Deux détenus yéménites «torturés à mort dans les prisons houthies»

Un partisan des Houthis regarde en portant une arme lors d'un rassemblement à Sanaa (Photo, Reuters/Archives).
Un partisan des Houthis regarde en portant une arme lors d'un rassemblement à Sanaa (Photo, Reuters/Archives).
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Publié le Dimanche 22 janvier 2023

Deux détenus yéménites «torturés à mort dans les prisons houthies»

  • Ces décès ont suscité l'indignation et des demandes d'enquête pour traduire les meurtriers en justice
  • Les organisations de défense des droits et les activistes yéménites demandent aux pays d'exercer une plus grande pression sur les Houthis

AL-MUKALLÂ: Deux Yéménites enlevés par les Houthis sont morts après avoir été brutalement torturés dans les prisons de la milice, ont révélé samedi des défenseurs yéménites des droits de l'homme et des médias locaux.

Ces décès ont suscité l'indignation, avec des demandes d'enquête pour traduire les meurtriers en justice ainsi que des demandes pour accélérer les négociations d'échange de prisonniers.

L'une des victimes, Munaser al-Rasas, un expatrié yéménite travaillant en Arabie saoudite, aurait été enlevé alors qu'il rentrait au domicile familial dans la province centrale d'Al-Bayda pour célébrer l'Aïd Al-Adha en juillet dernier.

Ce vendredi, un représentant des Houthis a informé la famille de son décès, mais n'a donné aucun autre détail.

Des activistes et des amis yéménites ont déclaré qu'Al-Rasas avait été torturé par les Houthis à Sanaa et que ses ravisseurs avaient ignoré les nombreuses demandes de la famille de le libérer ou au moins de l'informer de son endroit.

Des activistes ont également signalé que Hadi Hussein Salem al-Shani, un soldat yéménite, était mort dans une prison des Houthis dans la capitale. Les Houthis auraient rendu sa dépouille à sa famille pour qu'elle l'enterre au cours du week-end, sans fournir des informations sur sa mort.

Al-Shani, soldat de la 153e brigade d'infanterie d'Al-Bayda, a été capturé sur le champ de bataille dans la région d'Al-Bayda Al-Malajem il y a trois ans et amené à Sanaa, où il a été torturé.

Ces deux hommes sont les victimes les plus récentes des techniques d'interrogatoire brutales utilisées par les Houthis dans les régions qu'ils contrôlent, notamment à Sanaa.

En novembre, le réseau yéménite pour les droits et la liberté a indiqué dans un rapport qu'au moins 4 200 personnes étaient détenues dans les centres de détention des Houthis.

La milice a exécuté 147 prisonniers depuis la fin de 2014, tandis que 282 autres sont morts par négligence, a mentionné le groupe de défense des droits. 98 autres prisonniers seraient morts quelques jours après leur libération.

Les organisations de défense des droits et les activistes yéménites demandent aux pays d'exercer une plus grande pression sur les Houthis pour qu'ils mettent fin à ces pratiques brutales.

«La torture dans les prisons officielles et non officielles de la milice houthie au cours des huit dernières années est l'une des plus graves violations du droit humanitaire international», a déclaré samedi à Arab News Mutahar al-Badhiji, directeur exécutif de la Coalition yéménite de surveillance des violations des droits de l'homme.

Il a appelé à l'activation des accords d'échange de prisonniers et à des discussions pour la libération de milliers de prisonniers de guerre.

«L'échange de prisonniers est l'un des résultats non résolus de l'accord de Stockholm. Il s'agit d'une question humanitaire qui touche de nombreuses personnes, qu'elles résident à l'intérieur du territoire des Houthis ou dans le territoire sous le contrôle du gouvernement légitime. Ces prisonniers doivent être traités d'un point de vue humanitaire, sans motivations politiques ou militaires», a souligné Al-Badhiji, faisant référence à l'accord négocié par l'ONU et signé entre le gouvernement yéménite et les Houthis dans la capitale suédoise en 2018.

D'autres militants yéménites, dont Amat al-Salam al-Hajj, présidente de l'Association des mères des personnes enlevées, un groupe de coordination représentant des milliers de femmes membres des familles de prisonniers de guerre civils, a déclaré que la nouvelle de la mort des détenus est inquiétante pour les familles qui craignent que leurs proches ne connaissent le même sort.

«Cette nouvelle a été un choc pour les mères des personnes enlevées, qui attendent la mort de leurs fils. Les mères, les conjoints et les fils sont tous en détresse psychologique», a-t-elle soutenu.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Israël a approuvé un plan majeur de colonisation en Cisjordanie occupée

Le ministre israélien des finances, Bezalel Smotrich, et une femme tiennent une carte montrant le plan de colonisation E1, qui séparerait Jérusalem-Est de la Cisjordanie occupée. (Fichier/Reuters)
Le ministre israélien des finances, Bezalel Smotrich, et une femme tiennent une carte montrant le plan de colonisation E1, qui séparerait Jérusalem-Est de la Cisjordanie occupée. (Fichier/Reuters)
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  • sraël a validé la construction de 3.400 logements dans la zone stratégique d’E1, entre Jérusalem et Maalé Adoumim. Ce projet diviserait la Cisjordanie, rendant impossible un État palestinien contigu

Jérusalem: Israël a approuvé mercredi un projet clé de construction de 3.400 logements en Cisjordanie occupée, qui, selon ses détracteurs, couperait ce territoire palestinien en deux et empêcherait la création d'un éventuel Etat palestinien avec une continuité territoriale.

"Je suis heureux d'annoncer qu'il y a une heure à peine, l'administration civile a approuvé la planification pour la construction du quartier E1!" a annoncé dans un communiqué Guy Yifrah, maire de la colonie israélienne de Maalé Adoumim.

La perspective de l'approbation de ce projet emblématique et controversé par un comité technique israélien avait suscité la semaine dernière une levée de boucliers dans le monde. L'ONU et l'Union européenne avaient appelé Israël à y renoncer.

Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne a "condamné dans les termes les plus forts" cette décision qui "compromet les perspectives de mise en œuvre de la solution à deux Etats (...) en fragmentant l'unité géographique et démographique de l'Etat palestinien".

"Cela ancre la division de la Cisjordanie occupée en zones et cantons isolés, déconnectés géographiquement et ressemblant à de véritables prisons où les déplacements entre eux ne sont possibles qu'à travers des points de contrôle d'occupation, au milieu de la terreur des milices de colons armés disséminées dans toute la Cisjordanie", a estimé l'Autorité palestinienne.

Le projet "E1", avec "la construction de milliers d'unités de colonies à Jérusalem et dans ses environs, conduit à l'isolement complet" de cette ville "dans toutes les directions par rapport à son environnement palestinien et l'immerge dans d'immenses clusters et villes de colonies reliées à l'intérieur israélien".

L'Autorité y voit un nouveau "crime de colonisation" et une nouvelle étape de "l'annexion progressive de la Cisjordanie". L'accord israélien au projet "nécessite une reconnaissance urgente de l'Etat de Palestine", souligne le ministère palestinien.

Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, une figure de l'extrême droite, avait appelé jeudi à accélérer sa mise en oeuvre et à annexer la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, en riposte aux annonces de plusieurs pays de leur intention de reconnaître un Etat de Palestine.

L'ONG israélienne anti-colonisation, La Paix maintenant, a mis en garde contre un "plan fatal pour l'avenir d'Israël et pour toute chance d'une solution à deux Etats".

Hors Jérusalem-est, occupée et annexée par Israël, quelque trois millions de Palestiniens vivent en Cisjordanie, aux côtés d'environ 500.000 Israéliens installés dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international.

La colonisation de la Cisjordanie, frontalière de la Jordanie, s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, de gauche comme de droite, depuis 1967.

Elle s'est nettement intensifiée sous l'exécutif actuel, particulièrement depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du Hamas sur Israël.

Les affrontements, parfois meurtriers, entre populations locales palestiniennes, armée et colons juifs s'y sont multipliés.

Les autorités israéliennes restreignent fortement les déplacements des Palestiniens de Cisjordanie, tributaires de permis pour franchir les points de contrôle et entrer dans Jérusalem-Est ou en Israël.

L'ONG Ir Amim, qui travaille sur les droits des Palestiniens, a estimé sur X que l'approbation de "E1 démontre à quel point Israël est déterminé à poursuivre ce que le ministre Smotrich a décrit comme un programme stratégique visant à enterrer la possibilité d'un Etat palestinien et à annexer effectivement la Cisjordanie".

Pour cette ONG, "il s'agit d'un choix délibéré d'Israël pour mettre en œuvre un régime d'apartheid". "Si la communauté internationale est sérieuse au sujet de la paix et d'un Etat palestinien, il est urgent de prendre des mesures efficaces pour empêcher Israël d'expulser les Palestiniens dans la zone E1 et de construire cette grande nouvelle colonie au cœur de la Cisjordanie", souligne-t-elle.


Le Liban plaide pour une prolongation du mandat de la force de paix de l'ONU

Le 25 août, les 15 membres du Conseil de sécurité doivent comme chaque année voter sur le projet de résolution, avant l'expiration du mandat de la Finul à la fin du mois. (AFP)
Le 25 août, les 15 membres du Conseil de sécurité doivent comme chaque année voter sur le projet de résolution, avant l'expiration du mandat de la Finul à la fin du mois. (AFP)
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  • L'instance onusienne a entamé lundi les discussions autour d'un projet de résolution présenté par la France visant à renouveler pour un an ce mandat
  • La résolution, consultée par l'AFP, prolongerait le mandat de la Finul jusqu'au 31 août 2026, tout en exprimant "l'intention (du Conseil) de travailler à un retrait"

BEYROUTH: Le président libanais, Joseph Aoun, a plaidé mardi pour une prorogation du mandat de la force de maintien de la paix de l'ONU dans le sud du Liban (Finul), en cours d'examen au Conseil de sécurité.

L'instance onusienne a entamé lundi les discussions autour d'un projet de résolution présenté par la France visant à renouveler pour un an ce mandat.

La résolution, consultée par l'AFP, prolongerait le mandat de la Finul jusqu'au 31 août 2026, tout en exprimant "l'intention (du Conseil) de travailler à un retrait".

Selon plusieurs médias, Israël et les Etats-Unis s'opposent toutefois à l'extension du mandat de la mission déployée pour faire tampon à la frontière libanaise avec Israël depuis 1978.

Ces débats interviennent alors que les autorités libanaises se sont engagées à désarmer le Hezbollah d'ici la fin de l'année, sous pression de Washington et dans le cadre de l'application du cessez-le-feu ayant mis fin à la guerre entre le Hezbollah et Israël en 2024.

"Toute limitation temporelle du mandat de la Finul (...) aurait un impact négatif sur la situation, alors qu'Israël continue d'occuper certaines portions du territoire libanais", a déclaré M. Aoun, selon un communiqué de la présidence.

Le Liban a "mené des contacts (...) afin de garantir la prorogation du mandat de la Finul".

Lors d'un entretien avec le commandant de la Finul, le général Diodato Abagnara, il a ajouté que ces efforts visaient à "préserver la sécurité et la stabilité dans le sud (du Liban), parallèlement au redéploiement de l'armée".

"Notre étroite coordination avec les forces armées libanaises demeure essentielle pour contribuer au rétablissement de la stabilité", a déclaré le général Abagnara sur X.

L'accord de cessez-le-feu prévoit que la formation chiite retire ses forces et démantèle toute infrastructure militaire dans le sud du pays, où l'armée libanaise et les Casques bleus doivent se déployer complètement.

Il prévoit également un retrait israélien de la zone, mais Israël, dont les forces ont connu plusieurs accrochages avec les Casques bleus, maintient des troupes dans des positions frontalières jugées stratégiques et mène régulièrement des frappes chez son voisin.

Israël menace de lancer une nouvelle offensive militaire si le Hezbollah, soutenu par l'Iran, n'est pas désarmé.

Le 25 août, les 15 membres du Conseil de sécurité doivent comme chaque année voter sur le projet de résolution, avant l'expiration du mandat de la Finul à la fin du mois.


Vladimir Poutine informe le prince héritier saoudien de ses entretiens avec Trump

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président russe Vladimir Poutine. (File/SPA/AFP)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président russe Vladimir Poutine. (File/SPA/AFP)
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  • Le président russe a réitéré ses remerciements pour la position constante du Royaume et les efforts constructifs du prince héritier en faveur de la paix

RIYAD : Le président russe Vladimir Poutine a informé le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane des résultats de ses récents entretiens avec l’ancien président américain Donald Trump, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Au cours de cet échange téléphonique, Poutine a également réitéré ses remerciements et sa reconnaissance pour la position constante du Royaume et les efforts constructifs du prince héritier en faveur de la paix.

Le prince héritier a de son côté réaffirmé le soutien continu du Royaume au dialogue diplomatique comme moyen de résoudre les différends internationaux.

Les deux dirigeants ont également évoqué les domaines de coopération existants entre le Royaume et la Russie, ainsi que les opportunités pour les renforcer davantage.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com