Mondial - Le parcours des finalistes: la France s'essoufle, l'Argentine monte en régime

L'attaquant argentin #10 Lionel Messi à Lusail, au nord de Doha, le 13 décembre 2022 (L) et l'attaquant français #10 Kylian Mbappe à Al Khor, au nord de Doha, le 14 décembre 2022. (Photo, AFP)
L'attaquant argentin #10 Lionel Messi à Lusail, au nord de Doha, le 13 décembre 2022 (L) et l'attaquant français #10 Kylian Mbappe à Al Khor, au nord de Doha, le 14 décembre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 16 décembre 2022

Mondial - Le parcours des finalistes: la France s'essoufle, l'Argentine monte en régime

L'attaquant argentin #10 Lionel Messi à Lusail, au nord de Doha, le 13 décembre 2022 (L) et l'attaquant français #10 Kylian Mbappe à Al Khor, au nord de Doha, le 14 décembre 2022. (Photo, AFP)
  • Les Bleus, qui ont dû composer avec une cascade de forfaits de joueurs majeurs, ont tôt levé les inquiétudes contre l'Australie (4-1), là où les Argentins ont été débordés d'entrée par de fracassants Saoudiens (2-1)
  • Le 15 juillet 1930, l'Argentine et la France se croisent pour la première fois de leur histoire, dans le cadre de la première Coupe du monde organisée en Uruguay

DOHA: La France et l'Argentine, opposés dimanche en finale, ont connu des parcours divergents dans ce Mondial, avec un 1er tour plutôt tranquille pour les Bleus, assurés d'être qualifiés dès la 2e journée, alors que l'Albiceleste a connu un démarrage beaucoup plus poussif.

Les Bleus, qui ont dû composer avec une cascade de forfaits de joueurs majeurs, ont tôt levé les inquiétudes contre l'Australie (4-1), là où les Argentins ont été débordés d'entrée par de fracassants Saoudiens (2-1).

Mais les hommes de Didier Deschamps semblent piocher à l'approche de ces retrouvailles avec un adversaire qu'ils ont battus en huitième de finale du précédent Mondial (4-3). L'Argentine d'un Messi rayonnant monte lui en régime, comme l'atteste sa démonstration de force face à la Croatie en demi-finale (3-0).

PARCOURS DE LA FRANCE

. 1er tour:

L'inquiétude plane autour de la sélection française, marquée par plusieurs forfaits de marque (Benzema, Kanté, Pogba, Kimpembe...). Mais l'équipe répond de la plus belle des manières en battant largement l'Australie 4-1 pour son match d'ouverture. Et Olivier Giroud, passé du statut de remplaçant à celui de titulaire après le forfait de dernière minute du Ballon d'Or 2022, fait presque déjà oublier l'absence du Ballon d'or Benzema en réussissant un doublé.

Après la confirmation face au Danemark (2-1), Didier Deschamps choisit contre la Tunisie de faire tourner. Peut-être un peu trop: avec neuf changements par rapport à la probante victoire sur les Danois, une équipe de France désorganisée se fait piéger par les Tunisiens (1-0).

. 1/8 finale: France bat Pologne 3-1

La France fait parler la poudre avec l'intenable Kylian Mbappé et le recordman Olivier Giroud. Passeur décisif pour Giroud, qui inscrit son 52e but avec les Bleus -un de plus que Thierry Henry-, le phénomène du PSG consolide la victoire en seconde période après une remise d'Ousmane Dembélé (74e) et sur une frappe enrobée à l'entrée de la surface (91e).

. 1/4 finale: France bat Angleterre 2-1

Premier très gros morceau pour les Bleus. Ils ne partent d'ailleurs pas grandissimes favoris mais l'emportent tout de même face à une Angleterre malheureuse, grâce à la jeunesse d'Aurélien Tchouaméni et à l'expérience d'Olivier Giroud, au sein d'une formation qui apparaît plus fébrile qu'en 2018 mais aussi peut-être plus joueuse.

. 1/2 finale: France bat Maroc 2-0

Secouée voire émoussée mais résiliente, la France plie mais ne rompt pas. Elle écarte des Lions de l'Atlas toujours aussi généreux (2-0) et s'offre une deuxième finale d'affilée. Les Bleus ont eu la chance d'ouvrir rapidement la marque sur une reprise spectaculaire de Théo Hernandez (5e). Après avoir courbé l'échine, Randal Kolo Muani, à peine entré, porte l'estocade à la fin du match (79e).

PARCOURS DE L'ARGENTINE

. 1er tour:

L'Argentine, donnée comme l'une des favorites, ouvre la marque dès la 10e minute de son premier match contre l'Arabie Saoudite sur un penalty de son demi-dieu Messi. Mais le pressing saoudien déboussole ensuite les Argentins, et les hommes de Hervé Renard réussissent l'un des plus gros coups de ce Mondial en l'emportant 2-1.

L'Argentine doit surmonter ce camouflet et va ensuite cravacher dans ce groupe C. Elle ne vient à bout du Mexique que dans la dernière demi-heure, puis bat la Pologne péniblement 2-0, après un penalty raté par Messi.

. 1/8 FINALE: Argentine bat Australie 2-1

L'Argentine aime se faire peur: elle mène 2-0 grâce à une superbe frappe enroulée de Messi puis une bourde du gardien australien Ryan, mais l'Albiceleste laisse les Socceroos réduire le score à la 77e minute et se réserve une fin de match inconfortable.

. 1/4 FINALE: Argentine et Pays-Bas 2-2, Argentine vainqueur aux tirs au but

Malgré le génie de Messi, auteur d'une passe décisive et d'un but sur penalty, l'Argentine, comme contre l'Australie, laisse les Néerlandais revenir à 2-2 et n'arrache finalement sa qualification qu'aux tirs au but.

. 1/2 FINALE: Argentine bat Croatie 3 à 0

Première démonstration aboutie de l'Argentine, qui ne laisse aucune chance à une Croatie exsangue avec un Lionel Messi stratosphérique et un Alvarez renversant. Le moteur argentin, hoquetant en début de tournoi, semble désormais tourner à plein régime.

Mondial: l'historique des France-Argentine en Coupe du monde

La France et l'Argentine, qui s'affrontent dimanche en finale du Mondial au Qatar pour le gain d'un troisième titre mondial, se sont rencontrées par le passé à trois reprises lors d'une Coupe du monde.

Le bilan actuel est de 2 victoires pour l'Argentine et 1 pour la France.

1930: un match de 84 minutes

Le 15 juillet 1930, l'Argentine et la France se croisent pour la première fois de leur histoire, dans le cadre de la première Coupe du monde organisée en Uruguay.

Au Central Parque de Montevideo, devant 23 000 spectateurs, le match se termine par un succès des Argentins (1-0), qui dominent les débats. Dans les buts français, Alex Thépot excelle mais s'incline à la 81e minute sur un coup franc de Luis Monti.

A la 84e minute, alors qu'il reste normalement six minutes de jeu, l'arbitre brésilien Gilberto de Almeida Rego siffle la fin de la rencontre, suscitant la surprise et la colère des joueurs français et d'une partie du public.

Les deux équipes rentrent aux vestiaires mais un arbitre assistant parvient à convaincre l'arbitre de son erreur. Ce dernier demande donc aux joueurs de revenir pour jouer les six dernières minutes du match, sans que le score évolue.

Si la France est éliminée dès la phase de poules après sa défaite ultérieure contre le Chili (3-0), l'Argentine sera elle battue en finale par le pays hôte, l'Uruguay (4-2).

1978: la main de Trésor

Le 6 juin 1978, la France affronte l'Argentine, chez elle, en match de poule au stade Monumental de Buenos Aires devant 71 000 spectateurs. Battus d'entrée par l'Italie (2-1), les Bleus concèdent une nouvelle défaite (2-1), synonyme d'élimination, alors que leurs vainqueurs du jour décrocheront leur premier titre mondial, à domicile, dans une ambiance rendue étouffante par la dictature du général Videla.

La France, emmenée par Michel Platini fait pourtant jeu égal face aux Argentins, malgré le poteau trouvé par Mario Kempes, mais à la 45e minute, Marius Trésor touche la balle avec sa main dans la surface sur une frappe de Leopoldo Luque. Daniel Passarella transforme le pénalty.

A la 56e, le gardien français Jean-Paul Bertrand-Demanes tente d'arrêter un tir de Luque mais heurte violemment le poteau et, évacué sur civière, est remplacé par Dominique Baratelli.

Quatre minutes plus tard, Platini reprend une tentative de Bernard Lacombe repoussée par la transversale et égalise. Puis Didier Six manque de peu son face-à-face avec Ubaldo Fillol. A la 73e, Luque, encore lui, trompe Baratelli des 20 mètres d'une demi-volée.

A ce jour, il s'agit de la dernière défaite des Bleus contre une équipe sud-américaine lors d'un Mondial.

2018: la frappe de Pavard

Le 30 juin 2018, la France, sérieuse au premier tour, et l'Argentine, qualifiée dans la douleur, sont opposées en huitièmes de finale de la Coupe du monde en Russie.

Dès le début, les Bleus prennent l'avantage sur un pénalty d'Antoine Griezmann provoqué par une chevauchée de Kylian Mbappé. Juste avant la mi-temps, Angel di Maria frappe des 25 mètres et ne laisse aucune chance à Hugo Lloris (1-1).

Après la pause, l'Argentine prend l'avantage contre le cours du jeu sur un tir de Lionel Messi dévié par Gabriel Mercado. Mais la France égalise neuf minutes plus tard d'une reprise magistrale de Benjamin Pavard à droite de la surface en demi-volée de l'extérieur du pied droit, une réalisation qui sera élue plus beau but du tournoi.

Puis les Français s'envolent au score grâce à un doublé de Mbappé en quatre minutes (64e et 68e, 4-2).

Dans les arrêts de jeu, sur un centre de Messi, Sergio Agüero marque de la tête. En dépit d'une dernière occasion argentine, la France s'impose au terme d'un match spectaculaire (4-3), une étape décisive dans la conquête de sa deuxième étoile.

FRANCE

1er tour - Groupe D

France - Australie 4-1

France - Danemark 2-1

France - Tunisie - 0-1

La France termine 1re

 

1/8 finale: France - Pologne 3-1

1/4 finale: France - Angleterre 2-1

1/2 finale: France - Maroc 2-0

 

ARGENTINE

1er tour - Groupe C

Argentine - Arabie Saoudite 1-2

Argentine - Mexique 2-0

Argentine - Pologne 2-0

L'Argentine termine 1re

 

1/8 finale: Argentine - Australie 2-1

1/4 finale: Argentine -Pays-Bas 2-2, Argentine vainqueur aux tirs au but (4-3)

1/2 finale: Argentine - Croatie 3-0


Israël attaque l’Iran: fortes explosions tôt vendredi dans le centre du pays

De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars (Photo, AFP/Archives)
De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars (Photo, AFP/Archives)
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  • Des drones ont été abattus mais il n'y a pas eu d'attaque par missiles "jusqu'à présent", ont indiqué les autorités iraniennes
  • Les vols commerciaux ont été suspendus avant une reprise graduelle depuis les deux aéroports majeurs de la capitale, comme l’a annonce l’agence Irna

TEHERAN, WASHINGTON : Israël a lancé une attaque contre l'Iran, en représailles aux frappes iraniennes contre son territoire du week-end dernier, ont indiqué plusieurs médias aux Etats-Unis, citant des responsables américains.

ABC, CBS et CNN, entre autres médias, ont rapporté les frappes tôt vendredi, heure du Moyen-Orient, en citant des responsables américains.

CNN a précisé que l'attaque israélienne n'avait pas pris pour cible d'installations nucléaires, rapportant là encore un responsable américain.

De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars.

Des drones ont été abattus mais il n'y a pas eu d'attaque par missiles "jusqu'à présent", ont indiqué les autorités iraniennes. Et les installations nucléaires basées dans la région d'Ispahan (centre), sont "totalement en sécurité", a précisé l'agence Tasnim.

L'Iran a activé tôt vendredi sa défense aérienne dans plusieurs provinces après des informations d'explosions dans le centre du pays, a indiqué l'agence officielle Irna.

Les vols commerciaux ont été suspendus à partir et à destination de plusieurs aéroports, dont ceux de Téhéran, selon l'agence Mehr en citant des autorités aéroportuaires, avant une reprise graduelle depuis les deux aéroports majeurs de la capitale, comme l’a annonce l’agence Irna.

L’armée israélienne

L'armée israélienne a pour sa part indiqué ne pas avoir de commentaire "pour le moment" au sujet d'explosions rapportées tôt vendredi près d'une base militaire dans le centre de l'Iran.

Les militaires ont indiqué que les sirènes d'alarme avaient retenti dans le nord d'Israël, théâtre d'échanges de tirs ces derniers mois entre l'armée israélienne et le Hezbollah, soutenu par l'Iran.

Ces nouveaux développements interviennent alors qu'Israël a menacé de répondre à l'attaque contre son territoire le week-end dernier lancée par Téhéran après à une frappe meurtrière imputée à Israël contre son consulat à Damas, en Syrie.

Israël a dit avoir intercepté avec ses alliés la quasi-totalité des quelque 350 drones et missiles lancés par l'Iran, et affirmé que l'attaque iranienne ne resterait pas "impunie".

Il s'agissait de la première attaque directe jamais menée par l'Iran contre son ennemi juré. Le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir-Abdollahian avait dit que l'Iran ferait "regretter" à Israël toute attaque contre son territoire.

Mais en attaquant Israël, l'Iran a dit avoir agi en "légitime défense" après l'attaque qui a détruit son consulat à Damas le 1er avril et coûté la vie à sept de ses militaires dont deux hauts gradés. Téhéran a accusé Israël qui n'a ni confirmé ni démenti.

"Les actions de légitime défense et contre-mesures de l'Iran sont terminées, donc le régime terroriste israélien doit arrêter tout nouvel aventurisme militaire contre nos intérêts", a dit M. Amir-Abdollahian lors d'une réunion sur la situation au Moyen-Orient.

Conflit régional

Des frappes ont par ailleurs visé vendredi à l'aube la région de Soueida dans le sud de la Syrie, "sur une position de radar de l'armée syrienne", a précisé Rayan Maarouf, militant et responsable d'un média en ligne Suwayda 24.

Israël avait un temps envisagé de mener rapidement des frappes en Iran en représailles aux missiles lancés par Téhéran le week-end dernier sur son territoire, mais avait finalement revu ses plans, ont affirmé jeudi des médias israéliens et américains

Selon le diffuseur public israélien Kan, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait décidé de ne pas mettre en oeuvre des plans pré-approuvés de frappes de représailles en cas d'attaque, après avoir discuté avec le président américain Joe Biden.

Premier allié d'Israël, les Etats-Unis exhortent Israël à la retenue, optant plutôt pour le renfort de leurs sanctions contre "le programme iranien de drones, l'industrie sidérurgique et les constructeurs automobiles". L'UE et le Royaume-Uni ont aussi annoncé de nouvelles sanctions contre Téhéran.

"Nous sommes au bord d'une guerre au Moyen-Orient qui provoquera des ondes de choc dans le reste du monde", a souligné de son côté le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, en appelant à la retenue.

"Le Moyen-Orient est au bord du précipice. Les derniers jours ont vu une escalade dangereuse, par les mots et les actions", a déclaré Antonio Guterres.

"Une erreur de calcul, une mauvaise communication, une méprise, pourrait conduire à l'impensable, un conflit régional généralisé qui serait dévastateur pour tous ceux concernés, et pour le reste du monde", a-t-il ajouté, appelant par commencer à un cessez-le-feu à Gaza.

Au bord du gouffre

La campagne israélienne de bombardements intensifs suivie d'une offensive terrestre, a été déclenchée par l'attaque le 7 octobre de commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles.

Plus de 250 personnes ont été enlevées durant l'attaque et 129 restent retenues à Gaza, dont 34 sont mortes d'après des responsables israéliens.

Or les pourparlers sur une trêve à Gaza associée à une libération d'otages piétinent depuis des mois, les belligérants s'accusant mutuellement de les bloquer.

A Tel-Aviv, des proches d'otages ont une nouvelle fois manifesté pour réclamer leur libération avant la pâque juive qui commence lundi soir. "Un accord pour les otages maintenant!", "Arrêtez la guerre", proclamaient des pancartes brandies par les manifestants.

Pendant ce temps à l'ONU, les Etats-Unis ont opposé leur veto à une résolution de l'Algérie demande l'adhésion pleine et entière des Palestiniens aux Nations Unis.

Le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza et considéré comme une "organisation terroriste" par Israël, l'Union européenne et les Etats-Unis, a condamné le veto américain.

Idem pour l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, dont l'administration siège en Cisjordanie ocuppée, qui voit dans le veto américain une "agression flagrante contre le droit international" poussant le Moyen-Orient "encore davantage au bord du gouffre".


Des députés britanniques exhortent le gouvernement à désigner le CGRI comme un groupe terroriste

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  • Les signataires de la lettre ouverte affirment que l’organisation iranienne «n’a jamais représenté une aussi grande menace pour le Royaume-Uni»
  • La désignation du CGRI comme groupe terroriste le mettrait sur un pied d’égalité avec Daech et Al-Qaïda

LONDRES: Un groupe multipartite formé de plus de 50 députés et de pairs à la Chambre des lords au Royaume-Uni a exigé que le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien soit désigné comme une organisation terroriste.

Ce groupe, qui comprend les anciennes secrétaires d’État à l’intérieur Suella Braverman et Priti Patel, a formulé cette demande dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien The Times.

Le CGRI constitue un élément clé des capacités militaires et de projection de puissance de l’Iran. Plus de 125 000 personnes servent dans ses rangs, réparties dans des unités telles que la force Al-Qods, l’unité d’outre-mer chargée d’assurer la liaison avec les milices au Yémen, au Liban, en Irak et en Syrie, et de les soutenir. Ces dernières années, le CGRI a également établi des relations avec le Hamas dans la bande de Gaza.

La lettre ouverte, signée par 134 personnes, intervient après l’attaque iranienne du week-end dernier contre Israël, que les signataires ont décrite comme le «dernier chapitre de la terreur destructrice du CGRI».

«Le gouvernement lutte contre le terrorisme et l’extrémisme en considérant le Hamas et le Hezbollah comme terroristes, mais ce n’est pas suffisant», indique le document.

«Le CGRI est la principale source de radicalisation idéologique, de financement, d’équipement et de formation de ces groupes.»

«Le gouvernement doit agir contre la racine même du problème et considérer le CGRI comme une organisation terroriste.»

L’Iran a riposté à l’attaque israélienne contre son consulat à Damas, qui a fait onze morts, dont des commandants de haut rang.

L’ancien président américain Donald Trump a désigné le CGRI comme une organisation terroriste en 2019, un an avant l’assassinat de Qassem Soleimani, commandant de la force Al-Qods.

Le Royaume-Uni s’est toutefois montré réticent à faire de même par crainte de rompre les canaux de communication diplomatiques avec Téhéran.

Cependant, dans le cadre des sanctions imposées à l’Iran en raison de son programme nucléaire, le Royaume-Uni a sanctionné le CGRI; il a gelé les avoirs de ses membres et a mis en œuvre des mesures d’interdiction de voyager.

La désignation du CGRI comme groupe terroriste au Royaume-Uni le mettrait sur un pied d’égalité avec Daech et Al-Qaïda et rendrait illégal tout soutien au groupe, avec une peine maximale de quatorze ans d’emprisonnement.

Les 134 signataires affirment que le CGRI «n’a jamais représenté une aussi grande menace pour le Royaume-Uni». Ils accusent des «voyous» qui appartiennent au groupe d’avoir poignardé un dissident iranien à Londres le mois dernier.

La lettre a été coordonnée par le Groupe parlementaire multipartite Royaume-Uni-Israël, dont fait partie l’ex-ministre de l’Immigration Robert Jenrick.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Washington et Londres imposent des sanctions contre l'Iran, visant des fabricants de drones

Un camion militaire iranien transporte des pièces d'un missile Sayad 4-B devant un portrait du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un défilé militaire dans la capitale Téhéran, le 17 avril 2024. (AFP)
Un camion militaire iranien transporte des pièces d'un missile Sayad 4-B devant un portrait du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un défilé militaire dans la capitale Téhéran, le 17 avril 2024. (AFP)
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  • Elles concernent également trois filiales du constructeur automobile iranien Bahman Group et le ministère iranien de la Défense
  • L'Iran a lancé dans la nuit de samedi à dimanche plus de 350 drones et missiles contre Israël, dont la quasi-totalité ont été interceptés en vol

WASHINGTON: Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont imposé jeudi des sanctions contre l'Iran, ciblant "le programme iranien de drones, l'industrie sidérurgique et les constructeurs automobiles", après l'attaque du week-end dernier contre Israël.

Les sanctions de Washington visent "16 personnes et deux entités permettant la production de drones iraniens" dont les Shahed qui "ont été utilisés lors de l'attaque du 13 avril", a annoncé le département du Trésor dans un communiqué.

Elles concernent également trois filiales du constructeur automobile iranien Bahman Group et le ministère iranien de la Défense.

Le président américain Joe Biden a déclaré que les Etats-Unis allaient continuer à faire "rendre des compte" à l'Iran avec ces nouvelles sanctions visant la République islamique.

Il a assuré que les sanctions étaient destinées à "limiter les programmes militaires déstabilisateurs de l'Iran", selon un communiqué de la Maison Blanche.

Les sanctions imposées par Londres ciblent, elles, "plusieurs organisations militaires iraniennes, individus et entités impliqués dans les industries iraniennes de drones et missiles balistiques", a précisé le Trésor.

L'Iran a lancé dans la nuit de samedi à dimanche plus de 350 drones et missiles contre Israël, dont la quasi-totalité ont été interceptés en vol.

Téhéran a présenté son attaque comme une riposte à la frappe meurtrière imputée à Israël visant le consulat iranien à Damas début avril.

Eviter l'escalade 

En réponse, les pays occidentaux ont promis de renforcer leurs sanctions contre l'Iran, mais veulent aussi éviter une escalade de la violence dans la région.

L'Union européenne a ainsi décidé, mercredi lors d'un sommet à Bruxelles, d'imposer de nouvelles sanctions visant les producteurs iraniens de drones et de missiles.

Et jeudi, la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock a indiqué que les dirigeants des pays du G7, en réunion sur l'île italienne de Capri, discutent "de mesures supplémentaires", tout en insistant sur la nécessité d'éviter "une escalade".

Les pays du G7 (Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne, Japon et Italie) devraient appeler à des sanctions individuelles contre des personnes impliquées dans la chaîne d'approvisionnement iranienne en missiles et en drones, selon une source au sein du ministère italien des Affaires étrangères.

Et les ministres des Finances et banquiers centraux du G7, réunis à Washington, avaient promis, dans un communiqué mercredi soir, d'assurer "une coordination étroite de toute mesure future visant à affaiblir la capacité de l'Iran à acquérir, produire ou transférer des armes pour soutenir ses activités régionales déstabilisatrices".

Ils avaient par ailleurs appelé "à la stabilité dans l'ensemble de la région, au vu des risques économiques posés par une escalade régionale, notamment les perturbations du transport maritime international".