Le Royaume-Uni appelé à expulser des diplomates iraniens après une exécution «choquante»

Des policiers britanniques montant la garde devant l'ambassade d'Iran à Londres, le 14 janvier 2023 (Photo, AFP).
Des policiers britanniques montant la garde devant l'ambassade d'Iran à Londres, le 14 janvier 2023 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Lundi 16 janvier 2023

Le Royaume-Uni appelé à expulser des diplomates iraniens après une exécution «choquante»

  • L’Anglo-iranien Alireza Akbari, ancien vice-ministre de la Défense, a été pendu samedi
  • Pour son neveu, le gouvernement britannique «traite avec un régime peu recommandable qui n'a aucun respect pour la vie humaine»

LONDRES: Le Royaume-Uni se doit d'expulser les diplomates iraniens en réponse à l'exécution d'un Anglo-iranien, a affirmé un proche du défunt au quotidien Daily Telegraph.
Alireza Akbari, ancien vice-ministre iranien de la Défense, a été accusé d'espionnage au profit de la Grande-Bretagne avant sa mort.
Il a confié avoir enduré 3 500 heures de torture brutale avant d'avouer les faits qui lui étaient reprochés, ce qui a conduit à sa pendaison samedi.
L'homme de 61 ans a servi dans l'administration réformiste de l'ancien président Mohammed Khatami entre 1997 et 2005.
Il a quitté l'Iran pour le Royaume-Uni en 2008 après avoir été harcelé par le nouveau régime dirigé par Mahmoud Ahmadinejad. En 2009, Akbari a été accusé d’espionnage et arrêté lors d'une visite en Iran.
Son neveu Ramin Forghani a fait savoir au Telegraph que l'exécution de son oncle «ne pouvait rester sans réponse» et que le Royaume-Uni devait au moins expulser des diplomates iraniens. Le gouvernement britannique avait exhorté l'Iran à renoncer au projet d'exécution d'Akbari, en vain.
«Je venais de me réveiller lorsque j'ai regardé les nouvelles. Je suis sans mots. C'est terrible. C'est choquant», a déclaré M. Forghani.
«Ce n'était pas inattendu de la part de ce régime, mais je pense que nous nous attendions tous à ce qu'il change d'avis comme il l'a fait avec Nazanin Zaghari-Ratcliffe, mais cela n'a pas été le cas.»
«Sur le plan diplomatique, étant donné qu'un Britannique a été exécuté malgré les appels de Whitehall à sa libération, le moins que l'on puisse faire serait d'expulser le personnel et de rappeler les (diplomates) britanniques», a-t-il ajouté.
«J'apprécie ce que le gouvernement britannique a fait, mais il a affaire à un régime peu recommandable qui n'a aucun respect pour la vie humaine.»
«J'espère qu'il y aura des conséquences diplomatiques provenant du gouvernement britannique et que cela ne restera pas sans réponse.»
Samedi, le gouvernement britannique a déclaré imposer des sanctions au procureur général de l'Iran et rappeler temporairement son ambassadeur à Téhéran, Simon Shercliff. Les autorités britanniques n'ont toutefois pas pris de décision quant au statut des diplomates iraniens à Londres.
M. Forghani a nié les accusations portées contre M. Akbari, affirmant que son oncle était un «patriote» qui «a fait tout ce qu'il pouvait pour aider le pays», notamment en jouant un rôle clé dans la fin de la guerre Iran-Irak.
«Il est (impensable) qu'il cherche à faire quoi que ce soit, de quelque manière que ce soit, pour mettre en danger le pays ou le régime», a indiqué M. Forghani à Sky News.
«Je ne peux pas imaginer qu'il puisse commettre quelque chose contre le pays. Ce n'est tout simplement pas envisageable.»
«Je crois que c'est un jeu politique. Le régime fait son possible, malheureusement, pour supprimer la population, mais aussi pour détourner l'attention du monde sur ce qui arrive dans le pays.»
«Akbari était un homme bon qui était dévoué à sa famille. Les régimes brutaux font cela aux bonnes personnes et malheureusement, il fait partie de ces cas», a indiqué M. Forghani au Telegraph.
«J'ai de bons souvenirs de lui, lorsqu'il nous rendait visite quasiment à chaque Nouvel An iranien, quel que soit son emploi du temps. Il était gentil avec moi pendant mon enfance. Je me souviens de ses sourires.»
«À mesure que je grandissais, il voyait que je n'étais pas un partisan du régime, mais en dépit de cela, parce que nous étions des membres de la famille, il était toujours gentil avec moi».
«Il souriait toujours. Il essayait toujours de venir en aide à tout le monde, famille ou amis, et c'est le souvenir que je garderai de lui», a-t-il confié.
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a qualifié l'exécution d'Akbari d'«épouvantable», tandis que le ministre des Affaires étrangères James Cleverly a déclaré que le gouvernement britannique, «dégoûté», a procédé à la convocation du chargé d'affaires iranien au ministère des Affaires étrangères.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


En Tunisie, un décret présidentiel contre les « fausses informations» menace les libertés

Le président tunisien Kais Saied s'adresse aux journalistes après avoir voté aux élections locales de 2023 dans la localité de Mnihla, dans la province de l'Ariana, à la périphérie de Tunis, le 24 décembre 2023. (Photo, AFP)
Le président tunisien Kais Saied s'adresse aux journalistes après avoir voté aux élections locales de 2023 dans la localité de Mnihla, dans la province de l'Ariana, à la périphérie de Tunis, le 24 décembre 2023. (Photo, AFP)
Short Url
  • En un an et demi, plus de 60 personnes parmi lesquelles des journalistes, des avocats et des opposants à M. Saied ont fait l'objet de poursuites au nom du décret 54
  • La liberté d'expression était considérée comme le principal acquis de la Révolution de 2011 qui a fait chuter le dictateur Zine El Abidine Ben Ali

TUNIS: La multiplication des poursuites judiciaires en Tunisie contre des journalistes et personnalités publiques depuis la publication d'un décret visant à combattre ce que le gouvernement considère comme de "fausses informations" est devenu une "menace" pour la liberté d'expression encourageant "l'autocensure", déplorent des ONG et des professionnels des médias.

Le 13 septembre 2022, le président Kais Saied a promulgué le "décret 54" qui punit de jusqu'à cinq ans de prison quiconque utilise les réseaux d'information et de communication pour "rédiger, produire, diffuser (ou) répandre de fausses nouvelles (...) dans le but de porter atteinte aux droits d'autrui ou de porter préjudice à la sécurité publique".

La même peine peut être appliquée en cas de diffusion "de nouvelles ou de faux documents (...) visant à diffamer d'autres personnes, de porter atteinte à leur réputation, de leur nuire financièrement ou moralement". Le temps de détention double "si la personne visée est un agent public", selon le décret controversé.

En un an et demi, plus de 60 personnes parmi lesquelles des journalistes, des avocats et des opposants à M. Saied ont fait l'objet de poursuites au nom du décret 54, affirme à l'AFP le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Zied Dabbar.

En dépit de ses objectifs officiels, ce "décret-loi n'a par exemple jamais été appliqué aux cas de cyberattaques", note-t-il.

Pour le célèbre chroniqueur radio Haythem Mekki, le texte vise "à faire taire les voix indésirables au pouvoir, ce qui explique les multiples poursuites lancées contre des personnes qui n'ont fait que critiquer les autorités".

Objet lui-même d'une enquête sur la base du décret 54 pour une publication sur l'état de la morgue de l'hôpital de Sfax (centre), ce journaliste estime que le texte a "réussi à intimider les milieux médiatiques et gravement affecté la liberté d'expression".

"On n'ose quasiment plus critiquer le président, ni en faire un objet de satire alors qu'à un moment on avait des guignols (des marionnettes humoristiques, ndlr) pour tous les responsables de l'Etat", constate-t-il. "La chape de plomb est là et pèse lourd", déplore M. Mekki.

La liberté d'expression était considérée comme le principal acquis de la Révolution de 2011 qui a fait chuter le dictateur Zine El Abidine Ben Ali. Mais depuis le coup de force en juillet 2021 du président Saied, par lequel il s'est octroyé tous les pouvoirs, plusieurs ONG et l'opposition ont déploré un recul des droits et libertés.

"Climat de peur" 

Selon l'ONG américaine Human Rights Watch, le pouvoir tunisien utilise ce décret "pour étouffer et intimider un large éventail de critiques".

Pour le professeur en science de l'information, Sadok Hammami, "ce décret-loi n'est pas du tout une réponse à la désinformation ni aux +fake news+ puisqu'il vise plus particulièrement des personnalités publiques et politiques".

"Le climat actuel décourage les professionnels des médias et instaure une atmosphère de peur, de censure et d'autocensure", selon lui.

"Aujourd'hui, les gens craignent de s'exprimer pour ne pas subir les foudres du décret 54", confirme à l'AFP Hamza Belloumi, un animateur de télévision vedette.

Son émission hebdomadaire qui dévoile des affaires de corruption ou des sujets sociaux sensibles, s'appuyait sur les témoignages de personnes "qui avaient le courage de parler, mais sont beaucoup plus réticentes aujourd'hui". "Soit elles n'acceptent pas de parler, soit elles réclament des garanties d'anonymat", regrette-t-il, soulignant avoir "énormément réduit" le nombre de reportages.

Même si "l'idée du texte était motivée par une bonne volonté, son utilisation est mauvaise. Il est devenu un instrument pour museler la parole", ajoute-t-il.

Fin février, 40 députés ont déposé une demande au Parlement pour réviser le décret mais son examen est "entravé par le président" de la Chambre, accuse le président du SNJT.

L'avocat et militant politique Ayachi Hammami, poursuivi depuis janvier en vertu du décret après une intervention radiophonique sur la situation des magistrats, déplore "une instrumentalisation des lois pour frapper fort les voix opposantes, les écarter et faire peur aux Tunisiens".

"Il est temps de réviser ce décret surtout à l'approche de la présidentielle (prévue à l'automne, ndlr) qui exige le plus grand niveau de solidarité entre les acteurs médiatiques, politiques et socio-économiques", abonde le député indépendant Mohamed Ali.

 

 


Une offensive israélienne sur Rafah «pourrait conduire à un bain de sang» selon le chef de l'OMS

Des enfants réagissent alors qu'ils fuient suite aux bombardements israéliens à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 29 avril 2024, dans le contexte du conflit en cours dans le territoire palestinien entre Israël et le groupe militant Hamas. (AFP)
Des enfants réagissent alors qu'ils fuient suite aux bombardements israéliens à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 29 avril 2024, dans le contexte du conflit en cours dans le territoire palestinien entre Israël et le groupe militant Hamas. (AFP)
Short Url
  • Pour l'heure, l'armée israélienne continue de bombarder la ville, où le Premier ministre Benjamin Netanyahu veut lancer une offensive terrestre pour «anéantir » selon lui les dernières brigades du Hamas
  • Les Européens, l'ONU et les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont tous demandé avec force à M. Netanyahu de renoncer à une offensive terrestre sur la ville

GENÈVE: Une offensive terrestre de l'armée israélienne sur la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, "pourrait conduire à un bain de sang", a mis en garde le chef de l'Organisation mondiale de la santé vendredi sur le réseau social X.

"L'OMS est profondément préoccupée par le fait qu'une opération militaire à grande échelle à Rafah, Gaza, pourrait conduire à un bain de sang et affaiblir davantage un système de santé déjà à genoux", écrit Tedros Adhanom Ghebreyesus, à propos de la ville où sont massés 1,2 million de Palestiniens venus y chercher refuge.

Pour l'heure, l'armée israélienne continue de bombarder la ville, où le Premier ministre Benjamin Netanyahu veut lancer une offensive terrestre pour "anéantir" selon lui les dernières brigades du Hamas, mouvement qu'il considère comme terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Les Européens, l'ONU et les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont tous demandé avec force à M. Netanyahu de renoncer à une offensive terrestre sur la ville.

Outre le coût en vies humaines, une offensive serait "un coup dur pour les opérations humanitaires dans l'ensemble de la bande de Gaza" car Rafah "est au coeur des opérations humanitaires", a averti vendredi le porte-parole du Bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, à Genève.

Le 7 octobre, une attaque de commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En représailles à l'attaque du Hamas, l'armée israélienne a lancé une offensive de grande envergure -aérienne puis terrestre- dans la bande de Gaza qui a fait jusqu'à présent 34.622 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

 

 


La Sûreté publique saoudienne publiera samedi les instructions pour obtenir le permis d’entrée à La Mecque avant la saison du Hajj

La Direction générale de la sûreté publique d’Arabie saoudite a annoncé qu’elle publierait samedi des instructions à l’intention des résidents souhaitant obtenir l’autorisation d'entrer à La Mecque avant le début de la saison du Hajj. (Photo, AFP)
La Direction générale de la sûreté publique d’Arabie saoudite a annoncé qu’elle publierait samedi des instructions à l’intention des résidents souhaitant obtenir l’autorisation d'entrer à La Mecque avant le début de la saison du Hajj. (Photo, AFP)
Short Url
  • La Direction générale des passeports a déclaré qu’elle avait commencé à délivrer des permis d’entrée électroniques pour les travailleurs à La Mecque
  • Tout résident saoudien souhaitant obtenir un permis doit présenter une demande auprès des autorités compétentes

RIYAD: La Direction générale de la sûreté publique d’Arabie saoudite a annoncé qu’elle publierait samedi des instructions à l’intention des résidents souhaitant obtenir l’autorisation d’entrer à La Mecque avant le début de la saison du Hajj, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Elle a par ailleurs expliqué que tout résident saoudien souhaitant obtenir un permis doit présenter une demande auprès des autorités compétentes et a indiqué que ceux qui n’obtiennent pas les permis nécessaires se verront interdire l’accès à la Ville sainte.

La Direction générale des passeports a également déclaré avoir commencé à délivrer des permis d’entrée électroniques pour les travailleurs à La Mecque afin de simplifier les procédures d’entrée pour les résidents pendant la saison du Hajj.

Le service numérique, accessible via la plate-forme en ligne Absher et le portail Muqeem du ministère de l’Intérieur, permettra à ceux qui souhaitent obtenir un permis d’entrée de soumettre leurs documents en ligne sans avoir à se rendre en personne dans les bureaux de passeports.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com