Les Golden Globes tentent un retour en grâce à Hollywood

Les Golden Globe Awards sont exposés lors du dévoilement des nominations pour les 80e Golden Globe Awards, à Berverly Hills, en Californie, le 12 décembre 2022. (AFP).
Les Golden Globe Awards sont exposés lors du dévoilement des nominations pour les 80e Golden Globe Awards, à Berverly Hills, en Californie, le 12 décembre 2022. (AFP).
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Publié le Dimanche 08 janvier 2023

Les Golden Globes tentent un retour en grâce à Hollywood

  • La remise de ces prix à Beverly Hills était traditionnellement très suivie, car elle lance la saison des récompenses aux Etats-Unis
  • Mais l'an dernier, les Golden Globes ont été privés d'antenne et boudés par l'industrie, à cause d'accusations de racisme, sexisme et corruption visant l'Association de la presse étrangère de Hollywood (HFPA), qui forme leur jury

LOS ANGELES : Longtemps perçus comme la soirée préférée d'Hollywood mais désormais embourbés dans les scandales, les Golden Globes tenteront mardi de redorer leur image, lors d'une cérémonie télévisée avec tapis rouge, où s'affrontent des blockbusters ("Top Gun", "Avatar") et des films plus intimes ("The Fabelmans").

La remise de ces prix à Beverly Hills était traditionnellement très suivie, car elle lance la saison des récompenses aux Etats-Unis.

Mais l'an dernier, les Golden Globes ont été privés d'antenne et boudés par l'industrie, à cause d'accusations de racisme, sexisme et corruption visant l'Association de la presse étrangère de Hollywood (HFPA), qui forme leur jury.

Après une séries de réformes pour rénover la HFPA - qui ne comptait aucun membre noir en 2021 -, la chaîne américaine NBC a accepté de diffuser la 80e cérémonie des Golden Globes cette année.

De nombreux grands noms sont invités, parmi lesquels le réalisateur Steven Spielberg, dont le semi-autobiographique "The Fabelmans" part favori pour le prix du meilleur film dramatique, et l'acteur Eddie Murphy qui doit être distingué pour l'ensemble de sa carrière.

L'humoriste gay afro-américain Jerrod Carmichael animera la cérémonie et le réalisateur Quentin Tarantino compte parmi les présentateurs des récompenses.

Mais le retour en grâce est loin d'être garanti: le contrat avec NBC ne vaut que pour cette année et de nombreux nominés n'ont pas encore confirmé leur présence.

Les Golden Globes seront inévitablement "différents", loin des paillettes et du champagne qui coulait à flots avant la pandémie et les scandales, selon le chroniqueur Pete Hammond, du site spécialisé Deadline.

"Ils seront plus discrets. Il n'y a pas d'after-party à laquelle aller. Il n'y a rien de tout cela. Les studios ne dépensent pas beaucoup d'argent pour tout ça", explique-t-il à l'AFP.

Ceux qui fouleront le tapis rouge vont devoir justifier leur présence, face aux journalistes réclamant leur avis sur les réformes de la HFPA. "Ce ne sera pas exclusivement 'Qu'est-ce que vous portez ?'", remarque-t-il.

Absents de marque

La cérémonie doit déjà composer avec deux absents de marques.

Brendan Fraser, nominé pour son rôle de professeur obèse et reclus chez lui dans "The Whale", accuse un ancien président de la HFPA de l'avoir agressé sexuellement et boycottera l'événement.

Producteur de "Top Gun: Maverick", Tom Cruise devrait lui aussi être absent, après avoir rendu ses trois Golden Globes pour protester contre les scandales.

Son long-métrage tentera, avec l'autre énorme succès du box-office 2022 "Avatar: la voie de l'eau", d'empêcher "The Fabelmans" de remporter le prix du meilleur film dramatique.

"Tar", qui se déroule dans l'univers de la musique classique, et le biopic "Elvis", sur le roi du rock'n'roll pourraient également créer la surprise. Leurs stars respectives - Cate Blanchett en chef d'orchestre impitoyable, et Austin Butler en remarquable Elvis Presley - font partie des favoris pour les prix d'interprétation.

Côté comédies, la tragicomédie irlandaise "Les Banshees d'Inisherin", qui met en scène la fin abrupte d'une amitié sur une petite île irlandaise dans les années 1920, va concourir dans huit catégories, une première depuis vingt ans.

Le film affronte notamment le surréaliste et décoiffant "Everything Everywhere All At Once", qui pourrait valoir des prix d'interprétation à Michelle Yeoh, Jamie Lee Curtis et Ke Huy Quan.

Influence amoindrie

Face aux polémiques, la HFPA a notamment renouvelé le jury des Golden Globes, en incluant 103 nouveaux entrants - qui ne sont pas membres à part entière de l'association -, dont de nombreuses femmes et personnes issues de minorités ethniques.

Mais c'est surtout l'influence de ces récompenses qui est en jeu après les récentes controverses.

Par le passé, un succès aux Golden Globes était un outil marketing précieux, capable de lancer une campagne victorieuse vers la récompense suprême des Oscars.

A Hollywood, certains membres de l'industrie confient en privé souhaiter un retour en grâce de ces récompenses, qui constituent "un important rouage de la saison des prix" depuis 80 ans, pointe M. Hammond.

Les affiches de film soulignent d'ailleurs de nouveau les nominations aux Golden Globes, contrairement à l'an dernier.

Mais pour le chroniqueur, leur pouvoir d'influence sur les Oscars semble durablement amoindri.

"Lorsque chaque article sur les Globes parle de scandale (...) cela ne les rend pas aussi crédibles, je pense, pour les votants des Oscars", conclut-il.

Les principales nominations aux Golden Globes

Voici les nominations dans les principales catégories pour les 80e Golden Globes qui seront décernés mardi soir.

"Les Banshees d'Inisherin", une tragicomédie mettant en scène la fin abrupte d'une amitié sur une île irlandaise imaginaire dans les années 1920, fait partie des favoris avec huit nominations, suivie par le surréaliste et décapant "Everything Everywhere All At Once", qui en compte six.

Présentée par l'humoriste Jerrod Carmichael, la cérémonie revient à la télévision après avoir été privée d'antenne et boudée par Hollywood, à cause de scandales de racisme, sexisme et corruption.

FILMS

Meilleur film dramatique:

"Avatar: la voie de l'eau"

"Elvis"

"The Fabelmans"

"Tar"

"Top Gun: Maverick"

 

Meilleure comédie ou comédie musicale:

"Babylon"

"Les Banshees d'Inisherin"

"Everything Everywhere All at Once"

"Glass Onion: une histoire à couteaux tirés"

"Sans Filtre"

 

Meilleur acteur dans un film dramatique:

Austin Butler, "Elvis"

Brendan Fraser, "The Whale"

Hugh Jackman, "The Son"

Bill Nighy, "Vivre"

Jeremy Pope, "The Inspection"

 

Meilleure actrice dans un film dramatique:

Cate Blanchett, "Tar"

Olivia Colman, "Empire of Light"

Viola Davis, "The Woman King"

Ana de Armas, "Blonde"

Michelle Williams, "The Fabelmans"

 

Meilleur acteur dans une comédie:

Diego Calva, "Babylon"

Daniel Craig, "Glass Onion: une histoire à couteaux tirés"

Adam Driver, "White Noise"

Colin Farrell, "Les Banshees d'Inisherin"

Ralph Fiennes, "The Menu"

 

Meilleure actrice dans une comédie:

Lesley Manville, "Une robe pour Mrs. Harris"

Margot Robbie, "Babylon"

Anya Taylor-Joy, "The Menu"

Emma Thompson, "Mes rendez-vous avec Léo"

Michelle Yeoh, "Everything Everywhere All at Once"

 

Meilleur acteur dans un second rôle:

Brendan Gleeson, "Les Banshees d'Inisherin"

Barry Keoghan, "Les Banshees d'Inisherin"

Brad Pitt, "Babylon"

Ke Huy Quan, "Everything Everywhere All at Once"

Eddie Redmayne, "Meurtre sans ordonnance"

 

Meilleure actrice dans un second rôle:

Angela Bassett, "Black Panther: Wakanda Forever"

Kerry Condon, "Les Banshees d'Inisherin"

Jamie Lee Curtis, "Everything Everywhere All at Once"

Dolly De Leon, "Sans Filtre"

Carey Mulligan, "She Said"

 

Meilleur réalisateur:

James Cameron, "Avatar: la voie de l'eau"

Daniel Kwan and Daniel Scheinert, "Everything Everywhere All at Once"

Baz Luhrmann, "Elvis"

Martin McDonagh, "Les Banshees d'Inisherin"

Steven Spielberg, "The Fabelmans"

 

Meilleur film en langue étrangère:

"A l'Ouest, rien de nouveau"

"Argentina, 1985"

"Close"

"Decision to Leave"

"RRR"

 

Meilleur film d'animation:

"Pinocchio par Guillermo Del Toro"

"Inu-Oh"

"Marcel the Shell With Shoes On"

"Le Chat Potté 2: la dernière quête"

"Alerte rouge"

LES FILMS QUI DOMINENT

"Les Banshees d'Inisherin" - 8 nominations

"Everything Everywhere All at Once" - 6 nominations

"Babylon" - 5 nominations

"The Fabelmans" - 5 nominations

"Elvis" - 3 nominations

"Pinocchio par Guillermo del Toro" - 3 nominations

"TAR" - 3 nominations

SERIES TELEVISEES 

Meilleure série dramatique:

"Better Call Saul"

"The Crown"

"House of the Dragon"

"Ozark"

"Severance"

 

Meilleur acteur dans une série dramatique:

Jeff Bridges, "The Old Man"

Kevin Costner, "Yellowstone"

Diego Luna, "Andor"

Bob Odenkirk, "Better Call Saul"

Adam Scott, "Severance"

 

Meilleure actrice dans une série dramatique:

Emma D'Arcy, "House of the Dragon"

Laura Linney, "Ozark"

Imelda Staunton, "The Crown"

Hilary Swank, "Alaska Daily"

Zendaya, "Euphoria"

 

Meilleure série comique:

"Abbott Elementary"

"The Bear"

"Hacks"

"Only Murders in the Building"

"Mercredi"

 

Meilleur acteur dans une série comique:

Donald Glover, "Atlanta"

Bill Hader, "Barry"

Steve Martin, "Only Murders in the Building"

Martin Short, "Only Murders in the Building"

Jeremy Allen White, "The Bear"

 

Meilleure actrice dans une série comique:

Quinta Brunson, "Abbott Elementary"

Kaley Cuoco, "The Flight Attendant"

Selena Gomez, "Only Murders in the Building"

Jenna Ortega, "Mercredi"

Jean Smart, "Hacks"

 

Meilleur film de télévision ou mini-série:

"Black Bird"

"Dahmer - Monstre: l'histoire de Jeffrey Dahmer"

"The Dropout"

"Pam & Tommy"

"The White Lotus"

 

Meilleur acteur dans un film de télévision ou une mini-série:

Taron Egerton, "Black Bird"

Colin Firth, "The Staircase"

Andrew Garfield, "Sur Ordre de Dieu"

Evan Peters, "Dahmer - Monstre: l'histoire de Jeffrey Dahmer"

Sebastian Stan, "Pam & Tommy"

 

Meilleure actrice dans un film de télévision ou une mini-série:

Jessica Chastain, "George & Tammy"

Julia Garner, "Inventing Anna"

Lily James, "Pam & Tommy"

Julia Roberts, "Gaslit"

Amanda Seyfried, "The Dropout"


L'artiste saoudien Ahaad Alamoudi présente « The Social Health Club » à Bâle

L'artiste saoudien Ahaad Alamoudi présente « The Social Health Club » à Bâle. (Photo Fournie)
L'artiste saoudien Ahaad Alamoudi présente « The Social Health Club » à Bâle. (Photo Fournie)
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  • Fraîchement conçue, cette installation baignée de jaune, ancrée dans les œuvres passées de l'artiste, offre une expérience sensorielle riche et complexe ainsi qu'un commentaire culturel incisif.
  • « The Social Health Club » s'articule autour d'objets trouvés au marché Haraj de Djeddah en 2018.

RIYAD : Ce mois-ci, l'artiste saoudienne Ahaad Alamoudi fait monter la température au Basel Social Club qui se tient jusqu'au 21 juin dans la ville suisse avec sa dernière installation, « The Social Health Club ». 

Fraîchement conçue, cette installation baignée de jaune, ancrée dans les œuvres passées de l'artiste, offre une expérience sensorielle riche et complexe ainsi qu'un commentaire culturel incisif. Elle marque également une première pour l'artiste avec un élément de performance en direct.

Basée à Djeddah, Alamoudi est connue pour créer des installations multimédias immersives s'inspirant de la dynamique complexe de son pays natal en pleine évolution. « The Social Health Club » s'articule autour d'objets trouvés au marché Haraj de Djeddah en 2018, notamment divers équipements de sport, dont un rameur.

« Ce sont des pièces que j'ai chinées dans des brocantes. J'aime le fait qu'aucune instruction n'accompagne ces machines : je ne connais ni leur nom, ni leur provenance, ni leur fabricant. Mais elles font désormais partie du paysage urbain dans lequel j'évolue. J'ai essayé de créer un espace ludique », a-t-elle déclaré à Arab News. 

Dans « The Social Health Club », les équipements, peints principalement dans un jaune vif et saturé, restent intacts, symbolisant une culture obsédée par l'auto-optimisation. Au cœur de l'installation se trouve un caméo représentant un fer à repasser peint en jaune, déjà présent dans son œuvre vidéo de 2020 intitulée « Makwah Man » (Makwah signifie « fer à repasser » en arabe).

« Beaucoup de mes œuvres sont issues d'un récit que je crée dans une vidéo. Dans « Makwah Man », cet homme vêtu d'une thobe jaune repasse un long morceau de tissu jaune au milieu du désert. Et pendant qu'il repasse, il nous dit comment vivre notre vie. Mais en nous disant comment vivre notre vie, il commence aussi à remettre en question la sienne, à comprendre le rôle du pouvoir, à prendre conscience de la pression du changement et de l'adaptation », explique Alamoudi. 

« Le jaune est présent dans la vidéo, mais l'artiste porte également une thobe jaune. Il y a aussi, dans cette version présentée à Art Basel, un portant de thobes jaunes qui tournent dans l'exposition. Pour moi, la thobe jaune est un symbole unificateur. J'essaie de dire que nous vivons tous cela différemment. Ainsi, dans la performance (pour « The Social Health Club »), un culturiste local vêtu d'une thobe jaune fera des exercices sur ces machines. Il n'a pas de règles à suivre. Il ne connaît rien, ne sait pas comment utiliser « correctement » l'équipement. Il entrera dans l'espace et utilisera les machines comme il le pourra.

« La performance sera enregistrée. Mais je pense que c'est plutôt une activation », a-t-elle poursuivi. « Ce n'est pas l'œuvre elle-même. L'œuvre existe sous la forme des machines. 

« Le Social Health Club » a été créé en étroite collaboration avec la conservatrice Amal Khalaf. Ensemble, ils se sont rendus à Djeddah où Alamoudi a pu découvrir avec elle des « machines un peu inhabituelles, différentes des machines classiques que l'on trouve dans les salles de sport et dont tout le monde connaît immédiatement l'utilité », explique Alamoudi.

« Elle est vraiment incroyable », a-t-elle poursuivi. « Nous avons vraiment construit cet espace ensemble. En gros, j'ai principalement créé la vidéo ; tout le reste a été construit à partir de là. Elle m'a beaucoup aidée. Elle s'est vraiment intéressée aux changements sociaux et à la manière dont nous les abordons. Notre collaboration a été parfaite. »

Le jaune domine chaque centimètre carré de l'œuvre, de manière délibérée et intense. 

« Je suis obsédé par les symboles dans certaines de mes œuvres. Et cela s'accompagne également d'une couleur », explique Alamoudi. « Je voulais mettre en valeur quelque chose de luxueux, de coloré, presque comme de l'or, mais qui n'est pas de l'or. Son apparence est assez austère. » 

Le jaune est à la fois une invitation et un avertissement. « Je pense que le jaune est également assez trompeur. J'aime cette couleur qui incite les gens à s'approcher pour voir ce qui se passe, mais qui les amène en même temps à se demander ce que c'est  elle est si agressive qu'elle en devient un peu inconfortable. »

L'interaction du spectateur est essentielle à la signification de l'œuvre. 

« Je pense que les machines représentent quelque chose et qu'elles véhiculent quelque chose, mais elles sont en réalité activées par les gens, par ce que les gens font avec elles », explique Alamoudi. « C'est pourquoi j'encourage beaucoup de spectateurs à interagir avec les œuvres, à les utiliser ou à essayer de les utiliser sans aucune instruction. Beaucoup de personnes qui entrent dans l'espace peuvent avoir peur de les toucher ou d'interagir avec elles. La présence de l'artiste qui active les structures ajoute une autre dimension à l'œuvre elle-même. »

Elle espère que les visiteurs se sentiront libres d'explorer les œuvres, sans être encombrés par des attentes.

« Les gens sont censés les utiliser à leur guise. Ils peuvent s'asseoir dessus, se tenir debout dessus, les toucher — ils peuvent aussi les laisser tranquilles », conclut-elle en riant. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com  


La "Tour des arts" redonne du sens et de la couleur au Boulevard des Sports de Riyad

La Arts Tower, à l'intersection de Prince Mohammed bin Salman bin Abdulaziz Road et Prince Turki bin Abdulaziz Al Awwal Road, déborde de couleurs et de caractère. (Photo Fournie)
La Arts Tower, à l'intersection de Prince Mohammed bin Salman bin Abdulaziz Road et Prince Turki bin Abdulaziz Al Awwal Road, déborde de couleurs et de caractère. (Photo Fournie)
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  • Les pièces utilisées sont toutes liées au grand récit du Royaume, y compris la diversité économique, les transformations culturelles et les changements sociaux.
  • Pour M. Gharem, la Vision 2030 de l'Arabie saoudite, tout comme "The Arts Tower", lève constamment les yeux vers le haut, motivant les gens à sauter du familier à l'inattendu, les poussant à embrasser l'avenir avec imagination.

RIYADH : Lorsque vous vous aventurez sur la promenade de la dernière attraction de la capitale, le Sports Boulevard, un nouveau point de repère ne manque pas d'attirer votre attention.

Une tour située à l'intersection de la route Prince Mohammed bin Salman bin Abdulaziz et de la route Prince Turki bin Abdulaziz Al-Awwal est pleine de couleurs et de caractère.  

L'auteur de cette œuvre, baptisée "The Arts Tower", est l'artiste saoudien de renom Abdulnasser Gharem, qui, dès le début de sa carrière, a mis l'accent sur le quotidien dans le paysage architectural avec des œuvres telles que "Siraat" (Le chemin) et "Road to Makkah" (La route de La Mecque). 

La Arts Tower, à l'intersection de Prince Mohammed bin Salman bin Abdulaziz Road et Prince Turki bin Abdulaziz Al Awwal Road, déborde de couleurs et de caractère. (Photo Fournie)
La Arts Tower, à l'intersection de Prince Mohammed bin Salman bin Abdulaziz Road et Prince Turki bin Abdulaziz Al Awwal Road, déborde de couleurs et de caractère. (Photo Fournie)

Gharem a déclaré à Arab News : "Cette œuvre est le témoin de la transformation qui s'opère ici. C'est un symbole d'investissement dans l'infrastructure culturelle qui prouve l'importance de cette dernière pour toute société ou communauté. Je pense que la tour représente cette transformation, en particulier parce qu'elle transforme l'un des symboles de l'énergie en un phare pour l'expression créative".

Anciennement l'un des nombreux pylônes électriques de 83,5 mètres, la tour devait être supprimée dans le cadre du projet du boulevard des sports.

"J'ai demandé si je pouvais en avoir une", a déclaré M. Gharem, expliquant qu'en tant qu'un des artistes nominés pour proposer une œuvre destinée à embellir le boulevard, il tenait à utiliser la structure existante.  

Points marquants

La proposition retenue comporte un total de 691 panneaux colorés qui ont été installés pour donner vie à la façade animée de la tour.

Les pièces utilisées sont toutes liées au grand récit du Royaume, notamment la diversité économique, les transformations culturelles et les changements sociaux.

L'auteur et conservateur Nato Thompson a déclaré à propos de l'œuvre dans un communiqué : "En réaffectant un symbole de l'infrastructure énergétique et en le transformant en phare de l'expression artistique, Gharem met en lumière l'évolution du rôle de la culture et de l'art dans le parcours de développement de l'Arabie saoudite.

"Elle est la preuve vivante de l'engagement du Royaume à entretenir son paysage culturel, en faisant des arts et de la créativité un élément indissociable de son identité, tout comme le pétrole et l'énergie l'ont été dans le passé".

La proposition sélectionnée comprend un total de 691 panneaux colorés qui ont été installés pour donner vie à la façade vibrante de la tour.

Abdulnasser Gharem, artiste saoudien (Photo Fournie)
Abdulnasser Gharem, artiste saoudien (Photo Fournie)

Il utilise des éléments de l'architecture saoudienne et des motifs que nous reconnaissons dans nos anciennes maisons, principalement la forme triangulaire.  

"J'ai eu la chance que la tour soit composée de triangles, une forme géométrique qui rassemble les différentes régions du Royaume et les caractéristiques historiques de nos débuts, ce qui en fait un symbole d'unité", explique M. Gharem.  

Les pièces utilisées sont toutes liées au grand récit du Royaume, y compris la diversité économique, les transformations culturelles et les changements sociaux.

Cette pièce est un témoin de la transformation qui se produit ici. C'est un symbole d'investissement dans l'infrastructure culturelle, preuve de l'importance de cette dernière pour toute société ou communauté. Abdulnasser Gharem, artiste saoudien.

"Les couleurs font allusion au lien entre notre histoire et notre patrimoine et les concepts de gaieté et d'hospitalité mentale. Une tour vous oblige toujours à lever les yeux".

Pour M. Gharem, la Vision 2030 de l'Arabie saoudite, tout comme "The Arts Tower", lève constamment les yeux vers le haut, motivant les gens à sauter du familier à l'inattendu, les poussant à embrasser l'avenir avec imagination.

"L'œuvre est basée sur la lumière du soleil", a-t-il déclaré. "La lumière du jour donne une dimension complètement différente à l'œuvre par rapport à son éclairage urbain pendant la nuit. 

L'esquisse de "The Arts Tower" d'Abdulnasser Gharem. (Photo Fournie)
L'esquisse de "The Arts Tower" d'Abdulnasser Gharem. (Photo Fournie)

"Les couleurs ne se contentent pas d'apparaître ; elles changent, se transforment et s'animent de différentes manières tout au long de la journée. Ici, la nature devient un élément crucial de la structure".

Même le vent a joué un rôle dans la détermination du nombre et de l'emplacement des pièces colorées utilisées. "Il m'a appris qu'il fallait des espaces pour permettre à l'œuvre de respirer et m'a forcé à m'humilier devant le pouvoir de la nature.

"Le vent est devenu mon partenaire dans la conception", a-t-il déclaré.

La "Tour des arts" est conçue pour que les gens se sentent représentés et connectés.

Alors que le boulevard des sports encourage l'activité physique, ce point de repère créatif a un objectif plus profond : c'est un espace de réflexion destiné à inspirer l'interaction humaine et la communauté - et plus important encore, à inviter les gens à ralentir, à s'engager et à réfléchir à l'avenir.

"La culture est l'un des facteurs clés du développement de notre pays. En fin de compte, la culture est aussi importante que l'énergie. Cela vaut la peine d'investir dans ce domaine, et c'est un certificat attestant que le Royaume s'est engagé à nourrir sa scène culturelle", a déclaré M. Gharem. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Quand Pompidou "copie" le Louvre: 100 artistes exposent à Metz

Centre Pompidou (Photo AFP)
Centre Pompidou (Photo AFP)
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  • À partir de samedi, des « copistes » exposent au Centre Pompidou-Metz leur réinterprétation de classiques de l'art qu'ils « réactivent ».
  • Toutes ces œuvres, produites à partir d'autres œuvres, ont été créées spécialement pour cette exposition.

METZ, FRANCE : Faire revivre des œuvres du Louvre à travers le regard de 100 artistes : à partir de samedi, des « copistes » exposent au Centre Pompidou-Metz leur réinterprétation de classiques de l'art qu'ils « réactivent ».

Les commissaires de l'exposition, Donatien Grau, conseiller pour les programmes contemporains du musée du Louvre, et Chiara Parisi, directrice du Centre Pompidou-Metz, ont voulu en faire « une radioscopie de l'art contemporain et une exposition pour les amoureux de l'histoire de l'art ».

L'exposition est le résultat d'une « invitation envoyée à 100 artistes, non copistes a priori, à réactiver des œuvres du patrimoine », résume Donatien Grau.

Ici, une sculpture romaine recouverte de ballons métalliques colorés attire l'œil du visiteur : il s'agit d'une copie réalisée par l'artiste américain Jeff Koons de L'Hermaphrodite endormi, une sculpture antique dont on ignore l'auteur.

Un peu plus loin, plusieurs artistes ont fait le choix de créer leur interprétation de La Liberté guidant le peuple (1830) d'Eugène Delacroix : c'est le cas de Bertrand Lavier avec Aux armes citoyens (2025), dans lequel il se concentre sur les armes et le drapeau peints dans la version originale.

« La Vierge et l'Enfant au chancelier Rolin » (XVe siècle), peint par Jan Van Eyck, a aussi été en partie copié par l'Irano-Américain Y.Z. L'artiste Kami, quant à lui, a décidé de s'emparer d'un petit détail de l'œuvre originale, les mains, qu'il a reproduit comme un symbole. 

On peut aussi découvrir « la Joconde » copiée par le collectif Claire Fontaine, qui a camouflé son visage d'une tache noire, lui ôtant son sourire énigmatique.

Toutes ces œuvres, produites à partir d'autres œuvres, ont été créées spécialement pour cette exposition.

Giulia Andreani a réalisé trois portraits de femmes, a aimé « se heurter à des œuvres du Louvre », « détourner la technique » et « exploser le format ».

Chiara Parisi note que certaines copies sont réalisées presque à l'identique : « On est un peu déstabilisés » dans un premier temps en les regardant, puis « après on reconnaît la patte de l'artiste ».

D'autres, au contraire, ont détourné les originaux pour en faire des créations où « les œuvres ne sont pas là pour être reconnues », précise-t-elle. 

L'artiste Neila Czermak Ichti a détourné le tableau Roger délivrant Angélique (1819) de Jean-Auguste-Dominique Ingres. Dans sa version, « tout le monde a un peu changé de place. Le défi consistait à ce que le monstre n'ait pas la même place sans pour autant devenir une victime comme Angélique dans la version originale.

Donatien Grau a également mis en garde : « Le sujet de l'exposition n'est pas la copie, mais la pluralité des copistes. » « Copier, aujourd'hui, ce n'est pas se mettre face au tableau et le dupliquer. C'est mille autres choses » illustrées dans l'exposition.

Cela met aussi en valeur le patrimoine, qui « n'existe que quand on le recrée, qu'on le fait vivre, quand on l'habite », selon Donatien Grau.

Les œuvres originales n'ont pas été transportées à Metz : le visiteur peut les retrouver reproduites dans le catalogue d'exposition (25 euros) qui, selon Mme Parisi, « prolonge la visite ».

L'exposition « Copistes. En collaboration exceptionnelle avec le musée du Louvre » est visible jusqu'au 2 février 2026.