A Paris, le surgissement artistique de Subodh Gupta

Le plasticien indien Subodh Gupta est une figure majeure de l'art contemporain, connu pour ses œuvres spectaculaires et théâtrales à base d'ustensiles de cuisine. (AFP)
Le plasticien indien Subodh Gupta est une figure majeure de l'art contemporain, connu pour ses œuvres spectaculaires et théâtrales à base d'ustensiles de cuisine. (AFP)
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Publié le Mercredi 11 janvier 2023

A Paris, le surgissement artistique de Subodh Gupta

  • «Regardez, regardez, c'est comme une scène de théâtre», s'enthousiasme l'artiste né en 1964 dans le nord-est de l'Inde, en pointant du doigt deux de ses immenses créations nichées sous les verrières du grand magasin "Le Bon Marché"
  • Avec ses œuvres, Subodh Gupta explore l'importance des objets du quotidien dans la construction d'une identité individuelle et collective. Notamment celle d'un pays, le sien

PARIS: Ses œuvres d'art ? "Ce sont des performances artistiques en elles-mêmes", confie le plasticien indien Subodh Gupta, figure majeure de l'art contemporain, connu pour ses œuvres spectaculaires et théâtrales à base d'ustensiles de cuisine.

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Après le Chinois Ai Weiwei ou la Portugaise Joana Vasconcelos, il est le huitième artiste invité dans le cadre de la "carte blanche" artistique que propose le grand magasin parisien, jusqu'au 19 février. (AFP)

"Regardez, regardez, c'est comme une scène de théâtre", s'enthousiasme l'artiste né en 1964 dans le nord-est de l'Inde, en pointant du doigt deux de ses immenses créations nichées sous les verrières du grand magasin "Le Bon Marché" - propriété du groupe de luxe LVMH - à Paris.

Après le Chinois Ai Weiwei ou la Portugaise Joana Vasconcelos, il est le huitième artiste invité dans le cadre de la "carte blanche" artistique que propose le grand magasin parisien, jusqu'au 19 février.

Son nom ne dira peut-être rien au grand public mais certaines de ses œuvres, elles, sont restées dans la mémoire de nombreux Parisiens.

La plus connue ? "Very Hungry God", un crâne monumental composé d'ustensiles de cuisine en inox installé à deux reprises à Paris et qui est devenu sa signature artistique.

Cette fois, pas de crâne géant mais encore et toujours des milliers de brocs et d'ustensiles de cuisson assemblés. "Ca fait un moment que je travaille avec ces objets", plaisante ce passionné de bonne chère, convaincu que l'"âme d'un peuple se trouve aussi dans sa gastronomie".

Avec ses œuvres, Subodh Gupta explore l'importance des objets du quotidien dans la construction d'une identité individuelle et collective. Notamment celle d'un pays, le sien.

12 mètres de haut 

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Considéré comme l'un des grands noms de l'art contemporain, Subodh Gupta a exposé ses oeuvres dans de nombreux musées européens, dont le Tate à Londres. (AFP)

Considéré comme l'un des grands noms de l'art contemporain, Subodh Gupta a exposé ses oeuvres dans de nombreux musées européens, dont le Tate à Londres. En 2018, "la Monnaie de Paris" lui consacrait une première grande rétrospective.

Intitulée "Sangam", du nom du confluent de trois rivières - le Gange, le Yamuna et le Saraswati -, la carte blanche du créateur indien s'étale sur les vitrines du grand magasin parisien et en son sein, avec trois oeuvres monumentales.¨

"Confluences car, ici, des gens du monde entier se retrouvent. On est à la confluence de différentes cultures", dit-il. Mais pas seulement. Cette exposition est aussi à la confluence entre l'art et le mercantile, comme à la confluence d'objets chinés et neuf.

Fidèles à son esthétisme imposant - voire tonitruant -, les oeuvres exposées au Bon Marché apparaissent tel un surgissement. Deux d'entre elles, "Sangam I" (un pot traditionnel indien) et "Sangam II" (un seau) sont suspendues aux verrières et font 12 mètres de haut.

L'œuvre la plus spectaculaire reste celle qu'il a intitulée "The Proust effect", immense hutte en suspension composée - comme les deux autres - uniquement d'ustensiles de cuisine: théière, plateaux, casseroles, poêles... "Le tout assemblé tel un puzzle", confie-t-il encore.

A cela s'ajoute le travail réalisé dans les vitrines et qui fait appel aux hologrammes. Comme lorsqu'on voit surgir sur une moto un petit naan, le pain farci traditionnel de son pays.

"La performance artistique est l'essence même de mon art. J'ai même envie de dire que mes oeuvres sont des performances artistiques", explique celui qui, dans sa jeunesse, a fait du théâtre.

Exposer ses oeuvres hors d'un grand musée ne lui pose-t-il pas problème ? Non, rétorque-t-il sans sourciller: "Exposer mes oeuvres dans des endroits atypiques et non conventionnels est une bonne chose car cela vous permet de toucher un public qui ne fréquente ni musées, ni galeries".

Surtout, insiste-t-il, "je n'ai fait aucun compromis. J'ai eu une liberté totale".


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.