Energie: Macron dénonce les prix « excessifs», les fournisseurs circonspects

Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux membres de la Fédération française de la boulangerie-pâtisserie lors de la présentation du gâteau de l'Epiphanie à l'Elysée, à Paris, le 5 janvier 2023. (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux membres de la Fédération française de la boulangerie-pâtisserie lors de la présentation du gâteau de l'Epiphanie à l'Elysée, à Paris, le 5 janvier 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 05 janvier 2023

Energie: Macron dénonce les prix « excessifs», les fournisseurs circonspects

  • Cela concernera toutes les TPE, c'est-à-dire les entreprises de moins de dix salariés, alors que le gouvernement avait annoncé ces derniers jours des dispositifs ciblés sur les boulangers
  • L'Elysée n'a toutefois pas détaillé combien de TPE étaient concernées par ces contrats décrits par Emmanuel Macron comme « déraisonnables», « abusifs» et « aberrants»

PARIS: Après les boulangers, tous les artisans: le président Emmanuel Macron a annoncé jeudi que tous les artisans et très petites entreprises frappés par la hausse des prix de l'énergie pourraient "renégocier" en janvier les "contrats excessifs" en gaz et électricité, mais les modalités restent entièrement à définir.

L'annonce pourrait concerner bouchers, pressings et tous les artisans qui se sentaient oubliés du gouvernement... Pour "tous ceux qui ont négocié des contrats excessifs", "ce qu'on va demander, dès maintenant, aux fournisseurs d'énergie c'est de revenir vers chacun et de les renégocier", a déclaré Emmanuel Macron dans la salle des fêtes de l'Elysée, où se tenait la traditionnelle cérémonie de la galette de l'Epiphanie.

La mesure annoncée par M. Macron concernerait toutes les très petites entreprises (TPE), c'est-à-dire celles de moins de dix salariés, alors que le gouvernement avait déjà annoncé mardi des mesures ciblées sur les boulangers, comprenant la résiliation sans frais de leur contrat "au cas par cas", en cas de "hausse prohibitive".

Le gouvernement, qui subit les attaques du Rassemblement national, auteur d'une "Lettre aux boulangers de France", avait déjà convoqué mardi les fournisseurs d'électricité et de gaz pour les rappeler à l'ordre et leur demander de faire des efforts. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a même menacé de divulguer le nom des fournisseurs qui ne respecteraient pas une charte de bonne conduite signée à l'automne.

"Tous ces contrats qui sont au-dessus des prix de référence donnés en fin d'année dernière par la Commission de régulation de l'énergie", c'est-à-dire autour de 280 euros du mégawattheure pour l'électricité, "seront renégociés en janvier", a affirmé jeudi le président.

L'Elysée n'a toutefois pas détaillé combien de TPE étaient concernées par ces contrats décrits par M. Macron comme "déraisonnables", "abusifs" et "aberrants", des critères qui restent flous.

"Quels sont les fondements juridiques?" s'interroge un important fournisseur, qui a souhaité ne pas être identifié.

"Nous attendons des précisions", a réagi laconiquement Engie, qui fournit des millions de Français en gaz.

EDF, lui, déclare prendre acte de la déclaration du président, mais indique que même sans nouvelle mesure gouvernementale, la "très grande majorité" des TPE clientes d’EDF "connaîtront une hausse de facture inférieure à x3 entre 2022 et 2023."

Une nouvelle réunion est prévue vendredi à 16H00 à Bercy, entre le ministre de l'Economie, celle de la Transition énergétique et les fournisseurs.

L'appel de Macron «entendu»

Depuis mardi, le branle-bas de combat a commencé chez les fournisseurs, sous pression du gouvernement.

Le premier en volume, Engie, a pour l'heure indiqué dans une déclaration qu'il veillait déjà "à proposer des offres en cohérence avec le barème" des prix de référence publié chaque semaine par le régulateur de l'énergie.

"Nos équipes travaillent actuellement à la révision de nos tarifs de fourniture d'électricité pour les très petites entreprises", a expliqué de son côté un fournisseur d'électricité alternatif, assurant que l'appel du président avait été "entendu".

Le problème est que les artisans et petits entrepreneurs comme les boulangers qui avaient souscrit entre juillet et novembre leur contrat d'énergie à prix fixe, pour une prise d'effet en 2023, ont acheté leur énergie à prix d'or. Les prix étaient très élevés l'été dernier mais sont depuis redescendus à des niveaux plus raisonnables.

"Or quand les prix baissent comme en ce moment, il n'est pas possible de revenir en arrière" pour espérer en profiter, explique un autre fournisseur.

Pour autant, ce fournisseur relativise: "Une petite partie de ces petites entreprises va payer très cher son énergie mais c'est loin d'être la majorité".

Certains énergéticiens redoutent le risque financier que feraient peser des renégociations en cascade. En cas de révision, "on va quand même devoir revendre sur les marchés à 240 euros de l'électricité qu'on a acheté 600 en novembre", commente ce même fournisseur.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.