Collision entre deux bus au Sénégal: 39 morts, deuil national de trois jours

L'accident a eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche, à 03H15 locales (01H15 GMT), près de la ville de Kaffrine (Photo, AFP).
L'accident a eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche, à 03H15 locales (01H15 GMT), près de la ville de Kaffrine (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 09 janvier 2023

Collision entre deux bus au Sénégal: 39 morts, deuil national de trois jours

  • L'accident, le plus meurtrier dans ce pays d'Afrique de l'Ouest ces dernières années, a eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche
  • Le gouvernement a annoncé dans la soirée dimanche un dernier bilan de cet accident dans la localité de Sikilo de 39 morts

DAKAR: Trente-neuf personnes ont été tuées et une centaine blessées au Sénégal lors d'une collision entre deux bus, conduisant le président Macky Sall à décréter un deuil national de trois jours et à annoncer des mesures immédiates pour améliorer la sécurité.

L'accident, le plus meurtrier dans ce pays d'Afrique de l'Ouest ces dernières années, a eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche, autour de 03H00 locales (03H00 GMT), près de la ville de Kaffrine, à environ 250 km au sud-est de la capitale Dakar, selon les sapeurs-pompiers et les autorités locales.

Le gouvernement a annoncé dans la soirée dimanche un dernier bilan de cet accident dans la localité de Sikilo de 39 morts, 53 blessés hospitalisés et 42 blessés plus légers traités dans des centres de santé locaux.

"Les 2 bus auraient contenu 139 voyageurs au moment de l'accident", a souligné le gouvernement dans un communiqué.

Dix des blessés sont en "urgence vitale", a précisé le président Sall après s'être rendu au chevet des blessés à l'hôpital de Kaffrine en compagnie de son Premier ministre Amadou Ba.

"Plus de 20 corps ont déjà été identifiés et bientôt pourront être remis à leur famille", a-t-il ajouté.

Le chef de l'Etat, qui avait précédemment décidé d'"un deuil national de trois jours à partir de lundi", a promis des mesures rapides pour éviter la réédition d'une nouvelle "tragédie" de ce genre.

"On ne peut pas exposer la vie de nos compatriotes dans un système de transport qui fait fi du respect de la vie humaine", a affirmé M. Sall.

Dès lundi le Premier ministre réunira un conseil interministériel pour prendre des mesures portant sur l'état des véhicules, le contrôle technique, la délivrance du permis de conduire ou encore les horaires de transport, a-t-il indiqué.

"Nous sommes prêts bien entendu en tant qu'Etat à accompagner le secteur des transports pour le renouvellement du parc et la limitation des âges des véhicules de transport en commun qui nous viennent de l'étranger", a-t-il poursuivi, assurant que les mesures nécessaires seraient "prises dès demain".

«Fléau»

Le maire de Kaffrine, Abdoulaye Saydou Sow, par ailleurs ministre de l'Urbanisme et du Logement, ainsi que le procureur de la République de la ville voisine de Kaolack ont imputé la collision à l'éclatement d'un pneu d'un des deux bus qui a alors dévié de sa trajectoire.

Le principal opposant sénégalais Ousmane Sonko, candidat à l'élection présidentielle de 2024, a indiqué sur Twitter reporter une opération de levée de fonds en raison de l'accident et appelé les autorités à "accorder une attention prioritaire" à l'insécurité routière, un "fléau aux conséquences humaines, sociales et économiques désastreuses pour le pays".

Les accidents de bus sont fréquents en Afrique, en raison du mauvais entretien des véhicules, de routes en piteux état mais aussi d'erreurs de conduite, de nombreux automobilistes étant détenteurs de permis achetés auprès d'inspecteurs corrompus, sans avoir jamais fréquenté d'auto-école.

Vingt-et-une personnes ont ainsi péri samedi soir en Afrique de l'Est dans un accident de bus à la frontière entre le Kenya et l'Ouganda, a indiqué dimanche la police ougandaise. La majorité des personnes décédées sont de nationalité kényane mais il y a aussi huit Ougandais. Selon la police, 49 personnes ont été blessées.

Selon les premiers éléments de l'enquête, le chauffeur aurait perdu le contrôle du véhicule en raison d'une vitesse excessive.

Le gouvernement ougandais prépare de nouvelles mesures pour améliorer la sécurité routière après une hausse des accidents mortels pendant la période des fêtes de fin d'année. Selon la police ougandaise, 104 accidents de la route ont été enregistrés en seulement trois jours, du 30 décembre au 1er janvier, faisant 35 morts et 114 blessés.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com