Brésil : « immense tristesse » aux obsèques d'un homme noir tabassé à mort

Des proches et amis de Joao Alberto Silveira Freitas, décédé après avoir été battu par des agents de sécurité blancs dans un supermarché appartenant au groupe Carrefour, assistent à ses funérailles à Porto Alegre, Brésil, le 21 novembre 2020.(AFP)
Des proches et amis de Joao Alberto Silveira Freitas, décédé après avoir été battu par des agents de sécurité blancs dans un supermarché appartenant au groupe Carrefour, assistent à ses funérailles à Porto Alegre, Brésil, le 21 novembre 2020.(AFP)
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Publié le Dimanche 22 novembre 2020

Brésil : « immense tristesse » aux obsèques d'un homme noir tabassé à mort

  • « C'est une immense tristesse, je ne souhaite ça à personne, j'ai du mal à retenir mes larmes »
  • « J'espère que toute l'émotion que sa mort a suscité fera en sorte que notre société s'améliore (...), qu'on enseigne les principes d'égalité sur les bancs de l'école »

PORTO ALEGRE : L'émotion était perceptible samedi à Porto Alegre, dans le Sud du Brésil, à l'enterrement de Joao Alberto Silveira Freitas, un homme noir mort après avoir été roué de coups par des agents de sécurité blancs d'un supermarché Carrefour.

« C'est une immense tristesse, je ne souhaite ça à personne, j'ai du mal à retenir mes larmes », a dit à l'AFP João Batista Rodrigues Freitas, le père de ce Brésilien de 40 ans tué jeudi soir, à la veille de la journée nationale de la Conscience Noire.

En présence d'une quarantaine de personnes, il a été inhumé au cours d'une cérémonie sobre et pleine de recueillement.

« J'espère que toute l'émotion que sa mort a suscité fera en sorte que notre société s'améliore (...), qu'on enseigne les principes d'égalité sur les bancs de l'école », a lancé son père.

Les images insoutenables d'une vidéo montrant la victime frappée à coups de poing par un vigile sur le parking du supermarché pendant que l'autre le tenait ont choqué le Brésil. 

Selon les premiers éléments de l'enquête, il a été roué de coups pendant plus de cinq minutes avant d'être immobilisé par ses agresseurs et de mourir asphyxié.

Samedi, au début de son discours au sommet virtuel du G20, le président Jair Bolsonaro a une nouvelle fois ignoré les graves problèmes de racisme structurel qui minent le Brésil, un pays dont plus de la moitié des 212 millions d'habitants sont noirs ou métis.

Le dirigeant d'extrême droite a mis en avant le « métissage » du Brésil et a fustigé « ceux qui veulent semer le conflit et la discorde » en tentant « d'importer » dans son pays des « tensions » raciales « qui ne font pas partie de son histoire ».

« En tant qu'homme et en tant que président, je vois tout le monde de la même couleur : vert et jaune (les couleurs du drapeau du Brésil) », a-t-il aussi affirmé, réitérant des propos diffusés la veille sur Twitter, quand il se disait « daltonien ».

Vendredi, son vice-président Hamilton Mourao, avait également suscité un tollé en affirmant qu'il n'y avait « pas de racisme au Brésil ».

« Nous savons à quel point il est difficile d'éveiller les consciences, parce que les ennemis du combat contre le racisme sont au pouvoir actuellement », a déclaré à l'AFP Matheus Gomes, élu (Gauche) à l'assemblée législative de Porto Alegre, présent à l'enterrement.

Vendredi soir, des manifestations réunissant plusieurs centaines de personnes ont eu lieu devant des supermarchés Carrefour à Porto Alegre et dans d'autres grandes villes brésiliennes.

Samedi, le pilote de Formule 1 Lewis Hamilton, noir, britannique, sept fois champion du monde 1 et très impliqué dans le mouvement Black Lives Matter après la mort de George Floyd aux Etats-Unis, s'est dit sur Instagram « dévasté » par la nouvelle d'une « nouvelle vie noire perdue ».

« Ça continue et il faut qu'on se batte pour que ça s'arrête », a-t-il écrit dans un message illustré par une photo de manifestation de vendredi à Porto Alegre.

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.