Hervé Renard, le trait d’union entre la réussite marocaine et la promesse saoudienne

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Publié le Mardi 20 décembre 2022

Hervé Renard, le trait d’union entre la réussite marocaine et la promesse saoudienne

  • Le Maroc est devenu la vedette du football mondial après avoir atteint les demi-finales de la Coupe du Monde de la Fifa
  • La patience et les efforts – à tous les niveaux – ont été récompensés: les footballeuses marocaines ont atteint la finale de la Coupe d’Afrique des nations cette année

Le Maroc est devenu la vedette du football mondial après avoir atteint les demi-finales de la Coupe du Monde de la Fifa. Or, son parcours, qui a été suivi de très près par le monde entier, et par le monde arabe en particulier, ne devait rien au hasard.
Il y a quatre ans, en Russie, les Lions de l’Atlas avaient hérité d’un groupe redoutable avec l’Espagne, le Portugal et l’Iran. Ils n’ont pas réussi à accéder à la phase finale. Cette année, l’histoire de l’Arabie saoudite semble similaire: elle aussi s’est trouvée dans un groupe difficile, avec l’Argentine, la Pologne et le Mexique. Les joueurs saoudiens ont été impressionnants, mais ils ne sont pas parvenus à sortir de leur groupe.
Hervé Renard est le lien entre ces deux équipes et ces deux événements. En 2018, il était le sélectionneur du Maroc; aujourd’hui, il est l’entraîneur des Faucons verts. Il a marqué cette compétition et, comme son contrat court jusqu’en 2027, ce sera à nouveau le cas lors de la prochaine Coupe du monde.
Il a dû être fier de son ancienne équipe lorsqu’il l’a vue vaincre le Portugal en quarts de finale. Et cela lui a sûrement apporté un regain de motivation avec l’équipe dont il a désormais la charge. Les parallèles sont donc évidents: ce que le Maroc a fait en quatre ans entre la Russie et le Qatar, l’Arabie saoudite pourrait le faire entre le Qatar et les États-Unis, le Canada et le Mexique – les trois pays qui organiseront la Coupe du monde en 2026.
Renard a passé trois ans et demi au Maroc avant de partir pendant l’été 2019, passant de Rabat à Riyad. Il a vu l’académie Mohamed VI, un centre de formation de niveau mondial, ouvrir ses portes en 2009 avec des installations, un encadrement et une éducation de premier ordre. Parmi les diplômés, on compte désormais des joueurs de renommée mondiale tels qu’Azzedine Ounahi, Youssef en-Nesyiri et Nayef Aguerd.
La patience et les efforts – à tous les niveaux – ont été récompensés: les footballeuses marocaines ont atteint la finale de la Coupe d’Afrique des nations cette année et elles sont devenues la première équipe du monde arabe à se qualifier pour la Coupe du monde féminine, qui aura lieu l’été prochain.
Cette philosophie et cette politique ne sont pas courantes dans un monde arabe rempli de fédérations, de clubs et d’équipes nationales qui cherchent des résultats immédiatement. Le succès du Maroc ne devrait pas uniquement être une source d’inspiration qui montre le potentiel des équipes arabes dans le monde, mais il pourrait également démontrer l’importance du travail acharné réalisé dans les coulisses.
L’Arabie saoudite est toujours sur cette voie et des améliorations ont été faites ces dernières années. Le succès des différentes équipes de jeunes en témoigne. En effet, l’équipe des moins de 23 ans a rugi vers le titre asiatique en juin dernier, soulevant le trophée après avoir joué «à la marocaine» – sans encaisser le moindre but. Le groupe était pourtant relevé, avec le Japon, les Émirats arabes unis et le Tadjikistan.
Ensuite sont venues les victoires à élimination directe contre le Vietnam, l’Australie puis l’Ouzbékistan en finale. Les équipes des moins de 19 ans et moins de 20 ans sont également championnes d’Asie et elles ont remporté les deux dernières Coupes arabes des moins de 20 ans. On le voit, tous ces résultats sont d’excellent augure. Le pays abrite les champions d’Asie et on peut donc considérer que la Ligue professionnelle saoudienne est la plus forte du continent; son seul vrai rival est le Japon.
Pour ceux qui ont regardé le parcours de l’équipe saoudienne au Qatar, les exploits de cette équipe n’ont pas été surprenants. La victoire spectaculaire et méritée contre l’Argentine lors du match d’ouverture a évidemment constitué une surprise majeure. Mais on s’attendait à ce que l’équipe saoudienne soit compétitive et qu’elle pose des difficultés à ces Argentins – qui finiront par être sacrés champions du monde.
Cependant, il y a eu une malheureuse défaite (0-2) contre la Pologne: l’équipe avait bien commencé, mais elle a raté un penalty, se heurtant à un gardien de but affûté. Puis les Faucons verts ont essuyé une nouvelle défaite, contre le Mexique (1-2). Dans un groupe difficile, l’Arabie saoudite aura fait mieux que se défendre; elle était proche de la qualification.
Le Maroc avait quelque chose que les footballeurs saoudiens n’ont pas: une équipe nationale composée de joueurs qui vivent à l’étranger. Cela sera probablement la prochaine étape pour l’Arabie Saoudite, dont les joueurs habitent à domicile. Étant donné la manière dont cette équipe s’exprime, il y a un véritable intérêt pour certains joueurs en Europe. Saoud Abdelhamid a eu des contacts avec des clubs en Angleterre, en Italie et en Espagne. Mohamed Kanno figure également parmi les prétendants. Ce ne sera évidemment pas facile pour les pionniers, mais, s’ils réussissent à trouver leur place et à se frayer un chemin vers l’Europe, d’autres suivront.
Il s’agit d’un rêve: des stars qui partent vers l’étranger pour s’améliorer et apporter leur expérience internationale, tout en représentant leur pays et en laissant à des jeunes prometteurs l’opportunité de se créer un nom. C’est ainsi que fonctionne le cercle vertueux.
Renard adorerait voir certains de ses joueurs se diriger vers le nord. Il a joué un rôle certain sur l’épopée enthousiasmante du Maroc et a montré que l’équipe d’Arabie saoudite possédait des atouts. Si l’histoire venait à se répéter, le monde devrait à nouveau entendre parler des Faucons verts en 2026.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.