Le mafieux le plus recherché d'Italie, Matteo Messina Denaro, arrêté à Palerme

Une image composite montrant une image de synthèse publiée par la police italienne, à droite, et une photo du chef de la mafia Matteo Messina Denaro. (AP)
Une image composite montrant une image de synthèse publiée par la police italienne, à droite, et une photo du chef de la mafia Matteo Messina Denaro. (AP)
Le beau-frère de Matteo Messina Denaro, Rosario Allegra, sort du siège de la police à Palerme, le 19 avril 2018. (Fichier/AFP)
Le beau-frère de Matteo Messina Denaro, Rosario Allegra, sort du siège de la police à Palerme, le 19 avril 2018. (Fichier/AFP)
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Publié le Lundi 16 janvier 2023

Le mafieux le plus recherché d'Italie, Matteo Messina Denaro, arrêté à Palerme

  • Matteo Messina Denaro a été arrêté dans une clinique de Palerme
  • La légende de Matteo Messina Denaro, 60 ans, égale celle des grands dirigeants historiques de Cosa Nostra, Toto Riina et Bernardo Provenzano, morts en prison respectivement en 2017 et 2016

PALERME : Coup dur pour la "Pieuvre" sicilienne: le parrain mafieux le plus recherché d'Italie, Matteo Messina Denaro, un tueur impitoyable, a été arrêté lundi à Palerme au bout de 30 ans de cavale.

La légende de Matteo Messina Denaro, 60 ans, égale celle des grands dirigeants historiques de Cosa Nostra, Toto Riina et Bernardo Provenzano, morts en prison respectivement en 2017 et 2016.

La cheffe du gouvernement Giorgia Meloni a immédiatement salué "une grande victoire de l'Etat qui démontre qu'il ne se rend pas face à la mafia".

"Nous n'avons pas gagné la guerre, nous n'avons pas battu la mafia mais cette bataille était une bataille qu'il était essentiel de gagner. Et c'est un coup dur pour le crime organisé", a-t-elle dit par la suite à Palerme où elle s'est rendue dans la foulée de l'annonce de l'arrestation du mafieux.

Le président italien Sergio Mattarella dont le frère Piersanti, à l'époque président de la région sicilienne, a été abattu en janvier 1980 par la mafia, a "exprimé ses félicitations" aux forces de l'ordre.

Matteo Messina Denaro a été arrêté dans une clinique de Palerme, a précisé le général des carabiniers Pasquale Angelosanto dans une déclaration vidéo distribuée à la presse.

Selon les agences de presse italiennes, il s'agit de la clinique La Maddalena où il était soigné, sous un nom d'emprunt, pour un cancer du côlon.

Une vidéo des carabiniers montre un homme affaibli, lourdement vêtu et entouré de deux carabiniers entrer dans un véhicule.

Selon des personnes présentes dans la clinique et citées par les médias, des carabiniers lourdement armés appartenant à l'équipe d'élite, le Ros, ont procédé à son arrestation.

Sur la liste du ministère de l'Intérieur des six criminels les plus recherchés en Italie, Matteo Messina Denaro, né en avril 1962 près de Trapani en Sicile, occupait la première place.

Héritier de l'époque révolue du "grand pouvoir historique de Cosa Nostra", "c'est le dernier, le plus résilient, le +plus pur+ mafieux sicilien qui restait", rappelle à l'AFP la criminologue Anna Sergi, spécialiste des mafias.

Federico Varese, professeur de criminologie à l'université d'Oxford, a estimé que "c'est extraordinaire qu'il se trouvait encore à Palerme". "D'un autre côté, si vous voulez exercer encore un certain pouvoir, vous devez être présent sur le terrain", a-t-il ajouté.

Vêtements et voitures de luxe

Ancienne gâchette de Cosa Nostra, il avait été condamné par contumace en 2000 à la réclusion criminelle à perpétuité pour meurtres et en 2020 pour celui du juge anti-mafia Giovanni Falcone. La seule photo connue de lui remonte au début des années 1990.

Il était décrit comme grand amateur de vêtements et voitures de luxe. Des centaines de policiers et carabiniers participaient depuis de longues années à la traque du fugitif le plus connu d'Italie.

Depuis les années 2000, la police italienne a multiplié les arrestations et les saisies de biens dans son entourage, une stratégie d'isolement qui a mis près de 20 ans à porter ses fruits tellement son réseau de soutien était important.

Son arrestation survient symboliquement au lendemain du 30e anniversaire de l'arrestation de Toto Riina, surnommé "la belva" (le fauve) et qui avait fait régner pendant 20 ans la terreur au sein de Cosa Nostra dont il avait pris le contrôle à partir des années 1970.

Matteo Messina Denaro est l'une des dernières grandes figures de Cosa Nostra, largement décimée par les opérations incessantes de l'Etat après l'assassinat en 1992 des juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino.

"Pour moi, la journée d'aujourd'hui représente la fin, la fin de Cosa Nostra. Finalement une page est tournée. La mafia est finie. La vieille mafia des meurtres à la chaîne qui a mis à genou ce pays (est finie)", a déclaré à l'AFP Giovanni Guarino, un habitant de Palerme, tandis qu'une femme lui souhaitait de "pourrir là où il doit pourrir après 30 ans" de cavale.


Vance en Israël pour consolider le cessez-le-feu à Gaza

M. Vance et son épouse Usha ont atterri à la mi-journée à l'aéroport de Tel-Aviv, où ils ont été accueillis par le vice-Premier ministre israélien Yariv Levin, avant de s'entretenir sur place avec Steve Witkoff et Jared Kushner, émissaires de Donald Trump arrivés lundi, puis de prendre la route pour Jérusalem où il doit tenir une conférence de presse. (AFP)
M. Vance et son épouse Usha ont atterri à la mi-journée à l'aéroport de Tel-Aviv, où ils ont été accueillis par le vice-Premier ministre israélien Yariv Levin, avant de s'entretenir sur place avec Steve Witkoff et Jared Kushner, émissaires de Donald Trump arrivés lundi, puis de prendre la route pour Jérusalem où il doit tenir une conférence de presse. (AFP)
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  • M. Vance et son épouse Usha ont atterri à la mi-journée à l'aéroport de Tel-Aviv, où ils ont été accueillis par le vice-Premier ministre israélien Yariv Levin, avant de s'entretenir sur place avec Steve Witkoff et Jared Kushner
  • Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a indiqué qu'il le rencontrerait mais sans préciser quand.

JERUSALEM: Le vice-président américain JD Vance est en visite mardi en Israël à l'heure où Washington accentue ses efforts diplomatiques afin de consolider le cessez-le-feu en vigueur dans la bande de Gaza, fragilisé par des violences et le retard dans le retour d'otages.

M. Vance et son épouse Usha ont atterri à la mi-journée à l'aéroport de Tel-Aviv, où ils ont été accueillis par le vice-Premier ministre israélien Yariv Levin, avant de s'entretenir sur place avec Steve Witkoff et Jared Kushner, émissaires de Donald Trump arrivés lundi, puis de prendre la route pour Jérusalem où il doit tenir une conférence de presse.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a indiqué qu'il le rencontrerait mais sans préciser quand.

L'administration Trump intensifie ses efforts diplomatiques après les violences de dimanche dans le territoire palestinien, les plus importantes depuis l'entrée en vigueur le 10 octobre d'un accord de cessez-le-feu, qui a permis la libération des 20 otages vivants du 7-Octobre encore détenus à Gaza en échange de celle de prisonniers palestiniens.

"Nous avons passé un accord avec le Hamas selon lequel ils vont bien se tenir et si ce n'est pas le cas, nous allons les éradiquer, si nécessaire", a déclaré lundi le président américain, disant vouloir donner encore "une petite chance" à la poursuite de sa feuille de route pour faire taire les armes à Gaza.

Le Hamas devait aussi rendre d'ici le 13 octobre dernier les 28 corps d'otages encore retenus à Gaza. Il a remis lundi à la Croix-Rouge une 13e dépouille, que le gouvernement a ensuite identifié comme celle de Tal Haïmi, tué le 7 octobre 2023 dans le kibboutz Nir Yitzhak lors de l'attaque du Hamas sur Israël ayant déclenché la guerre.

Le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya, a assuré mardi que son mouvement restait "engagé" dans le cessez-le-feu. "Nous sommes déterminés à récupérer les corps de toutes les personnes détenues" malgré des "difficultés pour les extraire", a-t-il affirmé sur la chaîne égyptienne Al-Qahera News.

"L'accord pour Gaza tiendra, car nous le voulons et que notre volonté de le respecter est forte", a-t-il insisté, alors qu'Israël a rappelé qu'elle exigeait le retour de toutes les dépouilles d'otages.

"Sur deux tableaux" 

Avec JD Vance, Benjamin Netanyahu entend discuter de "deux choses": "les défis de sécurité auxquels nous faisons face et les opportunités diplomatiques qui s'offrent à nous", a-t-il dit lundi.

M. Netanyahu a rencontré mardi le chef des services de renseignements égyptiens, venu à Jérusalem, a indiqué son bureau. L'Egypte, médiatrice pour le cessez-le-feu à Gaza, a accueilli lundi une délégation du Hamas.

Parrainé par Donald Trump, l'accord de cessez-le-feu a paru vaciller dimanche après des violences dans la bande de Gaza, fatales à au moins 45 Palestiniens, selon la Défense civile locale, et deux soldats israéliens selon l'armée.

"Le seul élément qui empêche Israël de ravager encore davantage Gaza, c'est Trump", souligne Mairav Zonszein, analyste au centre de réflexion International Crisis Group (ICG), pour qui le cessez-le-feu reste "très, très fragile".

"Les Israéliens sont heureux de la libération des otages (...) Ils ne veulent plus de roquettes, mais craignent que le Hamas se tienne toujours debout", ajoute-t-elle, soutenant que dans ce contexte, M. Netanyahu joue "sur deux tableaux".

"Il parle de paix (...) Mais en même temps, il bombarde Gaza et tente de nouveau de conditionner l'entrée d'aide", dit-elle.

"Urgence absolue" 

Le maintien du cessez-le feu est "vital" pour "sauver des vies" à Gaza, a d'ailleurs exhorté mardi le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU, appelant à l'ouverture de tous les points de passage vers le territoire palestinien.

Le PAM achemine actuellement de l'aide via Kissoufim (centre-est) et Kerem Shalom (sud), mais a besoin d'atteindre le nord de Gaza et réclame notamment en ce sens l'ouverture du passage de Zikim.

Il faut "passer tout de suite, et c'est l'urgence absolue, à la réouverture des ponts humanitaires et des différentes routes humanitaires", a renchéri depuis la Slovénie le président français Emmanuel Macron, appelant à ce que "la pression demeure pour que le cessez-le-feu soit pleinement observé".

Une étape ultérieure du plan Trump prévoit le retrait progressif des forces israéliennes dans la bande de Gaza, mais aussi le désarmement du Hamas. Le plan, en 20 points, exclut tout rôle du Hamas dans la gouvernance de Gaza afin que le territoire palestinien "ne pose plus de menace à ses voisins".

L'attaque du 7 octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles.

L'offensive israélienne menée en représailles a fait 68.229 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, et provoqué un désastre humanitaire.


Le cessez-le-feu reste en vigueur, affirme Trump, après des frappes israéliennes à Gaza

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  • Après avoir accusé le Hamas de violation de l'accord de cessez-le-feu, Israël a également suspendu l'entrée "jusqu'à nouvel ordre" de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, selon un responsable israélien
  • "C'est comme si la guerre avait repris. Nous espérions que l'accord tiendrait, mais l'occupant ne respecte rien, aucun accord. Depuis cet après-midi, les bombardements se sont considérablement intensifiés"

GAZA: Le président américain Donald Trump a assuré que le cessez-le-feu à Gaza était toujours en vigueur, après qu'une série de frappes israéliennes a tué au moins 45 personnes dans le territoire palestinien dimanche en réponse, selon Israël, à des attaques du Hamas.

"Oui, il l'est", a déclaré M. Trump aux journalistes à bord de l'avion présidentiel, lorsqu'on lui a demandé si le cessez-le-feu, qu'il a contribué à négocier, était toujours en vigueur.

Il a également suggéré que les dirigeants du Hamas n'étaient pas impliqués dans les violations présumées de la trêve et a plutôt blâmé "certains rebelles au sein du mouvement".

La Défense civile, opérant sous l'autorité du mouvement islamiste palestinien, a fait état d'au moins 45 personnes tuées dimanche, dont des civils et un journaliste, au cours de frappes aériennes israéliennes.

Quatre hôpitaux à Gaza ont confirmé ce bilan à l'AFP.

Ce sont les premières violences de cette ampleur depuis le début de la trêve, entrée en vigueur le 10 octobre.

Dans la soirée de dimanche, l'armée israélienne a annoncé cesser ses frappes et reprendre l'application du cessez-le-feu. Elle a également indiqué examiner les informations faisant état de victimes.

Après avoir accusé le Hamas de violation de l'accord de cessez-le-feu, Israël a également suspendu l'entrée "jusqu'à nouvel ordre" de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, selon un responsable israélien.

"C'est comme si la guerre avait repris. Nous espérions que l'accord tiendrait, mais l'occupant ne respecte rien, aucun accord. Depuis cet après-midi, les bombardements se sont considérablement intensifiés, des maisons, des tentes et une école ont été touchés. Le sang coule de nouveau", déplore Abdallah Abou Hassanein, 29 ans, à Bureij (centre).

Visite prochaine 

"Comme vous le savez, ils ont été assez turbulents", a déclaré dimanche Donald Trump à propos du Hamas, "ils ont tiré des coups de feu, et nous pensons que leurs dirigeants ne sont peut-être pas impliqués là-dedans".

Selon un responsable israélien, le Hamas a tiré sur les troupes à Rafah (sud) et des combattants palestiniens qui s'étaient approchés de zones de contrôle israélien à Beit Lahia (nord) ont été "éliminés lors d'une frappe".

Dans un communiqué, le Hamas a affirmé n'avoir "aucune connaissance d'incidents ou d'affrontements" à Rafah et a réaffirmé son "engagement total à mettre en œuvre tout ce qui a été convenu, en premier lieu le cessez-le-feu."

Selon un témoin, des combattants du Hamas avaient ciblé un groupe rival dans un secteur de Rafah, près duquel des chars israéliens sont déployés.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

Peu avant la prise de parole de Donald Trump, le vice-président américain JD Vance avait minimisé la reprise des violences à Gaza.

"Le Hamas va tirer sur Israël. Israël va devoir répondre", a-t-il déclaré aux journalistes. "Nous pensons donc que le cessez-le-feu a toutes les chances d'offrir une paix durable. Mais même s'il y parvient, il y aura des hauts et des bas, et nous devrons surveiller la situation".

Un membre de l'administration Trump doit se rendre "certainement" en Israël "dans les prochains jours" pour évaluer la situation, selon lui. "Ce pourrait être moi", a-t-il avancé.

JD Vance a par ailleurs appelé les pays du Golfe à mettre en place une "infrastructure de sécurité" afin de garantir le désarmement du Hamas, un élément clé de la deuxième phase de l'accord de paix.

Retour de corps 

En vertu de la première phase de l'accord, le Hamas a remis le 13 octobre, en échange de près de 2.000 prisonniers palestiniens, les 20 captifs vivants qu'il détenait encore depuis le 7-Octobre et a rendu jusque-là 12 des 28 dépouilles d'otages toujours retenues à Gaza.

Dimanche, le Hamas a annoncé avoir trouvé un 13e corps d'otage à Gaza, s'engageant "si les conditions le permettent" à le restituer plus tard à Israël.

Israël conditionne la réouverture du poste-frontière avec l'Egypte de Rafah, crucial pour l'entrée des aides, à la remise de tous les otages décédés.

Après deux ans de guerre destructrice et sous la pression du président américain, Israël et le Hamas ont conclu un accord de cessez-le-feu après des négociations indirectes en Egypte.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles.

L'offensive israélienne a fait 68.159 morts à Gaza, en majorité des civils, et provoqué un désastre humanitaire, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.


L'Iran dit ne plus être tenu par les "restrictions" liées à son programme nucléaire

Ci-dessus, un panneau d'affichage sur la place Enqelab à Tehra affiche des photos de scientifiques nucléaires, des centrifugeuses et une phrase en farsi : "La science est le pouvoir", le 29 août 2025. (AFP)
Ci-dessus, un panneau d'affichage sur la place Enqelab à Tehra affiche des photos de scientifiques nucléaires, des centrifugeuses et une phrase en farsi : "La science est le pouvoir", le 29 août 2025. (AFP)
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  • À l’expiration officielle de l’accord nucléaire de 2015, l’Iran affirme ne plus être lié par aucune des restrictions imposées à son programme nucléaire, tout en réitérant sa volonté de poursuivre la voie diplomatique
  • Le retrait des États-Unis en 2018, suivi de tensions militaires et du rétablissement de sanctions par les Européens, a fragilisé l’accord, désormais jugé "caduque" par Téhéran, qui enrichit aujourd’hui l’uranium à des niveaux proches de l’usage militaire

Téhéran: L'Iran a affirmé samedi ne plus être tenu par les "restrictions" liées à son programme nucléaire, tout en réitérant son engagement pour la diplomatie, le jour de l'expiration d'un accord international conclu il y a dix ans.

Cet accord, signé en 2015 par l'Iran, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, les Etats-Unis, la Russie et la Chine, visait à encadrer les activités nucléaires de la République islamique en échange de la levée des sanctions de l'ONU qui pesaient fortement sur son économie.

Sa date d'expiration avait été fixée au 18 octobre 2025, soit dix ans exactement après l'entérinement du texte par l'ONU, via la résolution 2231.

Malgré ses démentis, l'Iran est soupçonné par les Occidentaux et Israël, son ennemi juré, de développer secrètement l'arme atomique.

Désormais, "toutes les dispositions (de l'accord), y compris les restrictions prévues pour le programme nucléaire iranien et les mécanismes connexes, sont considérées terminées", a écrit la diplomatie iranienne dans un communiqué publié à l'occasion de l'expiration du pacte.

L'accord plafonnait l'enrichissement d'uranium par l'Iran à 3,67% et prévoyait une stricte supervision de ses activités nucléaires par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), gendarme onusien du nucléaire.

- Retrait américain -

En 2018, les Etats-Unis, sous le premier mandat du président Donald Trump, ont dénoncé ce pacte et rétabli leurs sanctions contre l'Iran, qui respectait alors ses engagements selon l'AIEA.

En représailles, l'Iran a progressivement pris ses distances avec les dispositions prévues par l'accord.

Selon l'AIEA, l'Iran est ainsi le seul pays non doté de l'arme nucléaire à enrichir l'uranium à un niveau élevé (60%), proche du seuil technique de 90% nécessaire à la fabrication de la bombe atomique.

Téhéran a en outre suspendu en juillet toute coopération avec l'AIEA après une guerre de 12 jours en juin déclenchée par des bombardements israéliens sans précédent contre notamment les installations nucléaires en Iran.

Les Etats-Unis ont également mené des frappes contre certaines installations en Iran durant cette guerre. En représailles, l'Iran a lancé des missiles et des drones contre Israël.

Le conflit a mis fin à une série de pourparlers indirects menés depuis avril entre les Etats-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire iranien.

A l'initiative de la France, du Royaume-Uni et de l'Allemagne, l'ONU a rétabli fin septembre ses sanctions contre l'Iran, levées il y a dix ans, rendant de facto caduc l'accord sur le nucléaire.

L'expiration formelle du pacte rend les sanctions "nulles et non avenues", a estimé le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi dans une lettre adressée samedi à l'ONU.

- "Actions irresponsables" -

Les trois pays européens reprochent notamment à l'Iran son manque de coopération avec l'AIEA et demandent une reprise des négociations avec les Etats-Unis.

"Les efforts de l'Iran pour relancer les échanges (avec l'AIEA) ayant abouti à l'accord du Caire ont également été sabotés par les actions irresponsables des trois pays européens", souligne la diplomatie iranienne.

Elle fait référence à l'accord conclu en septembre entre l'Iran et l'AIEA, pour définir la reprise de leur coopération.

"L'Iran exprime fermement son engagement en faveur de la diplomatie", a-t-elle poursuivi.

Pour Ali Vaez, directeur du projet Iran du Centre de recherche International Crisis Group, c'est "une bonne chose que (l'accord) soit mort. Les deux parties peuvent enfin passer à autre chose et proposer de nouvelles idées".

Le programme nucléaire iranien empoisonne de longue date les relations de l'Iran avec les pays occidentaux.

L'Iran se défend de chercher à acquérir la bombe atomique mais insiste sur son droit à disposer du nucléaire à des fins civiles, notamment pour produire de l'électricité.