Le président Kaboré favori de l'élection au Burkina frappé par les jihadistes

Un partisan au rassemblement du président sortant du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, à Dori le 10 novembre 2020, à la veille des élections présidentielles du 22 novembre 2020. (Olympia De Maismont / AFP)
Un partisan au rassemblement du président sortant du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, à Dori le 10 novembre 2020, à la veille des élections présidentielles du 22 novembre 2020. (Olympia De Maismont / AFP)
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Publié le Vendredi 20 novembre 2020

Le président Kaboré favori de l'élection au Burkina frappé par les jihadistes

  • Présidentielle sous haute surveillance au Burkina Faso où le président sortant, Roch Marc Christian Kaboré, part favori et vise une victoire au premier tour comme en 2015
  • En pleine campagne, début novembre, 14 soldats ont été tués dans une embuscade revendiquée par l'organisation Etat islamique (EI) dans le Nord

OUAGADOUGOU, Burkina Faso : Pays parmi les plus pauvres au monde, le Burkina Faso, aspiré dans une spirale d'attaques jihadistes incessantes, vote dimanche à une présidentielle sous haute surveillance à laquelle le sortant, Roch Marc Christian Kaboré, part favori.

Les 6,5 millions de Burkinabè appelés à voter ont le choix entre le président Kaboré, qui vise une victoire au premier tour comme en 2015, et douze autres candidats d'opposition.

Deux sortent du lot: Zéphirin Diabré, chef de file historique de l'opposition, et Eddie Komboïgo, candidat du parti de l'ancien président Blaise Compaoré, dont le régime fait l'objet d'une nostalgie croissante.

"La sécurité est le principal enjeu de ces élections", dit Mahamoudou Savadogo, chercheur spécialiste de la question.

D'immenses pans du territoire échappent au contrôle de l'Etat et les attaques jihadistes y sont quasi quotidiennes.

En deux ans, le nombre de déplacés par ces attaques a augmenté de façon exponentielle jusqu'à atteindre le million, soit 5% de la population alors que les violences ont fait au minimum 1.200 morts depuis 2015.

Le double scrutin, présidentiel et législatif, ne pourra pas se tenir sur au moins un cinquième du territoire. L'inscription sur les listes électorales n'a pas pu se faire dans près de 1.500 villages sur plus de 8.000, ni dans 22 communes sur plus de 300.

Et la crainte d'attaques jihadistes le jour du vote est dans tous les esprits. Des troupes dont le nombre n'a pas été révélé ont été déployées dans tout le pays.

14 soldats tués pendant la campagne

En pleine campagne, début novembre, 14 soldats ont été tués dans une embuscade revendiquée par l'organisation Etat islamique (EI) dans le Nord, l'un des plus lourds bilans pour l'armée depuis 2015.

Quelques jours plus tard, sans qu'un lien puisse clairement être établi, la propagande de l'EI publiait une photo de deux jihadistes égorgeant un homme habillé d'un uniforme de l'armée. L'armée a démenti une nouvelle attaque.

Le Burkina semble aspiré par ces violences et la présidence Kaboré n'a pas réussi à enrayer cette spirale depuis les premières attaques.

"Le diagnostic a été mauvais et la réponse n'a pas été adéquate ni adaptée", estime l'expert Sawadogo.

Au Burkina Faso, comme aux Mali et Niger voisins, les violences jihadistes ont aussi dégénéré en affrontement intercommunautaires. L'amalgame entre les populations peules et le jihadisme est répandu.

Des ONG ont dénoncé des massacres de civils peuls par des milices pro-gouvernementales ou l'armée et les exactions d'une communauté entraînent des représailles de l'autre.

Le choix du tout-sécuritaire a été fait, mais l'armée burkinabè, mal équipée et mal entraînée, va de pertes en pertes, malgré quelques succès revendiqués.

Volontaires ou milices du pouvoir?

La question d'un possible dialogue avec les groupes jihadistes, très présente au Mali, a fait débat durant la campagne, M. Kaboré étant contre, ses challengers se prononçant à la quasi unanimité pour.

"L'action militaire toute seule n'a jamais pu vaincre le terrorisme dans aucune partie du monde. A côté de l'action militaire, il faut qu'il y ait d'autres actions", estime M. Diabré.

Une des solutions proposées par M. Kaboré a été la création début 2020 de milices villageoises encadrées par l'Etat, les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP).

Leur rôle dans la sécurisation du scrutin de dimanche reste flou: le parti présidentiel "pourrait être accusé d'utiliser ses +troupes+" pour encourager à voter Kaboré, dit une source diplomatique occidentale à Ouagadougou.

"Nous serons là pour appuyer l'armée et protéger les bureaux de vote", affirme un cadre VDP dans le centre du pays, assurant être "neutre".

L'opposition n'est "pas parvenue à faire bloc derrière un seul candidat", souligne le professeur de sciences politiques Drissa Traoré.

Le camp Kaboré vise donc une victoire dès le premier pour éviter un second tour contre un candidat soutenu par l'ensemble de l'opposition.

Bon gré mal gré, Roch Marc Christian Kaboré et ses lieutenants, tout d'orange (la couleur du MPP) vêtus, n'ont cessé de promettre le retour de la paix.

"Une fois que l'élection sera passée, nous allons nous occuper des choses sérieuses", a déclaré le président-candidat en meeting.

Largement taxé par ses détracteurs d'immobilisme face au pourrissement de la crise, Kaboré "ne peut pas faire autrement que de promettre de l'espoir", estime Rinaldo Depagne, de l'International Crisis Group (ICG).

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.