En Irak, un travail de fourmi pour préserver des manuscrits centenaires

Un conservateur utilise une éponge sur un manuscrit en persan en cours de restauration au laboratoire de restauration de la Maison des manuscrits irakiens à Bagdad, le 6 décembre 2022 (Photo, AFP).
Un conservateur utilise une éponge sur un manuscrit en persan en cours de restauration au laboratoire de restauration de la Maison des manuscrits irakiens à Bagdad, le 6 décembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 18 décembre 2022

En Irak, un travail de fourmi pour préserver des manuscrits centenaires

  • «Certains manuscrits remontent à près d'un millier d'années», confie le directeur de l'institution, Ahmed al-Aliaoui
  • «Il y a des écrits en arabe, en persan, en turc, en hébreu ou en kurde, illustrant une immense diversité culturelle»

BAGDAD: Dans une annexe du Musée de Bagdad, une conservatrice découpe un papier fin pour restaurer un texte religieux persan du 17e siècle. Un travail de fourmi, accompagnant le défi titanesque que s'est donné l'Irak: préserver ses 47 000 manuscrits et livres anciens.

Epaulée par des expertises européennes, la Maison des manuscrits poursuit une double mission: numériser l'intégralité de sa collection, mais aussi restaurer ouvrages, parchemins et planches de calligraphie endommagés par l'humidité, des insectes, ou tout simplement l'usage humain au fil des siècles.

"Certains manuscrits remontent à près d'un millier d'années", confie le directeur de l'institution, Ahmed al-Aliaoui. "Il y a des écrits en arabe, en persan, en turc, en hébreu ou en kurde, illustrant une immense diversité culturelle".

Dans des locaux du Musée, sept employées irakiennes de la Maison des manuscrits suivent une formation dispensée par le conservateur italien Marco Di Bella.

Penché sur l'élégante calligraphie à l'encre noire d'un manuel d'astronomie ottoman du 18e siècle, il égrène ses commentaires en anglais, répétés en arabe par une traductrice.

Dans une salle attenante, une restauratrice en blouse blanche époussète à l'aide d'une brosse une planche de calligraphie aux bords rongés. Sa voisine utilise un stylet de découpage sur du "papier Japon". Les fins morceaux seront collés pour combler les trous sur les pages d'un livre du 17e siècle en persan consacré à l'Achoura, une commémoration religieuse chiite.

«Vivre plus longtemps»

Chaque intervention doit "préserver l'aspect ancien" d'un ouvrage, tout en "réduisant les dommages subis, pour qu'il puisse vivre plus longtemps", explique Tayba Ahmed, 30 ans, restauratrice depuis trois ans.

"On peut passer plusieurs mois avec le même ouvrage. Il n'a peut-être pas de couverture, les pages sont détachées, il faut coudre et faire une couverture de cuir", énumère-t-elle. "Quand on voit le résultat final, on est évidemment heureux".

Grâce à des financements italiens, des planches lumineuses servant d'établi, des plafonniers et des lampes amovibles fixées au bureau ont été installés.

Le conservateur Marco Di Bella met l'accent sur "l'approche en matière de conservation". "Le plus difficile (...) c'est de décider comment intervenir sur un manuscrit. Il faut respecter autant que possible son histoire".

Cela passe par "la réintroduction" de certains matériaux, comme l'amidon, "un adhésif traditionnel qui a été abandonné dans le milieu de la conservation mais est revenu à la mode", poursuit l'expert.

Dans un Irak qui porte les cicatrices de décennies de conflits, la Maison des manuscrits a été épargnée. Même quand le Musée de Bagdad a été mis à sac dans le chaos ayant suivi l'invasion américaine en 2003.

"Avant la guerre, les manuscrits avaient été déplacés vers un abri souterrain en banlieue", se souvient M. Aliaoui. Des habitants et des fonctionnaires avaient protégé les lieux contre les tentatives de pillage, dit-il.

«Avant le papier»

L'institution abrite des planches de calligraphie remontant "au premier siècle de l'Hégire (VIIe siècle) écrites en Koufi sur des parchemins, avant même la fabrication du papier", s'extasie M. Aliaoui.

Il y a des manuscrits vieux d'un millénaire, datant "des débuts de l'époque Abbasside", quand Bagdad a commencé à fabriquer son propre papier, ajoute le directeur de la Maison des manuscrits.

Il espère restaurer à hauteur de 100 ouvrages par an, mais il déplore des financements insuffisants soulignant notamment ne disposer que de quatre scanners pour le travail de numérisation.

L'institution a signé en octobre un partenariat avec la Bibliothèque nationale de France (BNF), grâce au soutien financier de la fondation Aliph, l'Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit.

"La collection de la Maison des manuscrits est une collection de premier plan en Irak et dans la région", reconnaît Zakaria Haffar, chargé de projet Irak à la BNF.

A titre de comparaison, il rappelle que la BNF préserve environ 7 000 manuscrits dans son fonds arabe.

Outre des livraisons de matériel - cartons de conservation, papier Japon, cuirs - la coopération permettra un "échange de compétence" dans la restauration, l'assistance à la numérisation, mais aussi l'identification et le catalogage des collections, explique M. Haffar.

"C'est le patrimoine de notre pays", résume Mayassa Chehab, 52 ans et restauratrice depuis 26 ans. "Comme il nous a été transmis, nous devons le faire parvenir aux prochaines générations".


Sarah Taibah termine l'année 2025 avec 2 films

 L'actrice saoudienne Sarah Taibah termine l'année 2025 avec une série de films en avant-première. (Arab News)
L'actrice saoudienne Sarah Taibah termine l'année 2025 avec une série de films en avant-première. (Arab News)
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  • Taibah joue également dans "A Matter of Life and Death", réalisé par le Saoudien Anas Ba-Tahaf, dont la première aura lieu en décembre au Festival international du film de la mer Rouge à Jeddah
  • Taibah - artiste, écrivain, cinéaste et acteur - a précédemment parlé à Arab News de sa performance dans "Hoba", un film d'horreur émirati réalisé par Majid Al-Ansari, connu pour le film "Zinzana" de 2015, acclamé par la critique

DUBAI: L'actrice saoudienne Sarah Taibah termine l'année 2025 avec une série de films en avant-première.

L'actrice a récemment assisté à la première du thriller psychologique "Hoba" à Abu Dhabi, quelques jours après s'être envolée pour Londres pour une projection du même film au BFI London Film Festival.

Taibah joue également dans "A Matter of Life and Death", réalisé par le Saoudien Anas Ba-Tahaf, dont la première aura lieu en décembre au Festival international du film de la mer Rouge à Jeddah.

Taibah - artiste, écrivain, cinéaste et acteur - a précédemment parlé à Arab News de sa performance dans "Hoba", un film d'horreur émirati réalisé par Majid Al-Ansari, connu pour le film "Zinzana" de 2015, acclamé par la critique.

Elle a déclaré : J'étais très enthousiaste à l'idée de jouer dans "Hoba" pour deux raisons : Premièrement, j'aime bien le réalisateur - je me souviens avoir vu son premier film et j'ai trouvé qu'il faisait les choses différemment. Deuxièmement, j'ai vraiment apprécié qu'il ne m'ait pas cataloguée. Les réalisateurs me confient toujours des rôles très similaires à celui de Sarah, mais Majid a vu autre chose. Le personnage ne pouvait pas être plus différent de moi. Je n'ai jamais été confrontée à un tel défi, non seulement parce qu'elle est la méchante du film, mais aussi parce que cela m'a permis d'expérimenter différentes techniques, de puiser dans quelque chose d'un peu surnaturel, quelque chose dont je n'ai aucune idée de la manière de s'y prendre.

"Hoba" raconte l'histoire d'une femme et d'une mère dévouée, Amani, interprétée par Bdoor Mohammed, dont la vie commence à s'effriter lorsque son mari revient à la maison avec une seconde épouse, Zahra (Taibah), et qu'une force obscure invisible s'infiltre dans son foyer.  

Taibah présentera sa polyvalence au RSIFF, où elle assistera à la première de "A Matter of Life and Death".

Présenté comme une histoire d'amour excentrique, le film se déroule à Djeddah. Il suit la superstitieuse Hayat, interprétée par Taibah, qui est "convaincue qu'une malédiction générationnelle la tuera le jour de son 30e anniversaire".

En outre, l'intrigue met en scène "le brillant mais timide chirurgien cardiaque Yousef (qui) souffre d'un rythme cardiaque lent et ne trouve son seul plaisir que lorsqu'il tient un scalpel. Il est aux prises avec un besoin caché de tuer, qu'il réprime jusqu'à ce qu'il rencontre Hayat.

"Le destin associe la femme qui veut mourir et l'homme qui veut tuer, mettant en œuvre un plan tragique. Tout se met en place jusqu'à ce qu'un amour qui confirme la vie intervienne.

La publicité du film ajoute : "Cette histoire exceptionnelle, animée par un scénario et une distribution pleins d'esprit, utilise les magnifiques paysages de la mer Rouge pour explorer la beauté imprévisible de la vie et des liens.


AlUla lance un projet de documentation des inscriptions

Parmi les sites les plus importants figure Jabal Ikmah, qui abrite des textes dadanites et d'autres textes anciens d'Arabie du Nord. (SPA)
Parmi les sites les plus importants figure Jabal Ikmah, qui abrite des textes dadanites et d'autres textes anciens d'Arabie du Nord. (SPA)
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  • La RCU crée un registre numérique complet de plus de 25 000 inscriptions d’AlUla, mettant en lumière 10 langues et écritures issues de différentes périodes historiques
  • Le projet, accompagné de programmes de formation et de publications scientifiques, renforce la préservation et l’étude d’un patrimoine culturel vieux de 3 000 ans

RIYAD : La Commission royale pour AlUla a lancé un projet visant à analyser et documenter plus de 25 000 inscriptions découvertes sur divers sites de la région, datant de l’âge du fer jusqu’à la fin de la période islamique.

La RCU souhaite protéger le patrimoine culturel et faire progresser la recherche sur l’histoire de l’écriture dans le nord-ouest de l’Arabie, a-t-elle annoncé récemment dans un communiqué de presse.

Le projet vise à établir un registre numérique complet des inscriptions d’AlUla grâce à une analyse linguistique et à la numérisation 3D, tout en reliant chaque découverte à son contexte historique et culturel.

La diversité des langues et des écritures — au nombre de 10 — souligne le rôle historique d’AlUla en tant que carrefour des civilisations et centre d’échanges culturels.

Parmi les sites les plus remarquables figure Jabal Ikmah, qui abrite des textes dadanitiques et d’autres inscriptions nord-arabiques anciennes, reconnues par le Registre Mémoire du monde de l’UNESCO en 2023 pour leur valeur documentaire.

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Plusieurs vallées, dont celle de Wadi Abu Oud, recèlent des inscriptions rupestres et des gravures rupestres représentant la vie quotidienne et des symboles tribaux. (SPA)

Jabal Al-Aqra présente également une collection d’inscriptions arabo-islamiques anciennes associées aux routes de pèlerinage, tandis que les chemins reliant Dadan et Hegra comptent parmi les plus anciennes inscriptions arabes liées au commerce et aux voyages.

Plusieurs vallées, dont Wadi Abu Oud, renferment des inscriptions lihyanites et des gravures rupestres représentant la vie quotidienne et les symboles tribaux, offrant un aperçu des interactions humaines avec l’environnement naturel à travers différentes époques.

Parmi les exemples les plus remarquables figure l’inscription de Zuhayr, datant de la 24ᵉ année après l’Hégire. Elle fournit une preuve précieuse de la contribution d’AlUla à la diffusion précoce de l’écriture arabe et de son rôle dans l’enregistrement des transformations historiques qui ont façonné la région.

Le projet inclut également des programmes de formation pour les étudiants en archéologie et les personnes intéressées par le patrimoine documentaire, ainsi que des initiatives de sensibilisation du public.

Les résultats seront publiés dans une série de revues scientifiques spécialisées afin de soutenir la recherche et l’éducation dans les domaines de la langue, de l’histoire et de l’archéologie.

Par cette initiative, indique le communiqué, la RCU réaffirme son engagement à protéger un patrimoine culturel couvrant plus de 3 000 ans.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Tea Trunk, la nouvelle culture du thé haut de gamme signée AVANTCHA

Le Tea Trunk révèle une sélection de thés et accessoires, pensée pour transformer chaque moment en expérience raffinée. (Fournie)
Le Tea Trunk révèle une sélection de thés et accessoires, pensée pour transformer chaque moment en expérience raffinée. (Fournie)
Le Tea Trunk révèle une sélection de thés et accessoires, pensée pour transformer chaque moment en expérience raffinée. (Fournie)
Le Tea Trunk révèle une sélection de thés et accessoires, pensée pour transformer chaque moment en expérience raffinée. (Fournie)
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  • Le Tea Trunk d’AVANTCHA allie design, fonctionnalité et savoir-faire pour transformer la dégustation du thé en expérience d’exception
  • Fabriqué à la main et proposé avec une sélection de thés et accessoires exclusifs, il symbolise l’élégance contemporaine du rituel du thé

DUBAÏ : Le concept de dégustation du thé prend une nouvelle dimension.

Le Tea Trunk incarne l’évolution ultime de la volonté d’AVANTCHA de créer des pièces intemporelles capables de transformer les rituels du quotidien en expériences extraordinaires.

Conçu pour les connaisseurs et les collectionneurs, le Tea Trunk allie un artisanat d’exception à une fonctionnalité sans égale, offrant une expérience unique qui redéfinit le rituel moderne du thé.

Le Tea Trunk est bien plus qu’un objet de luxe : c’est une déclaration de goût raffiné. Chaque détail – du noyau en bois massif enveloppé de cuir véritable aux fermoirs en acier inoxydable poli et aux finitions appliquées à la main – reflète l’engagement d’AVANTCHA envers l’art et la perfection.

Cette pièce exclusive est autant une œuvre de design qu’un objet utilitaire, chaque malle étant fabriquée individuellement pour garantir qu’aucune ne soit identique.

À l’ouverture, le Tea Trunk révèle une sélection soigneusement choisie des meilleurs thés et accessoires AVANTCHA. Il comprend une gamme sophistiquée d’essentiels du thé : six verres à double paroi, une théière Kata, deux théières Solo, et bien plus encore, offrant une expérience complète à ceux qui apprécient le rituel du thé. Le plateau supérieur sert de surface de préparation raffinée, avec une balance intégrée pour un dosage précis, tandis que des roulettes dissimulées facilitent son déplacement dans les résidences, les espaces événementiels et les hôtels de luxe.

« Chaque élément du Tea Trunk a été pensé pour sublimer l’expérience du thé, alliant art, fonctionnalité et raffinement », explique Marina Rabei, cofondatrice d’AVANTCHA. « Il ne s’agit pas seulement de thé, mais de créer des moments riches de sens, ancrés dans la tradition et magnifiés par le design contemporain. »

L’héritage d’AVANTCHA en matière d’artisanat et de luxe s’étend aux destinations et marques les plus prestigieuses au monde, avec des expériences de thé sur mesure pour Cartier, Gucci et Fendi, ainsi que des collaborations avec des résidences royales et des hôtels emblématiques tels que The Royal Atlantis, Emirates Palace et Four Seasons.

En savoir plus: avantcha.com/pages/tea-trunk

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.jp