Condamnation des raids nocturnes d’Israël contre des enfants palestiniens

Des proches du défunt assistent aux funérailles d’Omar Khumour, 14 ans, dans le camp de réfugiés de Dheisheh, à Bethléem, en Cisjordanie occupée, le 16 janvier 2023. (AFP)
Des proches du défunt assistent aux funérailles d’Omar Khumour, 14 ans, dans le camp de réfugiés de Dheisheh, à Bethléem, en Cisjordanie occupée, le 16 janvier 2023. (AFP)
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Publié le Mardi 17 janvier 2023

Condamnation des raids nocturnes d’Israël contre des enfants palestiniens

  • L’organisation israélienne des droits de l’homme HaMoked affirme que les forces de sécurité israéliennes arrêtent chaque année des centaines d’enfants lors de raids planifiés
  • La plupart des arrestations ont lieu la nuit pendant que les enfants dorment et s’accompagnent de violentes prises d’assaut des maisons par des forces lourdement armées

RAMALLAH: Les raids nocturnes menés par Israël contre les enfants palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem-Est ont été fermement condamnés.

L’organisation israélienne des droits de l’homme HaMoked affirme que les forces de sécurité israéliennes arrêtent chaque année des centaines d’enfants lors de raids planifiés qui causent des traumatismes à toutes les personnes impliquées.

Dans son rapport On Flimsy Grounds: Israel’s Pervasive Night Arrests of Palestinian Children («Sur des bases incertaines: les arrestations nocturnes systématiques des enfants palestiniens»), publié le 16 janvier, le groupe déclare que cette pratique était souvent un premier recours, même lorsqu’un enfant n’était détenu que pendant une courte période et libéré sans inculpation.

Parmi les cent vingt-cinq cas examinés l’année dernière, le groupe a découvert qu’aucune famille palestinienne n’avait reçu de convocation avant que les forces israéliennes ne prennent d’assaut leurs maisons.

HaMoked déclare que le refus d’Israël de recourir moins souvent à cette procédure suggère qu’elle est délibérément utilisée pour intimider la population palestinienne.

Cette récente accusation contre les forces israéliennes intervient au moment où le ministère palestinien de la Santé soutient qu’Omar Lotfi Khumour, 14 ans, a été tué d’une balle dans la tête lundi dernier dans le camp de réfugiés de Dheisheh, à Bethléem.

De très nombreux Palestiniens se sont rassemblés devant l’hôpital où l’adolescent a été conduit, scandant des slogans contre Israël.

Cette mort porte à quatorze – parmi lesquels quatre enfants – le nombre de Palestiniens tués par Israël depuis le début de l’année.

Le rapport de HaMoked repose sur des informations fournies par deux cent quatre-vingt-quatorze familles qui ont contacté l’organisation afin de localiser leurs enfants après leur détention. Parmi ces derniers, cent vingt-cinq ont été interpellés en pleine nuit.

«Le traitement par Israël des enfants palestiniens soumis à un interrogatoire constitue une grave violation de ses obligations juridiques internationales», indique le rapport.

Dans une pétition déposée auprès de la Haute Cour en 2021, le groupe avait forcé l’armée israélienne à introduire une «procédure de convocation des mineurs présumés avant une arrestation programmée».

HaMoked a lancé un appel pour réitérer sa demande. L’audience est prévue en mars.

L’étude montre que les arrestations nocturnes sont utilisées même contre les enfants soupçonnés d’infractions mineures.

Le groupe souligne que la grande majorité des cas examinés concernent des enfants qui sont rentrés chez eux dans les semaines qui ont suivi leur arrestation sans que, dans la plupart des cas, aucune accusation ne soit portée contre eux. Beaucoup ont été détenus pendant quelques jours, voire quelques heures seulement.

«Les arrestations nocturnes devraient être le dernier recours et Israël devrait épuiser tous les autres moyens avant qu’un énorme groupe de soldats ne prenne d’assaut une maison familiale au milieu de la nuit», déclare Jessica Montell, directrice générale de HaMoked, à Arab News.

«C’est une expérience extrêmement traumatisante, à la fois pour le garçon arrêté et pour toute sa famille.»

«Alors qu’Israël a introduit une nouvelle procédure qui vise à émettre une convocation au lieu d’une arrestation nocturne, les recherches de HaMoked de l’année dernière montrent qu’il n’y a aucune amélioration de la situation.»

«Nous avons documenté cent vingt-cinq cas d’arrestation nocturne l’année dernière, mais personne n’avait reçu de convocation.»

Ayed Abu Qtaish, directeur du programme de responsabilisation chez Defence for Children International, déclare à Arab News que les forces israéliennes se moquent clairement des décisions de justice antérieures en matière d’arrestations à l’improviste.

M. Abu Qtaish affirme également que la plupart de ces opérations ont lieu la nuit pendant que les enfants dorment et qu’elles s’accompagnent de violentes prises d’assaut des maisons par des forces lourdement armées. Ces dernières réveillent les enfants et les emmènent dans des centres d’interrogatoire, ce qui provoque un traumatisme psychologique.

Les forces de l’ordre remettent à la famille une demande de convocation pour enquête uniquement si l’enfant à arrêter ne se trouve pas à la maison, précise-t-il.

Amani Saraneh, du Club des prisonniers palestiniens, explique à Arab News que les forces de sécurité israéliennes ont arrêté huit cent quatre-vingt-deux enfants l’année dernière au cours de raids similaires. Elle rapporte que cent cinquante parmi eux se trouvent toujours en prison.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Turquie: le chef kurde Öcalan veut agir avec «sérieux et responsabilité»

 Le chef emprisonné de la guérilla kurde Abdullah Öcalan appelle à agir avec "sérieux et sens des responsabilités" pour mener le processus de paix en cours avec la Turquie à son terme, dans un message publié mardi par des députés turcs. (AFP)
Le chef emprisonné de la guérilla kurde Abdullah Öcalan appelle à agir avec "sérieux et sens des responsabilités" pour mener le processus de paix en cours avec la Turquie à son terme, dans un message publié mardi par des députés turcs. (AFP)
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  • "Pour passer à une phase positive, il est essentiel que chacun agisse avec sensibilité, sérieux et sens des responsabilités"
  • Abdullah Öcalan, qui a appelé en février son mouvement à se dissoudre, est détenu à l'isolement depuis 1999 sur l'île prison d'Imrali, au large d'Istanbul

ISTANBUL: Le chef emprisonné de la guérilla kurde Abdullah Öcalan appelle à agir avec "sérieux et sens des responsabilités" pour mener le processus de paix en cours avec la Turquie à son terme, dans un message publié mardi par des députés turcs.

"Pour passer à une phase positive, il est essentiel que chacun agisse avec sensibilité, sérieux et sens des responsabilités", écrit le leader historique du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), auquel une délégation du parti prokurde DEM a rendu visite lundi.

Abdullah Öcalan, qui a appelé en février son mouvement à se dissoudre, est détenu à l'isolement depuis 1999 sur l'île prison d'Imrali, au large d'Istanbul.

Le PKK a annoncé le 26 octobre le retrait vers le nord de l'Irak de ses derniers combattants présents en Turquie, complétant ainsi la première phase du processus de paix initié un an auparavant par Ankara.

Lors d'une cérémonie en juillet, une trentaine de combattants en treillis avaient symboliquement brûlé leurs armes.

Le parti prokurde, troisième force au Parlement, a appelé à "passer à la deuxième phase, à savoir les étapes juridiques et politiques".

"Nous nous efforçons de développer une phase positive, et non une phase destructrice et négative", poursuit M. Öcalan. "L'intégration du phénomène kurde dans toutes ses dimensions dans le cadre légal de la République et un processus de transition solide doivent en constituer le fondement", écrit-il.

Une commission parlementaire transpartisane planche depuis août sur une traduction légale et encadrée de cette transition vers la paix.

Elle doit notamment décider du sort d'Abdullah Öcalan et de possibles garanties de sécurité pour ses combattants.

La libération du leader kurde âgé de 76 ans est au cœur des demandes du PKK. Il a été autorisé en septembre à rencontrer ses avocats pour la première fois en six ans.

Selon des analystes, le PKK est affaibli par des décennies de guérilla qui ont fait au moins 50.000 morts, selon un bilan officiel. Et la communauté kurde, qui représente selon des estimations 20% de la population turque sur 86 millions d'habitants, est épuisée par un long conflit.


Un hôpital de Gaza déclare avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens

L'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé mercredi avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu avec Israël. (AFP)
L'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé mercredi avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu avec Israël. (AFP)
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  • Sur les 28 otages décédés que le Hamas avait accepté de remettre à Israël dans le cadre de l'accord, 21 ont été restitués à ce jour. Israël exige toujours la restitution des sept dernières dépouilles
  • Le mouvement islamiste palestinien a également libéré le 13 octobre les 20 derniers otages vivants retenus dans la bande de Gaza, en échange de la libération de près de 2.000 prisonniers palestiniens

KHAN YOUNES: L'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé mercredi avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu avec Israël.

"La dixième série de dépouilles de martyrs palestiniens, soit 15 martyrs", est arrivée "dans le cadre de l'échange de dépouilles entre la partie palestinienne et l'occupation israélienne", a déclaré l'hôpital en précisant que 285 dépouilles ont été reçues dans la bande de Gaza depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre.

Sur les 28 otages décédés que le Hamas avait accepté de remettre à Israël dans le cadre de l'accord, 21 ont été restitués à ce jour. Israël exige toujours la restitution des sept dernières dépouilles.

Le mouvement islamiste palestinien a également libéré le 13 octobre les 20 derniers otages vivants retenus dans la bande de Gaza, en échange de la libération de près de 2.000 prisonniers palestiniens.

Mardi, la branche armée du Hamas a fait parvenir aux autorités israéliennes la dépouille d'une personne, identifiée mercredi comme Itay Chen, un soldat israélo-américain tué à l'âge de 19 ans.

Dans la bande de Gaza, des proches de personnes arrêtées par Israël et qui attendent leur retour ont dit lors de plusieurs remises de dépouilles par Israël que les corps étaient très difficiles à identifier.

Le service de presse du gouvernement du Hamas à Gaza a de nouveau accusé mercredi les autorités israéliennes de refuser de transmettre des listes de noms des personnes dont les dépouilles arrivent dans le territoire palestinien.


Soudan: 40 morts au Kordofan, les combats s'intensifient dans la région

Une attaque dans la ville stratégique d'El-Obeid, capitale régionale du Kordofan-Nord au Soudan, a fait au moins 40 morts, a annoncé mercredi l'ONU, pendant que les violences continuent dans la région voisine du Darfour. (AFP)
Une attaque dans la ville stratégique d'El-Obeid, capitale régionale du Kordofan-Nord au Soudan, a fait au moins 40 morts, a annoncé mercredi l'ONU, pendant que les violences continuent dans la région voisine du Darfour. (AFP)
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  • L'attaque, qui a visé un enterrement, s'est produite mardi sur la ville assiégée par les paramilitaires des Forces de Soutien Rapide (FSR), alors que les combats pour le contrôle de cette région du centre du Soudan se sont intensifiés ces derniers jours
  • "Des sources locales rapportent qu'au moins 40 civils ont été tués et des dizaines de blessés hier dans une attaque sur un rassemblement lors de funérailles"

PORT-SOUDAN: Une attaque dans la ville stratégique d'El-Obeid, capitale régionale du Kordofan-Nord au Soudan, a fait au moins 40 morts, a annoncé mercredi l'ONU, pendant que les violences continuent dans la région voisine du Darfour.

L'attaque, qui a visé un enterrement, s'est produite mardi sur la ville assiégée par les paramilitaires des Forces de Soutien Rapide (FSR), alors que les combats pour le contrôle de cette région du centre du Soudan se sont intensifiés ces derniers jours.

Le conflit entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les FSR de Mohammed Daglo a éclaté en avril 2023 et se concentre désormais au Kordofan, région stratégique car située entre la capitale Khartoum, contrôlée par les militaires, et le Darfour, aux mains des paramilitaires.

"Des sources locales rapportent qu'au moins 40 civils ont été tués et des dizaines de blessés hier dans une attaque sur un rassemblement lors de funérailles" à El-Obeid, a déclaré le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

Les violences continuent aussi au Darfour, selon l'Ocha, qui fait état de "multiples frappes aériennes et de drones" survenues dimanche, sans pouvoir donner de bilan du fait de l'accès limité au terrain et des difficultés de communications.

"Viols collectifs" 

Depuis la chute aux mains des paramilitaires le 26 octobre de la ville d'El-Facher, dernier bastion de l'armée au Darfour, l'ONU a fait état de massacres, viols, pillages et déplacements massifs de population.

"Nous nous réveillons en tremblant de peur, les images du massacre nous hantent", a témoigné Amira, mère de quatre enfants réfugiée à Tawila, une ville à environ 70 kilomètres d'El-Facher, où s'entassent les déplacés sous des bouts de tissus transformés en tentes ou en auvent.

"C'étaient des viols collectifs. Des viols collectifs en public, devant tout le monde, et personne ne pouvait les arrêter", a-t-elle raconté.

Des images satellite analysées par le Humanitarian Research Lab (HRL) de l'université américaine de Yale, qui documente la situation à El-Facher depuis le début du siège il y a 18 mois, ont permis de mettre en évidence des atrocités sur place.

Ces rapports ont déclenché l'"indignation générale", a déclaré à l'AFP Nathaniel Raymond, directeur du HRL qui croise les vidéos postées par des paramilitaires "en train de tuer des gens à un volume record" avec les images satellites afin de géolocaliser les exactions.

Le patron de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, s'est indigné des "attaques continues visant le système de santé", affirmant que quatre personnes, dont des enfants, avaient été tuées à l'hôpital pédiatrique de la région de Kernoi, au Darfour, près de la frontière du Tchad.

Pourparlers ou combats ? 

L'émissaire américain pour l'Afrique, Massad Boulos, s'est efforcé ces derniers jours, lors d'un déplacement au Caire, de finaliser une proposition de trêve humanitaire formulée mi-septembre sous son égide par un groupe de médiateurs incluant aussi l'Egypte, l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis.

Ce groupe de médiation, dit du Quad, travaille sur un plan global de paix pour le Soudan, mais ses dernières propositions sont restées lettre morte.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait pourtant exhorté mardi les belligérants à "venir à la table des négociations" et "mettre fin à ce cauchemar de violence".

Mais après avoir étudié la proposition de cessez-le-feu, les autorités pro-armée ont affirmé que la guerre allait continuer.

"Les préparatifs pour la bataille du peuple soudanais se poursuivent", a déclaré le ministre de la Défense, Hassan Kabroun.

Le Conseil de souveraineté présidé par le chef de l'armée, le général al-Burhane, a néanmoins présenté un plan pour "faciliter l'accès à l'aide humanitaire" et "la restauration de la sécurité et de la paix dans toutes les régions du Soudan", selon le compte-rendu du ministre.

 "Malnutrition sévère" 

"La situation sur le terrain est très compliquée", a reconnu la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt.

Plus de 71.000 civils ont fui El-Facher depuis sa chute et quelque 12.000 arrivées ont été enregistrées à Tawila, selon l'ONU.

La guerre entre l'armée et les FSR a déjà fait des dizaines de milliers de morts et près de 12 millions de déplacés, selon l'ONU.

La situation des populations déplacées reste critique, a averti l'Unicef en soulignant que 14,6% des enfants de moins de cinq ans souffraient de malnutrition sévère.