La France à la recherche de la potion magique pour exporter son cinéma

«"Astérix et Obélix", c'est une franchise qui est connue dans le monde entier (et) le film est déjà vendu à peu près partout», sauf en Chine, souligne son réalisateur, Guillaume Canet (Photo, AFP).
«"Astérix et Obélix", c'est une franchise qui est connue dans le monde entier (et) le film est déjà vendu à peu près partout», sauf en Chine, souligne son réalisateur, Guillaume Canet (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 11 janvier 2023

La France à la recherche de la potion magique pour exporter son cinéma

  • Deux projets portent les espoirs tricolores cette année: «Astérix et Obélix: L'empire du milieu» et la nouvelle version des «Trois Mousquetaires»
  • La situation est bien meilleure qu'en 2021 (+51,8%), mais très loin des 56 millions de spectateurs atteints en moyenne sur la décennie

PARIS: "Astérix" peut-il passer les frontières ? Encensé dans les festivals internationaux, en proie aux doutes à domicile, le cinéma français reste à la recherche d'une potion magique pour exporter à nouveau ses blockbusters.

Deux projets portent les espoirs tricolores cette année: "Astérix et Obélix: L'empire du milieu" et la nouvelle version des "Trois Mousquetaires", en trois films dont deux sortiront en 2023.

Les aventures du Gaulois seront les premières, après leur sortie française le 1er février. "'Astérix et Obélix', c'est une franchise qui est connue dans le monde entier (et) le film est déjà vendu à peu près partout", sauf en Chine, souligne auprès de l'AFP son réalisateur, Guillaume Canet.

"Je souhaite qu'il soit vu dans le monde entier, surtout que parce que, par rapport au cinéma français, ce serait super qu'un film de cette taille-là marche pour qu'il y en ait d'autres", poursuit-il.

Signe de l'intérêt que le film suscite, il a été préfinancé par Netflix, qui pourra le distribuer à l'étranger.

L'introspection n'en finit pas dans le cinéma français, jugé par certains trop autocentré et ne s'intéressant pas assez à son public.

Dernière à tirer, l'ancienne ministre de la Culture Roselyne Bachelot a la dent dure dans un livre-bilan publié début janvier: "Subventions directes, avances sur recettes, exonérations fiscales, intermittence ont créé une économie assistée qui non seulement ne s'inquiète guère des goûts des spectateurs mais professe un mépris affiché pour les films 'grand public' et rentables", écrit-elle.

Animation et plateformes

Car le paysage post-Covid n'est pas réjouissant à l'export: les films français n'ont fait que 27 millions d'entrées à l'international en 2022, soit un peu moins que la moitié d'une année moyenne sur la décennie écoulée, selon des chiffres publiés mardi par UniFrance, l'organisme chargé de la promotion du cinéma français dans le monde.

La situation est bien meilleure qu'en 2021 (+51,8%), mais très loin des 56 millions de spectateurs atteints en moyenne sur la décennie, et encore plus loin du record de 2014 (120 millions d'entrées).

"C'est un résultat plutôt encourageant avec une bonne dynamique pour 2023", estime cependant auprès de l'AFP Serge Toubiana, le président d'UniFrance.

"La part du cinéma français est non négligeable" à l'international, notamment dans l'animation, ajoute-t-il, se félicitant de "la présence des oeuvres françaises très forte dans les festivals internationaux, et sur les plateformes", où la France est le premier pays non anglophone (6,5% des films).

L'audiovisuel français devrait faire mieux en 2023, promet le dirigeant, avec "des films populaires, des comédies, des films à costumes".

Prix internationaux

Mais, à l'inverse du cinéma sud-coréen, très identifié notamment depuis la Palme d'Or de "Parasite" (2019), le cinéma français est "extrêmement varié. Ce qui manque, c'est des fers de lance qui dynamisent le marché, comme on en avait avec Luc Besson", diagnostique Serge Toubiana.

Dans les années 2010, celui-ci a permis au cinéma français d'inscrire des records hors des frontières, avec notamment le film de science-fiction "Lucy" et son record de 56 millions de spectateurs à l'étranger.

Le réalisateur du "Cinquième Elément" n'a toutefois pas eu autant de chance en affaires: la mini-major qu'il avait créée a enchaîné les difficultés, tout comme ses studios près de Paris qui devaient rivaliser avec leurs homologues anglo-saxons.

Du côté du cinéma en langue française, les records d'"Intouchables", sorti en 2011 et qui a cumulé près de 32 millions d'entrées, et du "Fabuleux destin d'Amélie Poulain" (2001, 23 millions de spectateurs) semblent loin.

Quant au cinéma d'auteur, très décrié, il n'en accumule pas moins les distinctions et les marques d'intérêt à l'international, notamment pour ses réalisatrices: Palme d'Or à Julia Ducournau pour "Titane", Lion d'Or pour Audrey Diwan et "l'Evénement", intérêt critique pour Alice Diop et son film "Saint Omer"...

Certaines, comme Céline Sciamma, dont le "Portrait de la Jeune fille en feu" est devenu un film féministe de référence, sont même désormais vues par un public plus nombreux à l'étranger qu'en France.


Hiba Tawaji chante Beyrouth et son drame lors du 19e Sommet de la Francophonie

Hiba Tawaji. (Photo d'archive AFP)
Hiba Tawaji. (Photo d'archive AFP)
Short Url
  • Hiba Tawaji a été contactée par la conseillère culturelle du président français Emmanuel Macron qui l’a invitée pour interpréter la chanson « li Beyrouth » de Feyrouz en hommage au Liban
  • C'est un président français ému qui a assisté, aux cotés de son épouse Brigitte, à la prestation de la chanteuse libanaise

PARIS: La chanteuse libanaise Hiba Tawaji a été contactée par la conseillère culturelle du président français Emmanuel Macron qui l’a invitée pour interpréter la chanson « li Beyrouth » de Feyrouz en hommage au Liban, à l'ouverture du 19e Sommet de la Francophonie à la Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts, à 60 kilomètres au nord de Paris.

C'est un président français ému qui a assisté, aux cotés de son épouse Brigitte, à la prestation de la chanteuse libanaise qui a véhiculé le temps d'une chanson, tout le drame et l'absurde de la guerre subie par Beyrouth, pour la énième fois de son histoire moderne. 


Chefs-d'œuvre de l'art islamique exposés à Dubaï

Boucle de bronze omeyyade. (Fourni)
Boucle de bronze omeyyade. (Fourni)
Short Url
  • La semaine dernière, Sotheby's Dubaï a organisé une exposition des points forts de la prochaine semaine semestrielle de l'art du Moyen-Orient de la maison de vente aux enchères au siège de Londres, qui comprend deux ventes aux enchères

DUBAÏ: Voici les points forts des prochaines ventes aux enchères d'automne de Sotheby's pour l'art ancien et moderne du monde arabe.

Mohammed Al-Saleem

--
‘Untitled’ (‘Sans titre’)

La semaine dernière, Sotheby's Dubaï a organisé une exposition des points forts de la prochaine semaine semestrielle de l'art du Moyen-Orient de la maison de vente aux enchères au siège de Londres, qui comprend deux ventes aux enchères: "Arts du monde islamique et de l'Inde" et "Moyen Orient moderne et contemporain". L'exposition comprenait des objets islamiques vieux de plusieurs siècles provenant du monde arabe, ainsi que des toiles réalisées par certains des artistes modernes et contemporains les plus importants de la région. Parmi ces dernières figurait cette œuvre sans titre d'Al-Saleem, décrite par Sotheby's comme "l'un des principaux artistes modernes d'Arabie saoudite" qui "a grandement contribué à la croissance et à l'évolution de l'art dans le Royaume". Le peintre "appartenait à une faction du développement culturel en Arabie Saoudite qui recherchait un équilibre entre l'esthétique moderniste et l'esthétique traditionaliste". La médiation entre l'abstraction et la figuration, dans laquelle il utilise des formes géométriques pour capturer son environnement, est au cœur de l'œuvre de l'artiste", précise la maison de vente aux enchères. Cette pièce particulière devrait atteindre 100 000 livres sterling (environ 500 000 SAR) lors de la vente aux enchères qui aura lieu dans le courant du mois.  

Boucle de bronze omeyyade

--

Le clou de la vente aux enchères "Arts du monde islamique et de l'Inde" est cette sculpture en bronze exceptionnellement rare datant du 8e siècle de notre ère, qui devrait atteindre 3 millions de livres sterling lors de la vente aux enchères. Selon Sotheby's, il s'agit "incontestablement de l'une des plus belles sculptures animales connues de la période omeyyade et du début de la période abbasside" et "de l'une des deux seules sculptures animales connues portant une inscription documentaire indiquant le nom de son créateur (Abdallah ibn Thabit) et de son commanditaire (Ubaydallah ibn Jabir)". L'œuvre est remarquable non seulement par son âge et son état, mais aussi par sa valeur esthétique. Son corps cylindrique gagne en mouvement grâce à la ligne inclinée qui va de la tête du daim à sa poitrine profondément arrondie", note Sotheby's. "Cette ligne modifie le poids visuel de l'objet et le rend plus léger. "Cette ligne déplace le poids visuel légèrement vers l'arrière, subtilement souligné par l'angle des pattes bien articulées de l'animal. C'est comme s'il se tendait tout en restant vigilant..." Un rapport établi pour Sotheby's par le Dr Julian Raby conclut: "Le daim ... est un ajout majeur à notre compréhension de la sculpture figurative au deuxième siècle de l'Hijra ... Il s'agit également d'un objet merveilleux et sophistiqué en soi”.

Feuillet de la traduction arabe du "De Materia Medica" de Dioscoride

--

Entre 50 et 70 de notre ère, le médecin grec Pedanius Dioscorides a rédigé son encyclopédie en cinq volumes sur la phytothérapie, qui est restée la principale référence en la matière pendant plus de 1 500 ans et a été largement utilisée dans toute l'Europe et au Moyen-Orient, le texte original et les illustrations ayant été copiés à de multiples reprises. Cette feuille illustrée recto-verso provient d'une traduction arabe réalisée en Mésopotamie au XIIIe siècle. "Dans le contexte arabe, le texte était important non seulement pour ses informations pharmacologiques et médicales, mais aussi pour son rôle dans le développement de l'art de l'enluminure des manuscrits", note Sotheby's. Cette feuille, poursuit-elle, est un exemple de l'école des miniatures de Bagdad et "marque le pont entre le style byzantin classique d'illustration de livres de la période de l'Antiquité tardive et la genèse de ce que les érudits occidentaux appelleront plus tard la ‘peinture persane’."

Ayman Baalbaki

--
7ay Jober (Le Quartier de Jober)

La représentation de la guerre - que ce soit à travers ses portraits expressionnistes de combattants ou ses peintures de paysages urbains en ruine - a été un thème constant tout au long de la carrière de Baalbaki, l'un des artistes contemporains les plus populaires du Liban. Dans cette œuvre, créée en 2014, l'artiste a déplacé son attention de son pays natal vers la guerre civile qui fait rage dans la Syrie voisine, plus précisément dans le quartier de Jober à Damas. "Les œuvres de Baalbaki durant cette période marquent un engagement durable à communiquer la détresse du conflit régional", indique Sotheby's. "Exploitant la matérialité et la texture, Baalbaki présente une multitude de traits gestuels habilement agencés, exploitant l'émotion par le biais de la création de marques”.

Coran enluminé copié par Ya'qut Al-Musta'simi en 1275-6 de notre ère

--

Sotheby's décrit Al-Musta'simi comme "de loin le calligraphe le plus célèbre de l'histoire de l'art islamique" dont "les œuvres figurent depuis plus de 700 ans parmi les exemples les plus recherchés des arts islamiques du livre". Cet exemple de son travail, écrit en caractères naskh, est "un ajout passionnant au très petit corpus de manuscrits attribués de manière fiable au calligraphe, et donne un aperçu du travail des ateliers de scribes royaux de Bagdad à la fin du XIIIe siècle". Selon la maison de vente, il s'agit du seul coran connu d'Al-Musta'simi "qui n'est pas conservé dans une grande bibliothèque ou un musée". Il devrait être vendu entre 600 000 et 800 000 livres sterling.

Un groupe de 12 plats en poterie de l'Irak abbasside

--

Cet ensemble de bols irisés aurait été créé au neuvième ou au dixième siècle de notre ère dans l'Irak abbasside. Il "illustre parfaitement la technique décorative du lustré - l'une des plus sophistiquées, des plus coûteuses et des plus difficiles de l'époque - utilisée par les potiers qui cherchaient à imiter l'éclat de l'or", indique Sotheby's. "Ces magnifiques exemples offrent un riche éventail de motifs, allant des motifs animaliers aux palmettes abstraites”.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


«Wolfs» met en vedette Clooney et Pitt

George Clooney et Brad Pitt dans «Wolfs» (Photo fournie)
George Clooney et Brad Pitt dans «Wolfs» (Photo fournie)
Short Url
  • George Clooney et Brad Pitt interprètent deux fixeurs anonymes appelés dans la chambre d'hôtel d'une éminente procureure dont l'amant est retrouvé mort
  • Bien qu'ils préfèrent travailler seuls, les deux prestataires de services acceptent de mettre de côté leurs différences pour mener à bien leur mission

LONDRES: Les 30 premières minutes du nouveau thriller comique (grammaticalement irritant) d'Apple TV, «Wolfs», sont merveilleuses – elles mettent en vedette le jeu magnifique de deux acteurs phénoménaux qui démontrent qu'ils sont au sommet de leur art.

George Clooney et Brad Pitt interprètent deux fixeurs anonymes appelés dans la chambre d'hôtel d'une éminente procureure dont l'amant est retrouvé mort. Bien qu'ils préfèrent travailler seuls, les deux prestataires de services acceptent de mettre de côté leurs différences pour mener à bien leur mission. Mais lorsque l'adolescent supposé mort s'avère être... vivant, les deux fixeurs doivent parcourir New York pour réparer les dégâts.

Avec Clooney et Pitt prêts à se moquer de leur âge avancé – c'est un peu comme si les deux essayaient de cacher leurs peines – le réalisateur Jon Watts (qui a récemment dirigé les films Marvel «Spider-Man» et co-créé la prochaine série Star Wars de Disney «Skeleton Crew») s'en tient à une formule qui fonctionne: placer les deux fixeurs rivaux dans une série de situations exaspérantes qui les forceront à s'apprécier mutuellement à contrecœur.

Le deuxième tiers du thriller est en réalité le moins satisfaisant, surtout après le premier acte extrêmement drôle dans lequel les deux professionnels essaient de se surpasser l'un l'autre. Il y a quelques blagues qui n'aboutissent pas, quelques points de l'intrigue qui tombent à l'eau et  les deux réparateurs qui insistent sur le fait qu'ils ne sont pas des partenaires.

Le dernier tiers, intelligemment exécuté, se caractérise par des coups de théâtre efficacement maîtrisés (ce n'est pas un film à la John Wick), un rebondissement final intéressant et une alchimie entre Clooney et Pitt du niveau de celle d'«Oceans». «Wolfs» est un thriller vif et intelligent qui, avec une suite annoncée, ne sera heureusement pas le dernier de cette nouvelle interprétation d'un vieux partenariat.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com