Le Brésil et le monde du foot pleurent le «Roi» Pelé

Seul footballeur ayant remporté à trois reprises la Coupe du Monde (1958, 1962 et 1970), Pelé, de son vrai nom Edson Arantes do Nascimento, avait été élu athlète du siècle par le Comité international olympique en 1999. (Photo, AP)
Seul footballeur ayant remporté à trois reprises la Coupe du Monde (1958, 1962 et 1970), Pelé, de son vrai nom Edson Arantes do Nascimento, avait été élu athlète du siècle par le Comité international olympique en 1999. (Photo, AP)
Short Url
Publié le Vendredi 30 décembre 2022

Le Brésil et le monde du foot pleurent le «Roi» Pelé

  • Pelé, de son vrai nom Edson Arantes do Nascimento, est mort à 82 ans des suites «de défaillances multiples d'organes»
  • L'annonce de sa mort a provoqué une véritable onde de choc dans le monde entier, avec une pluie d'hommages sur les réseaux sociaux

RIO DE JANEIRO: Du président américain Joe Biden aux étoiles du football comme Neymar, Mbappé ou Messi, le monde entier a rendu hommage jeudi au "Roi" Pelé, première star planétaire du ballon rond, qui a succombé à un cancer du côlon et sera inhumé mardi.

Pelé, de son vrai nom Edson Arantes do Nascimento, est mort à 82 ans des suites "de défaillances multiples d'organes", a annoncé l'hôpital Albert Einstein de Sao Paulo, où il avait été admis il y a exactement un mois.

Une veillée funèbre, ouverte au public, aura lieu lundi et durera 24 heures, au stade du Santos FC, club où l'éternel numéro 10 a brillé de 1956 à 1974.

Un deuil officiel de trois jours a été décrété au Brésil, où Pelé était un véritable monument national.

L'enterrement, mardi, se déroulera en revanche dans l'intimité familiale, après un cortège suivant le cercueil dans les rues de Santos, ville portuaire à 80 km de Sao Paulo qui a décrété un deuil de sept jours.

"Nous t'aimons à l'infini, repose en paix", avait écrit peu avant sur Instagram Kely Nascimento, l'une des filles de Pelé, dont la santé était chancelante ces dernières années.

À l'extérieur de l'hôpital où le triple champion du monde est décédé, des fans ont brandi une banderole où l'on pouvait lire: "Roi Pelé éternel", tandis qu'à la télévision tournaient en boucle des images de ses exploits sportifs.

L'annonce de sa mort a provoqué une véritable onde de choc dans le monde entier, avec une pluie d'hommages sur les réseaux sociaux.

"Il a fait du football un art", a écrit sur Instagram Neymar, son héritier au sein de la sélection brésilienne.

Ses compères du trio d'attaquants vedettes du Paris SG, Kylian Mbappé et Lionel Messi, ont tous deux souhaité au "Roi" de "reposer en paix".

Zagallo, qui fut son coéquipier lors des titres mondiaux du Brésil en 1958 et 1962 puis son sélectionneur lors du sacre de 1970, a salué jeudi sur Instagram la mémoire du "plus grand de tous".

"Jamais il n'y a eu un numéro 10 comme lui", a réagi pour sa part le président élu du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, qui sera intronisé dimanche. Le président sortant Jair Bolsonaro a pour sa part salué la mémoire de celui qui a "porté le nom du Brésil dans le monde entier".

"Pour un sport qui rapproche les peuples comme aucun autre, le parcours de Pelé, de ses débuts modestes à son statut de légende du football, montre que tout est possible", a tweeté pour sa part Joe Biden depuis la Maison Blanche.

La Fifa, la Confédération brésilienne de football (CBF) et le Santos FC, son club de toujours, lui ont également rendu hommage.

À Rio de Janeiro, le Christ Rédempteur du Corcovado, monument emblématique qui domine la baie, a été illuminé en hommage à Pelé, tout comme le mythique stade Maracana.

"Nous n'aurons plus jamais d'idole comme Pelé. Les joueurs d'aujourd'hui, comme Neymar, n'ont pas la même maturité", a dit à l'AFP Osnir Nogueira de Moraes, 46 ans, habitant de Sao Paulo, où le visage du "Roi" a été projeté sur un immeuble de la célèbre avenue Paulista.

 

Pelé en bref

Nom: Arantes do Nascimento

Prénom: Edson

Surnom: Pelé

Date de naissance: 23 octobre 1940 (82 ans)

Lieu de naissance: Tres Coraçoes (Brésil)

Taille: 1,72 m

Sport/poste: football/meneur de jeu

Clubs successifs: Santos (BRA/1956-1974), New York Cosmos (USA/1975-1977)

Sélections: 92 (77 buts)

1re sélection: 07/07/1957, Brésil-Argentine (1-2)

Dernière sélection: 18/07/1971, Brésil-Yougoslavie (2-2)

Palmarès en sélection

Trois Coupes du monde (1958, 1962, 1970)

Vice-champion de la Copa America (1959)

Palmarès en club

Deux Coupes Intercontinentales (1962, 1963)

Deux Copa Libertadores (1962, 1963)

Dix Championnats de Sao Paulo (1958, 1960, 1961, 1962, 1964, 1965, 1967, 1968, 1969, 1973)

Onze fois meilleur buteur du Championnat de Sao Paulo: 1957 (17 buts), 1958 (58), 1959 (46), 1960 (32), 1961 (47), 1962 (37), 1963 (22), 1964 (34), 1965 (49), 1969 (26), 1973 (11)

Cinq Coupes du Brésil (1961, 1962, 1963, 1964, 1965)

Un Championnat des Etats-Unis (1977)

Records:

. Unique joueur triple champion du monde

. Plus jeune champion du monde et plus jeune buteur en finale de Coupe du monde (17 ans en 1958)

. 1.281 buts en 1.363 matches, record mondial incluant des matches amicaux et homologué par la Fifa

. Meilleur buteur de l'histoire de l'équipe du Brésil à égalité avec Neymar (77 buts)

. 58 buts dans le Championnat de l'Etat de Sao Paulo pour la saison 1958

. Auteur de 6 quintuplés, 30 quadruplés et 92 triplés dans sa carrière

. 1.000e but marqué le 19/11/1969 au Maracana (Santos - Vasco de Gama). A la 78e minute, penalty, but de Pelé. Le match est interrompu, Pelé fait un tour d'honneur et revient sur la pelouse avec un maillot frappé du n°1000.

Distinctions:

Elu athlète du siècle par le Comité international olympique (1999)

Elu footballeur du siècle par la Fifa (2000)

Ballon d'Or d'honneur (remis en janvier 2014)

Athlète du siècle

Seul footballeur ayant remporté à trois reprises la Coupe du monde (1958, 1962 et 1970), Pelé avait été élu athlète du siècle par le Comité international olympique en 1999.

Aucun joueur n'a fait autant trembler les filets: 1.281 buts en 1.363 matches sous les maillots de Santos - son club au Brésil (1956-74) -, de la Seleçao et du Cosmos de New York (1975-77).

Mais au-delà des chiffres, Pelé restera dans les mémoires comme le "Roi" qui a révolutionné son sport.

Ce dribbleur de génie a été le précurseur du football moderne, avec une qualité technique exceptionnelle conjuguée à des capacités athlétiques hors norme en dépit de sa taille modeste (1,72 m).

Pelé était aussi un grand émotif, comme l'attestent les images en noir et blanc du gamin de 17 ans éclatant en sanglots après avoir décroché le premier de ses trois titres mondiaux, en 1958, en Suède.

En 1970, lors du premier Mondial retransmis en couleurs par les chaînes de télévision, c'est avec un sourire radieux que le Roi, au sommet de son art, avait fêté le triplé historique, au sein d'une équipe que beaucoup considèrent comme la plus talentueuse de tous les temps.

Pelé a également empilé les titres avec le Santos FC - avec qui il a signé son premier contrat professionnel à 15 ans seulement -, soulevant notamment deux coupes intercontinentales consécutives, contre Benfica (1962) et le Milan AC (1963).

«Un seul rein, trois coeurs»

Né le 23 octobre 1940 dans une famille pauvre à Tres Coraçoes, petite ville du Minas Gerais (sud-est) entourée de plantations de café, le petit Edson doit vendre des cacahuètes dans la rue pour aider ses parents.

Son prénom a été choisi en hommage à Thomas Edison, inventeur de l'ampoule électrique.

Que de chemin parcouru pour celui qui était reçu comme un chef d'État lors de tournées de matches amicaux à l'étranger avec Santos ou avec la Seleçao.

Son règne s'est aussi prolongé en dehors des terrains, avec des rôles au cinéma, des chansons enregistrées et même un poste de ministre des Sports (1995-1998).

Contrairement à l'éternel rebelle Maradona, il a souvent été perçu au Brésil comme un homme proche du pouvoir établi, y compris pendant la dictature militaire (1964-1985).

Parfois jugé hautain et vaniteux, Pelé n'était pas toujours prophète en son pays, contrairement à des héros au destin tragique comme le footballeur Garrincha ou le pilote automobile Ayrton Senna.

«Il a fait du football un art»: Les réactions du monde du football et de personnalités à la mort de Pelé

RÉACTIONS DU MONDE SPORTIF

. Zagallo (coéquipier de Pelé lors des titres mondiaux du Brésil en 1958 et 1962 et sélectionneur du Brésil lors du sacre de 1970, sur Instagram): "Il est le plus grand de tous (...) Mon ami, avec qui j'ai partagé tant d'histoires, de victoires et de titres, laisse un héritage éternel et inoubliable."

. Franz Beckenbauer (ancien international allemand et coéquipier de Pelé au Cosmos de New York, dans un communiqué diffusé par le Bayern Munich, dont il est le président honoraire): "Le football a perdu aujourd'hui le plus grand de son histoire, et moi un ami unique. Je suis parti aux Etats-Unis en 1977, car je voulais vraiment jouer aux côtés de Pelé au Cosmos de New York. Cette période à ses côtés fut l'une des plus belles expériences de ma carrière (...) Le football t'appartiendra à jamais. Repose en paix."

. Neymar (international brésilien et joueur du Paris SG, sur Instagram): "Avant Pelé, le football était juste un sport. Pelé a tout changé, il a fait du football un art (...), il a donné une voix aux pauvres, aux Noirs, et surtout: il a donné de la visibilité au Brésil (...) Il n'est plus là, mais sa magie va perdurer."

. Cristiano Ronaldo (international portugais, sur Instagram): "Un simple +au revoir+ à l'éternel roi Pelé ne suffira jamais à exprimer la douleur que le monde du football entier ressent actuellement. Une inspiration pour tant, une référence hier, aujourd'hui et pour toujours. L'affection dont il a toujours fait preuve à mon égard a été réciproque dans tous les moments, même à distance."

. Kylian Mbappé (international français, champion du monde 2018 et joueur du Paris SG, sur Twitter): "Le roi du football nous a quittés, mais son héritage ne sera jamais oublié, repose en paix, Roi."

. Lionel Messi (champion du monde argentin et joueur du Paris SG, sur Instagram): "Repose en paix, Pelé", en légende de trois photos, deux côte à côte et une autre de Pelé lors de la Coupe du monde de 1970.

. Ronaldo (ancien international brésilien et champion du monde 2002, sur Instagram): "Unique. Génial. Technicien. Créatif. Parfait. Inégalé (...) Le meilleur de tous les temps. Le monde est en deuil. C'est un mélange de tristesse et de fierté immense pour l'histoire qu'il a écrite. Quel privilège d'être venu après toi, mon ami. Son héritage transcende les générations."

. Thomas Bach (président du Comité international olympique, sur Twitter): "Avec la mort de Pelé, le monde a perdu une grande icône du sport. Comme j'ai pu en faire moi-même l'expérience, il était un véritable adepte des valeurs de l'olympisme et avait fièrement porté la flamme olympique (lors des Jeux de Rio en 2016, NDLR). Ce fut un privilège de lui décerner l'Ordre olympique."

. La Fédération internationale de football (Fifa, sur son site internet): "L'immortel, à jamais avec nous. Le football et le monde pleurent le roi Pelé. On le surnomme le Roi et son visage est sans doute l'un des plus célèbres de la planète football. Nommé en son temps plus grand joueur du 20e siècle par la FIFA, Pelé s’est taillé une place à la mesure de son immense talent dans la légende du football mondial."

. Gianni Infantino (président de la Fédération internationale de football): "Pelé avait une présence magnétique (...) Aujourd'hui nous pleurons la perte de sa présence physique, mais Pelé avait atteint depuis longtemps l'immortalité et donc il restera parmi nous pour l'éternité".

. Didier Deschamps (sélectionneur de l'équipe de France): "Avec la disparition de Pelé, le football perd l'une de ses plus belles légendes, si ce n'est la plus belle. Comme toutes les légendes, le Roi semblait immortel. Il a fait rêver et continuait à faire rêver des générations et des générations d'amateurs de notre sport. Qui n'a pas rêvé, enfant, d'être Pelé? Avec son numéro 10, il a mis sa virtuosité technique, son audace, sa créativité au service de ses équipes."

. Robert Lewandowski (international polonais et joueur du FC Barcelone, sur Facebook): "Repose en paix, Champion. Le paradis a une nouvelle étoile alors que le monde du football a perdu un héros."

. Geoff Hurst (ancien international anglais, sur Twitter): "J'ai tant de souvenirs de Pelé, sans aucun doute le meilleur joueur de football contre qui j'ai joué (Bobby Moore étant le meilleur joueur aux côtés de qui j'ai joué). Pour moi, Pelé reste le plus grand de tous les temps, je suis fier d'avoir joué sur le même terrain que lui."

. New York Cosmos (club où Pelé a joué de 1975 à 1977): "Pendant trois saisons avec le Cosmos, Pelé a aidé à transformer le paysage national du sport qu'est le football. Son impact durable sur le sport du football est inestimable. Le Cosmos et son Roi (Pelé) n'ont pas seulement débuté une révolution sportive en Amérique, ils ont aussi parcouru le monde pour diffuser la parole du 'beau jeu'."

. Sepp Blatter (ancien président de la Fédération internationale de football): "C'est une très triste nouvelle, Pelé nous a quittés. Le monde pleure le plus grand footballeur de l'histoire et une merveilleuse personne. Il a célébré le football comme aucun autre joueur."

. Zinédine Zidane (ancien international français, sur Instagram): "Eternel Roi Pelé."

. FC Barcelone (sur Twitter): "Le Barça regrette profondément la mort du "Roi" Pelé, l'un des meilleurs joueurs de tous les temps. Avec lui, le football est devenu plus grand. Repose en paix."

. Real Madrid (sur Twitter): "La légende de Pelé restera pour toujours dans la mémoire de tous ceux qui aiment ce sport et son héritage fait de lui l'un des grands mythes du football mondial."

RÉACTIONS DE PERSONNALITÉS

. Luiz Inacio Lula da Silva (président-élu du Brésil, qui prendra ses fonctions dimanche, sur Twitter): "Jamais il n'y a eu un numéro 10 comme lui. Peu de Brésiliens ont porté le nom de notre pays aussi loin que lui."

. Jair Bolsonaro (président sortant du Brésil, sur Twitter): "Pelé a porté le nom du Brésil dans le monde entier. Il a transformé le football en art et en joie."

. Emmanuel Macron (président de la République française, sur Twitter): "Le Jeu. Le Roi. L'Eternité."

. Amélie Oudéa-Castéra (ministre française des Sports et des Jeux olympiques, sur Twitter): "Le Roi Pelé nous a quittés. Sa légende, elle, ne s'éteindra jamais. Il était l’âme du Football. Un champion, un magicien, un génie. Dont le sourire disait tout."

. Joe Biden (président des Etats-Unis, sur Twitter): "Pour un sport qui rapproche les peuples comme aucun autre, le parcours de Pelé, de ses débuts modestes à son statut de légende du football, est une histoire de qui est possible."

. Barack Obama (ancien président des Etats-Unis, sur Twitter): "Pelé était l'un des plus grands joueurs ayant pratiqué ce beau sport. C'était aussi l'un des sportifs les plus connus au monde, il a compris le pouvoir du sport pour rassembler les peuples."

. Bill Clinton (ancien président des Etats-Unis, sur Twitter): "Pelé n'était pas seulement une légende du football, mais il était aussi quelqu'un d'engager dans l'action humanitaire, une icône globale. Il a utilisé son renom pour donner du pouvoir aux enfants issus des milieux défavorisés et inspirer des générations à travers le monde."

. Macky Sall (président du Sénégal, sur Twitter): "Le monde du football vient de perdre son emblème et sa plus grande référence. Par sa virtuosité, son génie et son humanisme, le Roi Pelé a marqué à jamais l’histoire du football."


La Corée du Nord affirme que tout nouveau comité de surveillance des sanctions est voué à l'échec

L'ambassadeur de la Corée du Nord auprès des Nations Unies, Kim Song, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale des Nations Unies après que la Chine et la Russie ont opposé leur veto à de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord au Conseil de sécurité de l'ONU, au siège de l'ONU à New York, New York, États-Unis, le 8 juin. , 2022 (Photo, Reuters).
L'ambassadeur de la Corée du Nord auprès des Nations Unies, Kim Song, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale des Nations Unies après que la Chine et la Russie ont opposé leur veto à de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord au Conseil de sécurité de l'ONU, au siège de l'ONU à New York, New York, États-Unis, le 8 juin. , 2022 (Photo, Reuters).
Short Url
  • La Corée du Nord est soumise depuis 2006 à des sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU liées à son programme nucléaire
  • Séoul et Washington affirment que Pyongyang envoie des armes à la Russie, possiblement en échange d'une aide technique

SEOUL: Les efforts visant à mettre en place un nouveau comité d'experts pour surveiller l'application des sanctions internationales visant la Corée du Nord sont voués à l'échec, a déclaré son ambassadeur à l'ONU dans des propos rapportés par un média d'Etat dimanche.

"Les forces hostiles pourraient installer (un) deuxième et (un) troisième comités d'experts à l'avenir mais ils sont tous destinés à connaître l'autodestruction", a lancé l'ambassadeur Kim Song dans un communiqué en langue anglaise diffusé par l'agence de presse officielle KCNA.

En mars, la Russie a mis son veto au Conseil de sécurité de l'ONU à un projet de résolution prolongeant d'un an le mandat du comité d'experts chargé de surveiller l'application des sanctions des Nations Unies visant Pyongyang.

Cette dissolution est un "jugement historique à l'encontre d'une organisation illégale et fomenteuse de complots (...) en vue d'éliminer le droit à l'existence d'un Etat souverain", selon Kim Song.

La Corée du Nord est soumise depuis 2006 à des sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU liées à son programme nucléaire, renforcées plusieurs fois en 2016 et 2017. Depuis 2019, la Russie et la Chine, mettant notamment en avant la situation humanitaire en Corée du Nord, réclament l'allègement de ces sanctions, qui n'ont pas de date de fin.

Armes 

N'ayant pas obtenu gain de cause, Moscou a pris pour cible le comité d'experts chargé de surveiller l'application de ces mesures, comité dont les rapports font référence.

Séoul et Washington affirment que Pyongyang envoie des armes à la Russie, possiblement en échange d'une aide technique pour son programme de satellites espions.

Lors d'une visite en Corée du Sud en avril, l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield, a souligné l'importance de garantir l'application des sanctions en Corée du Nord.

D'après l'ambassadrice, Washington travaille avec Séoul, Tokyo et d'autres capitales à trouver "des moyens créatifs" pour reprendre la surveillance des sanctions.

En 2023, la Corée du Nord a conduit un nombre record d'essais de missiles en dépit des sanctions. L'année précédente, Pyongyang a déclaré son statut de puissance nucléaire "irréversible".


Attaque au couteau en Australie, un adolescent de 16 ans «radicalisé» abattu par la police

La police pense que l'adolescent a envoyé des messages à des membres de la communauté musulmane qui ont immédiatement prévenu la police (Photo, AFP).
La police pense que l'adolescent a envoyé des messages à des membres de la communauté musulmane qui ont immédiatement prévenu la police (Photo, AFP).
Short Url
  • L'homme «d'âge mûr» blessé par un unique coup de couteau lors de l'attaque se trouve dans un état «grave» mais stable
  • Deux jours après cette attaque dans un centre commercial, un évêque d'une église assyrienne avait également été poignardé

SYDNEY: Un adolescent de 16 ans "radicalisé" et atteint de troubles mentaux a été abattu samedi soir par la police dans la banlieue de Perth, dans l'ouest de l'Australie, après avoir blessé une personne lors d'une attaque au couteau, ont rapporté les autorités dimanche.

L'adolescent, armé d'un couteau, "s'est précipité" sur les forces de l'ordre et a été mortellement touché par le tir d'un agent, a indiqué le Premier ministre de l'Etat d'Australie-Occidentale Roger Cook lors d'une conférence de presse.

"Il y a des indications selon lesquelles il s'était radicalisé en ligne. Mais je tiens à rassurer la population, à ce stade il semble qu'il ait agi seul", a déclaré M. Cook.

La police a reçu un appel samedi soir de la part d'un homme avertissant qu'il allait commettre "des actes de violence" mais sans donner son nom ni sa localisation, a fait part aux journalistes le responsable de la police de l'Etat, Col Blanch.

Quelques minutes plus tard, a-t-il ajouté, la police a reçu un appel d'urgence pour les avertir qu'un "homme avec un couteau courait" au niveau d'un parking de Willetton, dans la banlieue sud de Perth.

L'individu était armé d'un couteau de cuisine de 30 centimètres de long et d'après des images d'une caméra-piéton de la police, l'adolescent a refusé de le poser à terre comme le demandaient les forces de l'ordre, a indiqué M. Blanch.

Les agents ont tiré au moyen de deux pistolets à impulsion électrique mais "aucun des deux n'a eu totalement l'effet escompté", a-t-il relaté.

"L'homme a continué à avancer vers (un agent) muni d'une arme à feu qui a tiré un seul coup et mortellement blessé" l'individu, a raconté le responsable de la police. L'adolescent est décédé à l'hôpital plus tard dans la nuit.

«Radicalisation en ligne»

L'homme "d'âge mûr" blessé par un unique coup de couteau lors de l'attaque se trouve dans un état "grave" mais stable, a dit le responsable policier.

La police pense que l'adolescent a envoyé des messages à des membres de la communauté musulmane qui ont immédiatement prévenu la police, a-t-il expliqué sans divulguer d'informations sur leur contenu.

L'adolescent avait "des problèmes de santé mentale mais aussi des problèmes de radicalisation en ligne", d'après la même source.

Ces dernières années, l'assaillant était suivi dans le cadre d'un programme de lutte contre la violence et l'extrémisme.

"Il ne s'agit pas d'une approche fondée sur la dimension criminelle, c'est un programme visant à aider des individus qui expriment des idéologies préoccupantes pour notre communauté", a expliqué M. Blanch.

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a expliqué avoir été tenu au courant des faits par la police et les services de renseignement selon qui il n'y a pas de "menace en cours".

"Nous sommes une nation attachée à la paix et il n'y a pas de place pour l'extrémisme violent en Australie", a écrit M. Albanese sur les réseaux sociaux.

Les crimes violents sont rares en Australie, mais cet incident survient moins d'un mois après une autre attaque au couteau qui a fait six morts dans un centre commercial de Sydney (sud-est).

L'auteur de cette attaque, Joel Cauchi, un homme de 40 ans souffrant de troubles mentaux, avait été abattu par la police. Ses parents ont indiqué que leur fils a été diagnostiqué schizophrène à l'âge de 17 ans, puis qu'il a quitté leur domicile du Queensland (nord-est) et abandonné son traitement.

Deux jours après cette attaque dans un centre commercial, un évêque d'une église assyrienne avait également été poignardé lors d'un sermon diffusé en direct dans une église de Sydney. La victime a survécu à ses blessures. Un adolescent de 16 ans a depuis été inculpé d'"acte terroriste".


Comme un «air de révolution» en Hongrie face au système Orban

Ervin Nagy lors d'un entretien avec l'AFP à Budapest, en Hongrie (Photo, AFP).
Ervin Nagy lors d'un entretien avec l'AFP à Budapest, en Hongrie (Photo, AFP).
Short Url
  • Jamais depuis le retour au pouvoir de Viktor Orban en 2010, la Hongrie n'avait connu pareil mouvement de contestation
  • Sans se laisser abattre, Peter Magyar a entamé depuis plusieurs semaines une tournée en province afin d'y récolter des voix

DEBRECEN: Acteur en vue en Hongrie, Ervin Nagy a délaissé les planches et studios de tournage pour battre le pavé. Comme des milliers d'autres, il est saisi par la fièvre Magyar, du nom de ce dissident qui défie Viktor Orban.

Dimanche, il participera à un grand rassemblement dans la ville de Debrecen (est), bastion du parti Fidesz du Premier ministre nationaliste, à un mois des élections européennes.

Depuis l'irruption en février sur la scène politique de Peter Magyar, ex-haut fonctionnaire entré en rébellion, le comédien de 47 ans s'est lancé à ses côtés dans ce combat "pour un renouveau" du pays d'Europe centrale.

Il a même mis à disposition son camion à plateau d'où le tribun s'est adressé à la foule un soir, de manière spontanée.

"Nous n'avions pas le temps de trouver un podium", raconte Ervin Nagy à l'AFP. "Il flottait comme un air de la révolution de 1956", s'enflamme-t-il, en allusion au soulèvement de la Hongrie contre la mainmise soviétique.

«Galvanisés»

Jamais depuis le retour au pouvoir de Viktor Orban en 2010, la Hongrie n'avait connu pareil mouvement de contestation, de l'avis des experts, qui évoquent un défi sans précédent pour le dirigeant.

Après le scandale provoqué par la grâce accordée à un homme condamné dans une affaire de pédocriminalité, Peter Magyar a su capitaliser sur la colère pour drainer des dizaines de milliers de personnes dans les rues de Budapest.

"Apathiques et frustrés" par un pouvoir indéboulonnable, "ils ont été soudainement galvanisés par l'arrivée de cet homme sensé et téméraire", lance l'acteur.

S'il a adhéré par le passé à la cause des enseignants, il n'avait pas d'ambitions politiques jusqu'à ce que Peter Magyar le contacte. "Il m'a convaincu en une heure", se souvient-il.

En trois mois à peine, cette nouvelle figure de l'opposition a évincé les partis existants, avec son discours conservateur pourfendant la corruption qui ruine à ses yeux le pays.

Son mouvement Tisza (Respect et liberté), qui se veut "ni à gauche ni à droite", est désormais crédité de 25% d'intentions de vote auprès des électeurs sûrs de leur choix, selon un récent sondage réalisé par l'institut Median auprès de 1.000 personnes en vue du scrutin européen du 9 juin.

Sa force, pour ses partisans: connaître le système de l'intérieur. Longtemps diplomate à Bruxelles, le charismatique avocat de 43 ans a aussi partagé pendant des années la vie de Judit Varga, ancienne ministre de la Justice, avec laquelle il a eu trois enfants.

«Mini-dictature»

Si Viktor Orban balaie l'arrivée de ce concurrent d'un revers de la main, son parti "se démène pour tuer dans l'oeuf" cette vague de contestation, décrypte pour l'AFP l'analyste Zoltan Lakner.

Des affiches le taxant de "serviteur de Bruxelles" ont fleuri dans le pays, tandis que les journaux pro-gouvernementaux ont publié des dizaines d'articles pour salir sa réputation, d'accusations de violences conjugales - qu'il nie fermement - à des remarques sur ses "lunettes de soleil de femme".

Une nouvelle autorité de surveillance, créée pour prévenir "les interférences étrangères" dans le processus électoral, a également lancé une enquête à son encontre.

"Si Magyar parvient à unir les électeurs de l'opposition", aujourd'hui fragmentée en plusieurs partis sans envergure, il pourrait alors présenter un réel danger pour le pouvoir, estime le politologue.

Même si d'autres jugent le mouvement éphémère et incapable de déstabiliser la solide assise construite par le Premier ministre, qui a progressivement mis au pas les contre-pouvoirs en 14 ans et installé une redoutable propagande selon l'Union européenne, l'ONU et l'OSCE.

Sans se laisser abattre, Peter Magyar a entamé depuis plusieurs semaines une tournée en province afin d'y récolter des voix, son passage à Debrecen lui permettant tester sa popularité.

Sur scène, il sera entouré de plusieurs célébrités hongroises "suffisamment courageuses" pour s'afficher à ses côtés, souligne Ervin Nagy, qui affirme avoir été "placé sur une liste noire" pour avoir osé un jour critiquer un membre du Fidesz.

La Hongrie est devenue "une sorte de mini-dictature", assène-t-il. "Ils ne vous battent pas à mort, mais si vous vous élevez contre les autorités, il y aura des conséquences".