Le festival Riyadh Season 2022, une bouffée d'art, de culture et de divertissement

Le festival Riyadh Season qui a démarré en octobre a accueilli jusqu'à présent plus de 6 millions de visiteurs venus du monde entier (Photo fournie).
Le festival Riyadh Season qui a démarré en octobre a accueilli jusqu'à présent plus de 6 millions de visiteurs venus du monde entier (Photo fournie).
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Publié le Lundi 26 décembre 2022

Le festival Riyadh Season 2022, une bouffée d'art, de culture et de divertissement

  • Le nombre d'attractions a doublé cette année
  • Le festival a permis de générer des milliers d'emplois pour les jeunes Saoudiens

RIYAD: La troisième édition du festival Riyadh Season, la plus grande et la plus animée à ce jour, célèbre l'art et la culture dans la capitale comme jamais auparavant dans le Royaume.

Selon Turki al-Sheikh, président de l'Autorité générale du divertissement, le festival Riyadh Season de cette année comprend plus de 8 500 activités et expériences différentes dans 15 zones diverses.

On y trouve notamment le plus grand lac artificiel du monde, un système de téléphérique et des espaces de détente, sans compter le Cirque du Soleil.

Le festival compte également 252 restaurants et cafés, 240 magasins, huit spectacles internationaux, plus de 150 concerts, 108 expériences interactives, sept expositions mondiales, deux matchs de football internationaux, 17 pièces de théâtre saoudiennes et arabes et des événements de la World Wrestling Entertainment (WWE).

Il prévoit, en outre, la tenue de la Riyadh Season Cup, qui réunira l'équipe du Paris Saint-Germain et des stars des clubs de football Al-Hilal et Al-Nassr.

Pour couronner le tout, le festival propose 65 jours de feux d'artifice, plusieurs pièces de théâtre saoudiennes et arabes, des concerts, des expositions locales et internationales dans les domaines de l'animation, des parfums et des jeux, ainsi qu'une variété d'événements pour les familles, les adultes et les enfants.

Le festival est divisé en plusieurs zones dont Boulevard World, Boulevard Riyadh City, Winter Wonderland, Al-Murabaa, Sky Riyadh, Via Riyadh, Riyadh Zoo, Little Riyadh, The Groves, Imagination Park, Al-Suwaidi Park, Souq Al-Zel, Qariat Zaman, Fan Festival et Riyadh Front.

Par exemple, Winter Wonderland est l'une des dizaines d'activités organisées dans la capitale depuis le lancement de Riyadh Season le 21 octobre.

Ce parc d'attractions, situé en plein cœur de Riyad, a attiré des milliers de personnes pour sa troisième édition, devenant l'une des attractions les plus populaires de la capitale.

Winter Wonderland, traditionnellement organisé de mi-novembre à mi-janvier à Hyde Park à Londres, a été inauguré à Riyad en 2019 pour la première édition du festival de la capitale.

La version de Riyad comporte un parc à thème de 37 hectares dans le King Abdullah Financial District avec plus de 80 manèges sur le thème de l'hiver, cinq nouveaux jeux et la plus grande patinoire du Moyen-Orient.

EN BREF

- Le festival Riyadh Season propose une variété d'événements et d'expériences dans ses nombreuses zones, notamment des concerts, des expositions locales et internationales, des représentations théâtrales, des spectacles du Cirque du Soleil et de la WWE, des feux d'artifice et des tournois de football. Il compte également des restaurants et des cafés, des salons et un large éventail d'activités interactives adaptées aux personnes de tous les âges.

- La troisième édition de Riyadh Season comprend 15 zones de divertissement diverses et dispose du plus grand lac artificiel du monde, des téléphériques et des événements sportifs tels que la Riyadh Season Cup, qui réunira l'équipe de football du Paris Saint-Germain et des stars des clubs Al-Hilal et Al-Nassr.

- Les zones sont les suivantes: Boulevard World, Boulevard Riyadh City, Winter Wonderland, Al-Murabaa, Sky Riyadh, Via Riyadh, Riyadh Zoo, Little Riyadh, The Groves, Imagination Park, Al-Suwaidi Park, Souq Al-Zel, Qariat Zaman, Fan Festival et Riyadh Front.

«L'industrie du divertissement est l'un des instruments dont se sert l'Arabie saoudite pour concrétiser ses ambitions pour 2030», a indiqué à Arab News Ahmed al-Refaie, responsable de projet du Winter Wonderland.

«Nous avons conçu Winter Wonderland cette année en le divisant en cinq zones différentes destinées aux enfants et aux familles, et nous avons augmenté notre capacité grâce à un plan d'étage élargi qui nous permet d'accueillir jusqu'à 25 000 visiteurs par jour.»

L'événement de cette année compte 35 points de restauration et 20 boutiques. Selon, M. Al-Refaie, Winter Wonderland, comme d'autres événements du Riyadh Season, ne se contente pas de divertir des milliers de citoyens et de visiteurs étrangers, mais permet  également de créer des emplois pour les jeunes Saoudiens.

«Nous avons plus de 3 400 employés qui travaillent cette année sur l'événement», a-t-il déclaré à Arab News. «Nous avons beaucoup plus de visiteurs internationaux cette année, grâce à l'augmentation du nombre d'événements en Arabie saoudite mais aussi grâce à la Coupe du monde.»

Une autre attraction phare du festival est Boulevard World, qui offre un voyage autour du monde sans jamais quitter l'Arabie saoudite.

La zone, qui a ouvert à Hittin le 21 novembre, propose de faire l'expérience de neuf pays différents: la France, la Chine, le Mexique, les États-Unis, l'Inde, le Maroc, l'Espagne, l'Italie et la Grèce.

Boulevard Pier surplombe un immense lac artificiel et des manèges, dont Sky Loop, Star Flyer et Jumpoline.

Les amateurs de jeux trouveront une version grandeur nature du Monopoly et la plus grande attraction d'animé au monde, Anime Town, semblable à une ville japonaise colorée, avec des rues et des zones nommées Animeverse Street, Tokyo Real Nakamise, Neo Scramble Crossing et Matsuri Garden.

Ceux qui souhaitent s'amuser en altitude peuvent également profiter d’un vol en montgolfière.

Depuis que l'Arabie saoudite a rouvert les cinémas en 2018, les options de divertissement, de films et d'expériences cinématographiques se sont multipliées dans le pays.

VOX Cinema, qui connaît la croissance la plus rapide au Moyen-Orient sous l'égide de Majid al-Futtaim, participe à Riyadh Season grâce à un accord de parrainage avec Mrsool Park, qui accueille un large éventail d'événements sportifs et de divertissement.

«Nous fournissons aux salons Platinum et Sports notre service de restauration principal pour offrir aux clients une expérience culinaire de haut niveau», a déclaré à Arab News Mohammed al-Hashemi, directeur de Majid al-Futtaim Leisure, Entertainment, Cinemas & Lifestyle en Arabie Saoudite.

VOX Cinemas, a-t-il ajouté, mène également une campagne de cash-back en partenariat avec STC Pay dans la zone Riyadh Boulevard afin que ses clients puissent profiter d'un meilleur rapport qualité-prix sur leurs expériences de divertissement préférées.

«Le divertissement devient rapidement un pilier essentiel de l'économie du Royaume, et Majid al-Futtaim Leisure, Entertainment & Cinemas maintient son engagement à investir dans l'avenir prospère de l'Arabie saoudite» , a ajouté M. Al-Hashemi. «Nous sommes fiers de participer à Riyadh Seasons, étant donné notre engagement commun à développer un secteur du divertissement florissant.»

M. Al-Hashemi a déclaré que l'ouverture progressive du secteur du divertissement est l'une des nombreuses forces motrices du changement social et économique en Arabie saoudite. «Elle a également jeté les bases d'une croissance à long terme et alimenté un projet ambitieux d'attractions de loisirs et de divertissement.»

«Alors que le marché du divertissement est relativement récent en Arabie saoudite, il évolue à un rythme rapide pour devenir une puissance mondiale en matière de loisirs et de divertissement et est prêt à connaître une expansion sans précédent», a-t-il ajouté.

Cette croissance peut être observée à travers l'expansion de VOX Cinemas dans le Royaume au cours des cinq dernières années, qui, selon M. Al-Hashemi, «présente une énorme opportunité» pour la société.

Selon Comscore, société de mesure et d'analyse des médias, l'Arabie saoudite est en passe de devenir un marché du divertissement d'un milliard de dollars avant la fin de la décennie.

VOX Cinemas a construit une solide infrastructure intégrée aux loisirs et au divertissement à travers le Royaume avec un total de 154 écrans dans 15 cinémas répartis dans six villes. Il a également été le premier à introduire des multiplexes dans les six villes.

«Après avoir établi une présence à Riyad et Djeddah, nous avons intensifié nos efforts pour améliorer l'accès au divertissement dans de plus petites villes et avons apporté la magie du cinéma pour la première fois à Hail, Tabuk et Jubail», a déclaré M. Al-Hashemi.

En 2023, VOX Cinemas étendra sa présence dans le Royaume avec trois nouvelles implantations à Riyad et à Djeddah. À l'instar des objectifs de la Vision 2030 en matière de divertissement et d'emploi, VOX Cinemas développe également son offre en privilégiant la création d'emplois pour les jeunes Saoudiens.

En septembre, il a ouvert Dreamscape Virtual Reality à Riyad, qui propose toute une série de nouvelles expériences, dont certaines permettent même aux spectateurs de devenir leurs propres héros.

«Comme la moitié des résidents saoudiens ont moins de 30 ans, la demande en matière de divertissement est importante et continue de croître en Arabie saoudite», a expliqué M. Al-Hashemi.

Le festival se poursuit dans la capitale du Royaume avec ses innombrables activités destinées à stimuler l'imagination et donner la joie. La plupart s'accorderont à dire que l'édition de cette année, outre sa taille et son dynamisme, a su offrir quelque chose à tous, Saoudiens et visiteurs étrangers.

«Ce qui rend l'événement si spécial, c'est qu'il y a quelque chose pour tout le monde», a conclu M. Al-Hashemi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Casse du musée du Louvre: des suspects interpellés mercredi en cours de défèrement

Des policiers français patrouillent devant le musée du Louvre après son cambriolage, avec la pyramide du Louvre conçue par Ieoh Ming Pei en arrière-plan, à Paris le 19 octobre 2025. (AFP)
Des policiers français patrouillent devant le musée du Louvre après son cambriolage, avec la pyramide du Louvre conçue par Ieoh Ming Pei en arrière-plan, à Paris le 19 octobre 2025. (AFP)
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  • Sept suspects au total ont été interpellés dans l’enquête sur le spectaculaire casse du Louvre, dont le butin — estimé à 88 millions d’euros en bijoux de la Couronne — reste introuvable
  • L’enquête, fondée sur des traces ADN, la vidéosurveillance et la téléphonie, met aussi en lumière une « faille sécuritaire majeure » au Louvre, selon la ministre de la Culture Rachida Dati

PARIS: Des défèrements de suspects ayant été interpellés mercredi dans le cadre de l'enquête sur le casse du Louvre, dont le butin a été estimé à 88 millions d'euros, étaient en cours samedi devant des magistrats du tribunal judiciaire de Paris.

"Il y a des défèrements sur commission rogatoire", a indiqué le parquet de Paris sollicité par l'AFP, sans préciser le nombre de suspects déférés.

Cinq nouvelles interpellations liées à ce cambriolage spectaculaire avaient été annoncées jeudi matin par la procureure de Paris Laure Beccuau qui avait précisé que les bijoux volés restaient introuvables.

Ces nouvelles interpellations se sont ajoutées à celles de deux trentenaires arrêtés il y a une semaine et qui sont soupçonnés d'avoir fait partie du commando de quatre hommes sur place.

Ces deux habitants d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), âgés de 34 et 39 ans, ont été mis en examen et placés en détention provisoire mercredi soir.

En garde à vue, ces deux hommes - un arrêté à l'aéroport de Roissy alors qu'il tentait de rejoindre l'Algérie, l'autre à Aubervilliers - "se sont livrés à des déclarations (...) minimalistes par rapport à ce qui nous paraît être démontré par le dossier", avait indiqué Laure Beccuau.

Parmi les nouveaux interpellés se trouve un autre membre présumé du commando ayant commis le 19 octobre en moins de huit minutes ce casse qui a fait le tour de la planète, avait précisé la procureure. "Des traces ADN" le lient au vol, avait-elle noté.

Les autres personnes interpellées "peuvent éventuellement nous renseigner sur le déroulement de ces faits", avait éclairé la procureure, sans vouloir en dire plus sur leur profil.

Ces nouvelles interpellations "n'ont pas été du tout liées aux déclarations" des deux mis en examen, mais "à d'autres éléments dont nous disposons au dossier", les traces ADN, la vidéosurveillance ou encore l'examen de la téléphonie, avait-elle ajouté.

Les nouvelles interpellations ont eu lieu à Paris et dans son agglomération, notamment en Seine-Saint-Denis, avait-elle indiqué.

- "Faille sécuritaire majeure" -

Mme Beccuau avait souligné sa "détermination", comme celle de la centaine d'enquêteurs mobilisés, à retrouver le butin et l'ensemble des malfaiteurs impliqués.

Concernant les bijoux, la procureure avait expliqué que l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) explorait "un certain nombre de marchés parallèles" car ce n'est vraisemblablement pas sur le marché légal des oeuvres d'art qu'ils surgiront.

Parmi les hypothèses des enquêteurs: celle que ces joyaux puissent "être une marchandise de blanchiment, voire de négociation dans le milieu", a-t-elle pointé.

L'affaire a provoqué des débats-fleuves sur la sécurité du Louvre, musée d'art le plus visité du monde.

La ministre de la Culture Rachida Dati a dévoilé vendredi les premières conclusions de l'enquête de l'Inspection générale des affaires culturelles, avec un bilan très critique: "une sous-estimation chronique, structurelle, du risque intrusion et vol" par le Louvre, "un sous-équipement des dispositifs de sécurité", une gouvernance "pas adaptée" et des protocoles de réaction aux vols et intrusions "totalement obsolètes".

"On ne peut pas continuer comme ça", a martelé Rachida Dati.

Le jour du casse, les quatre malfaiteurs avaient pu garer un camion-élévateur au pied du musée, permettant à deux d'entre eux de se hisser avec une nacelle jusqu'à la galerie d'Apollon où sont conservés les joyaux de la Couronne.

Tout en réaffirmant que les dispositifs de sécurité à l'intérieur du Louvre avaient fonctionné, Mme Dati a annoncé des mesures pour répondre à une "faille sécuritaire majeure" à l'extérieur du musée.

"Nous allons mettre des dispositifs anti-voiture-béliers, anti-intrusion", a-t-elle annoncé, assurant que ces nouvelles installations seraient en place "avant la fin de l'année".


A Paris, le Centre Pompidou s'offre une dernière fête avant cinq ans de fermeture

un feu d'artifice intitulé "Le Dernier Carnaval" au Centre Pompidou (Beaubourg) à l'occasion de sa fermeture pour un projet de rénovation de cinq ans, à Paris, le 22 octobre 2025. (AFP)
un feu d'artifice intitulé "Le Dernier Carnaval" au Centre Pompidou (Beaubourg) à l'occasion de sa fermeture pour un projet de rénovation de cinq ans, à Paris, le 22 octobre 2025. (AFP)
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  • Le Centre Pompidou organise un dernier week-end festif baptisé « Because Beaubourg » avant cinq ans de travaux, transformant ses huit étages en un immense terrain de jeu mêlant concerts, performances et expériences immersives
  • L’événement, réunissant 80 artistes et plusieurs grandes marques partenaires, célèbre la culture et l’esprit d’ouverture du lieu avant sa fermeture pour rénovation complète

PARIS: Dans un tourbillon de musique, d'images et de patins à roulettes, le Centre Pompidou à Paris s'offre un dernier week-end festif avant cinq ans de travaux, avec "Because Beaubourg", événement qui transforme l'intégralité du bâtiment en un immense terrain de jeu.

"Je suis venu parce que j'ai entendu dire que c'était la fermeture. Et j'avais envie de participer à ça une dernière fois, pour en profiter un petit peu", explique à l'AFP Eliot Ibert, 23 ans, en coloriant une fresque participative.

Fermé au public depuis le 22 septembre, le bâtiment aux emblématiques tuyaux colorés rouvre ses portes ce week-end avec un parcours inédit. De vendredi à dimanche, quelque 80 artistes se produisent à travers concerts, DJ sets, performances, masterclasses, projections et expériences immersives sur les huit étages.

"C'est le plus grand événement que le Centre Pompidou ait fait depuis son ouverture", assure Paul Mourey, codirecteur artistique de l'événement, imaginé avec le label Because Music.

- "Spleen" -

Chaque étage propose une expérience différente. Au niveau -1, des pianistes amateurs se succèdent devant une fresque des étudiants des Beaux-Arts, tandis que le Forum, au rez-de-chaussée, devient le théâtre de performances en journée et un club illuminé la nuit.

Le Village des enfants prend place au 3e étage, tandis que plusieurs artistes et sociétés ont investi le 4e niveau. Shygirl, Shay ou Pedro Winter, fondateur du label Ed Banger, ainsi que les entreprises Spotify, Samsung et Snapchat, qui proposent de tester ses lunettes de réalité augmentée, participent à des installations et expériences interactives.

Autant de partenaires qui contribuent à financer l'événement.

Le premier et le sixième étage accueillent, de jour comme de nuit, des artistes tels que Catherine Ringer, Christine and the Queens, Selah Sue, Keziah Jones ou Sébastien Tellier.

Le musicien français, qui profite de l'événement pour promouvoir son nouvel album prévu en janvier, souligne l'importance de participer à cette célébration : "La culture, aujourd'hui, elle est rare. Quand il y a des petits îlots de culture, c'est important d'y être. Je n'avais pas envie de manquer ça."

Brigitte Baleo, 78 ans, retraitée ayant travaillé dix ans à la bibliothèque du Centre Pompidou, confie que la fermeture lui laisse "un peu de spleen".

"Ça tend l'estomac, il y a trop de souvenirs", ajoute-t-elle, émue. "Mais il faut que la fermeture ait lieu, pour réhabiliter ce monument".

Conçu en 1977 comme un lieu "ouvert à tous" par les architectes Renzo Piano et Richard Rogers, le bâtiment souffre aujourd'hui de vétusté.

Désamiantage, accessibilité du lieu, sécurité et complet réaménagement intérieur sont au menu de ses importants travaux de rénovation.

- Rollers et vue panoramique -

Cette fermeture, "c'est quelque chose qui me touche", abonde Florence, qui n'a pas souhaité donner son nom.

Férue d'électro, la Bordelaise de 57 ans vient d'assister au deuxième étage à "Space Opera", un film musical du duo français Justice projeté comme une expérience de clubbing, à quelques pas de l'installation inédite Camera/Man de Thomas Bangalter, un des deux membres de Daft Punk.

Pour encore plus de mouvements, elle compte bien expérimenter le Roller Disco qui fait vibrer l'ancienne galerie 1, au dernier étage.

Entre DJ sets, patins à roulettes et vues panoramiques sur Paris, l'ambiance mêle nostalgie et effervescence festive.

Gulliver Hubard, un étudiant britannique de 20 ans, savoure lui sa première visite. "C'est une chance de le voir avant sa fermeture", assure-t-il.

En journée, le programme est entièrement gratuit, et les organisateurs espèrent accueillir entre 10.000 et 15.000 visiteurs par jour.

Le programme nocturne, payant, a lui été pris d'assaut : les 12.000 billets se sont arrachés en à peine une journée.


AlUla ou comment le désert devient atelier d’art

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  • AlUla se transforme en laboratoire artistique où design, architecture et patrimoine dialoguent avec le désert
  • Entre traditions locales et innovation contemporaine, le désert devient un espace d’expérimentation, d’apprentissage et de création, où culture et paysage s’influencent mutuellement

PARIS: De la résidence de design à la construction du futur musée d’art contemporain confié à Lina Ghotmeh, AlUla se façonne dans le respect de sa mémoire et de son paysage.

À Paris, une table ronde organisée par la RCU et AFALULA a révélé les coulisses de cette transformation, celle d’un territoire millénaire devenu laboratoire d’expérimentation et vitrine du dialogue culturel franco-saoudien.

Dans le parc de l’hôtel des maisons (un hôtel particulier parisien construit au XVIII), la conversation s’est ouverte sur une question presque philosophique : comment bâtir dans le désert sans le dominer ? Comment concevoir à AlUla, ce paysage d’infini, une architecture qui parle à l’échelle humaine ?

La table ronde, intitulée “From the Land Up: Designing AlUla from Desert to Human Scale”, a réuni les acteurs clés du projet et plusieurs anciens résidents du programme AlUla Design Residency, créé il y a deux ans.

Ils ont tous en commun d’avoir approché cette terre d’exception, non comme un territoire vierge, mais comme un organisme vivant, porteur d’histoires et de voix anciennes.

L’événement, organisé par la Commission royale pour AlUla (RCU) et l’agence Française pour le développement d’Alula (AFALULA), a célébré l’ADN rare de cette région, qui est un mélange entre fouilles historiques, architecture, design et diplomatie culturelle notamment avec la villa Hegra. 

AlUla, déjà célèbre pour son patrimoine nabatéen et ses falaises sculptées par le vent, devient aujourd’hui un territoire d’expérimentation artistique mondiale, où le passé inspire le futur, et lui donne forme.

Au centre du projet, la vision de Lina Ghotmeh, architecte franco-libanaise à la tête du futur musée d’art contemporain d’AlUla, « Le musée ne doit pas être une icône posée dans le désert » explique-t-elle, « mais un générateur de liens, un espace de rencontre et d’hospitalité ».

Implanté près d’une ancienne oasis agricole, le musée s’enracinera dans le paysage tout en redonnant vie à des savoir-faire ancestraux, « nous travaillons avec la terre locale, avec des techniques de construction traditionnelles : torchis, terre comprimée, architecture bioclimatique, l’objectif est de renouer avec les ressources naturelles et la mémoire des lieux », souligne l’architecte.

Ghotmeh évoque aussi le dialogue qu’elle a tissé avec la communauté locale, « j’ai passé du temps à rencontrer les habitants, à partager un thé sous un oranger, à écouter les femmes qui ravivent l’artisanat, à visiter les écoles ».

Un jour, une fillette m’a dit, « le musée, c’est le lieu de l’extraordinaire, cette phrase m’accompagne toujours, car au fond, c’est bien de cela qu’il s’agit, créer un lieu qui relie la connaissance, l’émotion et la beauté ».

Dans son approche sensible, le musée devient un prolongement du paysage, un lieu où les visiteurs respireront la même lumière que les habitants, où la culture se fera conversation et échange.

« Il ne s’agit pas d’importer la culture, mais de la créer à partir du territoire », souligne Arnaud Morand, responsable des arts et industries créatives à AFALULA, c’est cette conviction qui guide toute la programmation culturelle d’AlUla.

L’une des premières grandes expositions préfigurant le musée verra le jour en janvier prochain, consiste en une collaboration entre AlUla et le Centre Pompidou, présentée d’abord dans une architecture temporaire conçue sur place avant de voyager dans le monde.

« C’est une coopération basée sur l’échange de savoirs et la lenteur, dit-il. À AlUla, on apprend à prendre le temps, l'art naît du sol, pas de la vitesse ».

Cette philosophie irrigue aussi les résidences de design et d’artistes qu’AFALULA co-dirige sur place, des programmes où jeunes talents et créateurs confirmés expérimentent à ciel ouvert, dans une relation directe avec le territoire, « Là-bas, chaque projet s’élabore dans l’écoute et l’humilité » affirme Morand.

« Lorsque nous arrivons à AlUla, nous devons laisser nos certitudes à la porte du désert » observe Ali Al Gazzaoui responsable du programme de résidences d’artistes, « il faut apprendre à écouter les habitants, à comprendre leur rapport au paysage, à la lumière, à la convivialité ».

C’est cette humilité partagée qui transforme le désert en école, les fondateurs du Studio Raw Material, Dushyant Bansal et Priyanka Sharma, anciens résidents du programme, racontent leur découverte émerveillée d’un lieu où « le matériau est partout de la roche, au sable, à la chaleur, et la lumière, tout devient matière à création ».

Leur expérience les a conduits à réfléchir à une forme de design « hors des centres urbains » à la faveur d’une pratique ancrée dans la vie quotidienne et les gestes ordinaires, « à AlUla, on apprend à se salir les mains, à construire, à inventer avec ce que la nature nous offre ».

Cette approche artisanale et poétique rejoint la vision d’Ali Alghazzawi, pour lui, « notre mission est de créer un écosystème où les créatifs peuvent dialoguer librement avec le paysage et expérimenter, car la durabilité ne se décrète pas, elle se vit ».

Tout ceci confère à AlUla qui est un site touristique d’exception, une autre dimension qui est celle de pépinière d’idées, de territoire d’apprentissage et de création contemporaine.