Mort de Vivienne Westwood, «l'impératrice du punk» devenue grande dame de la mode

Connue pour ses créations excentriques, Vivienne Westwood est décédée jeudi après avoir fait pendant plus de cinquante ans de la mode une tribune politique. (AFP)
Connue pour ses créations excentriques, Vivienne Westwood est décédée jeudi après avoir fait pendant plus de cinquante ans de la mode une tribune politique. (AFP)
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Publié le Vendredi 30 décembre 2022

Mort de Vivienne Westwood, «l'impératrice du punk» devenue grande dame de la mode

  • «Défendre des idées me rend heureuse», racontait-elle à son ami Ian Kelly, co-auteur avec elle d'une biographie publiée en 2014
  • Au centre de ses combats, son engagement pour l'environnement. Pionnière, elle appelait, dès 2008, l'industrie de la mode à prendre en compte le changement climatique

PARIS: Elle a été à la fois "l'impératrice du punk" et la créatrice star de la mode britannique: connue pour ses créations excentriques, Vivienne Westwood est décédée jeudi après avoir fait pendant plus de cinquante ans de la mode une tribune politique.

"Vivienne Westwood est morte aujourd'hui, en paix et entourée de sa famille à Clapham, au sud de Londres. Le monde a besoin de personnes comme Vivienne pour faire changer les choses dans le bon sens", a indiqué sa marque de haute couture sur Twitter.

Dans un communiqué cité par l'agence PA, son mari et partenaire en création Andreas Kronthaler a ajouté: "Nous avons travaillé jusqu'à la fin et elle m'a laissé beaucoup de choses pour continuer. Merci, ma chérie".

Mars 2022 à Paris: à l'issue du défilé de sa griffe, la créatrice de 81 ans monte sur le podium pour saluer le public.

Exit la longue crinière rousse, la voici les cheveux gris, noués dans un élégant chignon. Silhouette longiligne, la créatrice est juchée sur d'impressionnantes chaussures compensées. Celle qui a agité - et même choqué - le monde feutré de la mode est encore là, fidèle à elle-même.

Pourtant, en 2016, elle a abandonné la direction artistique de sa griffe à son époux Andreas Kronthaler, un Autrichien de 25 ans son cadet.

Du changement, oui, mais dans la continuité de ce qu'a été la marque Westwood: une griffe rebelle, transgressive et engagée.

"Défendre des idées me rend heureuse", racontait-elle à son ami Ian Kelly, co-auteur avec elle d'une biographie publiée en 2014.

«Toujours punk»

Née Vivienne Swire - Westwood est le nom de son premier mari avec lequel elle restera quatre ans - le 8 avril 1941 dans un petit village du comté de Derbyshire (centre de l'Angleterre), elle est l'aînée d'une famille modeste de trois enfants.

Elle quitte sa région natale à 17 ans pour Londres où elle étudie la mode. Sa rencontre avec Malcolm McLaren, le futur manager des Sex Pistols, change sa vie.

Animé par le même désir de rompre avec la génération "Peace and Love", le couple se lance dans la confection de vêtements et ouvre une boutique sur King's Road en 1970.

T-shirts subversifs, tenues SM, escarpins à talons aiguilles ou collants en vinyle composent les panoplies que Vivienne Westwood porte devant des passants médusés. Le succès est au rendez-vous. Leur proximité avec les "Sex Pistols", dont le tube "God save the Queen" est un succès mondial, ancre le couple dans l'univers punk.

C'est à cette période qu'elle dessine son célèbre T-shirt arborant le visage de la reine Elizabeth. En 1981, elle organise son premier défilé à Londres, qu'elle nomme "Pirates".

Si elle va, au fil des années, s'éloigner des tenues BDSM (bondage, domination soumission et sado-masochisme), elle ne trahira jamais son esprit punk.

"Ce que je fais aujourd'hui, c'est toujours punk. Il s'agit toujours de crier contre l'injustice et de faire réfléchir les gens même si c'est inconfortable. Je resterai toujours punk dans ce sens", avait-elle confié à Ian Kelly.

Pasionaria écolo 

Irrévérencieuse toujours, comme en 1992 où elle est photographiée à la sortie de Buckingham Palace sans sous-vêtements. La créatrice venait d'être fait officier de l'Empire Britannique (OBE) par la reine et avait dévoilé ses parties intimes en faisait tourbillonner sa jupe.

Mais surtout, Vivienne Westwood demeure une créatrice de mode ultra-politisée. Des convictions qu'elle a défendues sur ses podiums.

Au centre de ses combats, son engagement pour l'environnement. Pionnière, elle appelait, dès 2008, l'industrie de la mode à prendre en compte le changement climatique et enjoignait les consommateurs à ne pas constamment acheter des vêtements, même si ses détracteurs pointaient ses contradictions en la matière.

Son autre grand combat a été la défense de Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, arrêté en 2019 après avoir passé plus de sept ans réfugié dans l'ambassade d'Equateur à Londres. La même année elle dénonçait durant l'un de ses défilés "la corruption du gouvernement et la mort de la justice".

Un an plus tard, elle apparaissait dans une cage géante devant un tribunal londonien pour protester contre son extradition.

WikiLeaks a tweeté la nouvelle de la mort de Westwood avec des photos d'elle et de Julin Assange côte à côte, portant le même T-shirt conçu par Westwood, et ajoutant: "Rest in Power" ("Repose en puissance").

"Le monde est déjà un endroit moins intéressant" sans Westwood, a tweeté pour sa part Chrissie Hynde, qui avait travaillé pour SEX, le magasin de vêtements de la créatrice, avant de former le groupe Pretenders.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.