Macron évoquera vendredi la refondation du système de santé dans un hôpital francilien

Le Centre hospitalier Sud Francilien (CHSF), dans l'Essonne (Photo, AFP).
Le Centre hospitalier Sud Francilien (CHSF), dans l'Essonne (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 05 janvier 2023

Macron évoquera vendredi la refondation du système de santé dans un hôpital francilien

  • Le chef de l'Etat «reviendra sur les actions engagées, les défis à relever ainsi que les travaux à conduire pour refonder notre système de santé»
  • Accompagné du ministre de la Santé François Braun, il ira notamment à la rencontre des équipes du service de pédiatrie

PARIS: Emmanuel Macron évoquera vendredi le vaste chantier de la refondation du système de santé, "à bout de souffle" de l'aveu même du gouvernement, lors d'une visite d'un hôpital de l'Essonne, en région parisienne, pour une cérémonie de voeux très attendue.

"Le président de la République se rendra au Centre hospitalier Sud Francilien (CHSF)", dans l'Essonne, "pour présenter ses vœux aux acteurs de la santé, hospitaliers et libéraux", a annoncé mercredi l'Elysée.

Cet hôpital été victime en août d'une vaste attaque informatique.

Le chef de l'Etat "reviendra sur les actions engagées, les défis à relever ainsi que les travaux à conduire pour refonder notre système de santé", a précisé la présidence.

Accompagné du ministre de la Santé François Braun, il ira notamment à la rencontre des équipes du service de pédiatrie, "dans un contexte de fortes tensions sur les urgences pédiatriques", a-t-elle ajouté.

Selon un conseiller de l'exécutif, le président Macron, qui organise pour la première fois en six ans à l'Elysée une cérémonie de voeux dédiée aux professionnels de la santé, va faire des annonces à cette occasion.

Ses décisions sont très attendues par un secteur qui vit une période de tension extrême, avec des urgences débordées et un manque criant de soignants à l'hôpital comme en ville, sur fond de triple épidémie hivernale de Covid-19, grippe et bronchiolite.

Le gouvernement a promis une "refondation" du système de santé, après les milliards d'euros déversés depuis 2020 dans le cadre du Ségur de la santé pour renforcer l'attractivité du secteur.

Hôpital: FO appelle à la «grève illimitée» à partir du 10 janvier

Le deuxième syndicat de la fonction publique hospitalière, FO-Santé, a appelé jeudi à la "grève illimitée" à partir du 10 janvier, dénonçant la "situation extrêmement dégradée" du secteur et "l'inaction" du gouvernement.

Après les médecins libéraux, au tour de l'hôpital d'entrer en grève. Contre "les conditions de travail inacceptables" et "la mise en danger de nombre de patients et d'agents hospitaliers épuisés", FO-Santé indique dans un communiqué avoir déposé un "préavis de grève illimitée" qui "prendra effet à compter du mardi 10 janvier à 0H00".

Pourtant signataire du "Ségur de la santé" en 2020, le syndicat - conforté par sa deuxième place aux élections de décembre - réclame "un changement radical de politique de santé" et blâme "l'inertie du gouvernement" qui "n'a fait qu'accélérer les fermetures de lits et de services".

En guise de remède aux "services d'urgences débordés", au "manque de médecins récurrent" ou encore à la "grande souffrance" de la psychiatrie - parmi d'autres griefs - FO-Santé revendique rien moins que "200 000 recrutements dans les secteurs sanitaire, social et médico-social".

Signe de ces tensions, les médecins libéraux étaient appelés par un collectif à poursuivre cette semaine une grève qui a débuté au lendemain de Noël, pour obtenir une revalorisation de la consultation, avec une manifestation nationale prévue jeudi à Paris.

L'entourage du chef de l'Etat estime qu'Emmanuel Macron avait dévoilé sa "philosophie" dès 2018, lorsqu'il avait lancé sa réforme pour renforcer l'offre de soins sur le long terme, en supprimant notamment le numerus clausus en études de médecine.

"Une partie du chemin a été faite", mais ces mesures prennent des années à porter leurs fruits, le temps de former de nouvelles générations de soignants, fait-on valoir de même source.

Durant la campagne pour sa réélection, Emmanuel Macron avait reconnu au printemps qu'il faudrait "aller beaucoup plus loin, plus vite et plus fort", notamment en renforçant "la politique de prévention", "la simplification de l'hôpital et de sa gouvernance" et l'amélioration de "l'accès aux soins en urgence". Il en a fait l'un des deux "chantiers majeurs" de son second quinquennat, avec l'école.


Un homme tué par balle à Marseille, le 3e en plein jour depuis début octobre

Un homme a été tué mardi par balle dans les quartiers Nord de Marseille, a-t-on appris de sources concordantes, troisième homicide en plein jour dans la deuxième ville de France depuis début octobre. (AFP)
Un homme a été tué mardi par balle dans les quartiers Nord de Marseille, a-t-on appris de sources concordantes, troisième homicide en plein jour dans la deuxième ville de France depuis début octobre. (AFP)
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  • La deuxième ville de France a enterré mardi Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic, abattu jeudi en début d'après-midi devant une pharmacie
  • Les marins pompiers de Marseille sont intervenus vers 14H15 au quartier des Olives pour un homme "blessé par arme à feu"

MARSEILLE: Un homme a été tué mardi par balle dans les quartiers Nord de Marseille, a-t-on appris de sources concordantes, troisième homicide en plein jour dans la deuxième ville de France depuis début octobre.

Interrogé par l'AFP, le parquet a fait état d'un mort, âgé entre 45 et 50 ans, et d'un blessé dans le quartier des Olives (13e arrondissement), sans pouvoir établir à ce stade de l'enquête un lien éventuel avec le trafic de drogue.

Marseille est régulièrement secouée par des "narchomicides" sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de drogue.

Les marins pompiers de Marseille sont intervenus vers 14H15 au quartier des Olives pour un homme "blessé par arme à feu". Une source policière indiquant ensuite à l'AFP qu'elle avait été "tuée par balle dans le 13e arrondissement".

La deuxième ville de France a enterré mardi Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic, abattu jeudi en début d'après-midi devant une pharmacie. Le 9 octobre, un homme avait été tué par balle en fin de matinée dans un quartier populaire du centre.

Selon un décompte de l'AFP, une quinzaine de personnes ont perdu la vie dans des narchomicides depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône.

Une criminalité qui ne cesse de franchir des paliers: si avant 2020/2021 les victimes étaient bien ancrées dans le narcobanditisme, depuis, les cibles sont devenues les petites mains du trafic, parfois mineures et touchées à l'aveugle sur des points de deal, faisant parfois des victimes collatérales.

Avec Mehdi Kessaci, un nouveau cap a été franchi selon les observateurs, ce jeune de 20 ans totalement étranger du trafic de drogue ayant été visé volontairement, peut-être pour intimider son frère Amine engagé dans la lutte contre le narcobanditisme, selon les premiers éléments de l'enquête.


Fleurs blanches et hommages de Marseillais à Mehdi Kessaci pour ses obsèques

Cette capture d'écran réalisée le 14 novembre 2025 à partir d'une vidéo de l'AFP datée du 7 juillet 2024 montre Mehdi Kessaci, frère d'Amine Kessaci, fondateur de l'association Conscience et ancien candidat dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône pour la coalition de gauche Nouveau Front Populaire (NFP).
Cette capture d'écran réalisée le 14 novembre 2025 à partir d'une vidéo de l'AFP datée du 7 juillet 2024 montre Mehdi Kessaci, frère d'Amine Kessaci, fondateur de l'association Conscience et ancien candidat dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône pour la coalition de gauche Nouveau Front Populaire (NFP).
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  • Au milieu des gerbes trônent celle des Ecologistes, le parti d'Amine Kessaci, frère de Mehdi, qui selon les premières investigations, pourrait avoir été tué pour toucher et avertir Amine
  • Il y a également celle de Guy Benarroche, sénateur écologiste des Bouches-du-Rhône mais aussi de simples citoyens comme cette retraitée, présente avec un bouquet de roses blanches

MARSEILLE: Les fleurs blanches commençaient à s'accumuler mardi au rond-point où a été abattu jeudi Mehdi Kessaci, en marge de ses obsèques attendues dans l'après-midi à Marseille, dans une ville traumatisée par ce nouveau cap franchi dans les violences liées au narcobanditisme.

Au milieu des gerbes trônent celle des Ecologistes, le parti d'Amine Kessaci, frère de Mehdi, qui selon les premières investigations, pourrait avoir été tué pour toucher et avertir Amine, militant engagé dans la lutte contre le narcobanditisme depuis l'assassinat d'un premier frère, Brahim.

Il y a également celle de Guy Benarroche, sénateur écologiste des Bouches-du-Rhône mais aussi de simples citoyens comme cette retraitée, présente avec un bouquet de roses blanches.

"Je suis venue pour Amine que j'ai bien connu car j'étais maîtresse dans la cité où il habitait avec sa famille. Je l'ai côtoyé ensuite lors de campagnes électorales et je trouve son engagement citoyen formidable", confie à l'AFP Christine Didon.

"Aujourd'hui, on ne peut plus s'en sortir grâce à l'école comme avant. Il y a une dégradation très rapide des conditions de vie, une pauvreté telle qu'il ne reste à certains que le trafic de drogue", ajoute-t-elle.

Mohamed Habib Errabia, 77 ans, est tout de suite descendu de chez lui jeudi quand il a entendu les coups de feu et ce matin il tenait à rendre hommage à ce jeune de 20 ans, victime innocente et totalement étrangère au trafic de drogue, selon les autorités. "On a des enfants, forcément on pense à eux. Qu'est-ce qui peut leur arriver ? On est pas à l'abri d'une balle perdue".

Les obsèques de Mehdi Kessaci se dérouleront mardi après-midi à Marseille sous forte surveillance policière. La famille, qui ne souhaite pas la présence de la presse, a annoncé qu'une marche blanche serait organisée ce week-end.

La police avait identifié des menaces sur Amine Kessaci et ce dernier était placé sous surveillance policière depuis plusieurs semaines. A la rentrée, il a publié un livre "Marseille, essuie tes larmes" (Le bruit du monde), sorte de longue lettre adressée à Brahim, tué avec deux autres jeunes hommes en 2020, dont les assassins présumés seront jugés prochainement.

Mardi matin, une réunion d'urgence à l'Elysée est par ailleurs organisée sur la lutte contre le narcobandistime qui a fait l'objet d'une loi en juin.

"Le narcotrafic est une peste, une lèpre, une venin qui court dans les veines du monde et l'empoisonne", écrit Amine Kessaci dans son livre. "On dit cartel, on dit baron, on dit empire. Moi je dis fosse commune, je dis cimetière, je dis clameur étouffée des mères qui pleurent leurs fils fauchés, des pères brisés par la poudre qui court, des enfants assassinés avant d'avoir su vivre".

 


France: une galerie du Louvre fermée au public en raison d'une «fragilité» de l'édifice

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
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  • Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde
  • A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi

PARIS: Une des galeries du musée du Louvre à Paris sera fermée au public "par mesure de précaution" après qu'un audit a révélé la "particulière fragilité" de certaines poutres d'une des ailes du bâtiment, a annoncé lundi le musée dans un communiqué.

Abritant neuf salles dédiées à la céramique grecque antique, la galerie Campana sera fermée le temps que des "investigations" soient menées "sur la particulière fragilité de certaines poutres portant les planchers du deuxième étage de l'aile sud" du quadrilatère Sully, qui enserre la cour carrée du Louvre.

Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde. Contacté par l'AFP, un porte-parole de l'établissement n'a pas pu préciser quand cette décision prendrait effet ni pour combien de temps.

A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi. Et assure avoir "immédiatement lancé une campagne complémentaire d'investigations" afin de déterminer les causes de la fragilité identifiée.

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables.

En janvier 2025, la présidente du Louvre Laurence des Cars, sous pression depuis ce casse spectaculaire, avait alerté le ministère de la Culture de l'état de grande vétusté du musée parisien, évoquant notamment "la multiplication d'avaries dans des espaces parfois très dégradés".

Peu après cette alerte, le président Emmanuel Macron avait annoncé le lancement d'un vaste chantier de rénovation et de modernisation du Louvre, centré notamment sur le quadrilatère Sully. Des travaux initialement estimés à quelque 800 millions d'euros, et revus à la hausse dans un récent rapport de la Cour des comptes qui a évoqué au moins 1,15 milliard d'euros.