Ile-de-France: les urgences de Pontoise chamboulées, la plupart des soignants en arrêt maladie

Un patient reçoit des soins médicaux à l'hôpital René-Dubos de Pontoise, dans le nord-ouest de Paris, le 1er juillet 2022 (Photo, AFP).
Un patient reçoit des soins médicaux à l'hôpital René-Dubos de Pontoise, dans le nord-ouest de Paris, le 1er juillet 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 09 janvier 2023

Ile-de-France: les urgences de Pontoise chamboulées, la plupart des soignants en arrêt maladie

  • Les personnels concernés - agents des services hospitaliers, infirmiers, brancardiers et aide-soignants des équipes de jour et de nuit - alertent sur le manque d'effectifs et de place dans leur service
  • En déplacement vendredi dans l'Essonne, Emmanuel Macron a annoncé une réorganisation de l'hôpital

PONTOISE: Les urgences de l'hôpital de Pontoise craquent: la plupart des soignants de ce service ont déposé lundi des arrêts maladie pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail, contraignant l'établissement à refuser certains patients.

"90% de l'effectif soignant des Urgences Adultes de l'Hôpital de Pontoise est en arrêt maladie depuis ce matin, une grande première en IDF (Ile-de-France) !! Les agents se retrouvent dès 9h à la Direction", a tweeté le compte UrgencesEnArrêtMaladie qui regroupe des soignants de ce service.

L'hôpital, l'Agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France et la préfecture du Val-d'Oise ont confirmé ces arrêts massifs.

"Une grande  majorité des personnels de jour aujourd'hui n'ont pas pris leur poste aux urgences", a déclaré devant la presse Alexandre Aubert, le directeur de l'hôpital Novo de Pontoise (Val-d'Oise).

Le mouvement touche 49 personnes, soit "63% de l'équipe globale", a-t-il chiffré.

Direction et personnels doivent se réunir mardi pour tenter de trouver une solution à la crise.

Les personnels concernés - agents des services hospitaliers, infirmiers, brancardiers et aide-soignants des équipes de jour et de nuit - alertent sur le manque d'effectifs et de place dans leur service, des tensions structurelles exacerbées par la triple épidémie de Covid-19, grippe et bronchiolite en cours.

Les soignants en arrêt demandent aussi l'activation immédiate du "plan blanc" pour libérer des lits, en déprogrammant des opérations qualifiées de non-urgentes.

Mais à ce stade, "le service des urgences reste ouvert" et l'équipe de médecins est "mobilisée", a déclaré l'ARS Ile-de-France à l'AFP.

Une "régulation" est mise en place pour "organiser l'orientation des patients vers d'autres structures" de santé environnantes, a expliqué l'agence, ajoutant que "le SAMU réoriente les patients de manière graduée, en fonction des besoins de soins".

«Ressenti»

"Les réponses à ces questions sont des réponses à temps long. Or là, le problème c'est qu'on a des agents qui demandent des réponses rapides", a souligné M. Aubert.

"Il y a des revendications mais il y a un ressenti aussi de se sentir un peu seul", a avancé le directeur, insistant sur le "facteur psychologique énorme", selon lui, à l'origine de cette contestation alors que le flux des passages aux urgences était similaire à celui d'avant la pandémie.

Les nombreuses démissions post-crise sanitaire et la saturation de la médecine de ville qui pousse des cas non-urgents à se rendre aux urgences sont également des problèmes bien identifiés, a reconnu le directeur.

Faute de place suffisante, "les patients sont sur des brancards aux urgences, dans le couloir", a témoigné à l'AFP un soignant qui refuse de donner son identité par crainte de représailles de son employeur.

Parfois, "il y a plus de vingt heures d'attente aux urgences pour déjà voir un médecin et que les infirmiers installent les patients dans une salle de consultation", a dénoncé ce professionnel expérimenté.

"On est à bout, les collègues en ont marre", a-t-il insisté.

"Ils sont tous dans un état psychologique déplorable" car ils doivent "venir bosser avec le risque de perdre un patient parce qu'on n'a pas quatre bras et que la direction reste sourde", a déploré Eric Boucharel, secrétaire départemental UNSA Santé sociaux public et privé du Val-d'Oise.

C'est la première fois que la crise des urgences prend une telle ampleur en région parisienne, selon ce syndicaliste.

Dans l'Est de la France, les urgences de Sarreguemines et de Thionville (Moselle) connaissent également des tensions et de nombreux arrêts maladie depuis fin décembre. Vendredi, la préfecture et l'ARS locales ont déclenché le plan blanc dans tous les établissements de santé du département.

En déplacement vendredi dans l'Essonne, Emmanuel Macron a annoncé une réorganisation de l'hôpital et des mesures pour faciliter l'accès des patients à un généraliste et "sortir de ce jour de crise sans fin" dans le système de santé français.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.