Centre du Burkina: au moins une dizaine de civils tués dans deux attaques

Des soldats de l'armée française patrouillent dans le village de Gorom Gorom à bord de véhicules blindés de transport de troupes lors de l'opération Barkhane dans le nord du Burkina Faso (Photo, AFP).
Des soldats de l'armée française patrouillent dans le village de Gorom Gorom à bord de véhicules blindés de transport de troupes lors de l'opération Barkhane dans le nord du Burkina Faso (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 28 janvier 2023

Centre du Burkina: au moins une dizaine de civils tués dans deux attaques

  • La semaine dernière, le Burkina Faso a connu une série d'attaques dans plusieurs régions du nord et du nord-ouest du pays
  • Le Burkina Faso, en particulier dans sa moitié nord, est confronté depuis 2015 aux attaques de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et à l'Etat islamique

OUAGADOUGOU: Au moins une dizaine de civils ont été tués jeudi lors de deux attaques de djihadistes présumés dans le centre-ouest du Burkina Faso, à environ 140 km de Ouagadougou, a appris vendredi l'AFP de sources sécuritaire et locale.

Jeudi en fin de journée, "un groupe d'individus armés et à bord de motos ont fait irruption à Doh, un village de la commune de Dassa et ouvert le feu sur des habitants. Six d'entre eux sont morts sur le coup et deux autres ont été blessés", a indiqué à l'AFP un habitant.

"Au même moment, un autre groupe d'hommes armés a attaqué une autre localité de la commune, Bachoukorêpoun, située à quelques kilomètres, faisant également six morts", a poursuivi le même habitant.

Une source sécuritaire anonyme jointe par l'AFP, a confirmé les deux attaques évoquant de son côté un "bilan provisoire" d'une "dizaine de victimes".

"Des opérations (de ratissage) sont en cours pour ramener la quiétude et rassurer les populations" qui avaient commencer à quitter la zone, a indiqué la même source.

Selon plusieurs habitants de la commune de Dassa, des incursions de membres de groupes djihadistes présumés sont fréquentes depuis quelques mois, à la suite d'une vaste opération anti-djihadiste lancée par les forces de défense et de sécurité dans la province voisine du Nayala.

Celle-ci contraint les djihadistes présumés à se replier dans la province du Sanguie où se trouve Dassa.

La semaine dernière, le Burkina Faso a connu une série d'attaques dans plusieurs régions du nord et du nord-ouest du pays faisant une trentaine de morts, dont une quinzaine de Volontaires de la défense de la patrie (VDP), des supplétifs civils de l'armée.

Le Burkina Faso, en particulier dans sa moitié nord, est confronté depuis 2015 aux attaques de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et à l'Etat islamique qui se multiplient. Elles ont fait des milliers de morts et au moins deux millions de déplacés.

Le capitaine Ibrahim Traoré, président de transition issu d'un coup d'Etat militaire le 30 septembre - le deuxième en huit mois - s'est donné pour objectif "la reconquête du territoire occupé par ces hordes de terroristes".

Le Burkina Faso était aidé depuis plusieurs années dans sa lutte contre les djihadistes par des forces spéciales françaises, mais les autorités de la transition leur ont demandé cette semaine de plier bagage d'ici un mois.

Cette décision est motivée par "la volonté des autorités de la transition et de l'ensemble des Burkinabè, d'être les acteurs premiers de la reconquête de notre territoire", a justifié lundi le porte-parole du gouvernement, Jean-Emmanuel Ouédraogo.


Pays-Bas: Une fuite d'eaux usées à l'origine de cas de typhoïde sur un navire hébergeant des réfugiés

Si toutes les personnes contaminées ont fini par se rétablir, 25 avaient néanmoins dû être hospitalisées  (Photo, AFP).
Si toutes les personnes contaminées ont fini par se rétablir, 25 avaient néanmoins dû être hospitalisées (Photo, AFP).
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  • Les autorités sanitaires avaient alors identifié qu'il s'agissait de la fièvre typhoïde
  • Si toutes les personnes contaminées ont fini par se rétablir, 25 avaient néanmoins dû être hospitalisées

PARIS: Une épidémie de typhoïde l'an passée sur un navire vétuste accueillant des réfugiés aux Pays-Bas a été provoquée par une fuite d'eaux usées dans les réserves d'eau potable du bateau, selon les conclusions d'une enquête publiées dimanche.

Des premiers cas de fièvres et de douleurs au ventre avaient été recensés début avril 2022 sur un navire, le Liberty Ann, amarré dans la ville néerlandaise de Harleem, à l'ouest de la capitale Amsterdam.

Les autorités sanitaires avaient alors identifié qu'il s'agissait de la fièvre typhoïde, causée par une infection à la bactérie Salmonella typhi et mortelle dans environ 1% des cas.

La source de la contamination "n'a pas été facile à trouver", a déclaré à l'AFP Anne de Vries, experte en contrôle des maladies au service de santé municipal de Kennemerland-Haarlem qui a participé à l'enquête, présentée lors du Congrès européen sur la microbiologie clinique et les maladies infectieuses qui se tient ce week-end à Copenhague.

En l'absence d'un plan du navire, il a fallu de nombreuses visites pour localiser le réservoir contenant l'eau potable. Or ce réservoir d'eau douce partageait un mur avec le réservoir d'eaux usées, ce qui est contraire aux directives existantes pour un tel hébergement, a précisé Mme de Vries.

Ce mur commun s'est révélé être très attaqué par la corrosion, de sorte que de nombreux petits trous se sont formés à travers la cloison. Ces trous étaient certes situés plutôt en hauteur, mais de mauvaises conditions météorologiques – notamment la tempête Eunice qui a frappé les Pays-Bas en février 2022 – pourraient avoir permis à beaucoup d'eaux usées de transiter vers la réserve d'eau douce, estime Mme de Vries.

Au total, sur les 350 personnes exposées à la bactérie, 52 demandeurs d'asile et 20 membres du personnel avaient contracté la fièvre typhoïde, selon les résultats de l'enquête.

Si toutes les personnes contaminées ont fini par se rétablir, 25 avaient néanmoins dû être hospitalisées.

Le gouvernement néerlandais avait annoncé l'an passé vouloir faire usage de bateaux pour l'hébergement de demandeurs d'asile, une décision toutefois vivement critiquée et jugée "absurde" par les groupes de défense des droits.

Les résultats de cette enquête surviennent en outre quelques jours après que le Royaume-Uni a déclaré qu'il envisageait d'utiliser lui aussi des ferries et des barges pour l'accueil de réfugiés, ceci afin de réduire les frais d'hôtel.


Le navire Ocean Viking sauve 92 migrants en Méditerranée

Le navire de sauvetage Ocean viking de l'organisation maritime et humanitaire européenne "SOS Méditerranée" (Photo, AFP).
Le navire de sauvetage Ocean viking de l'organisation maritime et humanitaire européenne "SOS Méditerranée" (Photo, AFP).
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  • Certains, trop faibles, ont dû être transportés sur une civière et réchauffés par des couvertures
  • L'ONG a indiqué dans la soirée que les autorités italiennes lui avaient assigné le port de Salerne

MARSEILLE: L'Ocean Viking, navire-ambulance affrété par SOS Méditerranée, a secouru samedi après-midi 92 migrants en détresse à bord d'une embarcation pneumatique "surchargée et dégonflée" au large de la Libye, a annoncé l'ONG humanitaire basée à Marseille (sud de la France).

Parmi les personnes évacuées se trouvent "neuf femmes et environ 40 mineurs non accompagnés", a ajouté l'ONG sur Twitter, en publiant des photos du sauvetage.

Les rescapés, pour la plupart "épuisés, certains souffrant de brûlures dues à l'essence et de blessures", ont été pris en charge par SOS Méditerranée et une équipe de la Croix-Rouge.

Certains, trop faibles, ont dû être transportés sur une civière et réchauffés par des couvertures.

L'ONG a indiqué dans la soirée que les autorités italiennes lui avaient assigné le port de Salerne (ouest) "comme lieu sûr pour le débarquement". Celui-ci est situé à 450 milles nautiques (environ 833 kilomètres) de distance du lieu où se trouve actuellement l'Ocean Viking.

"Les prévisions météorologiques se détériorant, nous craignons que la navigation prolongée affecte l'état fragile des rescapés", a indiqué l'ONG dans un communiqué.

Début janvier, plusieurs ONG internationales engagées dans des opérations de secours aux migrants en Méditerranée avaient dénoncé la volonté du gouvernement italien d'extrême droite "d'entraver l'assistance aux personnes en détresse".

Elles pointaient les effets croisés d'un décret obligeant les navires à se rendre "sans délai" vers un port italien après chaque sauvetage et l'assignation désormais habituelle de ports très éloignés, réduisant les capacités d'assistance.

La Méditerranée centrale est la route migratoire la plus dangereuse du monde, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). L'agence onusienne estime qu'en 2022, 1.417 migrants y ont disparu.


Présidence russe à l'ONU: Zelensky dénonce la «faillite» de cette institution

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo, AFP).
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo, AFP).
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  • «La Russie a usurpé son siège ; elle livre une guerre coloniale»
  • Les soutiens diplomatiques de Kiev, en premier lieu les Etats-Unis, se sont rapidement élevés contre une telle position

KIEV: Le chef de l'Etat ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé la "faillite" des Nations unies, où la Russie a pris samedi la présidence du Conseil de sécurité pour le mois d'avril.

"Il est difficile d'imaginer quelque chose qui prouve (davantage) la faillite complète de telles institutions", a lancé dans son message du soir M. Zelensky.

"Il n'y a aucune forme de terreur que la Russie n'ait déjà exercée", a-t-il poursuivi, appelant à une "réforme des institutions mondiales, y compris du Conseil de sécurité de l'ONU".

Cette "réforme qui se fait évidemment attendre consiste à empêcher un Etat terroriste (...) de détruire le monde. Les terroristes doivent perdre, doivent être tenus pour responsables de la terreur et ne présider nulle part", a martelé Volodymyr Zelensky.

Son ministre des Affaires étrangères Dmytro Kouleba avait auparavant qualifié de "gifle" donnée à "la communauté internationale" la présidence russe, des Occidentaux parlant quant à eux de "poisson d'avril".

"Les membres actuels" de l'organe exécutif de l'ONU doivent "contrecarrer toute tentative" de la Russie d'"abuser de sa présidence", avait exhorté M. Kouleba qui, déjà jeudi, avait fustigé cette "mauvaise blague".

"La Russie a usurpé son siège ; elle livre une guerre coloniale ; son président est un criminel de guerre recherché par la Cour pénale internationale pour enlèvement d'enfants", avait-il tempêté.

Lavrov aux commandes 

Ces critiques de la part de Kiev n'ont pas empêché Moscou d'assurer que sa délégation à l'ONU ce mois-ci, pour succéder au Mozambique, serait bien dirigée par le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

"Un autre événement clé de la présidence russe sera le débat public de haut niveau du Conseil (de sécurité) sur +Un multilatéralisme efficace à travers la défense des principes de la Charte des Nations unies+. Cette réunion sera présidée par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov", a même déclaré jeudi à la presse sa porte-parole, Maria Zakharova.

Elle a souligné que M. Lavrov comptait aussi présider une session de débats sur le Moyen-Orient le 25 avril.

Les soutiens diplomatiques de Kiev, en premier lieu les Etats-Unis, se sont rapidement élevés contre une telle position.

"Nous nous attendons à ce que la Russie continue à se servir de son siège pour propager de la désinformation et essayer de détourner l'attention de ses tentatives de justifier ses actions en Ukraine et les crimes de guerre que les membres de ses forces armées commettent", a commenté jeudi la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre. "Un pays qui viole de façon flagrante la Charte de l'ONU et envahit son voisin n'a pas sa place au Conseil de sécurité".

Les pays baltes, fortement opposés à Moscou, ont quant à eux parlé samedi de "poisson d'avril".

"Le (jour du) poisson d'avril est un jour parfait" pour la Russie, a raillé le ministère lituanien des Affaires étrangères. "La Russie, qui livre une guerre brutale à l'Ukraine, ne peut diriger que le +Conseil de l'insécurité+".

De son côté, la mission diplomatique estonienne à l'ONU a jugé "honteux et humiliant" que le Conseil de sécurité des Nations unies soit dirigé par la Russie, dont le président Vladimir Poutine est "un criminel de guerre avec un mandat d'arrêt permanent de la CPI".

«Pas essentiel»

A l'ONU, la Russie dit pour sa part faire face à "l'Occident collectif", qui l'a mise au ban des nations depuis le déclenchement de son offensive militaire en Ukraine en février 2022.

La première réunion du Conseil de sécurité sous l'actuelle présidence russe aura lieu lundi matin, mais il ne s'agira que de discussions habituelles à huis clos sur le programme de travail du mois.

Elle sera suivie, comme à l'accoutumée, d'une conférence de presse du nouveau président de cette instance, l'ambassadeur de Russie Vassili Nebenzia.

Il s'agit d'"une présidence tournante. C'est chaque mois, c'est une présidence courte et ce n'est pas essentiel comme une présidence du G20, du G7 ou de l'Union européenne où vous présidez six mois ou un an et où vous injectez votre propre ordre du jour", a à cet égard insisté un diplomate au Conseil de sécurité.

"En cas d'abus de la part de la présidence, nous réagirons, bien sûr. Ce n'est pas le sujet. L'important, c'est la guerre en Ukraine et de s'assurer que nous mettrons fin à cela", a-t-il ajouté.

Sur ce dernier point, Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron ont discuté par téléphone samedi des "efforts diplomatiques à mener pour un organiser un sommet sur la paix", selon la présidence française.

Volodymyr Zelensky a précisé sur Telegram que lui et son homologue s'étaient penchés "sur les prochaines étapes pour mettre en œuvre" son plan de paix en 10 points. "Nous avons coordonné les actions pour les prochains événements internationaux", a-t-il ajouté.

La présidence russe du Conseil de sécurité des Nations unies - Moscou l'occupait en février 2022, quand Vladimir Poutine avait ordonné à son armée d'envahir l'Ukraine - intervient une semaine après que le président russe a annoncé vouloir déployer des armes nucléaires tactiques au Bélarus, son seul allié diplomatique européen, renforçant les craintes des Occidentaux.