Les manchots royaux de Crozet menacés par le réchauffement climatique

Des éléphants de mer et des manchots royaux sont photographiés le 20 décembre 2022 sur l'île Posession, qui fait partie des îles Crozet, un archipel subantarctique de petites îles du sud de l'océan Indien. (AFP).
Des éléphants de mer et des manchots royaux sont photographiés le 20 décembre 2022 sur l'île Posession, qui fait partie des îles Crozet, un archipel subantarctique de petites îles du sud de l'océan Indien. (AFP).
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Publié le Dimanche 25 décembre 2022

Les manchots royaux de Crozet menacés par le réchauffement climatique

  • Le manchot royal passe sa vie en mer et ne revient à terre que pour pondre. L'espèce n'est pas passée très loin de l'extinction
  • Il lui faut un endroit sec mais à distance raisonnable du front polaire, la zone où se rencontrent les eaux chaudes et froides de l'océan Indien, où il va se nourrir de plancton et de poisson

CROZET : Comme chaque année en décembre, la Baie des marins, sur l’île de la Possession à Crozet, a fait le plein: des milliers de manchots royaux se pressent dans ce territoire isolé des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), dans l'océan Indien, pour se reproduire.

L'espèce, reconnaissable par ses plumes blanches et noires relevées d'une pointe de jaune, revient de loin. Entre la fin du XIXe siècle et la première moitié du XXe, elle a été massacrée par les chasseurs de phoques. Les manchots royaux ont reconstitué leurs effectifs mais ils sont désormais menacés par le réchauffement climatique.

"Sur la fin", quand il n'y avait plus de phoques à chasser, "les phoquiers les utilisaient comme carburant en les brûlant pour faire fondre la graisse de phoque dans les chaudrons, puis pendant une petite période ils ont fait de l'huile de manchot. Mais elle n'était pas de bonne qualité", raconte Robin Cristofari, manchologue à l'université de Turku (Finlande).

"L'espèce n'est pas passée très loin de l'extinction", poursuit le scientifique en observant la colonie de la Baie des marins.

La population s'est reconstituée au XXe siècle "mais cela fait une vingtaine d'années que la population a atteint un plateau", note Robin Cristofari, "après un premier mur, l'espèce en rencontre un deuxième, plus insidieux: le réchauffement climatique".

Le manchot royal passe sa vie en mer et ne revient à terre que pour pondre. Il lui faut un endroit sec mais à distance raisonnable du front polaire, la zone où se rencontrent les eaux chaudes et froides de l'océan Indien, où il va se nourrir de plancton et de poisson.

Périple reproductif

Le front polaire est situé à 350 km au sud de l'archipel de Crozet en janvier, mais les mauvaises années quand il fait très chaud, il peut en être éloigné de 750 kilomètres, trop loin pour aller se nourrir et revenir à temps pour relayer le partenaire et nourrir l'oisillon.

"Le succès de la reproduction est indexé sur la distance du front polaire", résume Robin Cristofari.

Avec le réchauffement climatique, le front polaire dérive vers le sud et à terme, Crozet pourrait devenir inhabitable pour les manchots royaux qui devront se déplacer vers d'autres îles plus au sud.

Sur plus d'un million de couples dans le monde, 500 000 se reproduisent aux îles Crozet et 300 000 aux îles Kerguelen, à 1 400 km plus à l'est.

"On n'est pas inquiet pour l'espèce, la population ne disparaîtra pas dans les cinquante ans à venir", assure le chercheur, mais son mode de vie pourrait sérieusement être perturbé.

Un manchot, qui vit environ 25 ans, n'a son premier poussin que vers 6 ou 7 ans. "Joueur et curieux", décrit Robin Cristofari, il va s'entasser dans de gigantesques colonies, l'œuf posé en équilibre sur ses pieds, avec son ventre dessus "entouré de voisins grincheux".

Garde alternée

Les mâles et les femelles se partagent le travail à 50-50 et se passent l'œuf à couver, un moment périlleux parce que les prédateurs guettent.

Dans un cycle classique, mâles et femelles arrivent début novembre à Crozet, se rencontrent et s'accouplent. La femelle va pondre et donner son œuf au mâle et partir en mer pour se nourrir.

Pendant les cinquante jours d'incubation puis le premier mois du poussin, c'est la garde alternée. Père et mère se passent l'œuf ou le poussin pour aller se nourrir en mer et peuvent rester jusqu’à un mois sans manger pour prendre soin de leur œuf.

Ensuite, les parents peuvent laisser leur petit seul pour aller se nourrir.

Les poussins sont bien nourris jusqu'en mai puis jeûnent pendant l'hiver austral. Les parents viennent les nourrir de temps en temps mais ils ne recommenceront à leur donner à manger que le printemps revenu.

"Le cycle est calé pour que ce soit le plus facile pour le poussin de commencer à se nourrir seul, idéalement pendant le pic de l'été", explique le scientifique.

Puis les jeunes manchots quittent la terre, poussés par la faim, douze mois après leur éclosion.

Cette alternance de nourrissage et de jeûne intéresse particulièrement les chercheurs. "C'est une espèce qui passe d'une obésité aiguë à une grande maigreur, plusieurs fois par an", observe Robin Cristofari, "pour un organisme humain, ce serait dévastateur".


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com