactique inédite avec trois défenseurs centraux, censée mettre ses joueurs offensifs dans les meilleures dispositions. Le test est concluant, Antoine Griezmann redevient "rayonnant", selon le sélectionneur.

La pandémie de Covid-19 met alors le football international à l'arrêt pendant près de dix mois.

À la reprise, surprise: Deschamps rappelle Adrien Rabiot, banni depuis son refus d'être réserviste au Mondial-2018. Le milieu de la Juventus, remplaçant naturel de Blaise Matuidi, s'insère vite dans l'équipe-type, quasiment la même que celle du Mondial.

Les Bleus se plantent en amical contre la Finlande (défaite 2-0) mais réalisent une campagne réussie de Ligue des nations (cinq victoires, un nul), avec un match référence à huis clos au Portugal (1-0) gagné grâce à N'Golo Kanté.

À quelques mois de l'Euro, reporté d'un an, la France se pose clairement comme une favorite, d'autant que de nouvelles têtes apparaissent et rajeunissent le groupe: Eduardo Camavinga, Dayot Upamecano, Mike Maignan et Marcus Thuram.

La surprise Benzema, la désillusion suisse 

Le 18 mai 2021, coup de tonnerre: Deschamps rappelle Karim Benzema, banni pendant cinq ans et demi en raison de "l'affaire de la sex-tape". "J'ai mis mon cas personnel de côté" car "mes choix sont guidés par le bien de l'équipe de France", clame le sélectionneur.

Pour son deuxième match de reprise, Benzema sort sur blessure contre la Bulgarie (3-0). Son concurrent historique Olivier Giroud le remplace, claque un doublé et met le feu en coulisses avec une déclaration assez anodine sur le manque de "bons ballons" durant le match: Kylian Mbappé s'estime visé et prend la mouche.

Placée dans le "groupe de la mort" à l'Euro, la France domine l'Allemagne, se fait neutraliser par la Hongrie et le Portugal. Elle termine première de poule, mais émoussée. Et en huitièmes, dix minutes cauchemardesques en fin de match permettent à la Suisse de remonter deux buts de retard. Mbappé rate un tir au but et les Bleus prennent la porte (3-3 a.p., 5-4 t.a.b.).

Rebond en Ligue des nations 

Pour la première fois dans son mandat, Deschamps ne signe pas de prolongation de contrat au-delà du Mondial-2022: il sait que son avenir dépendra du tournoi au Qatar.

Le boss des Bleus avance la thèse de l'accident et l'automne le conforte sur sa position. Avec son nouveau schéma tactique, la France se montre renversante face à la Belgique (3-2) et à l'Espagne (2-1) pour remporter, en Italie, la Ligue des nations avec un Benzema de gala.

Malgré des déséquilibres défensifs, l'esprit de Moscou semble refaire surface, et deux titulaires émergent: Théo Hernandez et Aurélien Tchouaméni.

Blessures et résilience 

Les Tricolores restent sur une série de sept victoires de suite lorsqu'ils abordent le rassemblement de juin 2022. Mais soudain, tout s'enraye: les blessures s'enchaînent et les Bleus finissent la saison sur deux nuls et deux défaites.

En septembre, les pépins physiques sont toujours nombreux et une équipe rajeunie se délite 2-0 au Danemark, conduisant Deschamps à abandonner définitivement son système à trois défenseurs centraux en vue de sa liste pour le Mondial.

La préparation à la Coupe du monde est escortée par les doutes, un climat pesant à la Fédération et surtout les forfaits en cascade de Paul Pogba, N'Golo Kanté, Karim Benzema, Christopher Nkunku, Presnel Kimpembe, Mike Maignan. Lucas Hernandez allonge la liste dès l'entrée en lice contre l'Australie (4-1).

À Doha, séduisante face au Danemark (2-1), la France se rate contre la Tunisie (1-0) lors d'un match sans enjeu avec les remplaçants. Elle se relance avec un huitième de finale maîtrisée contre la Pologne (3-1), dompte l'Angleterre (2-1) lors d'un sommet très tendu et disputé, avant de confirmer contre l'inattendu Maroc (2-0) en demi-finale et de s'offrir la quatrième finale de Coupe du monde de l'histoire du football français.


Grève nationale : les syndicats unis contre le budget du futur gouvernement

Des policiers attendent l'arrivée du ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau à la Porte d'Orléans à Paris, le 18 septembre 2025, avant une journée de grèves et de protestations à l'échelle nationale à l'appel des syndicats sur le budget national de la France. (AFP)
Des policiers attendent l'arrivée du ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau à la Porte d'Orléans à Paris, le 18 septembre 2025, avant une journée de grèves et de protestations à l'échelle nationale à l'appel des syndicats sur le budget national de la France. (AFP)
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  • Journée de grève nationale ce jeudi à l’appel des 8 principaux syndicats français, unis contre les mesures budgétaires jugées « brutales »
  • Les autorités redoutent des débordements à Paris, avec jusqu’à 100 000 manifestants attendus et la présence annoncée de casseurs. 900 000 personnes pourraient se mobiliser dans toute la France

Les syndicats français ont promis une "journée noire" de manifestations et de grèves jeudi pour peser sur les choix budgétaires du prochain gouvernement, en pleine crise politique dans la deuxième économie de l'UE.

A Paris, le préfet de police s'est dit "très inquiet" de la présence de nombreux casseurs venant pour "en découdre" dans la manifestation prévue dans la capitale, qui pourrait selon lui rassembler 50.000 à 100.000 personnes.

Les autorités s'attendent à une mobilisation massive, avec plus de 250 cortèges annoncés qui pourraient réunir jusqu'à 900.000 personnes à travers le pays, soit cinq fois plus que lors du mouvement "Bloquons tout" du 10 septembre lancé sur les réseaux sociaux, hors de tout cadre syndical.

Cette mobilisation lancée par les huit syndicats français, unis pour la première fois depuis le 6 juin 2023, vise les mesures budgétaires "brutales" préconisées cet été par le Premier ministre François Bayrou pour réduire le déficit de la France (coupes dans le service public, réforme de l'assurance chômage, gel des prestations sociales notamment).

Son gouvernement alliant le centre droit et la droite, minoritaire à l'Assemblée nationale, a été renversé par les députés le 8 septembre.

Nommé le lendemain, son successeur Sébastien Lecornu - troisième Premier ministre d'Emmanuel Macron depuis juin 2024, le cinquième depuis sa réélection en 2022 - s'est lui aussi engagé à réduire le déficit qui plombe les comptes de la nation (114% du PIB), tout en promettant des "ruptures sur le fond" en matière budgétaire.

Ce fidèle du président a entamé une série de consultations avec les partis politiques avant de composer un gouvernement et présenter son programme, en vue de boucler dès que possible un projet de budget pour 2026.

Il a également reçu quasiment tous les syndicats, qui n'en ont pas moins maintenu leur mot d'ordre, espérant une mobilisation similaire à celles de 2023 contre la réforme des retraites qui avaient régulièrement réuni un million de manifestants, dont un pic à 1,4 million.

- "Démonstration de force" -

"Aucune des mesures catastrophiques du musée des horreurs de M. Bayrou n'est enterrée !", s'est indignée lundi la leader de la CGT, Sophie Binet, après avoir rencontré le nouveau Premier ministre.

L'abandon par Sébastien Lecornu de la très controversée suppression de deux jours fériés voulue par François Bayrou est "une première victoire", qui "confirme que nous sommes en position de force", a-t-elle estimé.

Même la CFDT, syndicat réputé plus apte au compromis, est "plus que jamais motivée pour aller dans la rue", a fait savoir sa responsable Marylise Léon qui attend "des faits et des preuves" du nouveau chef de gouvernement, et notamment un "besoin d’efforts partagés".

Elle a apprécié à cet égard que le successeur de François Bayrou se dise selon elle conscient de la nécessité de "faire quelque chose" au sujet de la taxation des hauts patrimoines, revenue au cœur du débat.

"Le budget va se décider dans la rue", estime Mme Binet, qui évoque une "démonstration de force" et laisse entrevoir une mobilisation dans la durée.

Côté transports, le trafic sera "perturbé" voire "très perturbé" dans la capitale, ainsi que pour les trains interurbains.

Ce sera moins le cas pour les trains régionaux et les TGV. Un service proche de la normale est attendu dans les aéroports, le principal syndicat de contrôleurs aériens ayant reporté sa grève.

A l'école, un tiers des enseignants du premier degré (écoles maternelles et élémentaires) seront grévistes. L'ampleur du mouvement dans la fonction publique en générale reste encore à préciser.


Le PDG de CMA CGM assure «ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale» des médias qu'il possède

Auditionné à l'Assemblée nationale mercredi, Rodolphe Saadé, PDG du groupe CMA CGM, a assuré "ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale" des médias qu'il possède, quelques jours après l'acquisition du média vidéo Brut, qui suit celle de BFMTV ou RMC. (AFP)
Auditionné à l'Assemblée nationale mercredi, Rodolphe Saadé, PDG du groupe CMA CGM, a assuré "ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale" des médias qu'il possède, quelques jours après l'acquisition du média vidéo Brut, qui suit celle de BFMTV ou RMC. (AFP)
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  • "Tout ce qu'on fait c'est leur donner cette bouffée d'oxygène (...) On ne leur demande pas de dire blanc ou de dire noir, ça c'est eux qui gèrent", a poursuivi le milliardaire, président de l'armateur CMA CGM, dont la branche médias est CMA Media
  • Selon lui, les médias ne "représentent qu'une part modeste" des investissements de son groupe, "moins de 5%", mais "répondent à un enjeu majeur, la vitalité démocratique"

PARIS: Auditionné à l'Assemblée nationale mercredi, Rodolphe Saadé, PDG du groupe CMA CGM, a assuré "ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale" des médias qu'il possède, quelques jours après l'acquisition du média vidéo Brut, qui suit celle de BFMTV ou RMC.

"Les journaux ou chaînes de télévision qu'on a rachetés ont une indépendance, ce sont des journaux qui sont nuancés, qui offrent le pluralisme. Je ne m'immisce pas dans la ligne éditoriale de ces journaux", a-t-il déclaré lors d'une audition devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée.

Il répondait au député France insoumise René Pilato qui suggérait une "grande loi de séparation des entreprises et des médias".

"Si des investisseurs comme le groupe CMA CGM ne viennent pas, ces médias malheureusement tombent", a ajouté M. Saadé, rappelant que le secteur des médias est "très sinistré".

"Tout ce qu'on fait c'est leur donner cette bouffée d'oxygène (...) On ne leur demande pas de dire blanc ou de dire noir, ça c'est eux qui gèrent", a poursuivi le milliardaire, président de l'armateur CMA CGM, dont la branche médias est CMA Media.

Selon lui, les médias ne "représentent qu'une part modeste" des investissements de son groupe, "moins de 5%", mais "répondent à un enjeu majeur, la vitalité démocratique".

"Dans un monde traversé par les +fake news+, je crois que les industriels ont un rôle à jouer pour défendre le pluralisme, l'indépendance et la qualité de l'information. Si nous voulons continuer à produire de l'information en France et résister à la domination des grandes plateformes, nous devons garantir des groupes de médias solides capables de créer des contenus de qualité et de les diffuser sur tous les supports", a-t-il défendu.

Outre BFMTV, RMC, et désormais Brut, CMA Media possède les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, La Provence et Corse Matin. Le groupe vient également de racheter la chaîne télé Chérie 25 (NRJ Group).

Vendredi, les Sociétés des journalistes (SDJ) de BFMTV, RMC et La Tribune avaient déploré qu'"une prise de position de Rodolphe Saadé sur l'actualité politique et sociale du pays (ait) été diffusée à l'antenne de BFMTV" jeudi.

Il s'agissait d'extraits écrits tirés d'une tribune publiée dans La Provence après le mouvement "Bloquons tout" du 10 septembre. "Les entreprises ne sont pas des adversaires, elles sont des partenaires de la Nation", y écrivait notamment M. Saadé.

 


Faure «sur sa faim» après son entretien avec Lecornu, resté «très flou» sur ses intentions

Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, est ressorti "sur sa faim" de son entretien mercredi avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, resté selon lui "très flou sur ses intentions". (AFP)
Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, est ressorti "sur sa faim" de son entretien mercredi avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, resté selon lui "très flou sur ses intentions". (AFP)
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  • Si M. Lecornu était "là pour refaire François Bayrou, les mêmes causes produiraient les mêmes effets et nous censurerions dès la (déclaration) de politique générale", que prononce chaque nouveau Premier ministre, a-t-il prévenu
  • Il était accompagné par le chef de file des députés socialistes Boris Vallaud, celui des sénateurs Patrick Kanner, et la maire de Nantes Johanna Rolland

PARIS: Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, est ressorti "sur sa faim" de son entretien mercredi avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, resté selon lui "très flou sur ses intentions".

"Pour l'instant, nous sommes restés sur notre faim et nous verrons bien ce qu'il a à nous dire dans les prochains jours", a déclaré le premier secrétaire du PS, à l'issue de sa première rencontre à Matignon, qui a duré près de deux heures.

Si M. Lecornu était "là pour refaire François Bayrou, les mêmes causes produiraient les mêmes effets et nous censurerions dès la (déclaration) de politique générale", que prononce chaque nouveau Premier ministre, a-t-il prévenu à la veille d'une importante journée de mobilisation syndicale.

Il était accompagné par le chef de file des députés socialistes Boris Vallaud, celui des sénateurs Patrick Kanner, et la maire de Nantes Johanna Rolland.

A propos de la journée d'actions de jeudi, il a expliqué que ces manifestations seraient "aussi un élément du rapport de force que nous devons installer avec un exécutif qui, jusqu'ici, n'a pas fait la démonstration de sa capacité à comprendre la colère et même l'exaspération des Français".

Olivier Faure a également dit qu'il ne souhaitait pas "voir revenir sur la table une loi immigration", estimant que le Premier ministre macroniste était "tiraillé par une droite qui lorgne de plus en plus vers l'extrême droite" et avait  "beaucoup de problèmes dans son propre socle commun".

"Nous ne cherchons pas la censure, nous ne cherchons pas la dissolution, nous ne cherchons pas la destitution. Nous cherchons à ce que les Français soient entendus", a-t-il plaidé, en citant un sondage Ifop commandé par le parti montrant que les Français, quelles que soient leurs sensibilités, plébiscitent les mesures poussées par le PS.

"Il y a des mesures qui sont très majoritaires dans le pays, pour la taxe Zucman" sur les hauts patrimoines, "pour en finir" avec la réforme des retraites, pour "rendre du pouvoir d'achat", notamment à travers "un taux différentiel de CSG", a-t-il détaillé.