Abandonné par Trump, le gouvernement afghan peut-il fonder des espoirs sur Biden ?

La volonté de Donald Trump de retirer de nouvelles troupes américaines d'Afghanistan pourrait enhardir les talibans, mais ils devront aussi composer avec son successeur Joe Biden, qui pourrait se montrer plus intransigeant à leur égard, selon les analystes. (AFP)
La volonté de Donald Trump de retirer de nouvelles troupes américaines d'Afghanistan pourrait enhardir les talibans, mais ils devront aussi composer avec son successeur Joe Biden, qui pourrait se montrer plus intransigeant à leur égard, selon les analystes. (AFP)
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Publié le Jeudi 19 novembre 2020

Abandonné par Trump, le gouvernement afghan peut-il fonder des espoirs sur Biden ?

  • Le Pentagone a annoncé mardi que 2 000 soldats américains supplémentaires partiraient d'Afghanistan d'ici au 15 janvier, soit cinq jours avant l'investiture du président élu Joe Biden, pour n'en laisser sur place plus que 2 500
  • L'ONU organisera les 23 et 24 novembre - ensemble avec les gouvernements finlandais et afghan - une Conférence des donateurs visant, selon M. Taalas, à recueillir des promesses d'aides pour soutenir l'Afghanistan et "le processus de paix"

La volonté de Donald Trump de retirer de nouvelles troupes américaines d'Afghanistan pourrait enhardir les talibans, mais ils devront aussi composer avec son successeur Joe Biden, qui pourrait se montrer plus intransigeant à leur égard, selon les analystes.

Le Pentagone a annoncé mardi que 2 000 soldats américains supplémentaires partiraient d'Afghanistan d'ici au 15 janvier, soit cinq jours avant l'investiture du président élu Joe Biden, pour n'en laisser sur place plus que 2 500.

Avec cette annonce, critiquée notamment par la France, l'Allemagne et le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, Donald Trump concrétise sa promesse de mettre un terme aux "guerres sans fin". Depuis 2001, la guerre d'Afghanistan a coûté la vie à 2 400 soldats américains et plus de 1 000 milliards de dollars au contribuable américain.

"L'espoir est que les États-Unis (sous Joe Biden) ne se précipiteront pas vers un retrait et exerceront une pression plus contraignante sur les talibans", a déclaré Nishank Motwani, le vice-directeur de l'Afghanistan Research and Evaluation Unit, un groupe de réflexion indépendant basé à Kaboul. "L'accent mis sur le retrait n'aide pas beaucoup le président (afghan) Ashraf Ghani ou les forces afghanes, parce que les talibans savent qu'ils peuvent attendre jusqu'au départ des États-Unis et pousser pour prendre entièrement le pouvoir".

Vanda Felbab-Brown, de la Brookings Institution, considère toutefois que M. Biden pourrait s'accommoder d'une présence limitée à 2 500 soldats : "Si les États-Unis veulent rester quelques mois, les talibans peuvent accepter cela", mais sur plusieurs années, cela "ne sera pas satisfaisant" pour les insurgés.

Un accord signé en février à Doha entre Washington et les talibans avait entériné le retrait américain d'ici à mai 2021. En échange, les rebelles se sont engagés à ne pas attaquer les troupes américaines et à empêcher les groupes djihadistes comme Al-Qaïda et l’État islamique d'opérer en Afghanistan.

Depuis la signature de l'accord, le Pentagone a évacué plusieurs bases et des milliers de soldats. Mais tout retrait supplémentaire aura un impact considérable sur le terrain, juge l'analyste politique afghan Atta Noori. "C'est absolument irresponsable car la guerre contre le terrorisme n'est pas encore finie en Afghanistan", assène-t-il.

- "Affaibli et assiégé" -

En termes plus diplomatiques, Janne Taalas, le représentant spécial finlandais pour la Conférence sur l'Afghanistan, a estimé jeudi que la décision américaine aurait une "incidence (...) directe sur le processus de paix" et qu'elle favorisait "une certaine incertitude", tout en rendant "évident le fait que nous devrons augmenter notre soutien financier" à ce pays.

L'ONU organisera les 23 et 24 novembre - ensemble avec les gouvernements finlandais et afghan - une Conférence des donateurs visant, selon M. Taalas, à recueillir des promesses d'aides pour soutenir l'Afghanistan et "le processus de paix", aujourd'hui mal en point.

Dans l'idéal, Washington devrait maintenir une force réduite mais dissuasive, ainsi que des capacités de renseignement, juge l'expert Nishank Motwani.

Les violences ont augmenté ces dernières semaines en Afghanistan, malgré l'ouverture en septembre à Doha de pourparlers de paix entre les talibans et le gouvernement afghan. Les autorités imputent la dégradation de la situation aux talibans, qu'elles accusent d'avoir mené ces dernières semaines deux attaques contre des lieux éducatifs à Kaboul, dans lesquelles des dizaines d'étudiants ont trouvé la mort. 

Le gouvernement afghan craint aussi que l'annonce du retrait n'entraîne un durcissement des insurgés dans les négociations, qui sont au point mort à Doha depuis des semaines.

"Les talibans savent que les Américains s'en vont et laissent derrière eux un allié affaibli et assiégé, qui a peu d'options politiques et militaires", ajoute M. Motwani.

Un des négociateurs du gouvernement afghan à Doha approuve. "Les efforts de Trump en vue d'accélérer le retrait des troupes ont créé le sentiment parmi les négociateurs, surtout du côté taliban, que le monde abandonne l'Afghanistan", dit-il, sous couvert d'anonymat. "Cela pourrait être la principale raison pour laquelle nous n'avons pas vu les talibans faire le moindre compromis".

Si le gouvernement reporte tous ses espoirs sur M. Biden, les talibans escomptent bien que la promesse du président Trump sera tenue. Après la victoire du candidat démocrate à l'élection présidentielle américaine du 3 novembre, ils l'avaient enjoint de mettre en œuvre l'accord de Doha.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.