Paris «extrêmement inquiet» de l'état de santé du Franco-irlandais Bernard Phelan, détenu en Iran

Berard Phelan a été arrêté alors qu'il était en «voyage d'études» (Photo, Twitter).
Berard Phelan a été arrêté alors qu'il était en «voyage d'études» (Photo, Twitter).
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Publié le Mardi 17 janvier 2023

Paris «extrêmement inquiet» de l'état de santé du Franco-irlandais Bernard Phelan, détenu en Iran

  • La soeur de Bernard Phelan, Caroline Massé-Phelan, a précisé que son frère avait entamé lundi une grève de la soif
  • L'Iran fait valoir que tous les étrangers sont détenus en vertu de ses lois intérieures et s'est dit prêt à des échanges de prisonniers

PARIS: Le ministère français des Affaires étrangères est "extrêmement inquiet" de l'état de santé de Bernard Phelan, un Franco-irlandais détenu depuis octobre en Iran, a indiqué sa porte-parole, Anne-Claire Legendre, confirmant son identité.

Son état de santé est "fragile et nécessite un suivi médical approprié qui n'est pas assuré dans son lieu de détention", a-t-elle déploré.

La soeur de Bernard Phelan, Caroline Massé-Phelan, a précisé à l'AFP que son frère avait entamé lundi une grève de la soif alors qu'il était déjà en grève de la faim depuis le début de l'année.

"Il ne va déjà pas bien. Il a perdu du poids", a-t-elle confié, soulignant que leur père âgé de 97 ans et elle-même étaient "extrêmement inquiets".

Pour elle, cette situation est d'autant plus incompréhensible que son frère, âgé de 64 ans, "adorait l'Iran". "Il travaillait pour des tours opérateurs, faisait venir des touristes en Iran".

Il a été arrêté alors qu'il était en "voyage d'études", a-t-elle expliqué. "Il n'a pas été jugé" mais a été arrêté au prétexte qu'il faisait de la propagande anti-régime iranien, a-t-elle dit.

Le Quai d'Orsay "multiplie, en lien avec le gouvernement irlandais, les démarches auprès de l'Iran" pour que M. Phelan soit relâché "sans délai", a assuré de son côté Anne-Claire Legendre.

"Nous vous confirmons que M. Bernard Phelan, ressortissant franco-irlandais, est au nombre de nos sept compatriotes détenus arbitrairement par les autorités iraniennes", a-t-elle par ailleurs précisé.

La semaine dernière, le Quai d'Orsay s'était refusé à tout commentaire. C'est le ministère irlandais des affaires étrangères qui avait confirmé que Bernard Phelan était détenu en Iran depuis octobre.

Mardi, un porte-parole du ministère irlandais a répété qu'il lui apportait "une assistance consulaire en étroite coordination avec la France". "Cette affaire a également été portée directement auprès des autorités iraniennes", a-t-il ajouté.

Selon lui, la situation actuelle de M. Phelan "plaide en faveur de sa libération urgente pour des raisons humanitaires".

Les familles des sept détenus français sont inquiètes alors que l'hiver rend de plus en plus pénibles les conditions de détention. Un froid glacial règne dans les cellules.

Les ressortissants français font partie de dizaines d'Occidentaux détenus en Iran. Leurs soutiens les décrivent comme des innocents utilisés par les Gardiens de la révolution comme leviers dans les relations de l'Iran avec l'Occident. L'Iran et les grandes puissances essaient de ressusciter un accord international de 2015 qui vise à garantir le caractère civil du programme nucléaire iranien. Téhéran est accusé, malgré ses démentis, de chercher à se doter de l'arme atomique.

L'Iran fait valoir que tous les étrangers sont détenus en vertu de ses lois intérieures et s'est dit prêt à des échanges de prisonniers.

De nombreux pays ont demandé à leurs ressortissants d'éviter de se rendre en Iran où les arrestations arbitraires se multiplient depuis les manifestations provoquées par la mort le 16 septembre d'une jeune Iranienne, Mahsa Amini, après son arrestation par la police des moeurs.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
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  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".


Restitutions coloniales: le gouvernement français annonce un projet de loi

La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
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  • Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation
  • Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises

PARIS: Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation.

S'appliquant en priorité aux pays africains mais de "portée géographique universelle", ce texte vise à accélérer le retour dans leur pays d'origine de biens culturels appartenant aux collections nationales françaises.

Ils doivent revenir à des "Etats qui, du fait d'une appropriation illicite, en ont été privés" entre 1815 et 1972, selon le ministère français de la Culture.

Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises. Les oeuvres à restituer devront avoir été acquises "dans une situation de vol, de pillage, de cession ou de libéralité obtenue par contrainte ou violence ou d'une personne qui ne pouvait en disposer", a précisé le ministère.

La décision de sortie des collections pour opérer cette restitution ne passera plus par un processus législatif au cas par cas mais pourra intervenir sur seul décret du Conseil d'Etat et après avis, le cas échéant, d'une commission scientifique bilatérale.

Cette commission devra en effet documenter et déterminer, si besoin, le caractère illicite de l'appropriation des oeuvres réclamées à travers un travail qui associerait des experts et historiens français et l'Etat demandeur, selon le ministère.

Concernant la période historique retenue, 1815 correspond à la date d'un règlement des conquêtes napoléoniennes qui est dû à un premier mouvement de restitution d'œuvres à l'échelle européenne. 1972 est celle de l'entrée en application de la convention internationale de l'Unesco protégeant les biens culturels contre le trafic illicite.