L'ex-archevêque de Paris visé par une enquête pour agression sexuelle

L'ancien archevêque de Paris Michel Aupetit (Photo, AFP).
L'ancien archevêque de Paris Michel Aupetit (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 04 janvier 2023

L'ex-archevêque de Paris visé par une enquête pour agression sexuelle

  • L'ancien archevêque aurait entretenu une liaison avec une personne vulnérable faisant l'objet d'une mesure de protection judiciaire
  • Les investigations ont été confiées à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP), a indiqué le parquet de Paris mardi

PARIS: Une enquête préliminaire a été ouverte début décembre pour agression sexuelle sur personne vulnérable après un signalement du diocèse de Paris sur l'ancien archevêque de Paris Michel Aupetit, alors que l'Eglise catholique est secouée depuis plusieurs années par des affaires de violences sexuelles.

Les investigations ont été confiées à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP), a indiqué le parquet de Paris mardi, confirmant une information de BFMTV.

Selon la chaîne de télévision, l'ancien archevêque aurait entretenu une liaison avec une personne vulnérable faisant l'objet d'une mesure de protection judiciaire.

Il s'agit, selon une source proche du dossier, "d'échanges de mails" entre le religieux et cette femme, dont le consentement apparent devra être confirmé au regard de sa santé mentale.

"On n'a absolument pas connaissance d'une plainte, donc on ne peut donner aucune indication sur ce sujet", a déclaré à l'AFP Me Jean Reinhart, avocat de Michel Aupetit.

Dans un communiqué reçu mardi soir, le diocèse de Paris "confirme avoir adressé un signalement et précise - ainsi qu’il l’a indiqué au parquet de Paris - qu’il n’est pas en mesure de vérifier si les faits en cause sont avérés, ni s’ils constituent une infraction".

"Le signalement - qui ne comportait pas la qualification d’agression sexuelle - a été réalisé" afin que "toutes les vérifications nécessaires puissent être effectuées par la justice, en cohérence avec le protocole signé en 2019 entre le diocèse et le parquet de Paris", ajoute le diocèse.

Très contesté

Fin novembre 2021, Mgr Aupetit avait présenté sa démission au pape François, qui l'avait aussitôt acceptée, après que plusieurs journaux lui avaient prêté une relation amoureuse avec une autre femme, qu'il avait catégoriquement démentie.

L'homme, à la tête de l'archevêché de Paris depuis décembre 2017, était aussi très contesté pour sa gestion des ressources humaines dans le diocèse.

Entré tard dans la prêtrise - il a été ordonné à l'âge de 44 ans après avoir exercé la médecine pendant onze ans -, Michel Aupetit, 71 ans, a exercé différents ministères avant d'être nommé évêque: d'abord évêque auxiliaire de Paris en 2013, avant d'hériter d'un diocèse de plein droit, celui de Nanterre pendant un peu plus de trois ans.

L'archevêque, qui a eu à gérer l'incendie de Notre-Dame de Paris en 2019, est connu pour ses positions strictes sur la famille et la bioéthique: il a notamment soutenu les "marches pour la vie" hostiles à l'interruption volontaire de grossesse.

Il a aussi eu maille à partir avec les homosexuels en 2012 lors des débats sur le "mariage pour tous".

Certains lui ont également reproché son relatif silence sur la question de la pédocriminalité, après l'onde de choc créée par la publication début octobre 2021 du rapport de la commission présidée par Jean-Marc Sauvé qui a montré l'ampleur du phénomène dans l'Eglise catholique de France depuis les années 1950.

Huit anciens évêques

Toujours considéré comme évêque (émérite) par le Vatican, Mgr Aupetit s'est installé, après sa démission, dans une ancienne abbaye toulousaine.

Plusieurs évêques à la retraite ont fait l'objet de signalements ces derniers mois.

L'ancien évêque de Créteil, Michel Santier, a été sanctionné par le Vatican pour des faits de voyeurisme commis lors de la confession, sur deux personnes majeures dans les années 90 dans le cadre d'une formation spirituelle, des faits qu'il a reconnus.

Depuis, de nouvelles victimes se sont fait connaître et une enquête préliminaire de l'Eglise a été confiée à l'évêque d'Arras.

Et début novembre, le cardinal Jean-Pierre Ricard, ex-archevêque de Bordeaux, avait créé la stupeur en avouant, via un message lu par le président de l'épiscopat, avoir eu, lorsqu'il était curé à Marseille il y a trente-cinq ans, une conduite "répréhensible avec une jeune fille de 14 ans".

Le Vatican et le parquet de Marseille ont ouvert une enquête préliminaire.

Huit anciens évêques au total ont ou ont eu affaire à la justice civile ou à la justice de l'Eglise "pour abus" sexuels (dont Mgr Ricard et Mgr Santier), a déclaré en novembre Eric de Moulins-Beaufort, président de l'épiscopat.


Minute de silence dans les collèges et lycées pour Samuel Paty et Dominique Bernard

 "On ne les oublie pas": le Premier ministre Michel Barnier a participé lundi à une minute de silence organisée en hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard, deux professeurs assassinés par des islamistes radicalisés, promettant de "continuer" à "lutter contre l'ignorance et le fanatisme". (AFP)
"On ne les oublie pas": le Premier ministre Michel Barnier a participé lundi à une minute de silence organisée en hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard, deux professeurs assassinés par des islamistes radicalisés, promettant de "continuer" à "lutter contre l'ignorance et le fanatisme". (AFP)
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  • Le Premier ministre était accompagné de sa ministre de l'Education Anne Genetet dans l'établissement francilien toujours profondément marqué par le souvenir de ce professeur d'histoire-géographie assassiné par un islamiste radicalisé
  • "Ce n'est pas pour faire de l'esbroufe, pas pour faire une grande cérémonie, juste pour partager un moment avec vous, qui est un moment important", a déclaré Michel Barnier

CONFLANS-SAINTE-HONORINE: "On ne les oublie pas": le Premier ministre Michel Barnier a participé lundi à une minute de silence organisée en hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard, deux professeurs assassinés par des islamistes radicalisés, promettant de "continuer" à "lutter contre l'ignorance et le fanatisme".

Au lendemain d'une cérémonie qui a réuni à Arras plus de deux mille personnes et plusieurs ministres pour un hommage à Dominique Bernard, professeur de français tué par un ancien élève radicalisé, Michel Barnier s'est rendu lundi après-midi au collège du Bois d'Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), où enseignait Samuel Paty.

Le Premier ministre était accompagné de sa ministre de l'Education Anne Genetet dans l'établissement francilien toujours profondément marqué par le souvenir de ce professeur d'histoire-géographie assassiné par un islamiste radicalisé le 16 octobre 2020. Le collège devrait d'ailleurs prochainement être rebaptisé du nom de Samuel Paty.

"Ce n'est pas pour faire de l'esbroufe, pas pour faire une grande cérémonie, juste pour partager un moment avec vous, qui est un moment important", a déclaré Michel Barnier devant des élèves et des professeurs de ce collège.

"Tous deux (Samuel Paty et Dominique Bernard, NDLR) ont été victimes du terrorisme islamiste, notamment parce qu'ils étaient professeurs. On ne les oublie pas. C'est pour ça qu'on est là. On ne les oubliera pas. (...) Je veux vous dire le soutien et l'engagement de tout le gouvernement, actuellement de la ministre de l'Éducation nationale, en particulier pour (assurer) votre sécurité", a poursuivi M. Barnier.

La veille, dans un message sur X, le Premier ministre avait rappelé que ces deux professeurs "morts sous les coups de terroristes islamistes" "enseignaient l'histoire de France, la connaissance du monde, et l'amour de notre langue".

"Nous mettrons tout en œuvre pour protéger nos enseignants et continuer avec eux à lutter contre l’ignorance et le fanatisme", avait-il ajouté.

"Libres et éclairés"

Lundi matin, le ministre délégué à la Réussite scolaire Alexandre Portier s'est rendu dans un lycée de Lyon pour rendre hommage aux deux professeurs, dont les portraits étaient diffusés sur un écran surplombant le hall de l'établissement.

"Enseigner n'est pas qu'un métier : c'est une vocation, une flamme que l'on transmet, l'espoir de pouvoir porter une étincelle. C'est un engagement quotidien pour aider les élèves à développer leur libre-arbitre. C'est l'ambition de former des citoyens libres et éclairés", a dit M. Portier devant un parterre de lycéens.

Pour cette minute de silence demandée dans tous les collèges et lycées, chaque établissement s'organisait "selon les horaires et modalités que les équipes pédagogiques jugeront les plus appropriés", a indiqué le ministère.

"Dans la semaine, un temps d'analyse et de réflexion avec les élèves pourra également être organisé, dont la durée et le contenu seront aussi laissés au choix des équipes en fonction de leurs situations respectives", a-t-il précisé, voyant dans ce temps d'hommage une façon de "transmettre les valeurs" qu'incarnent les deux professeurs.

Prix Samuel Paty

Samuel Paty, âgé de 47 ans, avait été poignardé puis décapité par Abdoullakh Anzorov, réfugié russe d'origine tchétchène, le 16 octobre 2020 à proximité de son collège.

Le jeune homme de 18 ans, musulman radicalisé, lui reprochait d'avoir montré en classe des caricatures de Mahomet. Avant d'être tué par la police, il avait revendiqué son geste en se félicitant d'avoir "vengé le prophète".

L'émotion provoquée par cet attentat a été ravivée par l'assassinat, le 13 octobre 2023, de Dominique Bernard, 57 ans, poignardé à mort par Mohammed Mogouchkov, un ancien élève fiché pour radicalisation islamiste, devant son établissement.

Mohammed Mogouchkov, 21 ans, né en Russie, a été mis en examen et écroué par un juge d'instruction antiterroriste quatre jours après l'attaque qu'il avait revendiquée au nom de l'organisation Etat islamique (EI).

Cette semaine d'hommages sera aussi marquée par la remise samedi à la Sorbonne du prix Samuel Paty visant à récompenser des projets de classes centrés sur "les principes et valeurs démocratiques".

 


Le roi des Belges Philippe et son épouse Mathilde entament une visite d'Etat en France

La France et la Belgique ont signé en mai un accord pour la production de munitions de petit calibre et annoncé leur volonté de renforcer leur partenariat stratégique dans l'armement terrestre. (AFP)
La France et la Belgique ont signé en mai un accord pour la production de munitions de petit calibre et annoncé leur volonté de renforcer leur partenariat stratégique dans l'armement terrestre. (AFP)
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  • Les deux chefs d'Etat ont déposé une gerbe aux couleurs des deux pays et ravivé la flamme devant la tombe du Soldat inconnu au son des hymnes nationaux.
  • Le couple royal a ensuite été accueilli au Palais de l'Elysée par Emmanuel et Brigitte Macron pour un entretien

PARIS: Le roi des Belges Philippe et la reine Mathilde ont entamé lundi une visite d'Etat de trois jours en France, qui vise à "approfondir la relation bilatérale", notamment en matière de défense et de transition énergétique.

Le couple royal, arrivé par train à Paris, a été accueilli par le président Emmanuel Macron et son épouse Brigitte à l'Arc de Triomphe sous un généreux soleil d'automne.

Les deux chefs d'Etat ont déposé une gerbe aux couleurs des deux pays et ravivé la flamme devant la tombe du Soldat inconnu au son des hymnes nationaux. "Le Roi, la Loi, la Liberté !" et "Allons enfants de la Patrie !" ont alors retenti.

Le couple royal a ensuite été accueilli au Palais de l'Elysée par Emmanuel et Brigitte Macron pour un entretien. Un dîner d'Etat - auquel le Premier ministre belge Alexander De Croo assistera - sera servi en leur honneur dans la soirée à l'Elysée.

Entretemps, le roi, accompagné de six ministres, va "se concerter avec le Premier ministre Michel Barnier sur les relations bilatérales ainsi que les questions européennes et internationales" autour d'un déjeuner à Matignon, a annoncé la diplomatie belge.

Depuis l'échec du camp macroniste aux législatives et la formation d'une coalition avec la droite, Emmanuel Macron a perdu une partie de ses pouvoirs au profit du Premier ministre, notamment en matière économique, et se concentre désormais sur son domaine réservé, les Affaires étrangères et la Défense.

Partenaires stratégiques 

La dernière visite d'Etat en France d'un souverain belge remonte à 2003, quand Albert II et son épouse Paola, les parents de Philippe, avaient été accueillis par Jacques Chirac. Emmanuel et Brigitte Macron ont pour leur part effectué une visite d'Etat en 2018 en Belgique.

"Ce déplacement constitue une nouvelle occasion de célébrer l'amitié fraternelle qui unit la France et la Belgique, amitié fondée sur une histoire et une géographie communes, ainsi que sur un patrimoine culturel et linguistique qui rassemble les deux pays", a relevé la présidence française.

Il va permettre "d'approfondir la relation bilatérale de défense et de sécurité, la densité des échanges économiques et commerciaux ainsi que la coopération académique, scientifique et d'innovation, qui contribuent à la souveraineté européenne", a-t-elle souligné.

Les deux pays entendent notamment approfondir leur relation dans "le domaine de la transition énergétique et de la défense", a précisé la diplomatie belge.

Le roi participera dans l'après-midi à un débat sur la coopération militaire bilatérale en présence des chefs d'État-major des deux Armées de Terre, a-t-elle indiqué.

Il se verra présenter à cette occasion quatre véhicules militaires, qui "servent d'exemple de l'interopérabilité des unités terrestres belges et françaises", a-t-elle noté.

"Champion terrestre" 

La France et la Belgique ont signé en mai un accord pour la production de munitions de petit calibre et annoncé leur volonté de renforcer leur partenariat stratégique dans l'armement terrestre.

Les deux pays sont liés depuis 2018 par un partenariat baptisé "CaMo" qui portait au départ uniquement sur l'acquisition par la Belgique de véhicules blindés français Griffon et Jaguar et a été étendu en 2024 aux véhicules Serval et aux canons Caesar.

Le groupe industriel belge John Cockerill a aussi finalisé en juillet l'acquisition du français Arquus, qui produit des éléments des canons Caesar et des blindés Griffon et Jaguar, afin de créer un "champion terrestre européen"

Compétitivité, réindustrialisation, décarbonation de l'économie: le séjour royal balaiera aussi avec conférences et visites d'entreprises, notamment à Lille (nord), plusieurs grandes thématiques actuelles de l'Union européenne, selon le palais royal belge.

Avec ce séjour en France, Philippe, qui règne depuis 2013 en Belgique, achève un cycle de visites d'Etat à tous les pays voisins --après Allemagne, Pays-Bas et Luxembourg-- qui sont autant d'investisseurs et partenaires commerciaux de premier plan.

La France et la Belgique partagent une frontière commune de plus de 600 km. Environ 39.000 Français se rendent chaque jour en Belgique pour travailler et 8.000 Belges font le trajet inverse, d'après les chiffres officiels communiqués côté belge.

Au niveau économique, la Belgique est le premier investisseur étranger dans la région des Hauts-de-France, l'étape du dernier jour de la visite d'Etat mercredi.


Projet de taxation de l'aérien en France : le secteur demande une « véritable concertation »

Les compagnies aériennes sont en effet incitées par les nouvelles normes environnementales à moderniser leurs flottes avec des avions plus rentables, qui consomment moins de carburant. (Photo Archives/AFP)
Les compagnies aériennes sont en effet incitées par les nouvelles normes environnementales à moderniser leurs flottes avec des avions plus rentables, qui consomment moins de carburant. (Photo Archives/AFP)
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  • Le ministère français des Finances a confirmé jeudi la cible d'une taxation supplémentaire d'un milliard d'euros de l'aérien en France, lors de la présentation du projet de budget pour 2025.
  • Selon la Fnam, les compagnies aériennes vont contribuer à 55% de l'effort de "verdissement" dans le projet de budget 2025 alors que le secteur est responsable de 6% des émissions de CO2 en France.

PARIS : Le secteur aérien français a demandé lundi au gouvernement une "véritable concertation" sur un projet d'augmentation de la taxation de ses activités, jugée "totalement disproportionnée et contre-productive".

Le ministère français des Finances a confirmé jeudi la cible d'une taxation supplémentaire d'un milliard d'euros de l'aérien en France, lors de la présentation du projet de budget pour 2025.

"Ce que nous demandons, c'est d'abord une véritable concertation, parce que pour l'instant, il n'y en a pas eu", a déclaré le président de la Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers (Fnam), Pascal de Izaguirre.

Le gouvernement a indiqué mener actuellement "une étude d'impact" étant donné les "très nombreux paramètres à prendre en compte".

Lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue de l'Union des aéroports français (UAF) Thomas Juin, M. de Izaguirre a souhaité que l'étude d'impact soit consacrée au "bien-fondé et aux conséquences" de la taxation, et non à ses "modalités d'application" comme évoqué par le gouvernement.

"Cette taxe sur le seul secteur aérien nous paraît totalement disproportionnée et contre-productive", a-t-il ajouté, réclamant que l'activité - qui représente 100.000 emplois directs et 400.000 indirects en France selon lui - soit moins mise à contribution.

Selon la Fnam, les compagnies aériennes vont contribuer à 55% de l'effort de "verdissement" dans le projet de budget 2025 alors que le secteur est responsable de 6% des émissions de CO2 en France.

L'aérien s'est engagé à la neutralité carbone à l'horizon 2050 et alourdir sa fiscalité va amputer ses capacités d'investissement dans des avions plus sobres et des carburants d'origine non fossile, a argumenté la Fnam.

"Nous avons affaire à un Etat qui manque cruellement de vision sur les enjeux du secteur aérien français", a déploré pour sa part M. Juin, estimant que ce projet ferait à terme "perdre des recettes fiscales à l'Etat". Ce dernier, actionnaire d'Air France-KLM (28%) et du gestionnaire d'aéroports Groupe ADP (50,6%) "se tire une balle dans le pied", a jugé M. de Izaguirre.