Un artiste saoudien se dit optimiste sur l'essor de l'industrie musicale dans son pays

Talal Alshehail lors du premier spectacle de Trip Loon organisé par Capital Entertainment dans le quartier Jax de Riyad, la semaine dernière. (Photo fournie)
Talal Alshehail lors du premier spectacle de Trip Loon organisé par Capital Entertainment dans le quartier Jax de Riyad, la semaine dernière. (Photo fournie)
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Publié le Mardi 24 janvier 2023

Un artiste saoudien se dit optimiste sur l'essor de l'industrie musicale dans son pays

  • Pour Talal Alshehail, présenter le travail qu'il a réalisé au cours de ces treize dernières années constituait un défi de taille
  • Selon lui, le Royaume offre désormais des opportunités qui représentaient autrefois pour les artistes un rêve inaccessible

RIYAD: Quand il évoque son premier spectacle, créé à Riyad la semaine dernière, il ressent une certaine émotion. Pour Talal Alshehail, présenter le travail qu'il a réalisé au cours de ces treize dernières années constituait un défi de taille.

Le directeur créatif de la société Capital Entertainment, dont le siège se situe à Riyad, a accordé une interview exclusive à Arab News. Selon lui, le Royaume offre désormais des opportunités qui représentaient autrefois pour les artistes un rêve inaccessible. Il admet toutefois que cette industrie n'en est qu'à ses débuts et que des efforts supplémentaires doivent être consentis pour doter les créateurs de compétences commerciales et techniques.

Il se dit submergé par de nombreuses émotions. Un sentiment de gratitude l'envahit lorsque, la semaine dernière, son groupe, Trip Loon, s'est produit à Riyad, dans le quartier de Jax. «Il m'a fallu treize ans pour y parvenir. J'ai lancé le groupe il y a treize ans. On a changé de nom à quatre reprises et les membres du groupe, eux aussi, ont changé. C'était vraiment difficile de mettre le groupe sur pied et de présenter un spectacle», nous confie-t-il.

«L'Arabie saoudite a évolué et nous ne rencontrons plus les problèmes qu’il y avait autrefois dans le secteur de la musique. Aujourd'hui, elle est autorisée. Nous n’avons ménagé aucun effort depuis le moment où nous avons décidé de monter le groupe. Le pays dispose désormais de nombreuses ressources. Les infrastructures nécessaires sont disponibles. J'ai donc jugé bon de présenter mes premières chansons», se réjouit M. Alshehail.

FOCUS

Le musicien Talal Alshehail remercie le gouvernement saoudien pour les nouvelles opportunités qu'il propose aux musiciens et aux artistes du Royaume. Il souligne qu’il est important de développer les compétences commerciales et techniques au sein de l'industrie musicale saoudienne.

 

M. Alshehail est titulaire de trois diplômes de la New York Film Academy: une maîtrise en réalisation, une autre en production et un diplôme en cinématographie.

Les points forts de sa carrière comprennent notamment la réalisation d'un clip qui a été salué par les critiques aux États-Unis. Elle a figuré dans la liste des vingt vidéos musicales les plus impressionnantes de Yahoo Music et dans celle de Rolling Stone en 2014. Elle a également reçu le Saudi Arabian Pioneers Marketing Award pour la meilleure vidéo commerciale en 2018.

Talal Alshehail nous explique que son parcours musical a commencé à l'époque où il poursuivait ses études universitaires aux Émirats arabes unis avec son meilleur ami, Mohammed Alshaibi. Ce dernier fait actuellement partie du groupe Trip Loon. Il ne pensait pas réussir à faire carrière dans la musique. Il a donc préféré, à un moment donné, quitter leur groupe pour se marier.

M. Alshehail, lui, a persévéré. Il voulait vivre et travailler aux États-Unis, mais il n'a pas obtenu un visa d'artiste. «Je n'ai pas eu ma chance aux États-Unis. Lors de mon retour dans mon pays, tout était autorisé. Seule l’infrastructure manquait. Aujourd'hui, tout est autorisé et l'infrastructure est là. Tout semble possible aujourd'hui», se félicite-t-il.

Les débuts: un parcours brillant

«La première équipe qui s'est produite était composée de Saoudiens. Les membres du groupe restent engagés avec moi pour la production, la promotion et la tournée d'au moins un album, et semblent déterminés à rester dans l’équipe, nous allons changer le nom du groupe pour lui donner un autre nom que le mien», explique Talal Alshehail, qui a été rejoint durant l'entretien par les fondateurs de Capital Entertainment, Turki Alshagroud et AlWalid AlShehail.

Talal Alshehail, directeur créatif de Capital Entertainment, dans le quartier de Jax, à Riyad. (Photo AN)
Talal Alshehail, directeur créatif de Capital Entertainment, dans le quartier de Jax, à Riyad. (Photo AN)

Le premier spectacle a rencontré un succès fulgurant. «Les gens ont beaucoup apprécié le spectacle, notamment parce qu'il rassemblaient les plus grands noms de la scène rock en Arabie saoudite, ainsi que des musiciens qui proposent d’autres genres musicaux... Ils nous ont tous encouragés», se souvient l'artiste.

Trip Loon se prépare à faire une tournée dans le Royaume et à produire de nouvelles chansons. «Nous allons également sortir un single avant de nous consacrer à la réalisation du premier album.»

«Sur les dix chansons de l'album, neuf sont déjà écrites. Dès qu'on recevra le budget pour l'enregistrement, l'album sortira», indique-t-il.

Pour Alshehail, l'avenir est prometteur. «Cette opportunité mérite d'être saisie. Il faut s'attacher à produire des titres de qualité sans brûler les étapes.»

«Je pense que tous les artistes doivent saisir cette opportunité pour produire des chansons de manière soignée afin qu'elles aient un impact sur le public», souligne-t-il.

Le slogan de Capital Entertainment est le suivant : «Le mérite passe avant la mode.» Ce credo illustre l'objectif du groupe «former et coproduire un contenu avec les artistes saoudiens émergents de façon à attirer l'attention du public et des critiques, tant au niveau local qu'international».

«Notre objectif est de doter l'industrie de la musique de compétences professionnelles solides. Les ressources sont disponibles, mais il faut que le secteur de la musique, l'ingénierie du son et les compétences en matière de sonorisation en direct passent eux aussi à un niveau plus avancé. Pour cela, il faut proposer des cours, des ateliers et des conférences, comme la XP Music Conference qui vient de se tenir à Riyad», conclut-il.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.