Nouvelles précipitations attendues en Californie, déjà inondée

 La dernière d'une succession de tempêtes dévastatrices a soufflé sur la Californie samedi, provoquant de fortes inondations dans des régions déjà gorgées d'eau et menaçant de chutes de neige allant jusqu'à deux mètres dans certaines régions. (AFP).
La dernière d'une succession de tempêtes dévastatrices a soufflé sur la Californie samedi, provoquant de fortes inondations dans des régions déjà gorgées d'eau et menaçant de chutes de neige allant jusqu'à deux mètres dans certaines régions. (AFP).
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Publié le Dimanche 15 janvier 2023

Nouvelles précipitations attendues en Californie, déjà inondée

  • Une importante vague de pluie -- et de neige en montagne -- a balayé samedi de nombreuses zones de l'Etat le plus peuplé des Etats-Unis, dont les sols sont déjà saturés d'eau
  • Des lignes électriques ont été touchées, tandis que des champs et des routes se trouvaient noyés

SALINAS : Le président américain Joe Biden a déclaré l'état de catastophe majeure en Californie, où de nouvelles intempéries sont attendues dimanche après trois semaines de précipitations inédites qui ont fait au moins 19 morts.

Joe Biden a a ordonné l'octroi d'une aide fédérale pour aider les habitants et les collectivités de cet État a réparer les dégâts causés depuis le 27 décembre par les violentes tempêtes hivernales, qui ont causé des inondations, des glissements de terrain et des coulées de boue, selon un communiqué de la Maison Blanche.

Une importante vague de pluie -- et de neige en montagne -- a balayé samedi de nombreuses zones de l'Etat le plus peuplé des Etats-Unis, dont les sols sont déjà saturés d'eau.

Une nouvelle "rivière atmosphérique", c'est-à-dire une bande étroite dans l'atmosphère transportant d'énormes quantités d'humidité depuis les tropiques, est attendue lundi, jour férié aux Etats-Unis, apportant "de nouvelles vagues de précipitation extrêmes", prévient le Service météorologique national (NWS).

Des lignes électriques ont été touchées, tandis que des champs et des routes se trouvaient noyés.

Le NWS s'attend à des "inondations désastreuses" dans la basse vallée de la rivière Salinas, une importante région agricole au sud de la baie de San Francisco.

"Ce n'est pas fini", a averti lors d'une conférence de presse le gouverneur de Californie Gavin Newsom, faisant valoir que même si la pluie diminuait en intensité, les sols étaient gorgés d'eau et les risques d'inondation restaient donc importants.

Conscient de la lassitude des Californiens après déjà plusieurs semaines de trombes d'eau, il a dit: "Je nous conjure, nous tous, de maintenir notre vigilance et notre bon sens pendant les 24 à 48 heures qui viennent".

Ordre d'évacuer

Selon le NWS, près de 26 millions de Californiens étaient encore sous le coup d'une alerte aux inondations samedi soir, et des dizaines de milliers d'entre eux ont reçu l'ordre d'évacuer.

Dans la région de Salinas, ville de 160 000 habitants au sud de San Francisco où la rivière éponyme a débordé de son lit, la crue touchait les coins agricoles de la vallée mais épargnait les zones urbaines, a constaté samedi matin un journaliste de l'AFP.

A Spreckles, un lotissement à quelques centaines de mètres du cours d'eau, la plupart des habitants n'avaient pas évacué malgré les alertes des autorités cette semaine.

"Il semblerait que nous ayons évité le pire", souffle Robert Zagajeski, sorti promener son chien sous une pluie fine. D'après les prévisionnistes, la rivière doit commencer à refluer à partir de samedi.

Comme le reste de la Californie, Salinas, patrie de John Steinbeck dont le Nobel de littérature s'est largement inspiré pour écrire ses "Raisins de la colère", enchaîne les déluges.

"On a besoin d'autant de pluie que possible, mais les agriculteurs ne peuvent absolument rien faire avec des champs aussi trempés", soupire M. Zagajeski.

Trois inondations en deux semaines: en Californie, le ras-le-bol d'un village face aux tempêtes

Armée d'une longue raclette, Camilla Shaffer nettoie le torrent de boue qui tapisse son jardin, dans le village forestier de Felton. Non sans lassitude: c'est déjà la troisième fois en deux semaines que sa maison est inondée, à cause des tempêtes en série qui s'abattent actuellement sur la Californie.

"Je suis tellement en colère, ça me donne juste envie de pleurer", confie à l'AFP cette britannique de 59 ans, fatiguée dans ses bottes pleines de fange.

Quelques jours à peine après avoir dégagé son porche, elle doit déjà tout recommencer. Et si la majorité de ses biens à l'étage est protégée, le mobilier de son studio artistique au rez-de-chaussée est bon pour la benne.

A Felton, petite bourgade de 4 500 âmes, blottie au milieu des montagnes peuplées de séquoias sur la côte au sud de San Francisco, les habitants se croyaient habitués aux sautes d'humeur de la rivière San Lorenzo. Le torrent a débordé plusieurs fois de son lit au cours de la dernière décennie.

Mais cette fois, leurs nerfs sont mis à rude épreuve: de mémoire de local, le village n'avait jamais subi une telle fréquence, ni une telle intensité.

Depuis Noël, huit tempêtes d'affilée ont déferlé sur la Californie, nourrie par des "rivières atmosphériques", de véritables fleuves du ciel, capables de transporter d'énormes quantités d'eau depuis les tropiques.

Résultat, plusieurs zones de Felton se sont réveillées les pieds dans l'eau le jour du Nouvel An. Avant de subir une deuxième crue lundi, et encore une autre samedi.

"Trois fois en deux semaines, c'est fou", lâche Kevin Smith. Natif du coin, ce grand gaillard de 35 ans a récemment racheté la maison en bois de ses parents, toute proche de la rivière. Dans son garage, la marque laissée par l'eau en début de semaine avoisine sa tête.

"Lundi, c'était la pire inondation depuis 40 ans", souffle ce restaurateur de voitures. Un bilan confirmé par le voisinage et les médias locaux.

«Nouvelle normalité»

S'il est difficile d'établir un lien direct entre ces tempêtes en série -- qui ont fait au moins 19 morts en Californie -- et le changement climatique, les scientifiques expliquent régulièrement que le réchauffement augmente la fréquence et l'intensité des phénomènes météorologiques extrêmes.

Et à Felton, où canapés, tapis, poubelles et commodes trônent encore de manière erratique dans certaines rues détrempées, on redoute que cette série noire ne préfigure un sombre avenir.

"J'espère que ce n'est pas ça, la nouvelle normalité", soupire Melissa Foley, en poussant une brouette remplie de kits de nettoyage donnés par la Croix Rouge, qu'elle distribue à ses voisins.

Comme de nombreux habitants du bord de la rivière, cette écologue de 44 ans vit dans une maison à étage, "capable de résister à une inondation comme il en arrive tous les 100 ans" et avait surélevé la plupart de ses affaires avant les crues.

"Nous savions pour quoi on signait en achetant ici", explique cette passionnée de trail, trop amoureuse de sa vie en forêt pour songer à partir.

Mais pour les moins bien lotis, les inondations des derniers jours sont véritablement catastrophiques. Prise en étau entre la rivière et un autre ruisseau sorti de son lit, Amberlee Galvin et sa mère ont vu l'eau monter jusqu'au plafond de leur rez-de-chaussée "en l'espace de 10 minutes" lundi, et même pénétrer à l'étage, moins élevé qu'ailleurs.

"Nous avons été secourues par un voisin en canoë", raconte cette cuisinière de 23 ans.

Sèche-linge, salle de bains, chambre de son frère: le niveau inférieur est complètement dévasté et encore rempli d'une eau toxique, car la rivière a charrié de l'essence, le contenu des égouts et d'autres produits chimiques. Un mur intérieur a également été sérieusement abîmé.

De quoi pousser les autorités locales à déclarer la bâtisse au moins temporairement inhabitable, en attendant un examen plus approfondi.

"L'assurance ne veut pas nous couvrir", blêmit la jeune femme. "Si on ne peut plus vivre ici, on va peut-être devoir déménager dans un endroit vraiment moins cher, comme le Texas."

Quelques kilomètres plus loin, Erick Diaz regarde les champs inondés depuis sa modeste maison en bois non loin de la rivière. Malgré un ordre d’évacuation visant 17 000 personnes dans la région, lui aussi reste chez lui.

"Je n’ai nulle part où aller et pour le moment tout va bien", dit cet ouvrier agricole de 30 ans.

Puissant blizzard

"La région a été durement frappée par la sécheresse ces dernières années", explique à l'AFP Manuel Paris, un ouvrier agricole de 58 ans, impressionné par le fleuve qui coule à toute vitesse en contrebas. "Cela fait tellement longtemps, nous ne sommes plus habitués à avoir autant de pluie".

Un journaliste de l'AFP a vu des tracteurs dans les champs près de Salinas qui tentaient de pomper les eaux de crue vers la rivière.

Dans les montagnes, ces précipitations se traduisent par d'importantes chutes de neige, avec plus d'un mètre attendu au cours du week-end dans la Sierra Nevada, les autorités alertant sur les risques d'avalanche et déconseillant tout déplacement.

Les autorités de la station de ski de Lake Tahoe, dans le Nevada, ont publié des photos montrant des dizaines de véhicules alignés sur une route, bloqués par un puissant blizzard.

Au moins 19 personnes sont mortes depuis le début de cette série d'intempéries. Des conducteurs ont notamment été retrouvés dans leurs voitures piégées par les flots, des personnes frappées par des chutes d'arbres, un couple a été tué par un éboulement et des corps ont été charriés par les crues.

La Californie est habituée aux conditions météo extrêmes, et les tempêtes hivernales sont courantes. Un tel enchaînement est en revanche hors du commun.

S'il est difficile d'établir un lien direct entre ces tempêtes en série et le changement climatique, les scientifiques expliquent régulièrement que le réchauffement augmente la fréquence et l'intensité des phénomènes météorologiques extrêmes.

Les pluies diluviennes des dernières semaines ne suffiront toutefois pas à en finir avec la sécheresse qui frappe durement cet Etat de l'Ouest américain depuis deux décennies, selon des spécialistes.


Au moins neuf morts dans l'accident d'un avion-cargo aux États-Unis

Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
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  • "Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien"
  • L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT)

WASHINGTON: Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky.

"Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien", a écrit sur X le gouverneur de l'Etat, Andy Beshear.

L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT).

Le vol UPS 2976, qui devait rejoindre Hawaï, "s'est écrasé vers 17H15 heure locale" (22H15 GMT) mardi, selon le régulateur américain de l'aviation, la FAA. L'appareil était un McDonnell Douglas MD-11.

L'avion avait "trois membres d'équipage à son bord", a déclaré dans un communiqué le transporteur UPS, dont le siège de la division aérienne est installé à Louisville.

L'appareil aurait percuté "de manière assez directe" une installation de recyclage de pétrole, a précisé le gouverneur.

Une vidéo amateur partagée par la chaîne locale WLKY montre le moteur gauche de l'avion en feu tandis que l'appareil rase le sol en tentant de décoller de la piste, avant visiblement d'exploser plus loin, provoquant un large panache de fumée noire.

L'appareil a terminé sa course à près de 5 km de l'aéroport, selon la police.

Des images aériennes de télévisions locales montraient aussi, peu après le crash, un large brasier s'étalant sur plusieurs centaines de mètres de long dans une zone de hangars et de parkings, avec les gyrophares des équipes de secours à proximité.

Les vols, annulés mardi soir, ont été rétablis à l'aéroport international Mohamed-Ali de Louisville, a annoncé mercredi matin sur X le maire de la ville, Craig Greenberg.

UPS a annoncé mercredi via un communiqué suspendre toutes les opérations de tri des colis sur place, pour la deuxième journée consécutive.

Louisville sert de principal hub aérien américain pour UPS, selon une fiche d'information de l'entreprise.

Paralysie budgétaire 

Les enquêteurs de l'Agence américaine de sécurité des transports (NTSB) doivent arriver mercredi sur place.

L'accident de mardi intervient au moment où les conséquences de la paralysie budgétaire, due à un désaccord entre républicains et démocrates au Congrès, se font particulièrement ressentir dans le domaine du transport aérien.

Depuis plusieurs semaines, des pénuries de contrôleurs aériens - qui travaillent depuis le 1er octobre sans être payés - entraînent retards et annulations de vols à travers le pays.

Si la paralysie budgétaire se prolonge au-delà de cette semaine, l'espace aérien américain pourrait même être partiellement fermé, a mis en garde mardi le ministre des Transports, Sean Duffy.

UPS Airlines, la division aérienne du groupe américain de messagerie et de livraison de colis, opérait début septembre une flotte d'environ 500 avions de transport de marchandises, dont 27 MD-11, l'appareil impliqué dans l'accident de mardi.

Le dernier accident aérien majeur aux Etats-Unis s'est produit le 29 janvier dernier à proximité de l'aéroport Ronald-Reagan de Washington, quand un hélicoptère militaire est entré en collision avec un avion de ligne sur le point d'atterrir, tuant 67 personnes au total.


Mamdani élu maire de New York, soirée de revers pour Trump

Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
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  • L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias
  • Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis

NEW YORK: Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat.

L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias.

Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis.

Sa victoire a été accueillie par des cris de joie et parfois les larmes de ses partisans réunis dans une grande salle rococo des années 1920 du centre de Brooklyn.

"En cette période d'obscurité politique, New York sera la lumière", leur a lancé le jeune élu, ajoutant que la ville pouvait "montrer à une nation trahie par Donald Trump comment le vaincre".

L'ancien président démocrate Bill Clinton, dont M. Cuomo a fait partie de l'administration, a souhaité au vainqueur de "transformer l'élan de (sa) campagne" pour construire "un New York meilleur, plus juste et plus abordable".

"L'avenir s'annonce un peu meilleur", a commenté pour sa part Barack Obama, évoquant les différentes victoires démocrates de la soirée.

Participation record 

Donald Trump, qui a fait de Zohran Mamdani l'une de ses nouvelles bêtes noires, a lui aussi rapidement réagi. Dans un message publié sur son réseau Truth Social, il a cité des "sondeurs" anonymes affirmant que les défaites républicaines étaient dues à la paralysie budgétaire -- le  "shutdown" -- et au fait que son propre nom ne figurait pas sur les bulletins de vote.

Plus tôt dans la journée, il avait appelé les électeurs juifs à faire barrage au candidat, militant de la cause palestinienne. En réponse, Zohran Mamdani s'est de nouveau engagé, dans son discours de victoire, à "bâtir une mairie qui (...) ne faiblira pas dans la lutte contre le fléau de l'antisémitisme".

Vainqueur surprise de la primaire démocrate en juin, l'élu du Queens à l'Assemblée de l'Etat de New York n'a jamais, depuis lors, quitté la tête des sondages, même après le retrait de la course du maire sortant Eric Adams, qui a également appelé à le battre en ralliant Andrew Cuomo.

Signe de l'engouement pour le scrutin, avant la fermeture des bureaux de vote à 21H00, plus de deux millions d'électeurs s'étaient rendus aux urnes, la plus importante participation depuis près de 60 ans.

Né en Ouganda dans une famille d'intellectuels d'origine indienne, arrivé aux Etats-Unis à sept ans et naturalisé en 2018, Zohran Mamdani a fait de la lutte contre la vie chère le coeur de sa campagne.

Si Donald Trump l'a qualifié de "communiste", ses propositions -- encadrement des loyers, bus et crèches gratuits -- relèvent plutôt de la social-démocratie.

Autres victoires démocrates 

Très populaire auprès des jeunes, le futur maire a également ramené à lui de nombreuses personnes qui s'étaient éloignées de la politique, "des électeurs frustrés par le status quo, en quête de nouvelles personnalités", selon le politologue Costas Panagopoulos.

"Si Zohran Mamdani devient maire, Trump n'en fera qu'une bouchée", a prédit Andrew Cuomo avant le verdict mardi, insistant, comme il l'a fait durant toute la campagne, sur l'inexpérience de son adversaire.

Plusieurs fois, le président républicain a promis de mettre des bâtons dans les roues du jeune candidat démocrate s'il était élu, en s'opposant au besoin au versement de certaines subventions fédérales à la ville.

Voisin de New York, l'Etat du New Jersey a choisi la démocrate Mikie Sherrill contre l'homme d'affaires républicain Jack Ciattarelli. L'Etat a longtemps été considéré comme un bastion démocrate. Mais à la dernière présidentielle, Donald Trump y avait considérablement réduit l'écart.

Plus au sud sur la côte est, la Virginie a élu la première femme à sa tête, la démocrate Abigail Spanberger, battant la républicaine Winsome Earle-Sears.

Enfin, les Californiens ont approuvé un texte visant à redécouper leur carte électorale en faveur des démocrates, qui cherchent à compenser ce qu'ont fait au Texas les républicains sous la pression de Donald Trump.


Tanzanie : la présidente investie malgré les violences électorales

Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan. (AFP)
Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan. (AFP)
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  • Mme Hassan, 65 ans, avait été promue à la tête de la Tanzanie à la mort de John Magufuli en 2021
  • Saluée au début pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle a été accusée ensuite de réprimer ses détracteurs, notamment en amont du scrutin

NAIROBIE: Samia Suluhu Hassan a été investie lundi présidente de la Tanzanie, où l'internet reste coupé depuis les manifestations réprimées dans le sang contre son élection, l'opposition évoquant au moins 800 morts.

Mme Hassan, 65 ans, avait été promue à la tête de la Tanzanie à la mort de John Magufuli en 2021. Saluée au début pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle a été accusée ensuite de réprimer ses détracteurs, notamment en amont du scrutin.

"Moi, Samia Suluhu Hassan, jure que je remplirai mes fonctions de présidente de la République (...) avec diligence et un cœur sincère", a-t-elle affirmé. La cheffe de l'Etat, qui portait un voile rouge et un long vêtement noir, a également prôné dans un discours "l'unité et la solidarité".

Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan.

La cérémonie, qui n'était pas ouverte au public, contrairement aux précédentes, s'est tenue dans un espace ressemblant à un terrain de parade militaire de la capitale Dodoma, où quelques podiums dressés ne réussissaient pas à masquer un grand vide.

Des chanteurs et chanteuses se sont succédé, avant l'arrivée de la présidente, pour chanter les louanges de "Mama Samia", son surnom parmi ses soutiens, devant un parterre de dignitaires et de militaires. Parmi les invités étaient notamment présents les présidents de la Zambie, de la Somalie et du Burundi.

Mme Hassan a, selon la commission électorale, obtenu 97,66% des suffrages. L'élection a été qualifiée de "parodie de démocratie" par l'opposition, les deux principaux opposants ayant été soit emprisonné, soit disqualifié.

L'opposition a également dénoncé d'importantes tricheries le jour de l'élection, mais aussi sur le taux de participation de 87% selon la commission électorale.

Le scrutin a surtout été marqué par un fort niveau de violence, des manifestations anti-régime ayant été réprimées dans le sang et la Tanzanie mise sous cloche: l'internet reste coupé depuis mercredi, ce qui ralentit considérablement la sortie d'informations.

Cadavres 

De premières photos et vidéos de cadavres, parfois empilés les uns sur les autres, mais aussi d'hommes en uniforme usant de leur arme à feu, commencent à apparaître sur les réseaux sociaux.

Le service de fact-checking de l'AFP a pu vérifier que certaines d'entre elles n'avaient jamais été postées auparavant. Plusieurs éléments montrent qu'elles ont été prises en Tanzanie.

Un porte-parole du principal parti d'opposition, Chadema, a estimé vendredi qu'au moins 700 manifestants hostiles au régime ont été tués en Tanzanie en trois jours. Un chiffre estimé crédible par une source sécurité, qui a alors mentionné "des centaines de morts".

Le samedi, ce porte-parole, John Kitoka, a ensuite fait état d'au moins 800 tués.

Des informations crédibles corroborent l'idée que des centaines, et peut-être même des milliers de personnes ont été tuées lors des violences électorales, a de son côté estimé une source diplomatique interrogée par l'AFP.

D'après des "rapports préoccupants", la police utilise également le blocage d'internet pour "traquer les membres de l'opposition et les manifestants qui pourraient avoir des vidéos" de ses atrocités, a poursuivi cette source.

La Mission d'observation électorale de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), dont la Tanzanie fait partie, a pointé lundi dans un rapport préliminaire "un faible nombre d'électeurs dans tous les bureaux de vote" où ses observateurs se trouvaient, avec parfois "plus de policiers que de votants", des irrégularités et des incidents violents "au cours desquels des membres de la police ont fait usage d'armes à feu".

Les écoles restent fermées lundi et les transports publics à l'arrêt. La capitale économique Dar es Salaam et les principales villes du pays ont retrouvé un peu de calme depuis le week-end.

Dimanche, le pape Léon XIV a indiqué prier "pour la Tanzanie" et évoqué les "nombreuses victimes" des affrontements ayant éclaté après les élections.

L'élection présidentielle était couplée avec les législatives.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a réclamé vendredi une "enquête minutieuse et impartiale sur les accusations d'utilisation excessive de la force".