«Neneh superstar», diversité et ballet sur grand écran

Sur cette photo prise le 05 janvier 2023, l'actrice française Oumy Bruni Garrel, qui tient son premier rôle au cinéma dans le film "Neneh superstar", pose lors d'une séance photo à Paris le 5 janvier 2023. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Sur cette photo prise le 05 janvier 2023, l'actrice française Oumy Bruni Garrel, qui tient son premier rôle au cinéma dans le film "Neneh superstar", pose lors d'une séance photo à Paris le 5 janvier 2023. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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Publié le Vendredi 20 janvier 2023

«Neneh superstar», diversité et ballet sur grand écran

  • Dans ce long-métrage signé Ramzi Ben Sliman, en salles mercredi, Oumy Bruni Garrel, fille adoptive de Louis Garrel et de Valeria Bruni-Tedeschi, incarne, pour son premier grand rôle au cinéma, Neneh
  • Ca parle de "carnation de peau", de "morphologie noire" et de "protection de nos valeurs", un clin d'oeil à des propos de Benjamin Millepied, ex-directeur de la danse, le premier à avoir critiqué ouvertement le manque de diversité à l'Opéra

PARIS: "Une danseuse noire parmi quarante cygnes, c'est une distraction": sans prendre de gants, le film "Neneh superstar" raconte le combat d'une fillette face aux discriminations à son entrée à l'Ecole de danse de l'Opéra de Paris.

Dans ce long-métrage signé Ramzi Ben Sliman, en salles mercredi, Oumy Bruni Garrel, fille adoptive de Louis Garrel et de Valeria Bruni-Tedeschi, incarne, pour son premier grand rôle au cinéma, Neneh, admise comme petit rat malgré l'opposition de la directrice de l'Ecole Marianne Belage (Maïwenn).

"Je ne crois pas qu'elle soit faite pour cette école, il s'agit de créer une uniformité esthétique pour le corps de ballet", proteste-t-elle face à des professeurs plus bienveillants et un directeur de l'Opéra au rôle prééminent un peu exagéré (Cédric Kahn).

«Allégorie de la France»

Ca parle de "carnation de peau", de "morphologie noire" et de "protection de nos valeurs", un clin d'oeil à des propos de Benjamin Millepied, ex-directeur de la danse (2014-2016), le premier à avoir critiqué ouvertement le manque de diversité à l'Opéra.

"J'ai entendu très clairement en arrivant qu'on ne met pas une personne de couleur dans un corps de ballet parce que c'est une distraction", avait-il dit.

Il y a deux ans, l'Opéra, sous la houlette de son directeur Alexander Neef, a fait publier un rapport sur la diversité et vient de lancer "L'Opéra en Guyane". Ramzi Ben Sliman précise à l'AFP qu'il avait conçu le film avant ces développements.

Pourquoi nommer précisément l'Ecole de danse?

En France, "il n'y a qu'à l'Opéra qu'il y a ces traditions tricentenaires, ces règles ultrastrictes", affirme le réalisateur, qui avait monté en 2019 un court-métrage pour "La 3e scène" - la scène digitale de l'Opéra.

Conscient qu'il s'agit d'un sujet "sulfureux", il précise que l'institution n'a pas été mise dans la boucle, malgré une brève apparition de l'étoile Léonore Baulac.

Mais il assure qu'il ne s'agit nullement d'une attaque contre l'institution.

"On ne dénonce pas, on montre au contraire que la danse n'est pas figée. (...) Ce film,
c'est une allégorie parfaite de la France d'aujourd'hui et la question est: +Que fait-on quand on est différent, alors que tout le monde est pareil?+", dit-il.

Pression et jalousie

Un secret va venir expliquer la crispation de la directrice à l'égard de Neneh. "Dans la génération de Marianne Belage, il fallait faire profil bas, alors que, dans celle de Neneh, on affirme sa singularité. Le monde a changé", ajoute-t-il.

Le film montre également les réticences du milieu de Neneh: son père (Steve Tientcheu) la soutient mais sa mère (Aïssa Maïga) n'est pas convaincue ("A son âge, je faisais du judo comme tout le monde"). Ses copines du quartier non plus ("C'est une école de princesses"; "ta tête ne va pas à l'Opéra").

Face à la pression de la directrice et à la jalousie des autres filles qui vont jusqu'à souiller ses pointes, elle se rebiffe et craque parfois ("Pourquoi ne suis-je pas blanche comme tout le monde?").

Le film s'inspire largement de propos réels de danseurs mais aussi, pour le côté technique, de professeurs tirés presque tout droit du documentaire "Graines d'étoiles" (diffusé sur Arte).

Il a sélectionné des petites danseuses qui passent toutes de vrais concours et auditions, et affirme que ce sont elles qui l'ont aiguillé vers Oumy car il n'arrivait pas à trouver une fillette noire de 12 ans ayant à la fois un bon niveau de danse et un jeu convaincant.

Actuellement dans une école sport-études à Paris, l'actrice de 14 ans a "tout de suite adoré l'histoire" de Neneh.

"Ca m'a fait penser à mon histoire à moi. On a subi toutes les deux des choses", confie-t-elle à l'AFP.

L'adolescente, qui veut devenir avocate, espère que le film agira comme un déclic et que la situation pour les danseurs noirs "puisse changer car on en a besoin".


Rami Al-Ali intègre la haute couture à Paris

Travaillant avec une palette de neutres doux, de pastels glacés et de métallisés discrets, le designer a exploré les volumes, les textures et les structures avec une approche architecturale distincte. (Getty Images)
Travaillant avec une palette de neutres doux, de pastels glacés et de métallisés discrets, le designer a exploré les volumes, les textures et les structures avec une approche architecturale distincte. (Getty Images)
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  • Le designer syrien Rami Al-Ali est entré dans l’histoire cette semaine en devenant le premier couturier de son pays à figurer au calendrier officiel de la haute couture à Paris
  • Originaire de Damas, Rami Al-Ali a perfectionné son art à Dubaï et à Beyrouth, avant de fonder sa marque éponyme en 2001

DUBAÏ : Le designer syrien Rami Al-Ali est entré dans l’histoire cette semaine en devenant le premier couturier de son pays à figurer au calendrier officiel de la haute couture à Paris, étouffant ses larmes à la fin d’un défilé de pièces délicatement taillées.

Travaillant dans une palette de neutres doux, de pastels glacés et de métallisés discrets, le créateur a exploré le volume, la texture et la structure avec une approche architecturale affirmée.
Les silhouettes structurées, aux coupes asymétriques, étaient adoucies par des drapés élégants ou des ornements délicats.

Les robes longues en organza et mousseline de soie jouaient sur la fluidité, avec une transparence subtile leur conférant une qualité éthérée. Broderies à la main, tulle plissé et smocks complexes ont ajouté profondeur et intérêt visuel à l’ensemble.

Plusieurs modèles comportaient des détails tissés ou en treillis, que ce soit sur des panneaux entiers ou en touches décoratives, mettant en valeur la virtuosité artisanale. D'autres créations remarquables exploraient des volumes sculpturaux : une robe s’ouvrait en plis façon éventail, une autre adoptait des couches en cascade.

L’entrée d’Al-Ali dans le calendrier parisien marque une étape majeure, signifiant son accession au cercle le plus élitiste de la mode. Pour obtenir la désignation officielle de « haute couture », les maisons doivent satisfaire à des critères stricts, définis par la loi française.

« Une étape historique, célébrant le dévouement de toute une vie à l’artisanat, à la culture et à l’expression créative, enracinée dans l’héritage et portée par une vision », a posté la maison de couture sur Instagram à l’annonce de sa participation.

Originaire de Damas, Rami Al-Ali a perfectionné son art à Dubaï et à Beyrouth, avant de fonder sa marque éponyme en 2001.

Ses créations ont séduit de nombreuses célébrités, parmi lesquelles Amal Clooney, Eva Longoria, Jennifer Lopez ou encore Jessica Chastain.

Son travail est salué pour sa capacité à fusionner les influences moyen-orientales et occidentales : des silhouettes fluides enrichies de détails ludiques et raffinés, entre tradition et modernité.

Al-Ali rejoint ainsi un cercle restreint de créateurs arabes figurant au calendrier officiel, aux côtés de Georges Hobeika, Elie Saab, Zuhair Murad et Mohammed Ashi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le premier sac Birkin d'Hermès vendu près de 8,6 millions d'euros à Paris

(AFP)
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  • Le premier sac Birkin d'Hermès, conçu spécialement pour Jane Birkin en 1984, a été vendu aux enchères, jeudi à Paris, pour 8,582 millions d'euros
  • Ce grand fourre-tout en cuir noir est le premier exemplaire de ce qui est devenu l'un des sacs les plus célèbres et les plus chers au monde

PARIS: Le premier sac Birkin d'Hermès, conçu spécialement pour Jane Birkin en 1984, a été vendu aux enchères, jeudi à Paris, pour 8,582 millions d'euros frais inclus, a indiqué la maison d'enchères Sotheby's.

Ce grand fourre-tout en cuir noir est le premier exemplaire de ce qui est devenu l'un des sacs les plus célèbres et les plus chers au monde.

Jusqu'à présent, le sac le plus cher jamais vendu aux enchères était un Kelly Hermès en crocodile, serti de diamants et rehaussé d'or blanc, ajdugé à plus de 513.000 dollars (438.000 euros), selon Sotheby's.

Ce "prototype historique réalisé à la main", gravé des initiales J.B., se distingue par plusieurs particularités qui en font une pièce unique, notamment sa taille, ses anneaux métalliques fermés, sa bandoulière non-détachable ou encore la présence d'un coupe-ongles intégré. Des traces d'autocollants sont aussi visibles sur le cuir patiné.

Icône de mode au look effortless chic (presque sans effort, ndlr), Jane Birkin privilégiait le côté pratique des choses.

Lors d'un vol Paris-Londres, la chanteuse et actrice anglaise, décédée en 2023, se plaint à son voisin de ne pas trouver un sac adapté à ses besoins de jeune maman.

Ce dernier n'est autre que Jean-Louis Dumas, gérant d'Hermès de l'époque. Un fourre-tout avec un espace dédié aux biberons voit ainsi le jour en 1984 et porte le nom Birkin.

Quarante ans plus tard, ce sac à main en cuir est devenu le produit emblématique du sellier-maroquinier. Produit en très petite quantité, il cultive une image d'exclusivité, avec un prix pouvant varier grandement, de quelques milliers d'euros pour les modèles les plus simples, jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'euros pour les plus luxueux.

Outre le sac Birkin, la vente "Fashion Icons" de Sotheby's proposait des pièces emblématiques issues de défilés de créateurs tels que Christian Dior, John Galliano, Thierry Mugler ou encore Alexander McQueen.


Le musée de Djeddah expose 1 000 objets rares retraçant l’histoire de l'islam

La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
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La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
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  • La première galerie retrace l'évolution de la céramique et de la verrerie du Ier au Xe siècle de l'Hégire (du VIIe au XVIe siècle)
  • La deuxième galerie met en lumière le travail des métaux islamiques, avec des objets décorés de manière complexe et des récipients d'usage quotidien

DJEDDAH : La Maison des Arts Islamiques, le premier musée du Royaume entièrement dédié à l’art islamique, abrite une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique.

Situé dans le parc de Djeddah, le musée expose plus de 1 000 objets qui donnent un aperçu des valeurs islamiques et du patrimoine culturel et historique de la région, a rapporté l'Agence de presse saoudienne (SPA).

Le musée comprend six galeries, chacune explorant une facette distincte du patrimoine islamique.

La première galerie retrace l'évolution de la céramique et de la verrerie du Ier au Xe siècle de l'Hégire (du VIIe au XVIe siècle), mettant en valeur la poterie, un artisanat de l'Antiquité qui a connu un développement majeur sous l'impulsion des artisans musulmans.

La deuxième galerie met en lumière le travail du métal islamique, avec des objets décorés de manière complexe et des récipients d'usage quotidien.

La troisième galerie présente 500 pièces de monnaie de l'époque du prophète Mahomet à l'époque moderne, offrant un aperçu de l'histoire économique du monde musulman.

La quatrième galerie se concentre sur l'influence de l'art islamique sur les autres civilisations et sur la manière dont les cultures européennes se sont engagées dans les traditions artistiques islamiques.

La cinquième galerie présente des manuscrits coraniques rares, des pièces de calligraphie arabe et des tablettes de bois utilisées pour la mémorisation du Coran.

La dernière galerie présente des textiles islamiques, notamment des pièces provenant des revêtements intérieurs et extérieurs de la sainte Kaaba et un rare rideau de la porte Shammi de la mosquée du Prophète à Médine, fabriqué à l'époque ottomane au XIIIe siècle de l'ère chrétienne.

La visite du musée s'achève à la bibliothèque, qui propose une large sélection de livres en arabe et en anglais sur l'histoire, la culture et la littérature islamiques.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com