Pour le théâtre palestinien, la volonté de se produire malgré les embûches

Des personnes se tiennent devant le «Freedom Theatre» du camp de Jénine (Photo, AFP).
Des personnes se tiennent devant le «Freedom Theatre» du camp de Jénine (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 08 janvier 2023

Pour le théâtre palestinien, la volonté de se produire malgré les embûches

  • Après les représentations à Jénine, la pièce «Metro Gaza» a été donnée à Ramallah, Jérusalem et Haïfa (nord d'Israël)
  • Chaque théâtre fait face à des défis qui lui sont propres

JENINE: Dans son théâtre à deux pas des sacs de sable et autres obstacles anti-chars israéliens éparpillés dans Jénine, Moustafa Sheta résume en quelques mots la difficulté à exercer en territoire palestinien: "nous vivons une situation tout à fait anormale".

Ce jour-là, le silence règne dans les rues du camp de réfugiés palestiniens de Jénine où les habitants ont appelé à une grève générale pour protester contre la mort d'une adolescente de 16 ans, tuée quelques heures plus tôt par les forces israéliennes.

Les raids de l'armée israélienne et les échanges de tirs avec des combattants palestiniens rythment la vie du camp et plus largement du nord de la Cisjordanie occupée ces derniers mois. L'armée a multiplié ses opérations "antiterroristes" dans cette région, bastion de groupes armés, dans la foulée d'attaques anti-israéliennes meurtrières au printemps 2022.

Difficile, dans ces conditions, de continuer les représentations au Théâtre de la Liberté.

"Que pouvons-nous faire? Continuer, arrêter, annuler les spectacles?", s'interroge son directeur, M. Sheta, 42 ans. "On ne peut pas planifier, il faut se préparer à différents scénarios".

En 2022, plus de 40 Palestiniens ont été tués dans le secteur de Jénine, dont un adolescent qui suivait des cours au Théâtre de la Liberté ("The Freedom Theatre"), d'autres jeunes et des combattants, d'après un décompte de l'AFP.

Un matin de décembre, trois habitants ont été tués, à quelques heures de la première d'un spectacle monté par la troupe de M. Sheta. Après moult réflexions, les comédiens ont décidé de jouer malgré tout, devant environ 75 spectateurs, soit la moitié de la salle.

Pour Yasmine Shalaldeh, qui campe dans la pièce une habitante de Gaza, il est "crucial de continuer à travailler".

Liberté de circulation

Après les représentations à Jénine, la pièce "Metro Gaza" a été donnée à Ramallah, Jérusalem et Haïfa (nord d'Israël).

Chaque théâtre fait face à des défis qui lui sont propres.

A Jérusalem-Est, secteur palestinien de la ville annexé par Israël, le théâtre El-Hakawati a vu le nombre de ses spectateurs chuter après la construction par Israël, dans les années 2000, d'une barrière de séparation entre la Ville sainte et le reste de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967.

"Avec le mur et les postes de contrôle, (le public) s'est raréfié, les gens ne peuvent pas venir", explique son directeur Amer Khalil, alors que des enfants profitent d'un spectacle de marionnettes.

A Jérusalem, en Cisjordanie, en Israël ou dans la bande de Gaza, sous blocus israélien, les Palestiniens n'ont pas les mêmes papiers d'identité, ce qui affecte leur capacité à voyager d'un territoire à l'autre.

"C'est de la torture", souffle Mme Shalaldeh, 30 ans et originaire de Jérusalem.

"Quand vous avez un spectacle à Jérusalem et que des gens de Gaza veulent venir, ils ne peuvent pas", regrette-t-elle.

Certes, affirme M. Khalil, le temps où les metteurs en scène devaient soumettre leurs pièces à la censure israélienne sont révolus depuis longtemps, mais le théâtre palestinien est "menacé par d'autres choses".

Son institution ne peut recevoir de financements de l'Autorité palestinienne, persona non grata à Jérusalem. Elle dépend donc des ventes de billets et des dons, principalement européens.

En l'absence de subvention locale, "la situation économique est très difficile, voire critique", les ventes de billets ne couvrant pas un tiers des dépenses de fonctionnement, ajoute-t-il.

«Transmettre»

A Jaffa, sur la côte israélienne, le théâtre Al-Saraya reçoit des financements israéliens mais ce soutien est en péril, indique son directeur, Mahmoud Abou Arisheh, 34 ans.

En novembre, le ministre israélien des Finances d'alors, Avigdor Lieberman, avait appelé à refuser tout financement à ce théâtre après qu'il eut diffusé le film jordanien "Farha", fiction sur une adolescente palestinienne dont le village est massacré pendant la guerre israélo-arabe de 1948-1949 ayant suivi la création d'Israël. M. Lieberman avait accusé l'oeuvre d'avoir pour "seul objectif (...) d'inciter à la haine contre les soldats israéliens".

Pour M. Abou Arisheh, ces menaces "limitent notre liberté de discours et d'expression". Il craint des sanctions israéliennes pouvant "survenir à tout moment".

Mais les artistes palestiniens doivent coûte que coûte poursuivre leur travail, plaide Mme Shalaldeh: "malgré la situation (...) et la cruauté du monde, il est important de continuer à vivre et à transmettre de l'art".


Un programme de formation artisanale lancé dans la région d’Asir

La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
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  • Le programme puise son inspiration dans le patrimoine local
  • L’initiative s’inscrit dans les efforts de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives

ABHA: La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation artisanale dans la région d’Asir, en partenariat avec l’école italienne Alchimia Contemporary Jewellery School.

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du programme de formation spécialisée de la banque, propose aux artisans et professionnels indépendants une formation à la création de pièces utilisant le cuivre et la feuille d’or.

Le programme s’inspire du patrimoine local, notamment de l’art Al-Qatt Al-Asiri – inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO – pour concevoir des produits de qualité, répondant aux exigences du marché et favorisant des opportunités économiques durables.

La cérémonie de lancement a été marquée par la signature d’un accord de coopération stratégique entre la banque et l’école Alchimia. Ce partenariat vise à transférer un savoir-faire international vers le marché local grâce à des formations spécialisées à l’échelle nationale, dans le but de renforcer les compétences des artisans et leur compétitivité.

L’initiative fait partie des actions de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives. Depuis son lancement en 2023, le programme de formation spécialisée a bénéficié à plus de 300 participants à travers 15 programmes, donnant naissance à 250 produits uniques.

Par ailleurs, 30 % des participants ont obtenu un financement, et plus de 150 familles actives dans l’artisanat à domicile ont pu développer leurs activités.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.