Nouvel An: Sur les Champs-Elysées, de nouveau la foule et l'éclat d'un feu d'artifice

L'Arc de Triomphe, sur l'avenue des Champs-Elysées lors des célébrations du Nouvel An à Paris (Photo, AFP).
L'Arc de Triomphe, sur l'avenue des Champs-Elysées lors des célébrations du Nouvel An à Paris (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 01 janvier 2023

Nouvel An: Sur les Champs-Elysées, de nouveau la foule et l'éclat d'un feu d'artifice

  • Parisiens et touristes ont progressivement empli les deux kilomètres aux arbres illuminés, où 500.000 personnes étaient initialement attendues par la mairie
  • Les Champs-Élysées ont retrouvé samedi la foule des grands soirs

PARIS: Privés d'éclat depuis deux ans en raison de la pandémie, les Champs-Élysées ont retrouvé samedi la foule des grands soirs - un million de personnes selon les autorités - venue pour le retour du feu d'artifice du Nouvel An, ou la simple envie d'"être ensemble", serrés, sur l'avenue scintillante et bondée.

Parisiens et touristes ont progressivement empli les deux kilomètres aux arbres illuminés, où 500.000 personnes étaient initialement attendues par la mairie.

Dans un groupe de neuf Américains venus de Los Angeles, Mariel Choo A, coiffée d'un béret noir, se filme avec ses amis, en tourbillonnant: "Paris est ma ville préférée", lance-t-elle. "C'est la première fois que je viens (pour le réveillon), m'amuser!"

Coiffé d'un chapeau pailleté doré, tout comme son amie, Oscar Manzelli, Italien de 32 ans, se trouvait à Colmar quand il a décidé de venir sur un coup de tête: "C'est notre premier grand événement après la pandémie de Covid. Et nous n’attendions pas autant de monde!"

Sur l'avenue fermée à la circulation, la foule passe par des points de filtrage: des personnes et sacs sont fouillés, des gourdes vidées, des bouteilles de champagne saisies, la vente à emporter d'alcool et sa consommation sur la voie publique étant interdites jusqu'à lundi matin au sein d'un périmètre.

De la place de la Concorde à l’Arc de Triomphe, les Champs sont combles. Beaucoup de fêtards débordent sur les artères voisines, où l'on croise de nombreuses familles. Un groupe de dix jeunes - tous étudiants à Paris en sciences humaines - s'est installé avenue de Friedland, à même le sol. En cercle, il dégustent chips et jus de fruit et jouent aux cartes en attendant le décompte des douze coups de minuit.

"C'est la première fois qu'on se retrouve sur les Champs pour le réveillon, dit Ilyès Hachelef, 19 ans. "On est là pour le feu d'artifice, on l'avait vu à la télé y a deux ans, on s'est dit que c'était pas mal. Et on a monté une équipe! On est là pour l'ambiance, passer du bon temps, être ensemble. Et c'est beau!"

La fête, l'amour
Quelques secondes avant minuit, des centaines de milliers de bras se lèvent en même temps: chacun filme par téléphone le début du feu d'artifice. Comme hypnotisés, beaucoup lancent en même temps des "waouh" d'admiration.

Sur le thème de la fête et de l'amour, la ville a offert un spectacle pyrotechnique de plusieurs minutes, avec en bande son les chansons de Clara Luciani, Harry Styles, Juliette Armanet ou Pink, après deux heures d'animations visuelles et musicales autour de l'Arc de Triomphe où le mot "Paris" était régulièrement projeté.

Dans la douceur d’une nuit d'hiver particulièrement chaude, à 15 degrés, une partie des centaines de milliers de personnes danse ou chante, "Sea, sex and sun" et "Où sont les femmes"... L'avenue doit ensuite prendre des allures de gigantesque bal du samedi soir, avec une mise à l'honneur d'artistes français tels que les Daft Punk, France Gall, les Rita Mitsouko, les Négresses vertes, Johnny Hallyday ou Orelsan.

Fin décembre 2021, face à la progression du variant Omicron, la mairie de Paris avait dû annuler le feu d'artifice et les concerts prévus sur les Champs-Elysées.

En direct sur la chaîne de télévision BFMTV, la maire de Paris, Anne Hidalgo, en profite pour vanter "une avenue qui se prépare à accueillir encore plus de monde pour 2024", au moment des Jeux olympiques.

"Paris est une ville cosmopolite, qui a retrouvé tous ses visiteurs (…). Se retrouver tous ensemble après des années difficiles, les années de Covid, toutes ces crises, des évènements tristes, une guerre en Europe, tout ça... c'est montrer cette capacité de sursaut, d'espérance", dit-elle. "C'est une ville ouverte, qui n'a pas peur, qui est résiliente", insiste Anne Hidalgo, comme en référence aux attentats de 2015 qui avaient endeuillé la ville.

Peu avant 00H30, "un million de personnes" se trouvaient sur les Champs-Elysées, selon le décompte de la préfecture de police de Paris.

Pour la nuit de la Saint-Sylvestre, quelque 90.000 policiers et gendarmes sont mobilisés en France, dont 5.400 à Paris.

En 2021, ils étaient 95.000, dont 9.000 dans la capitale.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
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  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".


Restitutions coloniales: le gouvernement français annonce un projet de loi

La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
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  • Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation
  • Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises

PARIS: Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation.

S'appliquant en priorité aux pays africains mais de "portée géographique universelle", ce texte vise à accélérer le retour dans leur pays d'origine de biens culturels appartenant aux collections nationales françaises.

Ils doivent revenir à des "Etats qui, du fait d'une appropriation illicite, en ont été privés" entre 1815 et 1972, selon le ministère français de la Culture.

Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises. Les oeuvres à restituer devront avoir été acquises "dans une situation de vol, de pillage, de cession ou de libéralité obtenue par contrainte ou violence ou d'une personne qui ne pouvait en disposer", a précisé le ministère.

La décision de sortie des collections pour opérer cette restitution ne passera plus par un processus législatif au cas par cas mais pourra intervenir sur seul décret du Conseil d'Etat et après avis, le cas échéant, d'une commission scientifique bilatérale.

Cette commission devra en effet documenter et déterminer, si besoin, le caractère illicite de l'appropriation des oeuvres réclamées à travers un travail qui associerait des experts et historiens français et l'Etat demandeur, selon le ministère.

Concernant la période historique retenue, 1815 correspond à la date d'un règlement des conquêtes napoléoniennes qui est dû à un premier mouvement de restitution d'œuvres à l'échelle européenne. 1972 est celle de l'entrée en application de la convention internationale de l'Unesco protégeant les biens culturels contre le trafic illicite.