Covid: Le ralentissement se confirme et commence à se traduire à l'hôpital

L'épidémie, qui avait connu une accalmie après une vague au sortir de l'été, est repartie depuis plus d'un mois (Photo, AFP).
L'épidémie, qui avait connu une accalmie après une vague au sortir de l'été, est repartie depuis plus d'un mois (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 23 décembre 2022

Covid: Le ralentissement se confirme et commence à se traduire à l'hôpital

  • La semaine dernière, la circulation du coronavirus «a ralenti sur le territoire national, mais restait à un niveau élevé»,
  • «Une baisse du taux d'incidence et du taux de positivité était observée dans la quasi-totalité des régions et des classes d'âge»

PARIS: La vague actuelle de Covid-19 en France est en train de ralentir en matière de contaminations comme désormais d'hospitalisations, montrent jeudi les chiffres hebdomadaires des autorités sanitaires.

La semaine dernière, la circulation du coronavirus "a ralenti sur le territoire national, mais restait à un niveau élevé", résume l'agence Santé publique France dans un bulletin publié sur son site.

"Une baisse du taux d'incidence et du taux de positivité était observée dans la quasi-totalité des régions et des classes d'âge", détaille-t-elle.

L'épidémie, qui avait connu une accalmie après une vague au sortir de l'été, est repartie depuis plus d'un mois. Ce rebond a donné lieu à un nombre d'hospitalisations Covid – plus de 25 000 – sans précédent depuis le printemps dernier.

Mais la vague actuelle semble avoir atteint son sommet. Depuis plusieurs jours, le nombre quotidien de nouveaux cas – 49 517 jeudi – s'inscrit systématiquement en baisse.

Ce pic éventuel commence à se traduire à l'hôpital. La semaine dernière, les nouvelles hospitalisations ont reculé de 4% à 8 354 patients. Toutefois, sur les seuls soins critiques, la tendance reste à une légère hausse (+1% à 737 admissions).

Cette évolution ne donne par ailleurs qu'une idée de la situation au niveau national. Dans certaines régions, Santé publique France souligne que les admissions à l'hôpital restent en hausse.

Cette vague vient contribuer à un contexte de "triple épidémie", qui met à l'épreuve le système de santé. La Covid s'ajoute en effet à la grippe, dont l'épidémie s'étend sur toute la métropole, et à la bronchiolite, à des niveaux records depuis plus de dix ans chez les nourrissons malgré un récent ralentissement.

L'agence sanitaire a donc réitéré ses appels à la vaccination anti-grippe et anti-Covid pour les personnes à risque, notamment les plus âgées, et au respect des gestes comme le port du masque en lieu clos et fréquenté.

Par ailleurs, une autre agence sanitaire, la Direction générale de la santé (DGS), a prévenu jeudi, dans un message aux soignants, qu'aucun traitement anti-Covid par anticorps n'était plus recommandé en France.

Cela fait suite à la constatation que ces médicaments ont perdu leur efficacité face aux variants actuels du coronavirus. En revanche, les autorités sanitaires cherchent à accélérer les prescriptions d'un autre type de traitement, la pilule Paxlovid de Pfizer.

Epidémies hivernales: Braun évoque une «situation critique»

Le ministre de la Santé, François Braun, a évoqué jeudi soir une situation "critique au niveau du système de santé" en raison de la triple épidémie hivernale de Covid-19, de bronchiolite et de grippe, qui pèse sur des services d'urgences "saturés".

"Notre système de santé est particulièrement en tension en ce moment, avec les Samu qui ont une augmentation de 30 à 40% du nombre d'appels", a relevé le ministre devant des journalistes.

François Braun rendait une visite nocturne au Samu de Paris, basé à l'hôpital Necker, avant de se rendre à l'hôpital Delafontaine à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), afin d'apporter le soutien du gouvernement à toutes les équipes mobilisées".

Notant que "les services d'urgences sont eux aussi saturés, avec des difficultés d'hospitalisation", le ministre a pointé une "situation (...) critique au niveau du système de santé".

"Tout le monde se mobilise dans une espèce d'union sacrée qui est remarquable", a-t-il salué, en prédisant une situation "encore plus compliquée la semaine prochaine". "Nous avons un cap extrêmement difficile à passer", a-t-il noté.

Pointée en ralentissement au niveau national mais pas dans toutes les régions, la vague de Covid vient contribuer à un contexte de "triple épidémie" qui met à l'épreuve le système de santé. Elle s'ajoute en effet à la grippe, dont l'épidémie s'étend sur toute la métropole, et à la bronchiolite, qui a atteint des niveaux records depuis plus de dix ans chez les nourrissons malgré une récente accalmie.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.