Mondial: Avant la finale, les Argentins, plus que jamais arrimés aux «cabalas» superstitieuses

Une femme entre dans un magasin à la veille de la finale de la Coupe du monde entre l'Argentine et la France à Buenos Aires, le 16 décembre 2022 (Photo, AFP).
Une femme entre dans un magasin à la veille de la finale de la Coupe du monde entre l'Argentine et la France à Buenos Aires, le 16 décembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 18 décembre 2022

Mondial: Avant la finale, les Argentins, plus que jamais arrimés aux «cabalas» superstitieuses

  • Ces superstitions ont pris un tour particulier avec le parcours de l'Albiceleste au Qatar
  • La «cabala» (le geste rituel superstitieux), «quand elle marche, il ne faut jamais la rompre. C'est un truc de football»

BUENOS AIRES: Ce peut être un vêtement particulier, l'estampe de Saint Expédit, une photo de Maradona, les mêmes amis assis dans le même fauteuil pour voir le match... Les Argentins, pour qui le foot est beaucoup plus qu'un sport, ne plaisantent pas, mais alors pas du tout avec la superstition, porte-bonheur ou porte-poisse, à la veille de la finale.

Ces superstitions ont pris un tour particulier avec le parcours de l'Albiceleste au Qatar: la défaite choc contre l'Arabie saoudite au premier match a enclenché des efforts marqués pour ne pas renouveler les gestes de ce funeste 22 novembre. Et par la suite, au contraire, pour répéter à l'identique les rituels des cinq victoires suivantes.

"Pour le match perdu contre l'Arabie saoudite (1-2), je portais le maillot albiceleste avec le N.10, du coup contre le Mexique je l'ai mis à l'envers et on gagné (2-0). A partir de là je l'ai constamment mis à l'envers, et on n'a plus arrêté de gagner", explique Julio Tresto, un fan de Boca Juniors.

La "cabala" (le geste rituel superstitieux), "quand elle marche, il ne faut jamais la rompre. C'est un truc de football", assène-t-il avec un air d'évidence.

A Almagro, chez Graciela Castro, designer de 58 ans, le père de famille Francisco, hincha du club de San Lorenzo, peut énumérer à l'envi les "cabalas" pour suivre les matches: "Le même caleçon, le même T-shirt, ne pas aller aux toilettes pendant tout le match. Et pour la finale, insulter l'adversaire mais avec élégance, puisqu'il est Français", sourit-il.

Rituels bizarres, mais scrupuleux

Alma Mauri, une lycéenne de 15 ans fan du Racing d'Avellaneda (banlieue de Buenos Aires) porte le même maillot de l'Albiceleste, "non lavé depuis le deuxième match (puisque gagné). Et je mets toutes les figurines de la Coupe du monde sur la table", explique-t-elle.

Le rituel est un peu particulier pour Guillermo Martinez, "socio" de Boca Juniors. "Je m'asseois avec les jambes croisées, le pied pointé vers le but adverse, et en seconde mi-temps je change, je croise les jambes avec le pied vers l'autre but".

Sa conjointe, Monica Gomez, fait dans le classique, mais pas moins scrupuleusement: elle dispose deux estampes de Saint Expédit, intercesseur des causes urgentes, une photo de sa fille, et un autographe de Diego Maradona.

Les cabalas peuvent engendrer des situations cocasses: Lucrecia Airaldi, 50 ans, qui regardait la demi-finale avec.. son ex-mari Cristian Oberosler, chef d'entreprise de 54 ans, dans un bar de Palermo, expliquait avoir vu le premier match avec son conjoint actuel. Défaite 1-2, donc on change la cabala, comme on changerait l'équipe.

Elle a du coup répondu à l'invitation de sa fille Nicole, 23 ans, pour venir voir le match suivant avec le père, son ex, donc. Victoire contre le Mexique 2-0. Depuis les deux "ex" se retrouvent à chaque match – "avec le plein accord de mon mari" – même bar, même tabouret, même tenue. Angoisse pour la demi-finale, un mardi: Nicole passait un examen ce jour-là et ne pouvait venir... La parade ? Ils ont disposé sa photo et son maillot bleu et blanc "N.10" au même endroit, entre eux.

Les politiques et la peur d'être «mufa»

Et pour beaucoup, une règle d'or, "cabala" elle aussi: on évite de parler d'un pronostic de résultat "parce c'est 'mufa'" (porte-poisse), souligne Ignacio Farone, un étudiant de 24 ans. Alors on se restreint à une analyse d'ordre général: "L'équipe joue très bien, et Messi est en train de démontrer pourquoi il est vraiment d'une autre planète".

On ne plaisante pas avec la +mufa+: l'ex-président libéral Mauricio Macri (2015-2019), qui a suivi plusieurs matches au Qatar, où il se trouve notamment en tant que président de la "Fondation FIFA" caritative, s'est défendu ces derniers jours d'être "mufa" de la sélection, un soupçon qui avait fleuri au pays sur les réseaux sociaux après la défaite contre l'Arabie saoudite. Il a imputé ces "agressions" à des adversaires politiques "qui ne vont pas bien dans la tête".

Quoique. Le président Alberto Fernandez (centre-gauche) a fait savoir dans un tweet samedi qu'il regarderait la finale à la maison "comme des millions de compatriotes", vivant "ce moment fantastique comme il l'a fait jusqu'à présent, avec les miens". Entre les lignes: on ne change pas une habitude gagnante jusque-là. "Et puis, les cabalas sont les cabalas", ajoute-t-il dans son tweet avec un clin d'oeil.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.