L’aéronautique reprend sa vitesse de croisière en 2022 après la pandémie

Le B-21 Raider est conçu pour déjouer tous les systèmes de détection (Photo, Northrop Grumman).
Le B-21 Raider est conçu pour déjouer tous les systèmes de détection (Photo, Northrop Grumman).
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Publié le Jeudi 12 janvier 2023

L’aéronautique reprend sa vitesse de croisière en 2022 après la pandémie

  • L'avionneur Northrop Grumman et l'US Air Force ont dévoilé le 2 décembre le B-21 Raider
  • L’innovation en matière d’aéronautique est intimement liée à la volonté des États d’obtenir une supériorité opérationnelle

PARIS: La crise historique dans l'aviation civile ne doit pas faire oublier que l’année 2022 a été émaillée d’innovations majeures. Les vents favorables soufflent sur un secteur sinistré durant la pandémie. Les vents dévastateurs enterrent les engins de l’air d’un autre temps. Les derniers hélicoptères Alouette III ont une cérémonie d'adieu après 60 ans d’exploitation, tandis que l'US Air Force a dévoilé cette année, pour la première fois au public, le bombardier stratégique Northrop Grumman B-21 Raider. 

Compagnies, aéroports et constructeurs d’avions: Le secteur reprend des couleurs et le trafic aérien reprend son envol malgré la guerre en Ukraine et les sanctions relatives au survol de l’espace aérien entre pays en conflit ouvert ou larvé.

Arab News en français retrace le fil de quelques-uns des événements qui ont marqué l’actualité aéronautique en 2022. 

L’innovation en matière d’aéronautique est intimement liée à la volonté des États d’obtenir une supériorité opérationnelle en matière militaire, et ce, dès la fin de la première guerre mondiale et aujourd’ hui encore, où tant l’espace que l’aviation autonome font l’objet d’une attention marquée de la part des États-Major des pays développés.  

B-21 Raider

La dernière innovation en date est toute récente. L'avionneur Northrop Grumman et l'US Air Force ont dévoilé le 2 décembre le B-21 Raider. Il s’agit d’un bombardier furtif conçu pour l’armée de l’air américaine.

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Le B-21 raider du constructeur américain Northrop Grumman (Photo, Northrop Grumman).

Il s'agit du premier avion d'une série de six qui sont encore en phase d'assemblage.

La première exposition ayant filtré pour le grand public s'est déroulée sur la piste de l'usine de Northrop Grumman à Palmdale, en Californie. 

Selon Ann Stefanek, une porte-parole de l'armée de l'air qui s’est exprimé sur l’utilité pour l’armée de disposer de cet engin, répondant à la presse spécialisée, «le B-21 Raider sera prêt, silencieux et prêt. Le B-21 est l'avenir de la dissuasion nucléaire»

Premier vol du KF-21 BORAMAE sud-coréen

Le chasseur sud-coréen de nouvelle génération KF-21 Boramae a effectué son premier vol en juillet avant son entrée en service dans l’armée de l’air du pays.

La Corée du Sud est un nouvel entrant sur le marché mondial des équipements militaires. Or, l’aviation est un pilier de cette industrie.

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Prototype du KF-21 (Photo, administration du programme d'acquisition de la défense de Corée du sud).

Conduit en partenariat avec l’Indonésie depuis 2009, le KF-X, a vu sa phase industrielle lancée en janvier 2016. Après ces vols d’essais, le KF-21 sera opérationnel en 2026, année à partir de laquelle les premiers F-4 Phantom II seront retirés de l’inventaire des forces aérienne sud-coréenne.

Le premier vol pour l’avion tout-électrique d’Eviation 

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Le vol d'essai, à Moses Lake, Washington, a duré huit minutes (Photo, Eviation Aircraft).

Sans hydrocarbure, Eviation Aircraft réussit la prouesse de faire voler à une vitesse de pointe de 275 km/h un avion de ligne pesant plus de six tonnes au décollage. 

Le pilote d'essai Steve Crane a piloté l'avion, propulsé par deux moteurs électriques de 640 tonnes, conçu pour accueillir du fret ou neuf passagers et deux membres d'équipage.

Croisières de luxe en dirigeable

Les premiers vols à bord de ce dirigeable dévoilé cette année devraient décoller en 2024. 

L’itinéraire prend son point de départ à Longyearbyen, Svalbard, la ville la plus septentrionale du monde.

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Le dirigeable de l’entreprise suédoise OceanSky (Photo, OceanSky).

L’entreprise suédoise OceanSky cible prioritairement une clientèle fortunée. La jeune pouce se propose de reproduire les conditions de confort matériel moderne la première exploration du pôle Nord en 1926. L'explorateur norvégien Roald Amundsen avait survolé pour la première fois cette zone encore méconnue du globe à bord d’un dirigeable nommé Norge.

Chaque billet devrait coûter la bagatelle de 200 000 $ US d’après Bloomberg qui a interrogé les dirigeants de l’entreprise.

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Un intérieur à l'étude pour le dirigeable (Photo, Oceansky).

Les futurs taxis volants au-dessus de Paris

Pour la première fois, un taxi volant a survolé le ciel francilien le 10 novembre dernier.A mi-chemin entre l'hélicoptère et le drone, l’engin électrique a décollé à l'aéroport de Pontoise-Cormeilles-en-Vexin dans lequel le constructeur allemand Volocopter mène des essais de véhicules à atterrissage vertical. 

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Modélisation du futur aérodrome pour taxi volant (Photo, Groupe ADP).

L'aéroport de Pontoise a inauguré un terminal passagers d'un vertiport. À l’horizon 2024, cinq bases seront construites à Paris et en Ile-de-France selon le groupe ADP pour accueillir des taxis volants et mettre à profit la visibilité des Jeux olympiques à Paris pour faire la promotion de cette offre, nouvelle, de mobilité. 

L’avion français de tourisme Elixir Aircraft 

L’aéronautique oscille entre la démesure d’un dirigeable de luxe et l’avion de club pour touristes amateurs.

En février 2022 a eu lieu la première livraison de l'avion léger biplace Elixir Aircraft Elixir

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Avion biplace (Photo, Elixir Aircraft).

Un avion à taille réduite, dont la fabrication s'inspire des voiliers de course au large, essentiellement destiné à la formation et aux aéroclubs. 

La jeune PME française compte parmi ses premiers clients Airbus Flight Academy et a vendu 37 exemplaires de ce véhicule étonnant par ses proportions. Il a été exposé pour la première fois au grand public au salon du Bourget en 2017.

L’Afrique dans l’œil du cyclone

L’innovation est première, car en matière d’aéronautique l’offre crée la demande. En revanche, la dynamique d’innovation est accélérée, fonction même de la progression à l’échelle planétaire du trafic aérien. En effet, l’augmentation constante de ce trafic, jusqu’à la pandémie, a créé une pression sur l’offre proposée par les différents constructeurs. Hormis la parenthèse pandémique, l’aérien dans les Amériques est au vert, d’après les scrutateurs de l’évolution de la demande, l’Europe et le Moyen-Orient devraient suivre à partir de 2023 cette évolution, en revanche selon l’Association internationale du transport aérien les compagnies africaines devraient encore afficher plus de 213 millions de dollars de pertes l’année prochain. 

Turbulence

L’intérêt pour les armées ainsi que la volonté constante des acteurs du tourisme mondial de promouvoir les solutions aériennes de mobilités sont de nature à rassurer les investisseurs. 

Toutefois, le cadre réglementaire est de plus en plus contraignant pour les opérateurs. En France, les vols intérieurs de courte durée seront interdits à partir du 31 décembre si une alternative de liaison ferroviaire directe de moins de 2 heures 30 est possible.

Une décision validée le 1er décembre par la Commission européenne et qui risque de faire tache d’huile sur l’ensemble des pays de l’Union européenne en pointe sur les questions relatives à la réduction des gaz à effet de serre. 

 


La Petite Maison s’implante à Bahreïn en partenariat avec Infracorp

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  • « Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
  • Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale

MANAMA: En marge du Gateway Gulf Forum 2025, le groupe Infracorp a annoncé l’arrivée à Bahreïn du restaurant franco-méditerranéen de renommée mondiale La Petite Maison (LPM). L’ouverture de ce nouvel établissement est prévue pour la fin de l’année 2026, au cœur du développement prestigieux Bahrain Harbour.

Réputée pour ses saveurs inspirées de la Riviera française et son atmosphère élégante, LPM apportera à Bahreïn son art de vivre typiquement niçois. Le restaurant, d’une capacité de 135 couverts, prendra place dans la tour Harbour Heights et proposera une terrasse en bord de mer offrant une vue panoramique sur la skyline de Manama.

Cette implantation marque une étape importante dans la stratégie d’expansion régionale de LPM, déjà présente à Dubaï, Abou Dhabi, Doha et Riyad, avec une ouverture à Koweït prévue pour novembre 2025. La marque, classée parmi MENA’s 50 Best Restaurants et citée dans The World’s 50 Best Bars Extended List, poursuit également son développement international avec de nouvelles adresses annoncées à Marbella, Boston et aux Maldives.

« Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
« Nous avons longtemps étudié les opportunités dans le royaume et pensons que le moment est venu d’y établir notre présence. Nous avons toujours reçu un accueil chaleureux de la clientèle bahreïnie dans nos autres établissements, et nous avons pleinement confiance dans le succès de ce projet. Avec Infracorp comme partenaire et un emplacement exceptionnel offrant des couchers de soleil spectaculaires sur la baie de Manama, nous voyons une occasion unique de créer quelque chose d’exceptionnel. »

De son côté, Majed Alkhan, PDG d’Infracorp, souligne :

« L’arrivée de LPM renforce notre vision de faire de Bahrain Harbour une destination internationale majeure. Ce partenariat illustre notre volonté d’enrichir l’offre gastronomique et culturelle du royaume, en proposant une expérience reconnue à l’échelle mondiale. »

Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale. Le restaurant a été salué par la critique, figurant à plusieurs reprises dans les World’s 50 Best Restaurants, et a été élu Restaurant de la Décennie par Time Out Dubai.

Présente dans les plus grandes villes du monde — Londres, Dubaï, Abou Dhabi, Miami, Riyad, Doha et Hong Kong — LPM concentre aujourd’hui son développement sur les destinations côtières d’exception, synonymes de luxe et d’art de vivre.

L’ouverture de La Petite Maison Bahreïn est prévue pour le début de l’année 2027.


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
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  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.

 


Le décret sur la programmation énergétique de la France, priorité du Premier ministre, assure Lescure

Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
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  • Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, a affirmé que la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) est la priorité du gouvernement et qu’elle sera présentée « très bientôt » après plus de deux ans de retard
  • Ce texte stratégique doit définir la trajectoire énergétique de la France pour les dix prochaines années, combinant relance du nucléaire et développement des énergies renouvelables afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050

PARIS: Le décret traçant la stratégie énergétique de la France est en tête des priorités du ministre de l'Energie et de celles du Premier ministre, a affirmé mardi le ministre de l'Economie Roland Lescure, au sujet de ce texte sensible qui déchire la classe politique.

"La programmation pluriannuelle de l'énergie, elle est au sommet de la pile du ministre de l'Energie, elle est aussi au sommet de la pile du Premier ministre" Sébastien Lecornu, a assuré à la presse le ministre de l'Economie et des Finances, également chargé de l'énergie, lors d'un déplacement au salon du nucléaire civil près de Paris.

La programmation énergétique de la France, dite PPE3, qui a déjà plus de deux ans de retard, n'en finit pas de se faire attendre. Mais le ministre tient à rassurer: "on est en train de travailler, j'ai repris le crayon il y a maintenant trois semaines pour faire atterrir tout ça".

"On va rencontrer les parlementaires qui ont beaucoup travaillé là-dessus et on va vous revenir très vite avec une programmation pluriannuelle de l'énergie qui (...) va permettre de lancer les grands projets dont on a tant besoin", a-t-il dit.

Le gouvernement précédent avait promis de publier le décret de la PPE3 d'"ici à la fin de l'été", avant finalement de renoncer.

Le Premier ministre de l'époque François Bayrou, alors sous menace d'une censure du Rassemblement national, avait expliqué début août avoir retardé la publication "pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires" avec les partis et les groupes parlementaires.

Le texte a donné lieu à des débats enflammés dans la classe politique au printemps entre pronucléaires et partisans des renouvelables, lors de l'examen d'une proposition de loi elle aussi consacrée à la programmation énergétique.

La PPE3 fixe la feuille de route énergétique de la France sur 10 ans pour sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce à une relance massive du nucléaire combinée au développement des renouvelables.

Initialement, le gouvernement avait prévu de présenter sa stratégie énergétique dans un projet de loi pour début 2024, avant finalement d'opter pour la voie réglementaire devant la "guerre de religion" qui oppose pro-renouvelables et pro-nucléaire, comme l'avait admis à l'époque le ministère de l'Energie alors dirigé par Roland Lescure lors de son précédent passage à Bercy.

Mais aujourd'hui, "la guerre des religions est terminée", a martelé mardi le ministre. "On a besoin d'engager des grands projets dans le nucléaire, dans l'éolien offshore" et "de continuer sur la dynamique des énergies renouvelables".