Martinez espère une mobilisation plus forte le 31 contre les retraites

Le secrétaire générale de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), Laurent Berger, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, et la co-déléguée générale de l'Union syndicale Solidaires (SUD), Murielle Guilbert, participent à une manifestation organisée par les syndicats français à Paris le 19 janvier 2023. (Photo, AFP)
Le secrétaire générale de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), Laurent Berger, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, et la co-déléguée générale de l'Union syndicale Solidaires (SUD), Murielle Guilbert, participent à une manifestation organisée par les syndicats français à Paris le 19 janvier 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 23 janvier 2023

Martinez espère une mobilisation plus forte le 31 contre les retraites

  • «On espère faire encore plus fort le 31», a déclaré M. Martinez
  • La journée du 19 a rassemblé plus d'un million de personnes dans toute la France selon les autorités, plus de deux millions selon les syndicats

PARIS: Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, espère que la mobilisation dans la rue contre la réforme des retraites sera "encore plus forte le 31" que le 19 janvier, et que cela amènera le gouvernement à reculer sur l'âge de départ et la durée de cotisation.

"On espère faire encore plus fort le 31", a déclaré M. Martinez qui était l'invité du Grand jury RTL-LCI-Le Figaro, soulignant que "d'ici là, tous les jours il y aura des initiatives dans les entreprises, dans les départements".

La journée du 19 a rassemblé plus d'un million de personnes dans toute la France selon les autorités, plus de deux millions selon les syndicats.

Au-delà du 31 janvier, prochaine journée d'action à l'appel de l'ensemble des syndicats contre le projet de loi, qui sera présenté lundi en Conseil des ministres, "il y a possibilité qu'il y ait des journées d'action pendant les vacances scolaires", a-t-il anticipé.

M. Martinez a aussi émis le souhait que "toutes les propositions qui émanent de l'ensemble des organisations syndicales (...) puissent trouver un relais à l'Assemblée nationale" pour "faire en sorte que ce projet de loi soit très largement modifié", avec l'abandon du recul de l'âge légal à 64 ans et de l'accélération de l'allongement de la durée de cotisation à 43 ans.

Quant à l'efficacité du mouvement syndical, "il y a des mobilisations qui ont permis d'empêcher soit de voter une loi (...) soit de ne pas appliquer une loi", a-t-il souligné, citant le Contrat première embauche (CPE) en 2006, pour lequel "la loi a été votée, elle n'a jamais été appliquée".

Interrogé sur le souhait exprimé sur son blog dimanche par le leader de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, que "les syndicats décident une action conjointe avec les autres secteurs de la société en appelant à une date de rassemblement et d'action un samedi ou un dimanche", M. Martinez a jugé qu'il avait "le droit de donner son avis". Mais "on est assez grands pour s'organiser, les organisations syndicales", a-t-il dit, indiquant que l'idée était déjà "dans les cartons".


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.