Mondial: la classe politique lyonnaise dénonce unanimement la violence de l'ultra-droite

Mercredi, peu après 22H30, «une trentaine d'individus, cagoulés et certains armés de bâton, est arrivée sur la place Bellecour où s'étaient retrouvés les supporteurs des Bleus mais aussi ceux du Maroc», a précisé jeudi une source préfectorale. (Photo, AFP)
Mercredi, peu après 22H30, «une trentaine d'individus, cagoulés et certains armés de bâton, est arrivée sur la place Bellecour où s'étaient retrouvés les supporteurs des Bleus mais aussi ceux du Maroc», a précisé jeudi une source préfectorale. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 15 décembre 2022

Mondial: la classe politique lyonnaise dénonce unanimement la violence de l'ultra-droite

Mercredi, peu après 22H30, «une trentaine d'individus, cagoulés et certains armés de bâton, est arrivée sur la place Bellecour où s'étaient retrouvés les supporteurs des Bleus mais aussi ceux du Maroc», a précisé jeudi une source préfectorale. (Photo, AFP)
  • L'ultradroite s'est mobilisée dans plusieurs villes françaises après la demi-finale du Mondial France-Maroc, selon le ministère de l'Intérieur
  • A Paris, 40 personnes proches de l'ultra-droite ont ainsi été interpellées pour groupement en vue de commettre des violences et port d'armes prohibées

LYON: La classe politique lyonnaise a unanimement condamné jeudi la violence de l'ultra-droite au lendemain d'une rixe après la demi-finale France-Maroc, dernier incident d'une longue série, et demandé la fermeture de leurs locaux.

Mercredi, peu après 22H30, "une trentaine d'individus, cagoulés et certains armés de bâton, est arrivée sur la place Bellecour où s'étaient retrouvés les supporteurs des Bleus mais aussi ceux du Maroc", a précisé jeudi une source préfectorale.

"Il y a eu une rixe et la police est rapidement intervenue pour repousser le groupe et le suivre", a-t-elle ajouté, en faisant état de deux interpellations dans le Vieux-Lyon, fief du mouvement identitaire.

Lors d'un conseil municipal jeudi, l'ensemble des groupes politiques a voté un voeu, proposé à l'initiative de la gauche, demandant "la fermeture définitive" dans ce quartier de "la Traboule" et "l'Agogé", un bar et une salle de boxe fréquentés par l'ultra-droite.

Ces locaux continuent "d'être le point de ralliement des groupuscules d'extrême droite qui ne cessent d'exercer régulièrement des violences sur notre territoire", dénoncent les élus, en soulignant que la Traboule "a été le siège de l'organisation dissoute 'Génération Identitaire'".

Les élus rappellent que l'incident de mercredi s'ajoute à une série d'autres depuis quelques mois: un défilé à Lyon, le 21 octobre, "avec des slogans racistes" en marge d'un rassemblement à la mémoire de Lola, une adolescente sauvagement tuée à Paris, un accrochage violent à coups "d'armes de catégorie D" (des matraques et bombes lacrymogènes), le 26 novembre, contre le service d'ordre d'une manifestation contre les violences faites aux femmes et l'agression, le 5 décembre, de militants insoumis qui distribuaient des tracts demandant "la fermeture des locaux fascistes" dans le Vieux-Lyon.

Sur Twitter, le député Renaissance Thomas Rudigoz, ancien maire du 5e arrondissement, où se situent les locaux cités, a dénoncé "des exactions violentes qui rappellent les pires heures de l'extrême droite française", appelant à une réponse "implacable" de l'Etat.

Le 24 octobre, dans une lettre envoyée au président Emmanuel Macron, le maire EELV de Lyon Grégory Doucet avait déjà demandé la fermeture des locaux et la "dissolution immédiate" des "Remparts", une structure héritière de l'association dissoute "Génération identitaire". Il avait  auparavant alerté à ce sujet les ministres de l'Intérieur et de la Justice.

L'ultradroite s'est mobilisée dans plusieurs villes françaises après la demi-finale du Mondial France-Maroc, selon le ministère de l'Intérieur. A Paris, 40 personnes proches de l'ultra-droite ont ainsi été interpellées pour groupement en vue de commettre des violences et port d'armes prohibées.


La maire LR de La Seyne-sur-Mer condamnée à cinq ans d'inéligibilité immédiate

Mme Bicais est la deuxième maire d'une grande ville du Var à être démise de ses fonctions pour des questions de probité, après Hubert Falco, ex-maire de Toulon et ex-baron de la politique locale, condamné en 2023 à une peine d'inéligibilité immédiate pour des repas et des frais de pressing payés par le Conseil départemental du Var qu'il ne présidait pourtant plus. (AFP)
Mme Bicais est la deuxième maire d'une grande ville du Var à être démise de ses fonctions pour des questions de probité, après Hubert Falco, ex-maire de Toulon et ex-baron de la politique locale, condamné en 2023 à une peine d'inéligibilité immédiate pour des repas et des frais de pressing payés par le Conseil départemental du Var qu'il ne présidait pourtant plus. (AFP)
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  • L'élue LR était jugée pour prise illégale d’intérêts avec deux de ses proches pour un permis de construire obtenu pour sa maison personnelle et pour l'emploi d'un proche à un poste de la mairie sans appel à candidature
  • Elle a manqué "à la probité, qualité indispensable attendue d'une élue", avec "aucune remise en question" de sa part à l'audience: pire, "elle banalise les infractions", ce qui pose un "risque de réitération", a détaillé la présidente

TOULON: Accusée d'avoir manqué à son devoir de "probité, qualité indispensable pour une élue", Nathalie Bicais, maire LR de La Seyne-sur-Mer, deuxième ville du Var, a été condamnée pour prise illégale d'intérêt vendredi, avec une peine d'inéligibilité immédiate de cinq ans.

Une peine de 18 mois de prison avec sursis, assortie d'une inéligibilité de cinq ans avec exécution provisoire, d'une interdiction d'exercer toute fonction publique de deux ans et d'une amende de 20.000 euros a été prononcée par la présidente du tribunal correctionnel de Toulon, qui a regretté l'absence de l'élue à la lecture du jugement.

"Elle ne s'intéresse pas à la justice", "elle n'est pas là, c'est dommage", a commencé Marie-Laure Arnouil, avant de motiver sa décision.

Mme Bicais, élue en 2020 dans cette ville limitrophe de Toulon, devrait donc être démise de ses mandats très prochainement par le préfet du Var, la peine d'inéligibilité s'appliquant tout de suite, bien qu'elle fasse appel de sa condamnation comme l'a annoncé son avocat, Me Gilles Gauer.

Elle a manqué "à la probité, qualité indispensable attendue d'une élue", avec "aucune remise en question" de sa part à l'audience: pire, "elle banalise les infractions", ce qui pose un "risque de réitération", a détaillé la présidente.

L'élue LR était jugée pour prise illégale d’intérêts avec deux de ses proches pour un permis de construire obtenu pour sa maison personnelle et pour l'emploi d'un proche à un poste de la mairie sans appel à candidature.

Mme Bicais est la deuxième maire d'une grande ville du Var à être démise de ses fonctions pour des questions de probité, après Hubert Falco, ex-maire de Toulon et ex-baron de la politique locale, condamné en 2023 à une peine d'inéligibilité immédiate pour des repas et des frais de pressing payés par le Conseil départemental du Var qu'il ne présidait pourtant plus.

Ex-LR aujourd'hui rallié à Emmanuel Macron, l'ex-élu toulonnais a contesté cette peine d'inéligibilité de cinq ans devant la Cour de cassation, qui doit rendre sa décision le 28 mai.


Ressortissants détenus: la France dépose plainte contre l'Iran devant la CIJ, annonce Barrot

Le ministre des Affaires étrangères français avait déjà indiqué début avril que Paris s'apprêtait à saisir la CIJ faute d'avancée. Cette annonce avait été saluée comme un "tournant majeur" par la soeur de Cécile Kohler. (AFP)
Le ministre des Affaires étrangères français avait déjà indiqué début avril que Paris s'apprêtait à saisir la CIJ faute d'avancée. Cette annonce avait été saluée comme un "tournant majeur" par la soeur de Cécile Kohler. (AFP)
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  • La plainte devant la CIJ intervient alors que des négociateurs iraniens rencontrent vendredi en Turquie retrouvent leurs homologues du Royaume-Uni, de France et d'Allemagne pour des pourparlers sur le nucléaire iranien
  • Cécile Kohler, enseignante, et son compagnon, Jacques Paris, que Paris qualifie d'"otages d'Etat", ont été arrêtés en mai 2022 pour "espionnage" et sont emprisonnés depuis dans des conditions extrêmement dures, à l'isolement, dans la prison d'Evine

PARIS: La France dépose plainte vendredi contre l'Iran devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour "violation de son obligation de donner droit à la protection consulaire" concernant ses deux ressortissants français encore détenus dans ce pays, a annoncé le chef de la diplomatie Jean-Noël Barrot.

Cécile Kohler et Jacques Paris "sont retenus otages depuis trois ans en Iran, détenus dans des conditions indignes qui sont assimilables à de la torture et qui sont privés de ce qu'on appelle les visites consulaires", a dénoncé M. Barrot sur la chaîne de télévision France 2.

Le ministre des Affaires étrangères français avait déjà indiqué début avril que Paris s'apprêtait à saisir la CIJ faute d'avancée. Cette annonce avait été saluée comme un "tournant majeur" par la soeur de Cécile Kohler.

La plainte devant la CIJ intervient alors que des négociateurs iraniens rencontrent vendredi en Turquie retrouvent leurs homologues du Royaume-Uni, de France et d'Allemagne pour des pourparlers sur le nucléaire iranien.

Cécile Kohler, enseignante, et son compagnon, Jacques Paris, que Paris qualifie d'"otages d'Etat", ont été arrêtés en mai 2022 pour "espionnage" et sont emprisonnés depuis dans des conditions extrêmement dures, à l'isolement, dans la prison d'Evine de Téhéran.

Ils sont officiellement les deux derniers Français détenus en Iran. Olivier Grondeau, qui était détenu depuis octobre 2022, a été libéré en mars.

Une vingtaine d'Occidentaux sont détenus en Iran, le pays étant accusé par les chancelleries européennes et des ONG de pratiquer une "diplomatie des otages".

 


Macron aux investisseurs: «mon job pour les deux ans, c'est la stabilité»

La France a besoin de "stabilité" avec un "rapprochement des familles politiques" et "ce sera mon job" pour les deux dernières années du quinquennat, a affirmé jeudi Emmanuel Macron devant un parterre d'investisseurs internationaux à Paris. (AFP)
La France a besoin de "stabilité" avec un "rapprochement des familles politiques" et "ce sera mon job" pour les deux dernières années du quinquennat, a affirmé jeudi Emmanuel Macron devant un parterre d'investisseurs internationaux à Paris. (AFP)
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  • "En France, nous avons besoin de stabilité. C'est le job pour les deux ans à venir. Car si l'on rapproche différentes familles politiques qui n'ont pas l'habitude de travailler ensemble, cela fonctionnera et c'est mon objectif et c'est mon job"
  • "Mon objectif, c'est la stabilité et la durabilité parce que les résultats sont là en terme de création d'emplois et d'attractivité économique"

PARIS: La France a besoin de "stabilité" avec un "rapprochement des familles politiques" et "ce sera mon job" pour les deux dernières années du quinquennat, a affirmé jeudi Emmanuel Macron devant un parterre d'investisseurs internationaux à Paris.

"En France, nous avons besoin de stabilité. C'est le job pour les deux ans à venir. Car si l'on rapproche différentes familles politiques qui n'ont pas l'habitude de travailler ensemble, cela fonctionnera et c'est mon objectif et c'est mon job", a plaidé M. Macron dans un discours en anglais.

"Si l'on regarde l'Allemagne et d'autres pays en Europe, c'est exactement ce qui se passe. Le chancelier allemand dispose d'une excellente coalition avec les socialistes et la droite. Et c'est ce qu'il faut faire en France pour consolider ce que nous avons fait", a-t-il ajouté.

"Mon objectif, c'est la stabilité et la durabilité parce que les résultats sont là en terme de création d'emplois et d'attractivité économique", a insisté le chef de l'Etat à qui l'on a beaucoup reproché d'avoir créé de l'instabilité par sa dissolution de l'Assemblée nationale il y a bientôt un an.

Emmanuel Macron s'exprimait au 20ème anniversaire de la "Global Markets Conference" qui rassemble des investisseurs internationaux à l'invitation de Jamie Dimon, directeur général de la banque américaine JP Morgan Chase. Celle-ci en a profité pour annoncer une extension de ses locaux dans le centre de Paris pour accueillir plus confortablement son millier d'employés.

Cette conférence se tenait en amont du sommet Choose France, organisé lundi par l'Elysée au château de Versailles et à l'occasion duquel de nombreuses entreprises étrangères doivent annoncer de nouveaux projets d'investissements.

Jugeant qu'il y a "trop de domaines dans lesquels nous avons encore 27 systèmes de réglementation" dans l'UE, M. Macron a plaidé pour la mise en oeuvre "rapide" des réformes décidées pour améliorer la compétitivité européenne, insistant particulièrement sur celle du marché unique de capitaux.

"Lorsque vous regardez le panorama, c'est totalement fou. L'Union européenne est le premier lieu en termes d'épargne. Mais nous n'utilisons pas cette épargne pour investir dans notre innovation rapidement. Un tiers de cette épargne part vers les Etats-Unis parce que les marchés sont beaucoup plus efficaces et parfois pour financer les obligations américaines. Je suis super content pour les Etats-Unis, mais je pense que ce n'est pas le meilleur usage de notre propre épargne", a-t-il ainsi déploré.