Streaming musical en France: entre 1% et 3% des écoutes gonflées artificiellement

D'après les indications des plateformes (Deezer, Qobuz, Spotify) et de distributeurs (Universal, Sony, Warner, Believe et Wagram), le CNM établit qu'en France, en 2021, entre 1 et 3 milliards de streams, "au moins", étaient faux, soit entre 1% et 3% du total des écoutes. (Photo AFP)
D'après les indications des plateformes (Deezer, Qobuz, Spotify) et de distributeurs (Universal, Sony, Warner, Believe et Wagram), le CNM établit qu'en France, en 2021, entre 1 et 3 milliards de streams, "au moins", étaient faux, soit entre 1% et 3% du total des écoutes. (Photo AFP)
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Publié le Lundi 16 janvier 2023

Streaming musical en France: entre 1% et 3% des écoutes gonflées artificiellement

  • En "gonflant artificiellement le volume de consommation d'un ou plusieurs titres, on accroît la notoriété et la valeur économique d'un projet ou d'un artiste", dénonçait en décembre l'Union des producteurs phonographiques français indépendants
  • Les prix vont de 129 euros le pack de 10.000 à 20.000 streams à 6.499 euros pour plus d'un million de streams

PARIS: C'est la première étude au monde du genre pour le streaming musical: entre 1% et 3% des écoutes en ligne sont fausses, selon les données de 2021 en France dévoilées lundi par le Centre national de la musique (CNM) qui chapeaute la filière.

C'est un fléau. En "gonflant artificiellement le volume de consommation d'un ou plusieurs titres, on accroît la notoriété et la valeur économique d'un projet ou d'un artiste", dénonçait début décembre l'Union des producteurs phonographiques français indépendants.

D'après les indications des plateformes (Deezer, Qobuz, Spotify) et de distributeurs (Universal, Sony, Warner, Believe et Wagram), le CNM établit qu'en France, en 2021, entre 1 et 3 milliards de streams, "au moins", étaient faux, soit entre 1% et 3% du total des écoutes.

Il est "certain que la réalité des faux streams dépasse ce qui est détecté, sans qu'il soit pour autant possible de parvenir à un chiffrage précis, puisqu'ils n'entrent pas dans le champ de la détection", développe le président du CNM, Jean-Philippe Thiellay.

Les "chiffres qui circulent dans les médias, très supérieurs à 3%, ne reposent sur aucune donnée établie et démontrée, ce qui ne nous permet pas pour autant de les contredire", ajoute le responsable.

Certains professionnels "ont indiqué être directement démarchés par des prestataires présentant leurs offres d'augmentation artificielle de streams et Deezer constate une hausse de la fraude détectée en 2022", expose-t-il encore.

Tarifs

La radio France Inter s'est procuré un mail avec des tarifs d'une société qui promet ainsi des streams "100% français", qui ne "sont pas des bots (des auditeurs virtuels, ndlr) mais des personnes réelles qui écoutent vos titres".

Selon cette radio, les prix vont de 129 euros le pack de 10.000 à 20.000 streams à 6.499 euros pour plus d'un million de streams.

Le Centre national de la Musique, pour son étude, a collaboré avec la plupart des acteurs de la filière.

Mais l'instance déplore "que des acteurs comme Amazon Music, Apple Music et YouTube n'aient pu ou souhaité partager leurs données suivant le périmètre d'observation défini, malgré toutes les garanties de confidentialité".

L'instance définit la manipulation frauduleuse des écoutes en ligne comme "l'augmentation artificielle du nombre d'écoutes ou de vues, par des robots ou personnes physiques, dans le but de générer un revenu, d'améliorer la performance d'un titre dans les palmarès et/ou d'orienter un système de recommandation (playlists, recherche)".

"Fermes à streams (ordinateurs en réseau, ndlr), piratages de comptes, l'imagination des pirates est riche et évolutive", regrette encore le CNM.

Rendez-vous en 2024

Tous les domaines sont concernés: hip-hop, pop/rock, classique, chanson française ou musiques d'ambiance. Dans le détail, sur Spotify et Deezer, "la très grande part des streams détectés provient du hip-hop/rap: c'est assez logique puisqu'il s'agit des genres les plus écoutés (plus de 50% du top 10.000 sur Spotify et 40% sur Deezer)", relève encore le CNM.

Pour autant, "rapportés au nombre total d'écoutes de titres hip-hop/rap, ces streams frauduleux ne représentent qu'un très faible pourcentage, 0,4% sur Spotify et 0,7% sur Deezer".

En comparaison, la part des streams détectés "comme frauduleux sur l'ensemble des écoutes d'un genre donné est nettement plus élevée sur les musiques d'ambiance (4,8% sur Deezer)".

Dans le système actuel de répartition des revenus du streaming musical - globalement un pot commun divisé en faveur du plus écouté -, celui "qui gonfle ses chiffres d'écoutes retire une part de rémunération à tous ceux qui ne trichent pas", analyse le CNM.

Disant prendre "la manipulation du streaming très au sérieux" et faire des "efforts" pour combattre ce phénomène, un porte-parole de Spotify France a pour sa part assuré à l'AFP que ces flux artificiels "n'ont pas eu d'impact sur la rémunération des artistes".

Lutter contre cette fraude, c'est se heurter à un écueil: "dans la plupart des cas, le commanditaire à l'origine de la demande de manipulation des streams sera rarement identifié et identifiable", concède le Centre national de la musique.

L'instance propose l'élaboration d'une "charte interprofessionnelle de prévention et de lutte contre la manipulation des écoutes en ligne". Le CNM réalisera aussi une nouvelle étude en 2024.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com