Yémen: Les attaques des Houthis sur des installations pétrolières font chuter le riyal

Des riyals yéménites dans un bureau de change dans la ville yéménite de Taïz (Photo, AFP).
Des riyals yéménites dans un bureau de change dans la ville yéménite de Taïz (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 28 décembre 2022

Yémen: Les attaques des Houthis sur des installations pétrolières font chuter le riyal

  • Le riyal s'échangeait à 1200 pour 1 dollar à Aden, Al-Mukallâ et dans d'autres zones libérées mardi, contre 1170 la semaine dernière
  • L'ONU a prévenu que la dépréciation du riyal se poursuivra l'année prochaine en raison de la baisse des transferts d'argent de l'étranger

AL-MUKALLÂ: Le riyal yéménite a commencé à s'effondrer dans les zones contrôlées par le gouvernement cette semaine, quelques jours après que le président du Conseil présidentiel yéménite a déclaré que son gouvernement ne sera pas en mesure de payer les employés du secteur public à cause des attaques houthies.

Le riyal s’échangeait mardi à 1 200 pour un dollar à Aden, Al-Mukallâ et dans d'autres zones libérées, contre 1 170 la semaine dernière, éliminant ainsi l'amélioration des neuf mois précédents.

En avril, la valeur du riyal yéménite a augmenté d'environ 13%, passant de 1 260 à plus de 1 000 par rapport au dollar après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu négocié par les Nations unies et la formation du Conseil présidentiel.

Le riyal a poursuivi sa reprise dans les mois qui ont suivi la création du Conseil présidentiel et l'annonce de la contribution saoudienne et émiratie de 3 milliards de dollars (1 dollar = 0,94 euro) à l'économie yéménite.

Les opérateurs de marché ont affirmé cette semaine que le riyal a commencé à baisser, apparemment en réponse à l'avertissement lancé par Rachad al-Alimi la semaine dernière, selon lequel le gouvernement ne paiera pas les fonctionnaires sur son territoire parce que les attaques de drones des Houthis contre les installations pétrolières à Hadramaout et Chabwa ont interrompu les exportations de pétrole, la principale source de revenus du gouvernement.

Les précédentes vagues de dévaluation de la monnaie au Yémen ont fait grimper le coût de l'essence, des transports, de la nourriture et d'autres produits essentiels, aggravant la catastrophe humanitaire déjà terrible et poussant des millions de Yéménites à la famine.

En octobre, les Houthis ont commencé à attaquer les installations pétrolières à Hadramaout et Chabwa dans le but de contraindre le gouvernement à accepter leur demande de partage des revenus pétroliers et le paiement des fonctionnaires publics des régions sous leur contrôle qui n'a pas été payé depuis fin 2016.

Mostapha Nasr, directeur de l'Economic Media Center, a déclaré mardi à Arab News que la dévaluation actuelle du riyal est attendue dans le sillage des frappes des Houthis, et que la monnaie pourrait encore chuter si la banque centrale épuise ses réserves de devises étrangères.

«Compte tenu de l'arrêt des cargaisons de pétrole depuis les ports yéménites, cette baisse est attendue. En considération de l'existence de certaines réserves de liquidités à la banque centrale, le degré actuel de détérioration se situe dans des limites normales», a avisé Nasr.

«Cependant, le scénario serait désastreux si la banque centrale cesse de vendre les devises, et le riyal se dépréciera considérablement.»

Le riyal était évalué à 250 pour un dollar début 2015, et a atteint son plus bas niveau historique à 1 700 riyals pour 1 dollar en décembre 2021.

Entre autres mesures, le gouvernement a fermé les bureaux de change non autorisés et les entreprises effectuant des transactions en devises, a fourni des dollars aux commerçants et importateurs locaux et a demandé aux institutions financières installées à Sanaa de transférer leurs opérations à Aden afin d'empêcher la dévaluation du riyal.

La dernière dévaluation intervient alors que les Nations unies ont dressé un tableau sombre de la situation humanitaire du Yémen en 2023, estimant que 21,6 millions de Yéménites – dont 75% de femmes et d'enfants – sur les 32,6 millions d'habitants que compte le pays auront besoin d'une aide humanitaire, dont 13,4 millions d'une aide immédiate.

Dans son aperçu des besoins humanitaires publié mardi, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies a indiqué que 20,3 millions de Yéménites auront besoin d'une aide afin d’accéder aux services de santé vitaux, 17,3 millions auront besoin d'une aide alimentaire, 15,3 millions auront besoin d'une aide pour accéder à l'eau potable et répondre aux besoins sanitaires de base, et 2,2 millions d'enfants auront besoin d'un soutien nutritionnel.

L'ONU a prévenu que la dépréciation du riyal se poursuivra l'année prochaine en raison de la baisse des transferts d'argent de l'extérieur, ainsi que de la diminution des réserves en devises et des exportations de pétrole.

«La réduction significative des transferts de fonds, des exportations de pétrole et des réserves de devises étrangères, associée à la division des structures financières gouvernementales du pays, seront les principaux moteurs d'une dépréciation continue du riyal yéménite», a indiqué le rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Tunisie: l'ambassadeur UE convoqué par le président Saied pour «non respect des règles du travail diplomatique» 

Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
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  • Le président Saied a exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques"
  • L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents

TUNISIE: Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés.

Le président Saied a également exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques".

Lundi, M. Perrone avait reçu Noureddine Taboubi, chef du principal syndicat tunisien UGTT -- qui a récemment menacé de déclencher une grève générale pour obtenir des hausses salariales -- et avait salué "le rôle important" de l'organisation "en faveur du dialogue social et du développement économique" en Tunisie, selon un communiqué de la délégation européenne à Tunis.

L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents.

Le diplomate européen avait "réaffirmé sa volonté de poursuivre le dialogue avec l'UGTT et de continuer à soutenir la Tunisie sur les plans social et économique, dans divers secteurs", selon la même source. De son côté, le secrétaire général de l'UGTT avait appelé à renforcer et développer la coopération entre la Tunisie et l'Union européenne.

La semaine passée, M. Taboubi a présidé une réunion de l'UGTT où il a apporté son soutien à différents mouvements de grève en cours dans le secteur privé pour réclamer des augmentations de salaires. Il a salué le succès d'une grève générale ayant eu lieu dans la grande ville de Sfax (centre-est) et menacé d'organiser prochainement une grande grève au niveau national.

"L'organisation se dirige vers une grève générale pour défendre les acquis matériels et sociaux des travailleurs face aux difficultés quotidiennes".

M. Taboubi a dénoncé "une baisse du pouvoir d'achat" des Tunisiens face à "des conditions de vie précaires sur le plan des transports, de la santé et de la maladie", défendant "leur droit syndical à se défendre" afin d'obtenir "un salaire décent qui leur fait défaut actuellement".

Le salaire minimum en Tunisie est d'environ 520 dinars (150 euros) pour 48 heures par semaine. Le taux d'inflation reste très élevé notamment pour les produits alimentaires. Il est récemment revenu à environ 5% après avoir atteint un pic de 10% en 2023.


L'armée israélienne annonce le lancement d'une «vaste opération» dans le nord de la Cisjordanie

L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • "Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien
  • Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée.

"Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien.

Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué qu'il ne s'agissait pas d'un déploiement dans le cadre de son "opération antiterroriste" lancée en janvier 2025 et visant principalement les camps de réfugiés palestiniens de la région, mais d'une "nouvelle opération".

Elle n'a pas fourni plus de détails dans l'immédiat.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d'Israël.

Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 43 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les violences n'ont pas cessé en Cisjordanie depuis l'entrée en vigueur de la trêve à Gaza le 10 octobre.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a recensé en octobre un pic des "attaques de colons ayant causé des victimes, des dommages matériels ou les deux" en près de deux décennies de collecte de données dans ce territoire palestinien.

Le 10 novembre, un Israélien a été tué et trois autres ont été blessés lors d'une attaque au couteau menée par deux Palestiniens rapidement abattus par des soldats près de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie.


Le Conseil de sécurité de l'ONU en Syrie et au Liban la semaine prochaine

 Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
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  • Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive
  • Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre.

Quelques jours avant le premier anniversaire de la chute de l'ancien président syrien Bachar al-Assad, les ambassadeurs des quinze Etats membres doivent se rendre le 4 décembre à Damas où ils devraient rencontrer notamment les nouvelles autorités, dont le président par intérim Ahmad al-Chareh, et des représentants de la société civile, a précisé la mission à des journalistes.

Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive.

Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027 après avoir fait tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978.

Ce déplacement intervient alors qu'Israël a poursuivi ses frappes au Liban malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 pour mettre fin à un conflit avec le mouvement libanais Hezbollah, un allié du groupe islamiste palestinien Hamas.