Chine: premier vol d'un Boeing 737 MAX par une compagnie chinoise depuis 2019

Cette photo d'archive prise le 5 juin 2019 montre un Boeing 737 MAX de China Southern Airlines immobilisé dans une file d'attente à l'aéroport d'Urumqi, dans la région occidentale du Xinjiang en Chine. (AFP)
Cette photo d'archive prise le 5 juin 2019 montre un Boeing 737 MAX de China Southern Airlines immobilisé dans une file d'attente à l'aéroport d'Urumqi, dans la région occidentale du Xinjiang en Chine. (AFP)
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Publié le Vendredi 13 janvier 2023

Chine: premier vol d'un Boeing 737 MAX par une compagnie chinoise depuis 2019

  • L'appareil de China Southern Airlines a décollé à la mi-journée de la ville de Canton (sud) vers celle de Zhengzhou (centre)
  • Après 20 mois d'immobilisation au sol, l'appareil avait été autorisé à voler de nouveau aux Etats-Unis

PEKIN: Une compagnie chinoise a de nouveau fait voler vendredi le Boeing 737 MAX en Chine, une première depuis mars 2019, quand l'appareil avait été banni dans le pays après deux accidents aériens.

L'appareil de China Southern Airlines - première compagnie en Asie par l'importance de sa flotte - a décollé à la mi-journée de la ville de Canton (sud) vers celle de Zhengzhou (centre), d'après les informations données par le site de suivi de vols FlightRadar24.

Un deuxième vol a ensuite été effectué, avec le même modèle, en début d'après-midi de Canton à Wuhan (centre).

Ni la compagnie ni le régulateur de l'aviation civile chinoise n'étaient joignables dans l'immédiat, tandis que Boeing en Chine, contacté par l'AFP, n'a pas souhaité faire de commentaires, renvoyant vers la compagnie aérienne.

La Chine avait été le tout premier pays au monde à ordonner en mars 2019 à ses transporteurs de suspendre les vols de Boeing 737 MAX pour des raisons de sécurité, après deux accidents en quelques mois ayant fait 346 morts.

La veille de l'interdiction, un appareil de ce modèle exploité par la compagnie Ethiopian Airlines s'était écrasé peu après son décollage d'Addis Abeba.

La catastrophe, qui avait fait 157 morts, était survenue un peu plus de cinq mois après l'accident d'un autre 737 MAX en Indonésie, où 189 personnes avaient péri.

Vol de Mongolie en octobre 

Après 20 mois d'immobilisation au sol, l'appareil avait été autorisé à voler de nouveau aux Etats-Unis.

Puis il l'avait été aussi dans la plupart des régions du monde, après des modifications du logiciel de commandes de vol à l'origine des deux accidents et une nouvelle formation des pilotes notamment.

La Chine avait quant à elle maintenu son interdiction.

En décembre 2021, le régulateur chinois avait officiellement jugé que l'appareil était apte à revoler, prédisant alors qu'il ferait son retour dans le ciel chinois d'ici à "la fin de l'année (2021) ou début (2022)".

L'annonce avait suscité l'espoir chez Boeing après deux ans de déboires pour son avion star, mais les délais ont finalement été plus longs que prévu.

Cette interdiction de vol dans l'espace aérien chinois touchait la majeure partie des compagnies de la zone Asie-Pacifique, portant ainsi un grand préjudice au constructeur américain.

En octobre 2022, toutefois, un vol de la compagnie nationale de Mongolie, Mongolian Airlines, avec cet appareil, avait pu atterrir puis repartir de Canton, une liaison depuis devenue régulière.

Le C919, concurrent chinois 

Le patron de Boeing, Dave Calhoun, s'était montré pessimiste fin octobre quant à la reprise des livraisons du Boeing 737 MAX, estimant que la situation géopolitique ne permettait pas d'envisager une amélioration de la situation dans l'immédiat.

Les tensions commerciales persistantes entre les Etats-Unis et la Chine auraient ralenti les progrès sur ce dossier.

Le dirigeant avait également relevé que "les restrictions liées au Covid et la politique de la Chine ont réduit la demande d'avions en général".

La Chine a appliqué pendant près de trois ans une stricte politique dite "zéro Covid", s'isolant du reste du monde et réduisant très fortement le trafic aérien au départ et à l'arrivée du pays.

Des restrictions sanitaires qui ont été soudainement levées début décembre, tandis que la quarantaine à l'arrivée de l'étranger a été supprimée début janvier.

Cette reprise des vols domestiques avec le Boeing 737 MAX survient un mois après la livraison par la Chine de son nouvel avion de ligne, le C919, concurrent de l'A320 d'Airbus et qui devrait effectuer son vol commercial inaugural début 2023.

Premier moyen-courrier conçu par la Chine, même si la plupart de ses pièces importantes viennent de l'étranger, l'appareil biréacteur du constructeur d'Etat Comac est également destiné à concurrencer le 737 MAX.

Selon les médias chinois, quatre avions devaient être livrés avant fin 2022 à China Eastern, deuxième transporteur national en termes de nombre de passagers, avant une entrée en service prévue au premier trimestre de cette année.


Automobile: les équipementiers français pressent Bruxelles d'imposer un contenu local

 Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
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  • Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe
  • Mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie"

PARIS: Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi.

Dans cette missive adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et datée du 12 décembre, les dirigeants des équipementiers Valeo, Forvia et OPmobility demandent à la Commission "des mesures claires sur le contenu local lors des annonces du 16 décembre".

Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe, mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie", écrivent Christophe Périllat (Valeo), Martin Fisher (Forvia) et Félicie Burelle (OPmobility).

"Les perspectives actuelles indiquent que 350.000 emplois et 23% de la valeur ajoutée des automobiles dans l'UE sont en danger d'ici 2030 si des mesures fortes ne sont pas prises de manière urgente", ajoutent-ils.

Ces équipementiers soutiennent "la position des ministres français en faveur de +flexibilités ciblées+ dans la réglementation sur (les émissions de) CO2 si elle est assortie de conditions de critères de contenu local, dans l'intérêt des emplois, du savoir-faire dans l'automobile" et de "l'empreinte carbone" en Europe.

Les constructeurs automobiles européens et l'Allemagne notamment réclament depuis des semaines de nets assouplissements dans l'interdiction de vendre des voitures neuves thermiques ou hybrides prévue à partir de 2035.

Les annonces de la Commission sont attendues mardi après-midi.

La semaine dernière, plusieurs ministres français avaient envoyé une lettre aux commissaires européens pour dire qu'ils acceptaient des "flexibilités ciblées", à condition qu'elles s'accompagnent d'une règlementation incitative à la production en Europe.

"On est prêt à faire preuve de flexibilité", avait ensuite expliqué Roland Lescure, ministre français de l'Economie. "Si vous voulez vendre encore un peu de moteurs thermiques en 2035 très bien, mais il faut qu’ils soient faits en Europe", avec "au moins 75% de la valeur ajoutée faite en Europe", avait-il ajouté.


Espagne: amende de 64 millions d'euros contre Airbnb pour avoir publié des annonces de logements interdits

Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
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  • L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation
  • "Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux"

MADRID: Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays.

En Espagne, les plateformes de location de courte durée suscitent un vif débat, surtout dans les grandes villes touristiques, où de nombreux habitants leur reprochent de contribuer à la flambée des loyers.

L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation, ajoutant que la plateforme basée aux Etats-Unis devait désormais "corriger les manquements constatés en supprimant les contenus illégaux".

"Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux", a critiqué le ministre de la Consommation, Pablo Bustinduy, cité dans le communiqué.

"Aucune entreprise en Espagne, aussi grande ou puissante soit-elle, n'est au-dessus des lois", a-t-il poursuivi.

L'Espagne a accueilli en 2024 un nombre record de 94 millions de visiteurs, ce qui en fait la deuxième destination touristique dans le monde derrière la France. Ce chiffre pourrait être battu cette année.

Mais si le tourisme est un moteur de l'économie, de nombreux Espagnols dénoncent la congestion des infrastructures, la disparition des commerces traditionnels, remplacés par des boutiques touristiques, et surtout la flambée des loyers, les propriétaires de logements se tournant vers la location touristique, y compris sur Airbnb, nettement plus rentable.

Face à cette poussée de colère, plusieurs régions et municipalités ont annoncé des mesures ces derniers mois, à l'image de la mairie de Barcelone (nord-est), qui a promis de ne pas renouveler les licences de quelque 10.000 appartements touristiques, qui expireront en novembre 2028.

 


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.