La Russie exclue des commémorations de la libération d'Auschwitz

Les participants arrivent pour placer des panneaux sur les voies ferrées sur le site de l'ancien camp d'Auschwitz-Birkenau lors de commémorations en l'honneur des victimes de l'Holocauste, près de la porte historique de Birkenau (Auschwitz II) près du village de Brzezinka près d'Oswiecim, Pologne en avril 28, 2022. (Photo de Wojtek Radwanski / AFP)
Les participants arrivent pour placer des panneaux sur les voies ferrées sur le site de l'ancien camp d'Auschwitz-Birkenau lors de commémorations en l'honneur des victimes de l'Holocauste, près de la porte historique de Birkenau (Auschwitz II) près du village de Brzezinka près d'Oswiecim, Pologne en avril 28, 2022. (Photo de Wojtek Radwanski / AFP)
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Publié le Jeudi 26 janvier 2023

La Russie exclue des commémorations de la libération d'Auschwitz

  • Jusqu'à présent, la Russie a toujours participé aux cérémonies qui se tiennent chaque année le 27 janvier, son représentant prenant la parole lors de la cérémonie principale
  • «La Russie aura besoin d'un temps extrêmement long et d'une très profonde introspection après ce conflit pour revenir dans les salons du monde civilisé», déclaré le directeur du musée

VARSOVIE: Les représentants de la Russie n'ont pas été invités aux célébrations du 78e anniversaire de la libération par l'Armée Rouge du camp de la mort nazi d'Auschwitz-Birkenau, à la suite de l'agression russe contre l'Ukraine, a annoncé mercredi le musée du site.

"Compte tenu de l'agression contre une Ukraine libre et indépendante, les représentants de la Fédération de Russie n'ont pas été invités à participer à la célébration de l'anniversaire de la libération d'Auschwitz de cette année" qui doit se dérouler ce vendredi, a indiqué à l'AFP Piotr Sawicki, porte-parole du musée.

Jusqu'à présent, la Russie a toujours participé aux cérémonies qui se tiennent chaque année le 27 janvier, son représentant prenant la parole lors de la cérémonie principale.

Selon le directeur du musée, Piotr Cywiński, il était évident qu'il ne pouvait "signer aucune lettre à l'ambassadeur russe sur le ton d'une invitation", dans le contexte du conflit.

"J'espère que cela va changer à l'avenir, mais nous avons un long chemin à parcourir. (...) La Russie aura besoin d'un temps extrêmement long et d'une très profonde introspection après ce conflit pour revenir dans les salons du monde civilisé", a-t-il déclaré, cité par l'agence PAP.

Le jour de l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février, le musée a qualifié l'attaque russe d'"acte de barbarie".

"Cet acte de barbarie sera jugé par l'histoire, et ses auteurs - il faut l'espérer - par la Cour internationale de justice", avait indiqué le musée sur Twitter.

Construit en Pologne occupée, Auschwitz-Birkenau est le symbole du génocide perpétré par l'Allemagne nazie à l'encontre de six millions de Juifs européens, dont un million sont morts dans le camp entre 1940 et 1945, avec plus de 100.000 non-Juifs.

Ce camp où quelque 80.000 Polonais non-juifs, 25.000 Roms et 20.000 soldats soviétiques ont également trouvé la mort, a été libéré par l'Armée Rouge le 27 janvier janvier 1945.


Mali: Le nombre de civils tués a plus que doublé en 2022, selon l’ONU

Les tensions avec la division des droits de l'homme de la Minusma se sont brutalement accrues à l'arrivée des militaires au pouvoir il y a deux ans (Photo, AFP).
Les tensions avec la division des droits de l'homme de la Minusma se sont brutalement accrues à l'arrivée des militaires au pouvoir il y a deux ans (Photo, AFP).
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  • Les groupes djihadistes sont les principaux responsables des violences, avec 56% des violations enregistrées
  • Ces chiffres n’incluent pas les violations commises fin mars 2022 à Moura où, selon Human Rights Watch, 300 civils ont été massacrés

DAKAR: Le nombre de civils tués au Mali a plus que doublé en 2022 par rapport à 2021 et 35% des violations des droits humains ont été imputées aux Forces de défense et de sécurité (FDS), selon un rapport de l'ONU consulté mercredi par l'AFP.

Dans sa note trimestrielle sur les violations des droits humains, la Mission de l'Onu au Mali (Minusma) indique que 1 277 personnes ont été tuées en 2022 dans des violences imputables à différents acteurs, contre 584 en 2021. Cela représente une augmentation de 118%.

"D’une manière générale, 2 001 personnes ont été affectées par les actes de violence en 2022 (1 277 tués, 372 enlevés/disparus et 352 blessés)", a-t-elle précisé.

Les groupes djihadistes sont les principaux responsables des violences, avec 56% des violations enregistrées, selon la même source.

Après deux coups d'État successifs en 2020 et 2021, les militaires au pouvoir au Mali ont poussé en 2022 vers la sortie leur partenaire français pour se tourner vers la Russie, des "instructeurs" selon la junte, des mercenaires du groupe Wagner impliqués dans de multiples exactions selon différents États occidentaux.

"S’agissant des Forces de défense et de sécurité (FDS), 694 violations des droits de l’homme, soient 35% du nombre total de violations, sont imputables à leurs éléments, quelquefois accompagnés par du personnel militaire étranger", a indiqué la Minusma.

Ces chiffres n’incluent pas les violations commises fin mars 2022 à Moura où, selon l'ONG Human Rights Watch, 300 civils ont été massacrés fin mars 2022 par des soldats maliens associés à des combattants étrangers, peut-être russes.

L'armée malienne a démenti, revendiquant l'élimination de plus de 200 djihadistes.

Les tensions avec la division des droits de l'homme de la Minusma se sont brutalement accrues à l'arrivée des militaires au pouvoir il y a deux ans.

La junte fait ouvertement barrage aux investigations de la Minusma sur les droits humains et les abus dont les forces maliennes sont régulièrement accusées. En février, le chef de la division des droits de l'homme de la mission de l'ONU a été expulsé par les autorités de Bamako.

Le Mali est en proie depuis 2012 à la propagation djihadiste et aux violences de toutes sortes. Ce vaste pays pauvre et enclavé est plongé dans une profonde crise non seulement sécuritaire, mais aussi politique et humanitaire.

Les violences sont le fait de groupes djihadistes affiliés à Al-Qaida et au groupe État islamique, de milices autoproclamées et de différents groupes armés, mais aussi des forces régulières et de bandits.

La Minusma a été créée en 2013 pour aider à stabiliser l'État du Mali menacé d'effondrement sous la poussée djihadiste, protéger les civils, contribuer à l'effort de paix, défendre les droits humains...


Plus de 120 000 blessés par des policiers lors de manifestations depuis 2015 dans le monde

Des policiers affrontent des manifestants lors d'une manifestation à Nancy, le 23 mars 2023 (Photo, AFP).
Des policiers affrontent des manifestants lors d'une manifestation à Nancy, le 23 mars 2023 (Photo, AFP).
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  • Selon ce rapport, grenades lacrymogènes et autre irritants chimiques ont blessé 119 113 personnes au cours des sept dernières années
  • Au moins quatorze personnes sont mortes après avoir inhalé ces gaz

WASHINGTON: Plus de 120 000 personnes ont été blessées par des grenades lacrymogènes ou balles de défense tirées par des policiers lors de manifestations dans le monde entier depuis 2015, selon un rapport publié mercredi.

L'association médicale Physicians for Human Rights, le Réseau international d'organisations des droits civiques (Inclo) et la fondation britannique Omega ont épluché les compte-rendus médicaux dressés, entre autres, lors du mouvement des gilets jaunes en France, des défilés antiracistes Black Lives Matter ou des manifestations pro-démocratie à Hong Kong et en Birmanie.

Sur la base de ces informations, forcément parcellaires, leur rapport "Lethal in disguise" (la mort déguisée) décrit l'impact sanitaire des armes non létales utilisées par les polices du monde entier face à "l'exercice légitime d'un droit démocratique".

Selon ce rapport, grenades lacrymogènes et autre irritants chimiques ont blessé 119 113 personnes au cours des sept dernières années, dont 4% ont eu besoin d'une hospitalisation ou d'une opération chirurgicale. Au moins quatorze personnes sont mortes après avoir inhalé ces gaz.

Les projectiles dites "de défense", dont les balles en caoutchouc, ont pour leur part blessé 2 190 personnes, dont 65% au niveau des yeux. Au moins 945 ont des séquelles à vie et 12 sont mortes suite à cet impact, décomptent ses auteurs qui décrivent aussi les conséquences des grenades assourdissantes, des canons à eaux ou des matraques.

Pour eux, les forces de l'ordre, y compris dans les pays démocratiques, tendent à abuser de leur force face aux mouvements de protestation qui se multiplient depuis le début du 21e siècle.

Au lieu de disperser les foules, "cela entraîne souvent un regain de tensions et une escalade des conflits", regrettent-ils, en recommandant de mieux réguler ces armes, de mieux former les agents à leur usage et de ne pas les utiliser de manière indiscriminée.

"Ça fait dix ans que je travaille sur les armes de contrôle des foules et leur impact, et je continue d'être effarée par l'absence de données et de transparence de la part des fabricants", a commenté la médecin urgentiste Rohini Haar, auteure principale du rapport.

Malgré leur usage fréquent dans tout le monde, "il n'y a aucune régulation d'importance ou d'obligation d'enregistrer les données pour les forces de police de la grande majorité des pays", a-t-elle également regretté dans un communiqué.


Trump ne sera probablement ni inculpé ni «arrêté» cette semaine à New York

L'ancien président américain Donald Trump (Photo, AFP).
L'ancien président américain Donald Trump (Photo, AFP).
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  • D'après plusieurs média, la justice new-yorkaise a encore repoussé l'éventuelle inculpation de Donald Trump
  • Cette décision doit être votée par un grand jury, un panel de citoyens aux larges pouvoirs d'enquête qui travaille avec le procureur

NEW YORK: Donald Trump ne sera probablement ni inculpé ni "arrêté" cette semaine à New York comme il l'avait annoncé samedi. Le procureur qui enquête sur l'ex-président des États-Unis l'a accusé jeudi d'avoir "créé une fausse attente" médiatique sur une affaire aux conséquences politiques imprévisibles.

Le milliardaire républicain de 76 ans, qui rêve de "reconquérir" la Maison Blanche en 2024, doit répondre devant la justice de l'État de New York et son procureur pour Manhattan, Alvin Bragg, d'une affaire de paiement de 130 000 dollars à l'actrice de films X Stormy Daniels en 2016, avec qui il aurait eu une liaison.

Donald Trump a réussi un coup d'éclat en assurant samedi sur son réseau Truth Social qu'il serait "arrêté" mardi dans le cadre d'une inculpation au pénal par le procureur Bragg.

Mais il ne s'est rien passé.

Cela n'a pas empêché New York – sa police, sa justice et la presse – d'être suspendue toute la semaine aux hypothétiques comparution, inculpation et même brève "arrestation" du 45e président américain.

Ce qui serait sans précédent aux États-Unis.

Coup de tonnerre

Le procureur Bragg, un élu démocrate à la tête du parquet de Manhattan depuis 2022 et qui a hérité de l'affaire Stormy Daniels, était resté mutique.

Mais dans une lettre datée de jeudi et adressée à trois parlementaires républicains, ses services ont dénoncé le coup de tonnerre médiatique et politique qu'a provoqué M. Trump samedi.

Dans ce courrier consulté par l'AFP, le parquet de Manhattan répond à ces trois élus de la Chambre des représentants qui avaient sommé, dans une lettre du 20 mars, le procureur Bragg de témoigner devant le Congrès.

Ils accusaient le magistrat classé à gauche de mener des "poursuites aux motivations politiques".

"Votre lettre", rétorque la secrétaire générale de M. Bragg, Leslie Dubeck, "est une ingérence sans précédent dans une enquête locale en cours".

Et elle "n'est venue qu'après que Donald Trump a créé une fausse attente sur le fait qu'il serait arrêté le jour suivant, et après que ses avocats vous ont apparemment pressé d'intervenir".

"Aucun fait n'offre de fondement légitime à une enquête du Congrès", balaie-t-elle.

Inculpation repoussée

D'après plusieurs médias comme le Washington Post, la justice new-yorkaise a encore repoussé, jusqu'à la semaine prochaine, l'éventuelle inculpation de Donald Trump.

Cette décision doit être votée par un grand jury, un panel de citoyens aux larges pouvoirs d'enquête qui travaille avec le procureur, lequel doit s'y conformer et formellement inculper.

Ce grand jury ne s'est semble-t-il pas réuni sur ce dossier jeudi, dernier jour de la semaine judiciaire.

Même inculpé, M. Trump ne serait de toute façon pas "arrêté" dans l'immédiat.

Il faudrait attendre plusieurs jours pour qu'il comparaisse à Manhattan, dans ce qui serait sans doute une indescriptible pagaille.

Toute la semaine, les autorités à New York ont fait installer des barrières devant le palais de justice et la Trump Tower de Manhattan. Pour prévenir tout risque d'affrontements dans une ville à l'histoire émaillée de violences, la police municipale (NYPD) a dopé "la présence de policiers en tenue".

6 janvier 2021

M. Trump avait appelé samedi ses partisans à "manifester", rappelant ce qu'il avait fait en décembre 2020 et le 6 janvier 2021, jour de l'assaut de ses partisans contre le Capitole à Washington, pour contester sans preuve une présidentielle "volée", selon lui, par le démocrate Joe Biden.

Mais il n'y a eu cette semaine que quelques dizaines de manifestants devant le palais de justice et la Trump Tower à New York, et devant chez Donald Trump, à Palm Beach en Floride.

Dans un dernier post jeudi sur Truth Social, l'ancien président a répété qu'il était "100% innocent", poursuivi par "les fous de la gauche radicale" et a averti : "Notre pays est en train d'être détruit et ils nous disent de rester pacifiques".

Sur le fond, l'affaire Stormy Daniels est complexe.

La justice cherche à déterminer si M. Trump s'est rendu coupable de fausses déclarations, une infraction, ou de manquement aux lois sur le financement électoral, un délit pénal, en ayant versé de l'argent à cette actrice de films pornographiques, de son vrai nom Stephanie Clifford, juste avant sa victoire à la présidentielle, en novembre 2016.

Dans quel but ? Pour qu'elle taise une supposée relation extraconjugale dix ans plus tôt, selon l'accusation.

L'homme clé du dossier s'appelle Michael Cohen : ancien avocat et désormais ennemi de M. Trump, il avait payé Stormy Daniels. Il a témoigné devant le grand jury, et l'actrice a aussi coopéré avec la justice.