Traçabilité, recyclage, collecte: la filière textile veut faire sa «révolution»

En France, 230 000 tonnes de textiles usagés sont collectées auprès des particuliers chaque année. 450 000 tonnes, soit l'équivalent de 45 tour Eiffel, ne sont pas collectées et finissent en décharge ou incinération, selon les chiffres du gouvernement. (Photo, AFP)
En France, 230 000 tonnes de textiles usagés sont collectées auprès des particuliers chaque année. 450 000 tonnes, soit l'équivalent de 45 tour Eiffel, ne sont pas collectées et finissent en décharge ou incinération, selon les chiffres du gouvernement. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 30 décembre 2022

Traçabilité, recyclage, collecte: la filière textile veut faire sa «révolution»

  • Industrie parmi l’une des plus polluantes de la planète, le secteur textile met sur le marché français 600.000 tonnes de vêtements par an dont 96% sont importés, rappelle Eric Boël, président de la commission développement durable de l’Union des industrie
  • «On n'a pas de champ de coton dans notre pays, ces champs sont dans notre placard», explique Eric Boël pour illustrer le potentiel de matière exploitable que l'on pourrait retransformer afin d'éviter d'importer

PARIS : Une meilleure traçabilité pour le consommateur, des fonds pour accélérer le réemploi de vêtements, des objectifs «ambitieux» de recyclage, un bonus financier pour les produits «vertueux»: une réforme de la filière textile, «véritable révolution» pour certains professionnels, entre en vigueur dimanche.

Industrie parmi l’une des plus polluantes de la planète, le secteur textile met sur le marché français 600.000 tonnes de vêtements par an dont 96% sont importés, rappelle Eric Boël, président de la commission développement durable de l’Union des industries textiles.

Un volume en croissance exponentielle, «les Français consommant en moyenne 60% de vêtements de plus qu’il y a 15 ans», note le gouvernement.

La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Loi Agec) a prévu de réformer la filière textile, s’appuyant notamment sur le milliard d’euros d’éco-contributions des producteurs, importateurs et distributeurs qui devrait être dégagé sur la période 2023-2028 en vertu du principe du «pollueur-payeur».

Parmi ces mesures: à partir de dimanche, fabricants et importateurs de vêtements devront mentionner les pays de réalisation des principales opérations de fabrication (tissage, teinture-impression et confection), ainsi que la présence de matière recyclée, de substances dangereuses, de fibres microplastiques et la recyclabilité.

Ces caractéristiques pourront figurer sur l’étiquette ou être accessibles sur les sites internet des fabricants et importateurs, par exemple.

Cette réglementation est contraignante dès dimanche pour les entreprises au chiffre d’affaires d’au moins 50 millions d’euros, avant une extension progressive sur deux ans, jusqu’au seuil de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires.

En parallèle de ce qui est prévu par la loi Agec, le gouvernement entend proposer fin 2023 à l'échelle nationale un affichage environnemental, peut-être un éco-score à l'image de ce qui se fait déjà pour l'alimentaire.

- Des champs de coton dans les placards -

La réforme prévoit également que 100 millions d’euros bénéficient aux organismes engagés dans le réemploi et la seconde vie des vêtements et chaussures, tel Emmaüs qui «se réjouit des ambitions» du gouvernement, dit à l'AFP sa directrice générale déléguée Valérie Fayard.

Cependant, «il est possible que (le fonds) ne suffise pas», avertit la responsable.

Actuellement, «on réussit à collecter 35% des vêtements» en France, se désole le ministère de la Transition écologique.

Un des objectifs de la réforme est d'atteindre 60% en 2028, un horizon «ambitieux» pour Valérie Fayard qui insiste sur la nécessité d'articuler collecte et tri.

«La capacité de tri est inférieure à celle de la collecte», avec 50.000 tonnes qui ne sont pas triées en France par an par manque de moyens, abonde Pierre Duponchel, président du réseau d'entreprises Le Relais.

Le ministère de la Transition écologique espère également améliorer le réseau de recyclage de textiles usagés.

«On n'a pas de champ de coton dans notre pays, ces champs sont dans notre placard», explique Eric Boël pour illustrer le potentiel de matière exploitable que l'on pourrait retransformer afin d'éviter d'importer.

Les capacités industrielles en France de recyclage textile permettront d'absorber 4.000 tonnes en 2023 quand l'objectif est «d'atteindre 10 à 15.000 tonnes dans les trois ans qui viennent», chiffre le responsable.

Un fonds doté de 150 millions pour des forfaits réparation pour les vêtements et chaussures est également dans les tuyaux, avec de premières propositions de concrétisation en avril, a assuré à l’AFP le ministère.

Enfin, les fabricants de produits «plus durables et fabriqués à base de produits recyclés» bénéficieront de bonus financiers, a déclaré le gouvernement.

Une prime de 1.000 euros par tonne de vêtements est prévue, un chiffre «significatif» selon Eric Boël qui, par ailleurs, qualifie de «véritable révolution» la réforme.

Mais pour Valérie Fayard, «le problème, c’est la fast fashion» (renouvellement rapide de collections à bas prix) et «pour l’instant, il n’y a pas grand-chose en face de ça».

«On est vraiment sur un dispositif national, (...) contraint aussi par le respect des règles communautaires», avait justifié le ministère de la Transition écologique lors d'un briefing presse fin novembre.

L’attribution d’un malus financier pour les entreprises peu respectueuses de l'environnement, revendication portée par de nombreuses associations, «est en cours de négociation avec le gouvernement», a par ailleurs assuré Valérie Fayard.


Le festival du shopping dynamise l’économie et le tourisme à Asir

Le 26e festival du shopping d'Abha est un pilier économique essentiel de la saison estivale d'Asir. (SPA)
Le 26e festival du shopping d'Abha est un pilier économique essentiel de la saison estivale d'Asir. (SPA)
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  • Son attrait large souligne le rôle clé du festival dans la stimulation de l’activité économique et de la demande locale
  • Le festival propose des programmes de formation ciblés pour les jeunes de la région, développant leurs compétences et fournissant des talents locaux qualifiés au marché du travail

​​​​​​RIYAD : La 26e édition du Festival du shopping d’Abha constitue un pilier économique majeur de la saison estivale à Asir, attirant des visiteurs venus de toutes parts grâce à une offre variée mêlant commerce, culture et divertissement.

Son fort pouvoir d’attraction souligne l’importance du festival dans la dynamisation de l’activité économique et de la consommation locale, rapporte mercredi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le festival offre également des programmes de formation ciblés à destination des jeunes de la région, permettant de développer leurs compétences et de fournir au marché du travail des talents locaux qualifiés.

Il comprend cinq halls commerciaux présentant une large gamme de produits, allant des articles ménagers aux vêtements, parfums, confiseries et autres produits essentiels.

Au-delà du commerce, le festival favorise aussi le tourisme dans la région d’Asir, en associant activité économique et richesse culturelle.

Les visiteurs peuvent profiter des séances de shopping tout en assistant à des spectacles artistiques et folkloriques, des soirées culturelles, des animations et un parc d’attractions dynamique.

Ces activités renforcent l’attractivité touristique de la région, incitant à des séjours plus longs et à une hausse des dépenses, selon la SPA.

Ce dynamisme crée un cercle économique vertueux qui bénéficie à l’hébergement, à la restauration et aux transports, tout en préparant le terrain pour de nouveaux investissements dans les infrastructures touristiques et commerciales.

Des pavillons représentant l’Inde, la Chine, les Philippines, le Maroc, le Pakistan, l’Égypte, la Syrie, la Jordanie, le Koweït, le Kenya et le Sénégal enrichissent l’expérience des visiteurs, ajoutant une touche internationale aux marchés et produits exposés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite lève 1,42 milliard de dollars via une émission de sukuk en août

Les sukuk sont des instruments conformes à la charia qui confèrent aux investisseurs une propriété partielle des actifs sous-jacents, offrant ainsi une alternative populaire aux obligations conventionnelles. (Shutterstock)
Les sukuk sont des instruments conformes à la charia qui confèrent aux investisseurs une propriété partielle des actifs sous-jacents, offrant ainsi une alternative populaire aux obligations conventionnelles. (Shutterstock)
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  • Le Centre national de gestion de la dette saoudien a levé 1,42 milliard de dollars en août via une émission de sukuk, poursuivant la hausse entamée depuis plusieurs mois
  • L’Arabie saoudite reste le leader du marché primaire de la dette dans le Golfe, représentant plus de la moitié des émissions de la région au premier semestre 2025

RIYAD : Le Centre national de gestion de la dette d’Arabie saoudite a levé 5,31 milliards de riyals (1,42 milliard de dollars) via son émission de sukuk libellés en riyals pour le mois d’août, soit une hausse de 5,8 % par rapport à juillet.

Le Royaume avait levé 5,02 milliards de riyals en juillet, contre 2,35 milliards en juin et 4,08 milliards en mai.

Les sukuk sont des instruments financiers conformes à la charia, accordant aux investisseurs une propriété partielle d’actifs sous-jacents. Ils constituent une alternative populaire aux obligations traditionnelles.

L’émission d’août a été répartie en quatre tranches : 755 millions de riyals arrivant à échéance en 2029, 465 millions en 2032, 1,12 milliard en 2036, et 2,97 milliards en 2039.

Dans un communiqué, le Centre a déclaré que cette opération s’inscrivait dans les efforts continus de diversification des sources de financement et de renforcement du marché local de la dette.

Un rapport récent du Kuwait Financial Centre (Markaz) indique que l’Arabie saoudite a dominé le marché primaire de la dette dans le Golfe au premier semestre 2025, avec 47,9 milliards de dollars levés via 71 opérations de sukuk et d’obligations — soit 52,1 % du total du CCG.

L’agence de notation S&P a également souligné le rôle moteur du Royaume dans la finance islamique, estimant que les émissions mondiales de sukuk pourraient atteindre entre 190 et 200 milliards de dollars en 2025, dont jusqu’à 80 milliards en devises étrangères.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


SAMI et Amentum s’allient pour renforcer la défense terrestre

La cérémonie de signature avec le leader mondial des solutions d'ingénierie et de technologie avancées s'est déroulée en présence de personnalités des deux entreprises. (SAMI)
La cérémonie de signature avec le leader mondial des solutions d'ingénierie et de technologie avancées s'est déroulée en présence de personnalités des deux entreprises. (SAMI)
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  • L’accord marque une étape clé dans le renforcement de la préparation des systèmes terrestres du Royaume
  • Il consolide la position de SAMI en tant que leader national de la maintenance de défense

DJEDDAH : Saudi Arabian Military Industries (SAMI) a signé un accord de coopération avec l’entreprise américaine Amentum pour renforcer les systèmes de défense terrestre du Royaume, améliorer la maintenance et la remise à niveau, et localiser la production de pièces détachées.

La cérémonie de signature s’est tenue en présence de figures clés des deux entreprises, dont Mohammed Al-Hodaib, vice-président exécutif de SAMI Land, et Feras Al-Hassoun, directeur des ventes opérationnelles pour le Moyen-Orient chez Amentum, un leader mondial des solutions technologiques et d’ingénierie avancées.

Dans le cadre de la Vision 2030, l’Arabie saoudite poursuit activement son objectif d’autosuffisance en matière de défense. SAMI vise à localiser 50 % des dépenses de défense du Royaume en s’appuyant sur des partenariats mondiaux et des coentreprises avec des fabricants internationaux de premier plan.

« Cet accord marque une étape déterminante dans le renforcement de la préparation de nos systèmes terrestres, dans la localisation des pièces détachées et dans la consolidation de notre position de leader national en matière de maintenance et de soutien de défense », déclaré le champion saoudien de la défense et de la sécurité nationale, qui opère sous l'égide du Fonds d'investissement public (PIF), dans un communiqué.

En juillet, SAMI, classé parmi les 100 premières entreprises de défense au monde, avait déjà signé des accords de transfert de technologie avec trois grands groupes turcs — Nurol Makina, FNSS et Aselsan — afin d’accélérer la fabrication localisée de systèmes terrestres avancés en Arabie saoudite.

SAMI Land avait alors réaffirmé son engagement à faire progresser les objectifs stratégiques en localisant les industries de défense, en renforçant les capacités industrielles, et en livrant des produits et services de haute qualité tout au long du cycle de vie des équipements.

SAMI opère à travers cinq divisions principales :

  • SAMI Land : spécialisée dans les capacités de défense terrestre

  • SAMI Aerospace : développe des composants pour aéronefs et drones

  • SAMI Sea : technologies navales, incluant corvettes et systèmes maritimes

  • SAMI Defense Systems : solutions intégrées (radars, systèmes de commandement)

  • SAMI Advanced Electronics : cybersécurité et guerre électronique

Ensemble, ces divisions appuient la mission du PIF de renforcer les capacités de défense du Royaume et de localiser l’industrie militaire.

En avril dernier, Amentum — cotée à la bourse de New York sous le symbole AMTM — a annoncé la vente de sa branche matériel et produits, Rapid Solutions, à Lockheed Martin pour 360 millions de dollars. Cette cession repositionne Amentum comme un acteur dédié aux solutions technologiques et aux services de soutien de mission, tout en accélérant son désendettement.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com