SNCF: après la grève de Noël, une autre menace le week-end du Nouvel An

"On a tout donné pour éviter la grève", a rappelé M. Farandou, insistant sur les négociations annuelles obligatoire (NAO) conclues début décembre qui ont entériné une revalorisation salariale moyenne de près de 6% en 2023 pour les cheminots, d'après lui. (AFP).
"On a tout donné pour éviter la grève", a rappelé M. Farandou, insistant sur les négociations annuelles obligatoire (NAO) conclues début décembre qui ont entériné une revalorisation salariale moyenne de près de 6% en 2023 pour les cheminots, d'après lui. (AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 22 décembre 2022

SNCF: après la grève de Noël, une autre menace le week-end du Nouvel An

  • «Pour ce week-end, c'est malheureusement trop tard (...) mais il n'y a pas de raison de punir deux fois les Français», a souhaité le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou
  • «Je ne comprends pas cette grève», a concédé le patron du groupe public, rappelant qu'il n'y avait «aucun appel à la grève d'aucun syndicat»

PARIS : Le gouvernement a fait monter la pression d'un cran sur la SNCF jeudi, Bruno Le Maire appelant notamment à une solution "dans les prochaines heures" à une grève des contrôleurs qui pénalise des centaines de milliers de vacanciers à Noël et menace le week-end du Nouvel An.

"Ce que nous attendons de la direction de la SNCF aujourd'hui, c'est qu'elle trouve une solution dans les prochaines heures, je dis bien dans les prochaines heures. C'est ça la responsabilité de la direction de la SNCF, elle a le soutien de l'Etat, elle doit trouver les voies et moyens de sortir de ce conflit", a déclaré M. Le Maire sur Sud Radio, faisant part de sa "colère".

Un peu plus tôt sur RTL, le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou avait assuré qu'il recevrait les organisations syndicales dès vendredi matin pour trouver une issue à la crise.

"Je ne comprends pas cette grève", a concédé le patron du groupe public, rappelant qu'il n'y avait "aucun appel à la grève d'aucun syndicat".

"Pour ce week-end, c'est malheureusement trop tard (...) mais il n'y a pas de raison de punir deux fois les Français", a souhaité M. Farandou appelant à "la responsabilité des chefs de bord" vis-à-vis du dernier week-end de l'année.

Incompréhensible

La SNCF est confrontée à une grève de ses chefs de bord -- le nom officiel des contrôleurs -- menée par un collectif informel organisé sur Facebook et rejetant toute appartenance syndicale. Ce week-end, près de la moitié des contrôleurs seront en grève, provoquant l'annulation d'un train sur trois vendredi, de deux trains sur cinq samedi et dimanche.

"On a tout donné pour éviter la grève", a rappelé M. Farandou, insistant sur les négociations annuelles obligatoire (NAO) conclues début décembre qui ont entériné une revalorisation salariale moyenne de près de 6% en 2023 pour les cheminots, d'après lui.

"Et pour les chefs de bord TGV, on a même ajouté 1,5 point de plus", a-t-il souligné. "On a mis de l'emploi, on a donné la garantie qu'il y ait deux chefs de bord par TGV et on a pris des engagements de déroulement de carrière", a ensuite relevé le PDG.

Sur les ondes, les membres du gouvernement défilent depuis mercredi pour condamner le mouvement. Faire grève à Noël est "incompréhensible et injustifiable", a regretté le ministre des Transports Clément Beaune, balayant toutefois l'idée d'une réquisition des personnels.

100 millions d'euros

Le ministre a déploré le coût d'un tel mouvement social pour l'entreprise qu'il a estimé à "une centaine de millions d'euros". "On n'a pas besoin de ça en ce moment", a-t-il déclaré sur FranceInfo.

Rappelant la mesure d'un remboursement à 200% pour tout voyageur dont le train a été annulé lors du week-end de Noël, Jean-Pierre Farandou a lui évalué le geste à plusieurs dizaines de millions d'euros.

"C'est quelque chose qui va pénaliser les caisses de l'entreprise et c'est de l'argent public", a-t-il insisté. "C'est autant d'argent en moins pour faire des tarifications attractives, pour investir dans les TGV, pour mettre de l'argent sur le réseau".

"Cette situation est inacceptable", a dit de son côté le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger. "La CFDT ne soutient pas cette grève et je ne la soutiens pas à titre personnel", a-t-il ajouté.

La CFDT-Cheminots n'a pas appelé à la grève mais a malgré tout maintenu son préavis, comme la CGT-Cheminots et SUD-Rail, ce qui donne le cadre aux contrôleurs pour arrêter le travail.

"La direction de la SNCF dit ce matin il faut sauver le week- end du Nouvel An, je pense qu’il aurait fallu sauver le week-end de Noël", a déclaré le dirigeant syndical sur BFMTV-RMC.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
Short Url
  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
Short Url
  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Short Url
  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.