Espagne: Le suspect de l'attaque d'Algésiras «pas dans le radar» pour radicalisation

L'auteur présumé de l'attaque meurtrière à la machette mercredi contre deux églises d'Algésiras (sud de l'Espagne) était en instance d'expulsion depuis le mois de juin en raison de sa situation irrégulière, a indiqué jeudi le ministère espagnol de l'Intérieur (Photo, AFP).
L'auteur présumé de l'attaque meurtrière à la machette mercredi contre deux églises d'Algésiras (sud de l'Espagne) était en instance d'expulsion depuis le mois de juin en raison de sa situation irrégulière, a indiqué jeudi le ministère espagnol de l'Intérieur (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 27 janvier 2023

Espagne: Le suspect de l'attaque d'Algésiras «pas dans le radar» pour radicalisation

  • Arrêté immédiatement après l'attaque, le suspect, un Marocain de 25 ans, «n'a jamais été sous le radar d'un service national pour radicalisation»
  • Le ministère de l'Intérieur a précisé qu’une «procédure d'expulsion avait été ouverte en juin pour situation irrégulière» contre le suspect

MADRID: L'auteur présumé de l'attaque à la machette qui a causé mercredi soir la mort d'un sacristain à Algésiras n'était pas "dans le radar" pour radicalisation, a assuré jeudi le gouvernement espagnol alors que la justice souligne le caractère "djihadiste" de son acte.

Un prêtre a également été grièvement blessé dans cette attaque qui a touché deux églises distantes de quelques centaines de mètres dans cette cité portuaire du sud de l'Espagne située face aux côtes marocaines.

Arrêté immédiatement après l'attaque, le suspect, un Marocain de 25 ans, "n'a jamais été dans le radar d'un service national pour radicalisation" en Espagne ou dans les pays voisins, a indiqué jeudi soir le ministre de l'Intérieur Fernando Grande-Marlaska lors d'une visite à Algésiras.

Si l'exécutif du socialiste Pedro Sanchez attend que l'enquête avance pour qualifier la nature de l'attaque, M. Marlaska n'a pas écarté qu'il "puisse être de nature terroriste", en soulignant que "toutes les hypothèses restent ouvertes". Il a précisé qu'il n'y avait "pas de tiers" impliqués.

Selon le gouvernement, le suspect, qui vivait près des églises cibles de son attaque, faisait l'objet d'une "procédure d'expulsion pour situation irrégulière" depuis juin. Les autorités de Gibraltar ont indiqué qu'il avait été expulsé en août 2019 de l'enclave britannique, qu'il avait rejoint en jet-ski.

«Allah Akbar»

Une enquête pour des "faits présumés de terrorisme" a été confiée dès mercredi soir à un juge du tribunal madrilène de l'Audience nationale, chargé des dossiers de terrorisme.

Dans le document autorisant la perquisition du domicile du suspect et consulté par l'AFP, ce magistrat fait le lien entre l'attaque commise par Yassine Kanjaa et le "salafisme djihadiste".

Le juge relate notamment comment le suspect a "regardé vers le ciel en criant des mots en arabe parmi lesquels on pouvait entendre Allah" au moment où il a porté "un dernier coup mortel" au sacristain. Il assure aussi qu'après son arrestation, il a "crié à plusieurs reprises +Allah Akbar+".

Selon les faits relatés par le ministère de l'Intérieur, le suspect - qu'une photo prise après son arrestation montre la barbe fournie et souriant - a attaqué mercredi après 19H00 (18H00 GMT) le prêtre de l'église de San Isidro, Antonio Rodríguez, "armé d'une machette, le blessant grièvement".

"Il s'est ensuite rendu à l'église Nuestra Señora de La Palma, où il s'en est pris au sacristain", Diego Valencia. Ce dernier a "réussi à sortir de l'église mais a été rattrapé à l'extérieur par l'assaillant qui lui a infligé plusieurs blessures mortelles", a poursuivi le ministère.

Grièvement blessé au cou, le prêtre était, pour sa part, "hors de tout danger", a fait savoir jeudi sa communauté religieuse.

Algésiras en deuil

Cette attaque a plongé Algésiras, ville de 120 000 habitants aux 129 nationalités selon la municipalité, dans la stupeur.

Plusieurs centaines de personnes, certaines en pleurs, se sont réunies à la mi-journée devant l'église Nuestra Señora de La Palma. Une minute de silence a été observée tandis que retentissaient les cloches de l'église, a constaté l'AFP.

Des fleurs ont été déposées et des cierges allumés sur la place où le sacristain a été tué.

Présent dans les dépendances de cette église au moment de l'attaque, José Manuel Calvo a raconté avoir entendu l'assaillant pousser des cris. Des témoins directs lui ont dit qu'"il parlait d'Allah".

"Dans ces moments-là, tu crois être dans un film", car "quand cela t’arrive, tu n'y crois pas", a confié Juan José Marina, le prêtre de l'église, qui n'était pas à Algésiras au moment de l'attaque. "Si je suis vivant, c'est parce que Diego est mort", a-t-il ajouté, très ému.

Les appels à ne pas rompre la coexistence entre les communautés se sont multipliés en Espagne après cette attaque.

Condamnant des faits "injustifiables", le secrétaire général de la conférence des évêques espagnols, Mgr César García Magán, a mis en garde contre  "le danger de diaboliser des communautés".

La Commission islamique d'Espagne, l'une des principales organisations représentant les musulmans dans le pays, a condamné "fermement", dans un communiqué, une "abominable action criminelle" et exprimé sa "solidarité avec (ses) frères catholiques".

Le dernier attentat majeur perpétré en Espagne remonte à août 2017, lorsque deux attaques commises par une cellule djihadiste avaient fait 16 morts et 140 blessés sur l'avenue des Ramblas de Barcelone et dans la station balnéaire de Cambrils (nord-est).


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.