La passerelle de l’Arabie saoudite et de l’Irak vers la prospérité

Le gouverneur saoudien de la province des frontières du nord, le prince Faisal ben Khaled ben Sultan, au poste-frontière d’Arar, en Arabie saoudite, le 18 novembre 2020. (Reuters)
Le gouverneur saoudien de la province des frontières du nord, le prince Faisal ben Khaled ben Sultan, au poste-frontière d’Arar, en Arabie saoudite, le 18 novembre 2020. (Reuters)
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Publié le Dimanche 22 novembre 2020

La passerelle de l’Arabie saoudite et de l’Irak vers la prospérité

La passerelle de l’Arabie saoudite et de l’Irak vers la prospérité
  • Le projet de construction et d’amélioration du port de Jadidah-Arar du côté saoudien et le port d’Arar du côté irakien s’étend sur une superficie totale de 1,6 million de mètres carrés
  • La politique de Riyad a toujours été de tendre la main et de contribuer à la croissance et la prospérité, et c’est ce qui la distingue de Téhéran, dont la politique est de soutenir le terrorisme

L’ouverture du poste-frontière de Jadidah-Arar entre l’Arabie saoudite et l’Irak après sa fermeture depuis environs trois décennies est une mesure historique qui élargira les possibilités de développement économique, de commerce et d’investissement.

Il ne fait aucun doute que cette décision est le résultat des efforts inlassables déployés par Riyad pendant des années depuis la formation de conseils de coordination entre les deux pays. Les deux voisins ont travaillé sans relâche pour y parvenir et ont cherché à ramener les relations à leur statut antérieur. En outre, il y avait également une volonté de tendre la main à nos frères irakiens en raison de la pandémie de coronavirus et du ralentissement économique causé par l'épidémie.

L’ouverture de ce projet qualitatif intervient à un moment où l’Arabie saoudite cherche à augmenter ses investissements en Irak à 10 milliards de riyals saoudiens (2,7 milliards de dollars). Les comités de coordination reconnaissent l’importance d’accélérer la formation d’un conseil d’activités commerciales conjoint et de faciliter le travail des entreprises saoudiennes et du secteur privé. L’Irak a mis en évidence un portefeuille d'investissement de 6 000 projets d'une valeur de 100 milliards de dollars. Cela comprend un port sur le territoire saoudien, à 75 km de la ville saoudienne d'Arar, dans une zone d'échange commerciale qui comprend des installations gouvernementales et des bâtiments résidentiels.

Le projet de construction et d’amélioration du port de Jadidah-Arar du côté saoudien et le port d’Arar du côté irakien s’étend sur une superficie totale de 1,6 million de mètres carrés. Il comprend une zone logistique qui servira de passerelle économique pour la partie nord de l'Arabie saoudite et renforcera également les relations économiques entre les deux pays. Il y aura également de nouvelles possibilités de coopération dans les domaines de l’économie et du développement, ce qui contribuera également à faciliter le mouvement commercial intra-régional.

Il y aura de nombreux investissements et opportunités très avantageux pour les deux pays. Au cours de la semaine écoulée, des dizaines de mémorandums d’entente et d’accords dans divers domaines ont été signés entre l’Iraq et le Royaume. Cela s'est produit lorsque les intentions des deux parties d'ouvrir le port d'Arar ont été annoncées et ont été considérées comme le début d'une nouvelle phase dans les relations entre les deux pays.

La coopération dans le domaine économique, ainsi que dans les domaines de la sécurité et des renseignements, sera accompagnée d’une coopération dans d’autres domaines au profit des deux pays. Tous deux ont été visés par le terrorisme qui a nui à la sécurité et à la stabilité, notamment en Irak. Ce pays souffre de la présence de nombreuses organisations terroristes et milices iraniennes qui cherchent à influencer Bagdad à suivre Téhéran.

Aujourd’hui, ces milices sont opposées à tout rapprochement et à tout investissement saoudien, car elles sont conscientes que la présence saoudienne rendra l'Irak, avec son peuple et son gouvernement, à l'aise et disposé à travailler avec le Royaume. La politique de Riyad a toujours été de tendre la main et de contribuer à la croissance et la prospérité, et c’est ce qui la distingue de Téhéran, dont la politique est de soutenir le terrorisme et la formation de milices terroristes sectaires qui divisent les pays et entrainent la ruine et la destruction.

C’est ce que le peuple irakien pourrait vivre puisque la position de l’Arabie saoudite est connue au Yémen, au Liban et en Syrie. Le monde a vu comment Téhéran est entré dans ces pays-là afin de les détruire avec ses milices terroristes et sectaires.

L'Irak est plus fermement lié au Royaume qu'à l'Iran. Les liens sociaux et culturels entre Riyad et Bagdad sont excellents. Dans cet esprit, ces deux pays peuvent œuvrer pour leur sécurité et leur stabilité futures, tout en garantissant en même temps des relations durables et fructueuses.

L’unification des efforts et des expériences dans les deux pays profitera non seulement à Bagdad et à Riyad mais aussi à l’économie, à la sécurité et à la stabilité de la région. Elle bloquera ceux qui veulent arrêter ce travail conjoint et encouragera également d'autres pays arabes à se joindre à une coopération qui accélèrera le retour de l'Irak à sa place dans le monde arabe.

Riyad et Bagdad envisagent un avenir qui profitera aux deux pays.

Dr. Hamdan Al-Shehri

La coopération accroîtra les possibilités d’emploi pour le peuple irakien qui a aujourd’hui cruellement besoin de ces possibilités pour les générations à venir. De plus, une grande partie de la région dépend du pétrole pour ses revenus ; le prix du pétrole varie et n’est plus ce qu’il était dans le passé. C’est un revenu qui provient d’une seule source. Aujourd’hui, la diversification des économies et les investissements sont désormais les besoins les plus pressants. Le travail sur cela nécessite un effort concerté et doit être mis en œuvre de diverses manières, comme des échanges commerciaux et des investissements économiques qui porteront leurs fruits.

Cependant, rien de tout cela ne peut être réalisé par des accords seuls, mais plutôt en s'efforçant de débarrasser la région de l'ingérence étrangère dans les politiques des pays ainsi que des armes portées par les milices terroristes opérant en dehors du cadre de l'État. Puisque ces deux facteurs constituent les plus grands obstacles à la croissance économique et à la réussite des investissements économiques, la région tout entière doit s’efforcer d’affronter et  d’empêcher les deux, non seulement dans un souci de sécurité et de stabilité, mais également dans un souci de paix et de prospérité.

Riyad et Bagdad envisagent un avenir qui profitera aux deux pays. Chacun s’est efforcé de faire en sorte que cela se produise malgré ceux qui s’opposent à un progrès dans l’intérêt de tous. L'ouverture du poste-frontière de Jadidah-Arar n'en est que le début.

  • Dr. Hamdan Al-Shehri est un analyste politique et spécialiste des relations internationales Twitter: @drhamsher7

NDLR : Les opinions exprimées par les auteurs dans cette section sont les leurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue d'Arab News. 

Ce texte est une traduction d’un article paru sur Arabnews.com