Kurdes tués à Paris: Ce que l'on sait de l'attaque

Des bougies d'hommage et une photo d'Emine Kara, l'une des victimes d'une fusillade le 23 décembre 2022, devant le «Centre démocratique du Kurdistan» à Paris. (Photo, AFP)
Des bougies d'hommage et une photo d'Emine Kara, l'une des victimes d'une fusillade le 23 décembre 2022, devant le «Centre démocratique du Kurdistan» à Paris. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 26 décembre 2022

Kurdes tués à Paris: Ce que l'on sait de l'attaque

Des bougies d'hommage et une photo d'Emine Kara, l'une des victimes d'une fusillade le 23 décembre 2022, devant le «Centre démocratique du Kurdistan» à Paris. (Photo, AFP)
  • Cinq des six victimes sont de nationalité turque, la sixième est de nationalité française
  • La femme tuée, Emine Kara, était une responsable du Mouvement des femmes kurdes en France

PARIS: Trois Kurdes, deux hommes et une femme, ont été tuées par balles et trois autres blessées vendredi à Paris par un homme, qui a reconnu devant les enquêteurs "une haine pathologique" envers les étrangers, selon la procureure de Paris Laure Beccuau.

La garde à vue du suspect, suspendue samedi pour raisons de santé, a repris dimanche après-midi en vue de sa présentation lundi devant un juge d'instruction.

Que s'est-il passé ? 

Tôt vendredi matin, le suspect s'est rendu à Saint-Denis "pour commettre des meurtres sur des personnes étrangères", selon la procureure.

Faute de monde et ne pouvant recharger facilement son arme "en raison de sa tenue vestimentaire", il renonce à son projet. Il rentre chez ses parents, dans le centre de la capitale, puis se dirige à pied, rue d'Enghien, vers le centre culturel kurde Ahmet Kaya, dont il connaît la localisation.

Peu avant midi, il ouvre le feu sur trois personnes devant le centre. Un homme et une femme sont tués sur le coup. Le deuxième homme se réfugie dans le restaurant kurde situé en face avant de succomber.

Le tireur se rend ensuite dans un salon de coiffure où il blesse trois autres hommes. Finalement maîtrisé et désarmé par une des victimes, il est menotté par la police puis placé en garde à vue.

Sur lui, quatre chargeurs contenant au total 14 munitions, une boîte de 25 munitions et une sacoche contenant un gant sont retrouvés.

L'arme, acquise il y a quatre ans auprès d'un membre de son club de tir aujourd'hui décédé, est un "Colt 45 de 1911" de l'armée américaine "d'apparence usée", selon une source proche du dossier.

L'auteur présumé 

Le suspect est un homme âgé de 69 ans, conducteur de train à la retraite, de nationalité française qui vivait chez ses parents à Paris.

Aux policiers qui l'ont interpellé, il a déclaré avoir agi parce qu'il était "raciste", selon une source proche du dossier.

Le matin des faits, "il n'a rien dit en partant (...) Il est cinglé. Il est fou", a déclaré à l'AFP le père du suspect, âgé de 90 ans, le décrivant comme "taiseux" et "renfermé".

Ses proches ont expliqué son "changement radical de comportement" après un cambriolage dont il a été victime en février 2016, a expliqué la procureure de Paris. La justice l'a condamné en juin dernier à un an de prison pour avoir grièvement blessé au couteau les cambrioleurs. Il a fait appel.

"J'ai toujours eu envie d'assassiner des migrants, des étrangers, depuis ce cambriolage", a déclaré le suspect en garde à vue, se décrivant "dépressif et suicidaire".

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Une enquête a été ouverte des chefs d’assassinats, tentatives d'assassinat, violences avec arme et infractions à la législation sur les armes (Photo, AFP).

Si son entourage "ne lui connaît pas d'intérêt particulier pour la situation des Kurdes", il a expliqué aux enquêteurs leur en vouloir pour avoir "constitué des prisonniers lors de leur combat contre Daech (l'acronyme arabe de l'organisation jihadiste État islamique, ndlr) au lieu de les tuer".

Entre autres antécédents judiciaires, il avait été incarcéré en décembre 2021 après avoir blessé avec un sabre deux migrants et lacéré plusieurs tentes d'un campement à Paris. Il a été remis en liberté le 12 décembre sous contrôle judiciaire, conformément à la loi.

Les victimes 

Cinq des six victimes sont de nationalité turque, la sixième est de nationalité française, selon le parquet.

La femme tuée, Emine Kara, était une responsable du Mouvement des femmes kurdes en France, selon le Conseil démocratique kurde en France (CDK-F). Elle avait fait une demande d'asile politique "rejetée par les autorités françaises", a précisé le porte-parole du mouvement, Agit Polat.

Les deux hommes décédés sont Abdurrahman Kizil, "un citoyen kurde ordinaire", et Mir Perwer, un chanteur kurde reconnu comme réfugié politique et "poursuivi en Turquie pour son art", selon le CDK-F.

Les trois victimes blessées sont désormais hors de danger.

L'enquête 

Une enquête a été ouverte des chefs d’assassinats, tentatives d'assassinat, violences avec arme et infractions à la législation sur les armes, commis en raison de l'appartenance, vraie ou supposée, des victimes à une prétendue race, une ethnie, une nation ou une religion déterminée, a indiqué le parquet.

Le suspect, dont l'audition a été interrompue samedi soir pour le conduire à l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police, est revenu en garde à vue dimanche après-midi. Il sera présenté lundi à un juge d'instruction en vue d'une éventuelle mise en examen.

La perquisition et l'exploitation d'un ordinateur et d'un téléphone n'ont pas révélé "un quelconque lien avec une idéologie extrémiste", a souligné la procureure.

Il est inconnu des fichiers du renseignement territorial et de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), avait indiqué vendredi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, précisant également que le suspect n'était pas fiché à l'ultradroite.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.