En Ethiopie, le Cirque de Dire Dawa enseigne la discipline

Des membres du cirque Dire Dawa en répétition à Dire Dawa, en Éthiopie, le 25 octobre 2022. Malgré de maigres ressources, le cirque Dire Dawa, dans l'est de l'Éthiopie, enseigne aux jeunes la discipline et le travail, et s'est distingué lors de prestigieux festivals internationaux. (AFP).
Des membres du cirque Dire Dawa en répétition à Dire Dawa, en Éthiopie, le 25 octobre 2022. Malgré de maigres ressources, le cirque Dire Dawa, dans l'est de l'Éthiopie, enseigne aux jeunes la discipline et le travail, et s'est distingué lors de prestigieux festivals internationaux. (AFP).
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Publié le Mercredi 21 décembre 2022

En Ethiopie, le Cirque de Dire Dawa enseigne la discipline

  • Récompensé dans des festivals internationaux de renom, notamment en Chine et en Russie, le Dire Dawa Circus inculque aux jeunes discipline et travail
  • Le plus jeune de ses quelque 35 artistes, en herbe ou confirmés, est âgé de 5 ans, les plus vieux en ont 20, explique Endale Haile, directeur artistique du Dire Dawa Circus, qu'il a cofondé en 1997

DIRE DAWA : Projeté en l'air par les pieds d'un partenaire, un garçonnet pirouette, pendant que, dans un cerceau, un acrobate traverse en tournoyant la salle aux murs défraîchis. Bienvenue au Cirque de Dire Dawa, en Ethiopie.

Récompensé dans des festivals internationaux de renom, notamment en Chine et en Russie, le Dire Dawa Circus inculque aux jeunes discipline et travail.

Le plus jeune de ses quelque 35 artistes, en herbe ou confirmés, est âgé de 5 ans, les plus vieux en ont 20, explique Endale Haile, directeur artistique du Dire Dawa Circus, qu'il a cofondé en 1997.

Pendant que des jeunes contorsionnistes s'entrainent et que virevoltent les gourdins d'un jongleur, un gamin retente inlassablement le saut périlleux qui doit le faire atterrir trois mètres plus haut, debout sur les épaules d'un de ses camarades, lui-même perché sur celles de deux autres, plus costauds.

Plus loin, une demi-douzaine de cerceaux vont et viennent en tournoyant entre les mains de Nardos Awilitu, 18 ans et celles de sa complice.

"J'ai commencé le cirque à 7 ans" raconte la jeune femme. "Ca nous aide à avoir une bonne conduite et à mieux travailler à l'école. En général, ça aide pour tout dans la vie". Et puis "on s'aime et on fait attention les uns aux autres. Nous sommes très unis".

Autrefois carrefour économique et deuxième ville d'Ethiopie derrière Addis Abeba, la ville de Dire Dawa est dans une phase de déclin,  tout comme le chemin de fer vétuste qui l'a vue naître il y a 120 ans. Et elle est n'offre que peu d'activités d'avenir.

"A Dire Dawa, le sport le plus populaire est le football. Il y a des terrains grillagés, mais peu de lieux de loisirs. Le cirque est essentiel et attire de nombreux jeunes", explique Endale Haile.

"Nous les aidons à ne pas passer leur temps à se droguer" en leur "enseignant la discipline via la gymnastique".

Récompensé

Gratuit, le cirque n'a pas de peine à recruter: "Le nombre d'enfants qui veulent s'entraîner est au-delà de nos capacités", dit Endale Haile.

"On tourne à l'étranger et nos jeunes améliorent leur vie avec l'argent" des cachets, explique-t-il: "Quand les autres familles voient cela, elles demandent à inscrire leurs enfants".

A 24 ans dont 16 d'ancienneté, Abduldefar Rameto, acrobate "main-à-main" après avoir pratiqué plusieurs disciplines circassiennes et la gymnastique de haut niveau, est l'un des doyens qui vivent de cette activité.

"Quand les autres gamins jouaient au football, j'étais plus intéressé par l'acrobatie", raconte-t-il, juste après avoir traversé la salle jambes en l'air et tête en bas posée sur celle de son partenaire Ekariya.

Mais le chemin est laborieux : "La discipline est le plus important. Vous pouvez être très doué, mais sans discipline ça ne vaut rien. La deuxième chose, c'est de travailler dur, il faut au moins trois ans de répétition pour maîtriser un numéro".

En 2019, le duo main-à-main "Abdurahim & Abele" a raflé sept prix - dont le plus prestigieux - au concours "New Generation" du Festival international du Cirque de Monte-Carlo.

Quatre ans avant, dans la même discipline, celui de "Remedan & Biniyam" avait ramené une médaille de bronze du 36e Festival du Cirque de demain à Paris.

Les tournées internationales procurent au Dire Dawa Circus ses seules ressources et le succès ne l'empêche pas de manquer de moyens.

"Ce local nous est fourni par les autorités locales qui nous donnent aussi du matériel, mais nous n'avons pas de budget régulier", souligne M. Endale.

"Nous avons besoin de matériel qu'on trouve à l'étranger, donc cher. On ne peut se le permettre", dit-il, montrant des tapis éventrés, crachant leur garniture: "Ils nous ont été donnés (...) quand le cirque a été créé, ils sont abîmés (...) mais on ne peut pas s'en procurer de nouveaux".


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.